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Amour
Sommaire
- Définitions de « amour »
- Étymologie de « amour »
- Phonétique de « amour »
- Évolution historique de l’usage du mot « amour »
- Citations contenant le mot « amour »
- Images d'illustration du mot « amour »
- Traductions du mot « amour »
- Synonymes de « amour »
- Antonymes de « amour »
- Combien de points fait le mot amour au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | amour | amours |
Définitions de « amour »
Trésor de la Langue Française informatisé
AMOUR, subst. masc. (except. fém.)
Attirance, affective ou physique, qu'en raison d'une certaine affinité, un être éprouve pour un autre être, auquel il est uni ou qu'il cherche à s'unir par un lien généralement étroit. L'amour, c'est beaucoup plus que l'amour (titre d'un roman de Jacques Chardonne, 1937) :Wiktionnaire
Nom commun - ancien français
amour \Prononciation ?\ féminin et parfois masculin
-
Amour de Dieu, amour filial, paternel, maternel etc.
- Et ensi ausi as gens et ses parons puet estre aucune amours espéciaus, pour l’amour de charité, ki en Dieu est fondée. — (Jean le Bel, Li ars d’amour, de vertu et de boneurte, XIVe siècle)
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Amitié, fidélité.
-
Par amour
- amicalement, par fidélité
-
Par amour
-
Sentiment amoureux entre deux individus.
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Pour verdure ne pour pree
Ne pour fueille ne pour flour
Nule chançons ne m’agree,
Sene muet de fine amour. — (Gace Brulé, XIIe siècle)
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(Par métonymie) Amoureux, objet de l’amour.
-
Amours, vous me feïstes
Mon fin cuer trichier,
Qui tel savour meïstes
En son douz baisier. — (Blondel de Nesle, Cuer desirrous apaie, XIIe siècle)
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Amours, vous me feïstes
-
Pour verdure ne pour pree
-
Amour, acte sexuel.
-
Li jovencel tout li plusor
Erent si espris de s’amor — (Vie de sainte Marie l’Égyptienne, ms. 23112 de la BnF, f. 335r. b. Marie à cette époque est prostituée.)
-
Li jovencel tout li plusor
Nom commun - français
amour \a.muʁ\ masculin (généralement féminin au pluriel, et parfois même au singulier, dans la langue littéraire, voir la définition 8 et surtout la note qui suit les définitions)
-
Sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s’unir.
- […] car l’amour est fort comme la Mort. — (Cantique des Cantiques, VIII, 6, la Bien-Aimée, traduction d’A. Robert, P.S.S. in La Bible de Jérusalem)
- Non, l’amour, sentiment naïf et chaste qui se voile de pudeur et de fierté au sanctuaire du cœur, n’est point cette tendresse cavalière qui répand les larmes de la coquetterie par les yeux du masque de l’innocence ! — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- […] l’entière affection de cet homme, qui répondit par un amour unique à un unique amour, tout avait réconcilié cette pauvre femme avec la vie. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Or savez-vous quels sont ses deux instincts naturels, irrésistibles dans l’ordre psychique? c’est l’amour et la liberté. Ces deux instincts naturels se sont socialement combattus jusqu’à présent ; il a fallu que l’homme immolât ou plutôt subordonnât l’un à l’autre. — (Alexandre Dumas fils, La question du divorce, 1880, 12e éd., p. 131)
- Déjà, Jacques aimait Yasmina, follement, avec toute l’intensité débordante d’un premier amour chez un homme à la fois très sensuel et très rêveur en qui l’amour de la chair se spiritualisait, revêtait la forme d’une tendresse vraie… — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- L’amour, par l’enthousiasme qu’il engendre, peut produire le sublime sans lequel il n’y aurait point de morale efficace. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, p. 342)
- L’homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. L’amour a donné naissance au poète, puis au psychologue et, pour couronner l’humaine sottise, à cet enfonceur de portes ouvertes qui s’est baptisé psychanalyste. Le paladin du refoulement et l’écuyer servant la Haute Dame Libido. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
- Personne que je sache, n’a encore osé dire que l’amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend fonder sur lui. — (Denis de Rougemont, L’Amour et l’Occident, 1946)
- Je percevais au tremblement de leur voix, au miel de leurs paroles, cette terrible servitude qui les liait à ce qu’on nomme l’amour, d’un mot trop doux parce qu’on ne veut pas lui donner son véritable visage de bestialité et d’animalité. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 32)
-
Je veux mourir ès amoureux combats,
Soûlant l'amour, qu'au sang je porte enclose,
Toute une nuit au milieu de tes bras. — (Pierre de Ronsard, Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse)
-
Affection profonde pour quelqu’un ou quelque chose. (Psychologie) Affect éprouvé lié à la libido qui fait tendre le sujet vers un objet affectif qui peut être une autre personne ou une partie d’une autre personne ou un objet[3].
- […] ce cœur qui s’ignorait soi-même avait tourné toutes ses pensées vers ses enfants, qu’elle s’était mise à adorer de toutes les forces virginales de l’amour maternel, le plus beau et le plus sain de tous. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- De toutes les villes du département du Nord, Douai est, hélas! celle qui se modernise le plus, où le sentiment innovateur a fait les plus rapides conquêtes, où l’amour du progrès social est le plus répandu. — (Honoré de Balzac, La Recherche de l’Absolu, 1834)
- […] j’avais tâché d’en donner l’impression à Françoise en ne laissant pas paraître devant elle ma souffrance, parce que, même au moment où je l’éprouvais avec une telle violence, mon amour n’oubliait pas qu’il lui importait de sembler un amour heureux, un amour partagé, surtout aux yeux de Françoise qui, n’aimant pas Albertine, avait toujours douté de sa sincérité. — (Marcel Proust, Albertine disparue, in À la recherche du temps perdu, 1927)
- Je regarde MM. les délibérants aux assemblées d’élection et les députés aux États-généraux comme des juges aux pieds desquels tous ceux qu’anime l’amour du bien public doivent apporter le tribut de leurs pensées. — (Comte de Sanois, Questions proposées à toutes les assemblées, par un membre de la noblesse de celle de Meaux, 13 mars 1789)
- « Amour cérébral ? » Ne m’ennuyez pas avec cette sottise. Direz-vous que l’amour qui précipitait ces foules ingénues vers le tombeau du Christ était cérébral ? Et croyez-vous qu’on aime autrement la France ? — (Vercors, La marche à l’étoile, éditions de Minuit, 1943, éd. 1946, p.29)
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(Par extension) (Mélioratif) Plaisir, intérêt, voire obsession.
- Elle accomplissait humblement et avec amour toutes les minuties de la vie vulgaire au Chalet, elle s’en servait comme d’un frein pour enserrer le poème de sa vie idéale, à l’instar des Chartreux qui régularisent la vie matérielle et s’occupent pour laisser l’âme se développer dans la prière. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Dupin a reproché aussi aux Morvandeaux leur amour de la chicane. Ce reproche me surprend de la part d’un avocat-plaidant (de 1800 à 1811), mais enfin l’accusation est fondée. — (Abbé Guignot, Essai sur Quarré-les-Tombes; ses sarcophages mérovingiens et sa station préhistorique, Tours, impr. Bousrez, 1895, page 48)
- Le soir est venu. Il se lève une grande lune ronde, un grand plateau d’étain que doivent considérer avec amour, en ce moment, l’artilleur à barbe noire et le ténor. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Cette glace fondait un tantinet à midi mais regelait le soir, et, chaque matin, on commençait par la repolir avec amour. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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Copulation, relation sexuelle, union charnelle.
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Qu’il me baise des baisers de sa bouche.
Tes amours sont plus délicieuses que le vin ;
L’arôme de tes parfums est exquis. — (Cantique des Cantiques, I, 2, la Bien-Aimée, traduction d’A. Robert, P.S.S. in La Bible de Jérusalem) - 3º L’amour physique. […] Tout le monde connaît l’amour fondé sur ce genre de plaisir; quelque sec et malheureux que soit le caractère, on commence par là à seize ans. — (Stendhal, De l’Amour, 1822)
- Pourtant, comme il arrive à quelques officiers que leur vie errante et des timidités cachées sous une apparence martiale ont condamnés à des amours de passage, Scilly connaissait trop peu les femmes pour apprécier combien était réelle cette naïveté et à quelle profondeur d’ignorance du mal vivaient les deux Marie-Alice. — (Paul Bourget, Cruelle Énigme, 1885)
- Le crapaud manque de tendances sociales. C’est un solitaire, un ermite. Sauf au printemps pour l’amour, il ignore ses semblables. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Née d’amours fugitives à l’avant dernier printemps, Fuseline, la petite fouine […], était, […], venue de la lisière du bois de hêtres et de charmes. — (Louis Pergaud, L’horrible délivrance, in De Goupil à Margot, 1921)
- Car l’amour est un art, comme la musique. Il donne des émotions du même ordre, aussi délicates, aussi vibrantes, parfois peut-être plus intenses. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
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Qu’il me baise des baisers de sa bouche.
- Ce qui est aimé.
- Personne aimée.
- Il y avait parmi ces Sauvages un vieillard nommé Chactas, qui, par son âge, sa sagesse, et sa science dans les choses de la vie, était le patriarche et l’amour des déserts. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Chose aimée.
- Ils plaignent la famille des oiseaux, la bergeronnette […], et le rouge-gorge dont la rose, ses amours, s’effeuille au vent. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Moi, je crois sans vous faire tort, que vous avez quelque nouvel amour en tête. — (Molière, Dom Juan ou le Festin de pierre, acte I scène II)
- Personne aimée.
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(Par extension) Représentation, allégorie du dieu Amour, sous la forme d’un putto ou d’un cupidon.
- C’est, dans un département lointain, une petite propriété que ne décore aucune boule en verre, et où l’œil le mieux exercé ne saurait rencontrer le moindre kiosque japonais, ni le prétentieux bassin de rocailles avec son amour nu en plâtre et son impudique jet d’eau qui retombe. — (Octave Mirbeau, Ma chaumière, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- […]; une colossale figure du « Temps », soulève Terre et cadran sur ses vigoureuses épaules, tandis que des anges joufflus, des Amours pour mieux dire, se jouent tout autour, voletant et dégringolant jusque sur le fronton. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
- La maîtresse de maison fait aussi distribuer dans la rue, dans les hôtels ou dans les gares, des cartes joliment ornées d’un amour ou d’un nu féminin et qui indiquent la nature et l’adresse de son établissement. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
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(Agriculture) État de fermentation propre à la végétation.
- Amour de la terre, ou terre en amour. Expression dont se servent les jardiniers & les fermiers mêmes. Ils disent : la terre entre en amour, ou est en amour, lorsque les pluies printanières ayant commencé à tomber, & le soleil devenant fort, il s’établit, dans la terre, une fermentation qui fait monter la sève dans les végétaux. — (Abbé Tissier, André Thouin & Auguste Denis Fougeroux de Bondaroy, Encyclopédie méthodique : Agriculture, vol.1, Paris : Panckoucke & Liège : Plomteux, 1787, p.506)
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Quand la terre en amour chante son gai réveil,
Quand le printemps lascif vient réjouir le monde. — (Henry Blaze, Les Deux Muses, dans Revue des deux mondes, vol. 11, 1837, page 116)
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(Par altruisme) Désir d’accomplir le bien d’autrui.
- Voir en autrui un homme et se comporter en homme à son égard, c’est agir moralement ; tout l’« amour spirituel » du Christianisme n’est rien d’autre. — (Max Stirner, L’Unique et sa propriété : Seconde partie - Moi, traduit par Robert L. Leclaire, 1899)
- Dans ses discours, il défendit avec force cette thèse que la stricte observance des lois religieuses doit s’accompagner, pour devenir méritoire, de la pratique de la justice et de l’amour du prochain, envers les juifs comme envers les non-juifs. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
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(Au pluriel) (Suisse) Dernières gouttes d’une bouteille de vin servies à une personne aimée[4].
- S’il le trouve convenable, il sert ensuite à tour de rôle aux convives un vin propre, pour revenir ensuite vers l’élue de son cœur à qui il sert « les amours », les dernières gouttes de la bouteille qui ont toutes les vertus, qui portent chance et signifiaient beaucoup. — (Encyclopédie de la vigne, du vin et des alcools, Club Des Amateurs de Vins Exquis)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Sentiment de vive affection pour quelqu'un ou quelque chose. Amour extrême. Amour ardent. Amour violent. Amour honnête. Amour légitime. Amour naissant. Amour divin. Amour céleste. Amour terrestre. Amour charnel, sensuel. Amour désordonné. Amour conjugal. Amour paternel. Amour filial. Amour mutuel. Amour partagé. Il est souvent suivi d'un complément introduit par la préposition de et signifie : L'objet vers lequel l'amour se porte : L'amour de Dieu, l'amour du prochain, l'amour des créatures, l'amour de la liberté, de la patrie, de la gloire, de la vertu, l'amour des richesses, des plaisirs, l'amour des femmes, L'amour qu'on a pour Dieu, pour le prochain, pour les créatures, etc. Le sujet dans lequel l'amour réside : L'amour des pères, l'amour des mères, l'amour des peuples, etc., L'amour qu'ont les pères et les mères, l'amour qu'ont les peuples, etc. La nature de l'amour en question : Amour de bienveillance, amour de charité, amour d'intérêt, Amour qui procède d'un sentiment de bienveillance, de charité, d'intérêt, etc. Amour de soi. Voyez AMOUR-PROPRE. Pour l'amour de Dieu, Dans la seule vue de plaire à Dieu. Faire quelque chose pour l'amour de Dieu. Cette locution signifie quelquefois, dans le discours familier, Sans aucun intérêt. On lui a donné cela pour l'amour de Dieu. C'est aussi une locution familière aux mendiants, qui demandent qu'on leur fasse l'aumône pour l'amour de Dieu. On l'emploie quelquefois ironiquement pour exprimer qu'une Chose est faite ou donnée à contrecur, ou qu'un don est fait avec lésinerie. On lui en a donné pour l'amour de Dieu. Le plus souvent dans le langage familier cette locution signifie Sans attention, sans soin, négligemment. Ce travail est manqué : il a été fait pour l'amour de Dieu. Pour l'amour de quelqu'un, Par la considération, par l'estime, par l'affection qu'on a pour quelqu'un. C'est une chose que je vous prie de faire pour l'amour de moi. Je voudrais pour l'amour de vous que cela me fût possible.
AMOUR se dit particulièrement de la Passion d'un sexe pour l'autre, et en ce sens il s'emploie souvent absolument. Avoir de l'amour. Donner de l'amour. Inspirer de l'amour. Éprouver de l'amour. Être transporté d'amour. Brûler, languir, mourir d'amour. Il lui parlait d'amour. Il s'est marié par amour. Les passions de l'amour. Plaisir, chagrin, déception d'amour. Faire l'amour, Se livrer à la galanterie. Il passe sa vie à faire l'amour. Il fait l'amour à toutes les femmes. Filer le parfait amour, se dit d'un Amour sincère, fidèle et sans nuages. C'est un vrai remède d'amour, se dit d'une Femme très laide. En termes d'Agriculture et de Jardinage, La terre est en amour, Elle est dans un état de fermentation propre à la végétation. On dit aussi Cette terre n'a point d'amour, est sans amour. Cet ouvrage est fait avec amour, L'artiste s'est complu à le faire, il l'a fait avec plaisir, il l'a fini avec soin.
AMOUR, quand il signifie Passion d'un sexe pour l'autre, est quelquefois féminin au singulier en poésie, et presque toujours féminin au pluriel, même en prose. Premier amour. Une amour violente. De nouvelles amours. De folles amours. Il se dit quelquefois de l'Objet qu'on aime avec passion. Ce prince est l'amour de son peuple. Titus était l'amour de l'univers. Mon cher pays, mon plus grand amour. Mon amour, Terme de tendresse familière. Il se dit pareillement au pluriel pour signifier une Personne que l'on aime passionnément. Être avec ses amours. Quitter ses amours. Prov., Il n'y a point de belles prisons ni de laides amours. Il se dit encore au pluriel des Choses qu'on aime passionnément. Les tableaux, les médailles, les livres sont ses amours.
AMOUR s'écrit avec une majuscule pour désigner les Représentations, en peinture et en sculpture, du dieu Amour. Peindre, sculpter des Amours, de petits Amours. Fig. et fam., C'est un amour, se dit d'une Personne très jolie et surtout d'un enfant. Un amour de désigne une Chose que l'on trouve d'une exécution parfaite, d'un extrême agrément. Un amour de statuette. Un amour de bouquet.
POMME D'AMOUR, Autre nom de la tomate.
Littré (1872-1877)
-
1Sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre. Épris d'amour. Brûler d'amour. Un secret amour. Un amour partagé. L'amour des femmes. Lettre d'amour.
Un amour violent aux raisons ne s'amuse
, Régnier, Élég. II.En amour l'innocence est un savant mystère
, Régnier, Sat. XII.Chloris et moi nous nous aimions d'amour
, La Fontaine, Quipr.En un habit à donner de l'amour
, La Fontaine, Or.Le duc de Richemont mourait d'amour pour elle
, Hamilton, Gramm. 9.Seigneur, l'amour toujours n'attend pas la raison
, Racine, Brit. II, 2.L'amour n'est pas un feu qu'on renferme en son âme ; Tout nous trahit
, Racine, Andr. II, 2.À peine cependant Bajazet m'a parlé ; L'amour fit le serment, l'amour l'a violé
, Racine, Baj. III, 5.L'amour le plus discret Laisse par quelque marque échapper son secret
, Racine, ib. III, 8.Un véritable amour brave la main des Parques
, Corneille, Hor. IV, 4.L'amour entre les rois ne fait pas l'hyménée
, Corneille, Nicom. II, 4.L'amour au désespoir fait gloire encor d'aimer
, Corneille, Agésil. IV, 7.L'amour est un tyran qui n'épargne personne
, Corneille, Cid, V, 4.Il n'y a point, dans le cœur d'une jeune personne, un si violent amour auquel l'intérêt ou l'ambition n'ajoute quelque chose
, La Bruyère, 3.Au féminin.
Mais j'ai grand' peur, enfin, que l'amour soit plus forte
, Régnier, Élég. II.Il disait qu'il m'aimait d'une amour sans seconde
, Molière, Éc. des F. II, 6.Vous ne pouvez aimer que d'une amour grossière
, Molière, Femmes sav. IV, 2.J'ignore le destin de mon amour ardente
, Molière, le Dép. IV, 3.L'aimes-tu d'une amour qui soit si violente ?
Molière, Mélic. I, 2.C'est l'amour, jointe à la tristesse, qui cause la plupart des larmes
, Descartes, Pass. 117.Qu'une première amour est belle ! Qu'on a peine à s'en dégager ! Et qu'on doit plaindre un cœur fidèle, Lorsqu'il est forcé de changer !
Quinault, Atys, IV, 1.Outre que tant d'amour vous serait importune
, La Fontaine, Joconde.Votre amour de la mienne eût dû se défier
, Racine, Baj. V, 6.Amour ignorée
, Racine, Brit. I, 1.De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse
, Racine, Bérén. V, 7.Avant que dans son cœur cette amour fût formée
, Racine, Baj. I, 4.Ne l'a point averti de votre amour nouvelle
, Racine, ib. IV, 5.Possédant une amour qui me fut déniée
, Racine, Mithr. III, 5.Sur la foi d'une amour si saintement jurée
, Racine, Andr. II, 1.Tant d'amour n'en peut être effacée
, Racine, Bér. IV, 5.Si d'une égale amour votre cœur est épris
, Voltaire, Zaïre, I, 2.Que vos destins… Coulent toujours trempés d'ambroisie et de miel, Et non sans quelque amour paisible et mutuelle
, Chénier, 92.Au plur. f. De mutuelles amours.
Je redoutai du roi les cruelles amours
, Racine, Mithr. I, 1.Il déshonora son règne par ses amours monstrueuses
, Bossuet, Hist. I, 10.Commerce amoureux.
Mais ce n'est pas assez expier vos amours
, Racine, Bérén. V, 5.N'allez point par vos pleurs déclarer vos amours
, Racine, Baj. I, 4.L'hymen va succéder à vos longues amours
, Racine, Bér. I, 4.Pâris n'ignorait aucune de ses amours [d'Hélène] quand il lui sacrifia les siennes
, Courier, I, 41.Continuez vos amours avec eux tant qu'il vous plaira
, Molière, les Préc. ridic. 16.Il se dit aussi dans ce sens au plur. m.
Et mes premiers amours, et mes premiers serments
, Voltaire, Œdipe, II, 2.Ces dieux justes vengeurs des malheureux amours
, Delille, Énéide, IV.Et l'on revient toujours à ses premiers amours
, Étienne, Joconde.Vient un danseur, nouveaux amours
, Béranger, Les cinq étages. -
2Locutions diverses. Faire l'amour, courtiser, être en commerce amoureux.
Ah ! lâche, fais l'amour et renonce à l'empire
, Racine, Bérén. IV, 4.Non, non, faites l'amour, et vendez aux amants Vos accueils…
, Régnier, Sat. XII.Comme en faisant l'amour on se doit maintenir
, Régnier, Epît. I.Qui fussent retournés un jour à Mycènes faire l'amour
, Malherbe, VI, 17.Qu'ils viennent vous faire l'amour
, Molière, Préc. 16.Du temps qu'il faisait l'amour à Mme sa femme
, Hamilton, Gramm. 11.Il faisait l'amour avec Mlle de N…
, Sévigné, 534.Il est peu à craindre qu'ils ne sachent pas faire l'amour sans lui
, Rousseau, Ém. v.Est-ce que vous croyez qu'on puisse faire l'amour sans proférer une parole ?
Voltaire, Microm. 6.Raimond fit publiquement l'amour à cette princesse [Éléonore, femme de Louis le Jeune]
, Voltaire, Mœurs, 55.Familièrement. Filer le parfait amour, s'aimer longtemps et constamment.
La maison de Mme de Mortagne tomba fort ; ils [M. et Mme de Mortagne] s'en consolèrent par l'abondance et par filer le parfait amour
, Saint-Simon, 53, 139.C'est un vrai remède d'amour, se dit d'une femme fort laide.
En termes de culture, la terre est en amour, elle est dans un état propre à la végétation.
Être en amour, se dit des femelles des animaux, et signifie être en chaleur.
Maison d'amour, maison de filles.
On trouve dans Paris d'autres maisons d'amour
, Régnier, Sat. X. -
3En général, affection profonde. L'amour des parents pour leurs enfants.
Pour un fils jusqu'où va notre amour
, Racine, Andr. III, 4.Ne vous assurez point sur l'amour qu'il vous porte
, Racine, Mithr. I, 5.Même de mon amour craignant la violence, Autant que je le puis, j'évite sa présence
, Racine, Athal. I, 2.Pour le sang de nos rois vous savez son amour
, Racine, ib. II, 6.Son amour [de la fortune pour certaines femmes] est fragile et se rompt comme verre, Et fait aux plus matois donner du nez en terre
, Régnier, Sat. XI.J'assigne l'envieux cent ans après la vie, Où l'on dit qu'en amour se convertit l'envie
, Régnier, ib. X.Au féminin.
L'empereur qui lui montre une amour infinie [à Sévère]
, Régnier, Poly. I, 4.Excusez l'ardeur d'une amour fraternelle
, Régnier, Hor. I, 5.Le baiser d'amour fraternelle
, La Fontaine, Fab. II, 15.C'est à bon droit Que, seul entre les tiens, par amour singulière, Je t'ai toujours choyé…
, La Fontaine, ib. VIII, 22.Cette amour est extrêmement bonne
, Pascal, Pass. 139.Pour l'amour de quelqu'un, par affection, par considération pour lui. Il le fit pour l'amour de moi.
Je me purgerai pour l'amour de vous
, Sévigné, 382.Amour de Dieu, amour que la créature doit porter à son créateur.
L'âme est faite pour Dieu, et c'est à lui qu'elle devait se tenir attachée et comme suspendue par sa connaissance et par son amour
, Bossuet, La Vallière, Profession.Pour l'amour de Dieu, dans la seule vue de plaire à Dieu, sans aucune vue d'intérêt ; et aussi, ironiquement, sans soin, mal. Cela est fait pour l'amour de Dieu, cela est mal fait.
Ironiquement. Comme pour l'amour de Dieu, se dit pour exprimer une chose faite à contre-cœur, avec lésinerie.
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4En parlant des choses, sentiment vif, attachement qu'on éprouve pour une chose. Amour du plaisir, du jeu.
Si l'amour des grandeurs, la soif de commander…
, Racine, Athal. III, 3.C'est l'amour des grandeurs qui vous rend importune
, Corneille, Cinna, IV, 4.Tout ce que j'ai d'amour pour la vertu
, Fénelon, Tél. IV.Elle a mis son amour à la dévotion
, Régnier, Sat. XII.… quelque excès d'amour qu'il porte à notre bien
, Malherbe, II, 1.Au féminin.
Une certaine amour naturelle qu'on a pour ses sentiments
, Vaugelas, Q. C. VII, 4.L'amour du bien lui était assez naturelle
, Stévrem. II, 183.Absolument.
Nos peines ne deviennent si douloureuses que par les attachements outrés qui nous liaient aux objets perdus… l'excès de nos afflictions est toujours la peine de nos amours injustes
, Massillon, Avent, Afflict.La nature a mis en nous des haines et des amours
, Massillon, Car. Offenses.Telle est la première source de nos amours et de nos haines : l'injustice et la bizarrerie de notre goût
, Massillon, ib.Pour que deux hommes soient parfaits amis, il faut qu'ils aient des opinions opposées, des principes semblables, des haines et des amours diverses
, Chateaubriand, Génie, II, III, 1.Il semblait que toutes les amours du peuple romain fussent courtes et malheureuses
, Perrot D'Ablancourt, Tacite, 97.Dans le langage des arts. Cet ouvrage est fait avec amour, l'artiste s'est complu à le faire.
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5Objet aimé.
J'ai vu mon amour ; mais son visage était pâle
, Chateaubriand, Dargo, chant I.De quel ennui secret ton âme est-elle atteinte ? Me dis-tu : cher amour, épanche ta douleur
, Lamartine, Méd. II, 10.S'il parle à de certaines filles Dont il fit longtemps ses amours
, Béranger, Av. de Bagn.Enfant, rêve encore ! Dors, ô mes amours !
Hugo, F. d'aut. 20.Les rois qui avaient été l'amour de leurs peuples
, Fénelon, Tél. XII.Et fussiez-vous du monde et l'amour et l'effroi…
, Corneille, Nicom. I, 1.Cette Esther, l'innocence et la sagesse même, Que je croyais du ciel les plus chères amours
, Racine, Esth. III, 4.Un jeune lis, l'amour de la nature
, Racine, Athal. II, 9.M'amour pour ma amour, au féminin. Terme caressant dont on se sert envers son mari, sa femme, sa fille, sa maîtresse.
Allez, m'amour, et passez chez votre notaire, afin qu'il expédie ce que vous savez
, Molière, Mal. imag. II, 8. -
6L'Amour, les Amours, divinités de la Fable.
L'Amour n'enfante que des larmes ; Les Amours sont frères des ris
, Hugo, Odes, IV, 2.Fuyez, fuyez, oiseaux d'un noir présage ; Cette nacelle appartient aux Amours
, Béranger, Comm. du Voyage.Je vous revois ; et le temps, trop rapide, Ternit ces yeux où riaient les Amours
, Béranger, Déesse.Dans une taille contrefaite, mais qui s'apercevait peu, sa figure [de Mme la Duchesse] était formée par les plus tendres Amours
, Saint-Simon, 206, 22.Fig. et familièrement. C'est un amour, se dit d'une jeune femme très jolie, d'un enfant très joli, et aussi de quelque objet très joli.
-
7Amour de soi, sentiment naturel qui attache chaque homme à ce qui lui est personnel. L'amour de soi est irrépréhensible, utile, et content quand nos vrais besoins sont satisfaits.
Ce sont deux sortes d'amours qui sont ici toutes choses : l'un est l'amour de soi-même poussé jusqu'au mépris de Dieu, c'est ce qui fait la vie ancienne et la vie du monde ; l'autre, c'est l'amour de Dieu poussé jusqu'au mépris de soi-même, c'est ce qui fait la vie nouvelle du christianisme, et c'est ce qui, étant porté à la perfection, fait la vie religieuse
, Bossuet, La Vallière, Profession. -
8Amour-propre, amour de soi, considéré comme un sentiment excessif pour soi et de préférence sur les autres ; opinion avantageuse de soi-même. Cet homme est pétri d'amour-propre.
C'est [l'amour de la patrie] un véritable amour-propre
, Saint-Évremond, II, 399.Depuis, le péché étant arrivé, l'homme a perdu le premier de ses amours [l'amour pour Dieu] ; et l'amour pour soi-même étant resté seul dans cette grande âme capable d'un amour infini, cet amour-propre s'est étendu et débordé dans le vide que l'amour de Dieu a laissé ; et ainsi il s'est aimé tout seul, et toutes choses pour soi, c'est-à-dire infiniment : voilà l'origine de l'amour-propre
, Pascal, Pensées, part. II, art. 18.Faut-il que l'amour-propre aveugle les esprits !
La Fontaine, Fab. IV, 2.L'amour-propre est le plus grand de tous les flatteurs
, La Rochefoucauld, Réflex. 2.Notre amour-propre souffre plus impatiemment la condamnation de nos goûts que de nos opinions
, La Rochefoucauld, ib. 13.Si l'amour-propre était un peu plus délicat, on ne compterait pour louanges que celles qui auraient de pareils assaisonnements
, Fontenelle, Dodart.L'homme que vous voyez si attaché à lui-même par son amour-propre, n'a pas été créé avec ce défaut
, Bossuet, la Vall. - 9En peinture, amour, un certain duvet qui rend la toile très propre à recevoir la colle.
- 10En maçonnerie, espèce d'onctuosité que le plâtre laisse dans les doigts.
- 11Jeu de l'amour, sorte de jeu qui ressemble au jeu de l'oie, et qui se joue avec des tableaux et des dés.
- 12 En termes de fauconnerie, voler d'amour se dit des oiseaux qu'on laisse voler en liberté, afin qu'ils soutiennent les chiens.
-
13Amour en cage, s. m. Terme de botanique. Nom, dans certaines localités, de l'alkékenge et de son fruit.
Pomme d'amour, tomate.
PROVERBES
Il n'y a pas de belles prisons ni de laides amours.
Froides mains, chaudes amours ; la fraîcheur des mains passe pour annoncer un tempérament ardent.
REMARQUE
1. Amour, suivi d'un complément de personne, se dit de celui qui éprouve l'affection et de celui qui l'inspire : Une mère entourée de l'amour de ses enfants ; ce sont les enfants qui aiment. Cette mère inspirée par un amour aveugle de ses enfants ; ce sont les enfants qui sont aimés.
2. Amour a été masculin et féminin dans les deux siècles derniers. Aujourd'hui il n'est susceptible de recevoir les deux genres que quand il signifie la passion d'un sexe pour l'autre ; ailleurs il est masculin. L'Amour, dieu de la Fable, est toujours masculin. Amour au singulier n'est féminin qu'en poésie. Au pluriel, il est féminin non-seulement en poésie, mais dans le parler ordinaire et dans certaines locutions. Des grammairiens ont réclamé contre la conservation de ces deux genres, disant qu'il est temps de ramener partout le singulier et le pluriel au même genre. L'Académie ne prendra pas un tel parti, et il serait fâcheux qu'elle le prît ; car cela ferait aussitôt considérer par le gros des lecteurs comme des fautes les passages de nos auteurs où amour est du féminin, grave dommage pour leur mémoire et pour notre plaisir, comme on le voit en plus d'un cas où le rigorisme mal entendu des grammairiens l'a emporté. Amour au féminin est un archaïsme ; amour, venant de amor, était féminin dans l'ancienne langue, comme tous les noms ainsi dérivés l'étaient et le sont encore : douleur, peur, etc. L'ancien français avait un excellent substantif, amorie, substantif féminin, pour exprimer le règne d'amour, les choses d'amour. Ce mot est regrettable.
SYNONYME
1° AMOUR DE SOI, AMOUR-PROPRE. Aucune distinction entre ces deux termes n'existait au XVIIe siècle, qui confondait dans une commune réprobation l'amour de soi et l'amour-propre. Mais depuis on a distingué entre ces deux expressions : l'une n'implique aucun blâme et indique simplement l'intérêt légitime qu'un homme prend à soi-même ; l'autre indique que l'amour de soi tend à passer les bornes et à s'approcher de l'égoïsme.
2° AMOUR, AMOURETTE. La différence qu'il y a du sérieux au badin, à l'égard d'un même objet, fait celle de l'amour et de l'amourette. Celle-ci amuse simplement, et celui-là occupe,
Guizot.
HISTORIQUE
IXe s. Pro Deo amur
, Serment.
XIe s. Serai ses hom par amur et par feid
, Ch. de Rol. VI. La tue amurz me seit hui en present
, ib. CCXXIV.
XIIe s. Rolant respont, si le dit por amor
, Ronc. p. 44. Por itex cops [il] vous a s'amor donée
, ib. p. 66. Pour amor Deu, pourquoi me rampoinez ?
ib. p. 81. Tout par amor [de bonne volonté] [elle] prendra la loi saintie
, ib. p. 148. Las ! quel amor à duel est departie [séparée]
, ib. p. 163. Nule chançon ne m'agrée S'el ne vient de fine amor
, Couci, I. Tant s'est amours affermée En mon cuer à long sejor
, ib. I. Bien [je] cuidai vivre sans amour Dès or en pais tout mon aé [âge]
, ib. III. Et vous, seigneur, qui par amours amez, Faites ainsi, se jouir en voulez
, ib. XI. N'est pas amors dont on se peut mouvoir
, ib. XVIII. Ainçois me dout [je crains] qu'en trestout mon aage [je] Ne puisse assez lui et s'amour servir
, ib. XI. Lors recommencent leur premieres amors
, Romancero, p. 51. Fait li dunc sainz Thomas : tuz nus estuet murir ; Ne pur mant de justise ne me verrez flechir ; E pur l'amur de Deu voil la mort sustenir
, Th. le Mart. 143.
XIIIe s. [Dieu] Veuillez que vostre mere m'ame de s'amour doue [doue mon âme de son amour]
, Berte, XXXIII. L'amour [amitié] que m'avez faite vous soit de Dieu rendue
, ib. LII. De mauvaise marastre est l'amour mout petite
, ib. LIV. D'amour et de desir tout li cuers lui esprent
, ib. CX. Que fine amors a pris au las
, Chanson dans Berte aux grans piés. Et fit semonre ses amis et ses fievés et par homage et par amours, et assembla si grant ost que ce fu mervelles
, Chr. de Rains, 175. Ci est le Rommant de la Rose Où l'art d'Amors est tote enclose
, la Rose, titre. Car chascun qui de ses amors Oit parler, moult s'en esbaudist
, ib. 2686. Mais de la fole amor se gardent, Dont li cuer esprennent et ardent, Et soit l'amor sans convoitise Qui les faus cuers de prendre atise
, ib. 4609. Se li lais [legs] li avoit esté fes por aumosne ou por amor carnele, li lais seroit de nule valeur
, Beaumanoir, XII, 45. Ci vous pri, que vous metés votre cuer à ce pour l'amour de Dieu et de moi
, Joinville, 194.
XIVe s. Et à ceste maniere d'amisté attraient aucuns la fole amour de deux persones, des queles une est bele et l'autre est laide
, Oresme, Eth. 244. Amour n'obeist pas à crainte ; Ne nullui n'aime par contrainte
, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 22.
XVe s. Si le ferit tantost une estincelle de fine amour au cœur
, Froissart, I, I, 165. [Le roi d'Angleterre annonce aux barons son intention de fonder un ordre de chevalerie.] Si lui accorderent liement, pour ce que leur sembloit une chose honorable, et où toute amour se nourriroit
, Froissart, I, I, 213. Il laissa au pays de Flandres deux comtes, sages chevaliers et vaillans, pour tenir à amour les Flamands, et pour mieux montrer que leurs besognes estoient siennes
, Froissart, I, I, 97. Et lui avoit fait ledit roi plus d'amour et de courtoisie en prison qu'il ne fit au dit messire Hervey
, Froissart, I, I, 212. Et pour ceste cause n'y avoit nulle amour entre les deux [le duc de Bourgogne et le comte de Saint-Pol]
, Commines, II, 5. Qui à la fois dit de bons mots Et chante bien : ma douce amour
, Villon, dans MÉNAGE.
XVIe s. Amour est fin, et sa parole farde Pour mieux tromper : donnez-vous en donc garde
, Marot, I, 337. Ceux qui font tant de clamours, Ne taschent qu'à eux complaire Plus qu'à leurs belles amours
, Marot, II, 350. La chanson fut bien ordonnée Qui dit : m'amour vous est donnée
, Marot, dans MÉNAGE. Je ne veux plus, sous couleur apparente D'un feint amour, vivre si mal contente ; Trop est l'amour chere, honneste et gentille ; Je veux aimer
, Saint-Gelais, 241. L'amour de la vie doit estre oubliée pour la bonne renommée
, Marguerite de Navarre, Lett. 55. Amour ne peult estre receu que de son semblable
, Marguerite de Navarre, ib. 137. Les desnaturées et preposteres amours de son temps
, Montaigne, I, 117. Cette amour naturelle [des parents] les attendrit trop et relasche
, Montaigne, I, 164. Tumber en amour de soy indiscrete
, Montaigne, II, 62. L'amour d'un muletier plus que celle d'un gallant homme
, Montaigne, II, 213. Le jeune homme desesperant de pouvoir jouir de ses amours, en fut si desplaisant, qu'il se noya
, Amyot, Thés. 32. Minos le renvoya franc et quitte, remettant, pour amour de luy, à la ville d'Athenes ce tribut qu'elle luy devoit payer
, Amyot, ib. 22. Cessez le combat pour l'amour de nous
, Amyot, Rom. 29. La vraye amour et bienvueillance qu'ilz luy portoient
, Amyot, Timol. 52. S'estans tous deux enamourez d'une amour, affection et charité divine, qui estoit de servir leur païs
, Amyot, Pélop. 8. Il faut s'aimer d'une amour mutuelle
, Ronsard, 820. Car comme un clou par l'autre est repoussé, L'amour par l'autre est soudain effacé
, Ronsard, 821. L'amour de la femme et l'amour du chien, il ne vaut rien qui ne dit : tien
, Génin, Récréat. t. II, p. 241.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
AMOUR. Ajoutez :Arbre d'amour, le cercis siliquastrum,Baillon, Dict. de botanique, p. 247.
REMARQUE
Dans l'Ecole des maris, III, 9, Léonor, pour exprimer qu'elle a quitté le bal à cause de l'ennui qu'elle ressentait des assiduités des jeunes gens à la mode, dit : Je me suis dérobée au bal pour l'amour d'eux. Pour l'amour de signifie ici simplement : à cause d'eux. De même Malherbe : Un homme m'ayant fait un plaisir et depuis une injure… je dois être quitte du bienfait pour l'amour de l'injure, et lui de l'injure pour l'amour du bienfait, Œuvres, éd. Ad. Regnier, t. II, p. 173. M. A. Espagne (Rev. des langues romanes, 2e série, t. II, p. 80), qui cite ces exemples, dit que ce sont des provençalismes, le provençal disant per amor et, par contraction, parmor, pramo, à cause de : il cite aussi le patois messin où l'on trouve pr' amou que, vu que, attendu que.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
AMOUR : il entre ordinairement beaucoup de sympathie dans l’amour, c’est-à-dire, une inclination dont les sens forment le nœud ; mais quoiqu’ils en forment le nœud, il n’en sont pas toujours l’intérêt principal : il n’est pas impossible qu’il y ait un amour exempt de grossiereté.
Les mêmes passions sont bien différentes dans les hommes. Le même objet peut leur plaire par des endroits opposés. Je suppose que plusieurs hommes s’attachent à la même femme : les uns l’aiment pour son esprit, les autres pour sa vertu, les autres pour ses défauts, &c. & il se peut faire encore que tous l’aiment pour des choses qu’elle n’a pas, comme lorsque l’on aime une femme légere que l’on croit solide. N’importe, on s’attache à l’idée qu’on se plaît à s’en figurer ; ce n’est même que cette idée que l’on aime, ce n’est pas la femme légere. Ainsi l’objet des passions n’est pas ce qui les dégrade ou ce qui les anoblit, mais la maniere dont on envisage cet objet. Or j’ai dit qu’il étoit possible que l’on cherchât dans l’amour quelque chose de plus pur que l’intérêt des sens. Voici ce qui me fait le croire. Je vois tous les jours dans le monde qu’un homme environné de femmes, auxquelles il n’a jamais parlé, comme à la Messe, au Sermon, ne se décide pas toujours pour celle qui est la plus jolie, & qui même lui paroît telle : quelle est la raison de cela ? C’est que chaque beauté exprime un caractere tout particulier ; & celui qui entre le plus dans le nôtre, nous le préférons. C’est donc le caractere qui nous détermine ; c’est donc l’ame que nous cherchons : on ne peut me nier cela. Donc tout ce qui s’offre à nos sens ne nous plaît que comme une image de ce qui se cache à leur vûe : donc nous n’aimons les qualités sensibles, que comme les organes de notre plaisir, & avec subordination aux qualités insensibles dont elles sont l’expression : donc il est au moins vrai que l’ame est ce qui nous touche le plus. Or ce n’est pas aux sens que l’ame est agréable, mais à l’esprit : ainsi l’intérêt de l’esprit devient l’intérêt principal, & si celui des sens lui étoit opposé, nous le lui sacrifierions. On n’a donc qu’à nous persuader qu’il lui est vraiment opposé, qu’il est une tache pour l’ame ; voilà l’amour pur.
Cet Amour est cependant véritable, & on ne peut le confondre-avec l’amitié ; car dans l’amitié, c’est l’esprit qui est l’organe du sentiment : ici ce sont les sens. Et comme les idées qui viennent par les sens, sont infiniment plus puissantes que les vûes de la réflexion, ce qu’elles inspirent est passion. L’amitié ne va pas si loin ; c’est pourtant ce que je ne voudrois pas décider ; cela n’appartient qu’à ceux qui ont blanchi sur ces importantes questions.
Il n’y a pas d’amour sans estime, la raison en est claire. L’amour étant une complaisance dans l’objet aimé, & les hommes ne pouvant se défendre de trouver un prix aux choses qui leur plaisent, leur cœur en grossit le mérite ; ce qui fait qu’ils se préferent les uns aux autres, parce que rien ne leur plaît tant qu’eux-mêmes.
Ainsi non-seulement on s’estime avant tout, mais on estime encore toutes les choses qu’on aime, comme la chasse, la musique, les chevaux, &c. Et ceux qui méprisent leurs propres passions, ne le font que par réflexion & par un effort de raison ; car l’instinct les porte au contraire.
Par une suite naturelle du même principe, la haine rabaisse ceux qui en sont l’objet, avec le même soin que l’amour les releve. Il est impossible aux hommes de se persuader que ce qui les blesse n’ait pas quelque grand défaut, c’est un jugement confus que l’esprit porte en lui-même.
Et si la réflexion contrarie cet instinct (car il y a des qualités qu’on est convenu d’estimer, & d’autres de mépriser) alors cette contradiction ne fait qu’irriter la passion ; & plûtôt que de céder aux traits de la vérité, elle en détourne les yeux. Ainsi elle dépouille son objet de ses qualités naturelles, pour lui en donner de conformes à son intérêt dominant ; ensuite elle se livre témérairement & sans scrupule à ses préventions insensées.
Amour du Monde. Que de choses sont comprises dans l’amour du monde ! Le libertinage, le desir de plaire, l’envie de dominer, &c. L’amour du sensible & du grand ne sont nulle part si mêlés ; je parle d’un grand mesuré à l’esprit & au cœur qu’il touche. Le génie & l’activité portent à la vertu & à la gloire : les petits talens, la paresse, le goût des plaisirs, la gaieté, & la vanité, nous fixent aux petites choses ; mais en tous c’est le même instinct, & l’amour du monde renferme de vives semences de presque toutes les passions.
Amour de la gloire. La gloire nous donne sur les cœurs une autorité naturelle qui nous touche, sans doute, autant qu’aucune de nos sensations, & nous étourdit plus sur nos miseres qu’une vaine dissipation : elle est donc réelle en tout sens.
Ceux qui parlent de son néant véritable, soûtiendroient peut-être avec peine le mépris ouvert d’un seul homme. Le vuide des grandes passions est rempli par le grand nombre des petites : les contempteurs de la gloire se piquent de bien danser, ou de quelque misere encore plus basse. Ils sont si aveugles, qu’ils ne sentent pas que c’est la gloire qu’ils cherchent si curieusement, & si vains qu’ils osent la mettre dans les choses les plus frivoles. La gloire, disent-ils, n’est ni vertu ni mérite ; ils raisonnent bien en cela : elle n’en est que la récompense. Elle nous excite donc au travail & à la vertu, & nous rend souvent estimables, afin de nous faire estimer.
Tout est très-abject dans les hommes, la vertu, la gloire, la vie : mais les choses les plus petites ont des proportions reconnues. Le chêne est un grand arbre près du cerisier ; ainsi les hommes à l’égard les uns des autres. Quelles sont les inclinations & les vertus de ceux qui méprisent la gloire ! l’ont-ils méritée ?
Amour des Sciences et des Lettres. La passion de la gloire, & la passion des sciences, se ressemblent dans leur principe ; car elles viennent l’une & l’autre du sentiment de notre vuide & de notre imperfection. Mais l’une voudroit se former comme un nouvel être hors de nous ; & l’autre s’attache à étendre & à cultiver notre fonds : ainsi la passion de la gloire veut nous aggrandir au-dehors, & celle des sciences au-dedans.
On ne peut avoir l’ame grande, ou l’esprit un peu pénétrant, sans quelque passion pour les Lettres. Les Arts sont consacrés à peindre les traits de la belle nature ; les Arts & les Sciences embrassent tout ce qu’il y a dans la pensée de noble ou d’utile ; desorte qu’il ne reste à ceux qui les rejettent, que ce qui est indigne d’être peint ou enseigné. C’est très-faussement qu’ils prétendent s’arrêter à la possession des mêmes choses que les autres s’amusent à considérer. Il n’est pas vrai qu’on possede ce qu’on discerne si mal, ni qu’on estime la réalité des choses, quand on en méprise l’image : l’expérience fait voir qu’ils mentent, & la réflexion le confirme.
La plûpart des hommes honorent les Lettres, comme la religion & la vertu, c’est-à-dire, comme une chose qu’ils ne peuvent [1], ni connoître, ni pratiquer, ni aimer.
Personne néanmoins n’ignore que les bons Livres sont l’essence des meilleurs esprits, le précis de leurs connoissances & le fruit de leurs longues veilles : l’étude d’une vie entiere s’y peut recueillir dans quelques heures ; c’est un grand secours.
Deux inconvéniens sont à craindre dans cette passion : le mauvais choix & l’excès. Quant au mauvais choix, il est probable que ceux qui s’attachent à des connoissances peu utiles ne seroient pas propres aux autres : mais l’excès peut se corriger.
Si nous étions sages, nous nous bornerions à un petit nombre de connoissances, afin de les mieux posséder : nous tâcherions de nous les rendre familieres & de les réduire en pratique ; la plus longue & la plus laborieuse théorie n’éclaire qu’imparfaitement ; un homme qui n’auroit jamais dansé, possederoit inutilement les regles de la danse : il en est de même des métiers d’esprit.
Je dirai bien plus : rarement l’étude est utile lorsqu’elle n’est pas accompagnée du commerce du monde. Il ne faut pas séparer ces deux choses : l’une nous apprend à penser, l’autre à agir, l’une à parler, l’autre à écrire ; l’une à disposer nos actions, & l’autre à les rendre faciles. L’usage du monde nous donne encore l’avantage de penser naturellement, & l’habitude des Sciences, celui de penser profondément.
Par une suite nécessaire de ces vérités, ceux qui sont privés de l’un & de l’autre avantage par leur condition, étalent toute la foiblesse de l’esprit humain. La nature ne porte-t-elle qu’au milieu des cours & dans le sein des villes florissantes, des esprits aimables & bienfaits ? Que fait-elle pour le laboureur préoccupé de ses besoins ? Sans doute elle a ses droits, il en faut convenir. L’art ne peut égaler les hommes ; il les laisse loin les uns des autres dans la même distance où ils sont nés, quand ils ont la même application à cultiver leurs talens : mais quels peuvent être les fruits d’un beau naturel négligé ?
Amour du Prochain. L’amour du prochain est de tous les sentimens le plus juste & le plus utile : il est aussi nécessaire dans la société civile, pour le bonheur de notre vie, que dans le christianisme pour la félicité éternelle.
Amour des sexes. L’amour, partout où il est, est toûjours le maître. Il forme l’ame, le cœur & l’esprit selon ce qu’il est. Il n’est ni petit ni grand, selon le cœur & l’esprit qu’il occupe, mais selon ce qu’il est en lui-même ; & il semble véritablement que l’amour est à l’ame de celui qui aime, ce que l’ame est au corps de celui qu’elle anime.
Lorsque les amans se demandent une sincérité réciproque pour savoir l’un & l’autre quand ils cesseront de s’aimer, c’est bien moins pour vouloir être avertis quand on ne les aimera plus, que pour être mieux assûrés qu’on les aime lorsqu’on ne dit point le contraire.
Comme on n’est jamais en liberté d’aimer ou de cesser d’aimer, l’amant ne peut se plaindre avec justice de l’inconstance de sa maîtresse, ni elle de la légereté de son amant.
L’amour, aussi-bien que le feu, ne peut subsister sans un mouvement continuel, & il cesse de vivre dès qu’il cesse d’espérer ou de craindre.
Il n’y a qu’une sorte d’amour : mais il y en a mille différentes copies. La plûpart des gens prennent pour de l’amour le desir de la joüissance. Voulez-vous sonder vos sentimens de bonne-foi, & discerner laquelle de ces deux passions est le principe de votre attachement : interrogez les yeux de la personne qui vous tient dans ses chaînes. Si sa présence intimide vos sens & les contient dans une soûmission respectueuse, vous l’aimez. Le véritable amour interdit même à la pensée toute idée sensuelle, tout essor de l’imagination dont la délicatesse de l’objet aimé pourroit être offensée, s’il étoit possible qu’il en fut instruit : mais si les attraits qui vous charment font plus d’impression sur vos sens que sur votre ame ; ce n’est point de l’amour, c’est un appétit corporel.
Qu’on aime véritablement ; & l’amour ne fera jamais commettre des fautes qui blessent la conscience ou l’honneur.
Un amour vrai, sans feinte & sans caprice,
Est en effet le plus grand frein du vice ;
Dans ses liens qui sait se retenir,
Est honnéte-homme, ou va le devenir.
L’Enfant Prodigue, Comédie.
Quiconque est capable d’aimer est vertueux : j’oserois même dire que quiconque est vertueux est aussi capable d’aimer ; comme ce seroit un vice de conformation pour le corps que d’être inepte à la génération, c’en est aussi un pour l’ame que d’être incapable d’amour.
Je ne crains rien pour les mœurs de la part de l’amour, il ne peut que les perfectionner ; c’est lui qui rend le cœur moins farouche, le caractere plus liant, l’humeur plus complaisante. On s’est accoûtumé en aimant à plier sa volonté au gré de la personne chérie ; on contracte par-là l’heureuse habitude de commander à ses desirs, de les maîtriser & de les réprimer ; de conformer son goût & ses inclinations aux lieux, aux tems, aux personnes : mais les mœurs ne sont pas également en sûreté quand on est inquiété par ces saillies charnelles que les hommes grossiers confondent avec l’amour.
De tout ce que nous venons de dire, il s’ensuit que le véritable amour est extrèmement rare. Il en est comme de l’apparition des esprits ; tout le monde en parle, peu de gens en ont vû. Maximes de la Rochefoucauld.
Amour conjugal. Les caracteres de l’amour conjugal ne sont pas équivoques. Un amant, dupe de lui-même, peut croire aimer sans aimer en effet : un mari sait au juste s’il aime. Il a joüi : or la joüissance est la pierre de touche de l’amour ; le véritable y puise de nouveaux feux : mais le frivole s’y éteint.
L’épreuve faite, si l’on connoît qu’on s’est mépris, je ne sai de remede à ce mal que la patience. S’il est possible, substituez l’amitié à l’amour : mais je n’ose même vous flatter que cette ressource vous reste. L’amitié entre deux époux est le fruit d’un long amour, dont la joüissance & le tems ont calmé les bouillans transports. Pour l’ordinaire sous le joug de l’hymen, quand on ne s’aime point on se hait, ou tout au plus les génies de la meilleure trempe se renferment dans l’indifférence.
Des vices dans le caractere, des caprices dans l’humeur, des sentimens opposés dans l’esprit, peuvent troubler l’amour le mieux affermi. Un époux avare prend du dégoût pour une épouse qui, pensant plus noblement, croit pouvoir régler sa dépense sur leurs revenus communs : un prodigue au contraire méprise une femme œconome.
Pour vivre heureux dans le mariage, ne vous y engagez pas sans aimer & sans être aimé. Donnez du corps à cet amour en le fondant sur la vertu. S’il n’avoit d’autre objet que la beauté, les graces & la jeunesse, aussi fragile que ces avantages passagers, il passeroit bien-tôt comme eux : mais s’il s’est attaché aux qualités du cœur & de l’esprit, il est à l’épreuve du tems.
Pour vous acquérir le droit d’exiger qu’on vous aime, travaillez à le mériter. Soyez après vingt ans aussi attentif à plaire, aussi soigneux à ne point offenser, que s’il s’agissoit aujourd’hui de faire agréer votre amour. On ne conserve un cœur que par les mêmes moyens qu’on a employés pour le conquérir. Des gens s’épousent, ils s’adorent en se mariant ; ils savent bien ce qu’ils ont fait pour s’inspirer mutuellement de la tendresse ; elle est le fruit de leurs égards, de leur complaisance, & du soin qu’ils ont eu de ne s’offrir de part & d’autre qu’avec un certain extérieur propre à couvrir leurs défauts, ou du moins à les empêcher d’être desagréables. Que ne continuent-ils sur ce ton là quand ils sont mariés ? & si c’est trop, que n’ont-ils la moitié de leurs attentions passées ? Pourquoi ne se piquent-ils plus d’être aimés quand il y a plus que jamais de la gloire & de l’avantage à l’être ? Quoi, nous qui nous estimons tant, & presque toûjours mal à propos ; nous qui avons tant de vanité, qui aimons tant à voir des preuves de notre mérite, ou de celui que nous nous supposons, faut-il que sans en devenir ni plus loüables ni plus modestes, nous cessions d’être orgueilleux & vains dans la seule occasion peut-être où il va de notre profit & de tout l’agrément de notre vie à l’être ?
Amour paternel. Si la raison dans l’homme, ou plûtôt l’abus qu’il en fait, ne servoit pas quelquefois à dépraver son instinct, nous n’aurions lien à dire sur l’amour paternel : les brutes n’ont pas besoin de nos traités de morale, pour apprendre à aimer leurs petits, à les nourrir & à les élever ; c’est qu’elles ne sont guidées que par l’instinct : or l’instinct, quand il n’est point distrait par les sophismes d’une raison captieuse, répond toûjours au vœu de la Nature, fait son devoir, & ne bronche jamais. Si l’homme étoit donc en ce point conforme aux autres animaux, dès que l’enfant auroit vû la lumiere, sa mere le nourriroit de son propre lait, veilleroit à tous ses besoins, le garantiroit de tout accident, & ne croiroit pas d’instans dans sa vie mieux remplis que ceux qu’elle auroit employés à ces importans devoirs. Le pere de son côté contribueroit à le former ; il étudieroit son goût, son humeur & ses inclinations, pour mettre à profit ses talens : il cultiveroit lui-même cette jeune plante, & regarderoit comme une indifférence criminelle, de l’abandonner à la discrétion d’un gouverneur ignorant, ou peut-être même vicieux.
Mais le pouvoir de la coûtume, malgré la force de l’instinct, en dispose tout autrement. L’enfant est à peine né, qn’on le sépare pour toûjours de sa mere ; elle est ou trop foible ou trop délicate ; elle est d’un état trop honnête pour allaiter son propre enfant. En vain la Nature a détourné le cours de la liqueur qui l’a nourri dans le sein maternel, pour porter aux mammelles de sa dure marâtre deux ruisseaux de lait destinés désormais pour sa subsistance : la Nature ne sera point écoutée, ses dons seront rejettés & méprisés : celle qu’elle en a enrichie, dût-elle en périr elle-même, va tarir la source de ce nectar bienfaisant. L’enfant sera livré à une mere empruntée & mercenaire, qui mesurera ses soins au profit qu’elle en attend.
Quelle est la mere qui consentiroit à recevoir de quelqu’un un enfant qu’elle sauroit n’être pas le sien ? Cependant ce nouveau né qu’elle relegue loin d’elle sera-t-il bien véritablement le sien, lorsqu’après plusieurs années, les pertes continuelles de substance que fait à chaque instant un corps vivant auront été réparées en lui par un lait étranger qui l’aura transformé en un homme nouveau ? Ce lait qu’il a sucé n’étoit point fait pour ses organes : ç’a donc été pour lui un aliment moins profitable que n’eût été le lait maternel. Qui sait si son tempérament robuste & sain dans l’origine n’en a point été altéré ? qui sait si cette transformation n’a point influé sur son cœur ? l’ame & le corps sont si dépendans l’un de l’autre ! s’il ne deviendra pas un jour, précisément par cette raison, un lâche, un fourbe, un malfaiteur ? Le fruit le plus délicieux dans le terroir qui lui convenoit, ne manque guere à dégénérer, s’il est transporté dans un autre.
On compare les Rois à des peres de famille, & l’on a raison : cette comparaison est fondée sur la nature & l’origine même de la royauté.
Le premier qui fut Roi, fut un soldat heureux,
dit un de nos grands Poëtes (Mèrope, Tragédie de M. de Voltaire) : mais il est bon d’observer que c’est dans
la bouche d’un tyran, d’un usurpateur, du meurtrier
de son Roi, qu’il met cette maxime, indigne d’être
prononcée par un Prince équitable : tout autre que
Poliphonte eût dit :
Un pere étoit naturellement le chef de sa famille ; la famille en se multipliant devint un peuple, & conséquemment le pere de famille devint un Roi. Le fils aîné se crut sans doute en droit d’hériter de son autorité, & le sceptre se perpétua ainsi dans la même maison, jusqu’à ce qu’un soldat heureux ou un sujet rebelle devint la tige premiere d’une nouvelle race.
Un Roi pouvant être comparé à un pere, on peut réciproquement comparer un pere à un Roi, & déterminer ainsi les devoirs du Monarque par ceux du chef de famille, & les obligations d’un pere par celles d’un Souverain : aimer, gouverner, récompenser, & punir, voilà, je crois, tout ce qu’ont à faire un pere & un Roi.
Un pere qui n’aime point ses enfans est un monstre : un roi qui n’aime point ses sujets est un tyran. Le pere & le roi sont l’un & l’autre des images vivantes de Dieu, dont l’empire est fondé sur l’amour. La Nature a fait les peres pour l’avantage des enfans : la société a fait les Rois pour la félicité des peuples : il faut donc nécessairement un chef dans une famille & dans un État : mais si ce chef est indifférent pour les membres, ils ne seront autre chose à ses yeux que des instrumens faits pour servir à le rendre heureux. Au contraire, traiter avec bonté ou sa famille ou son État, c’est pourvoir à son intérêt propre. Quoique siége principal de la vie & du sentiment, la tête est toûjours mal assise sur un tronc maigre & décharné.
Même parité entre le gouvernement d’une famille & celui d’un État. Le maître qui régit l’une ou l’autre, a deux objets à remplir : l’un d’y faire régner les mœurs, la vertu & la piéte : l’autre d’en écarter le trouble, les desastres & l’indigence : c’est l’amour de l’ordre qui doit le conduire, & non pas cette fureur de dominer, qui se plaît à pousser à bout la docilité la mieux éprouvée.
Le pouvoir de récompenser & punir est le nerf du gouvernement. Dieu lui-même ne commande rien, sans effrayer par des menaces, & inviter par des promesses. Les deux mobiles du cœur humain sont l’esprit & la crainte. Peres & Rois, vous avez dans vos mains tout ce qu’il faut pour toucher ces deux passions. Mais songez que l’exacte justice est aussi soigneuse de récompenser, qu’elle est attentive à punir. Dieu vous a établis sur la terre ses substituts & ses représentans : mais ce n’est pas uniquement pour y tonner ; c’est aussi pour y répandre des pluies & des rosées bienfaisantes.
L’amour paternel ne differe pas de l’amour propre. Un enfant ne subsiste que par ses parens, dépend d’eux, vient d’eux, leur doit tout ; ils n’ont rien qui leur soit si propre. Aussi un pere ne sépare point l’idée de son fils de la sienne, à moins que le fils n’affoiblisse cette idée de propriété par quelque contradiction ; mais plus un pere s’irrite de cette contradiction, plus il s’afflige, plus il prouve ce que je dis.
Amour filial et fraternel. Comme les enfans n’ont nul droit sur la volonté de leurs peres, la leur étant au contraire toûjours combattue, cela leur fait sentir qu’ils sont des êtres à part, & ne peut pas leur inspirer de l’amour propre, parce que la propriété ne sauroit être du côté de la dépendance. Cela est visible : c’est par cette raison que la tendresse des enfans n’est pas aussi vive que celle des peres ; mais les lois ont pourvû à cet inconvénient. Elles sont un garant aux peres contre l’ingratitude des enfans, comme la nature est aux enfans un ôtage assûré contre l’abus des Lois. Il étoit juste d’assûrer à la vieillesse ce qu’elle accordoit à l’enfance.
La reconnoissance prévient dans les enfans bien nés ce que le devoir leur impose, il est dans la saine nature d’aimer ceux qui nous aiment & nous protegent, & l’habitude d’une juste dépendance fait perdre le sentiment de la dépendance même : mais il suffit d’être homme pour être bon pere ; & si on n’est homme de bien, il est rare qu’on soit bon fils.
Du reste qu’on mette à la place de ce que je dis, la sympathie ou le sang ; & qu’on me fasse entendre pourquoi le sang ne parle pas autant dans les enfans que dans les peres ; pourquoi la sympathie périt quand la soûmission diminue ; pourquoi des freres souvent se haïssent sur des fondemens si légers, &c.
Mais quel est donc le nœud de l’amitié des freres ? Une fortune, un nom commun, même naissance & même éducation, quelquefois même caractere ; enfin l’habitude de se regarder comme appartenant les uns aux autres, & comme n’ayant qu’un seul être ; voilà ce qui fait que l’on s’aime, voilà l’amour propre, mais trouvez le moyen de séparer des freres d’intérêt, l’amitié lui survit à peine ; l’amour propre qui en étoit le fond se porte vers d’autres objets.
Amour de l’estime. Il n’est pas facile de trouver la premiere & la plus ancienne raison pour laquelle nous aimons à être estimés. On ne se satisfait point là-dessus, en disant que nous desirons l’estime des autres, à cause du plaisir qui y est attaché ; car comme ce plaisir est un plaisir de réflexion, la difficulté subsiste, puisqu’il reste toûjours à savoir pourquoi cette estime qui est quelque chose d’étranger & d’éloigné à notre égard, fait notre satisfaction.
On ne réüssit pas mieux en alléguant l’utilité de la gloire ; car bien que l’estime que nous acquérons nous serve à nous faire réüssir dans nos desseins, & nous procure divers avantages dans la société, il y a des circonstances où cette supposition ne sauroit avoir lieu. Quelle utilité pouvoient envisager Mutius, Léonidas, Codrus, Curtius, &c. & par quel intérêt ces femmes Indiennes qui se font brûler après la mort de leurs maris, cherchent-elles en dépit même des lois & des remontrances, une estime à laquelle elles ne survivent point ?
Quelqu’un a dit sur ce sujet, que l’amour propre nourrit avec complaisance une idée de nos perfections, qui est comme son idole, ne pouvant souffrir ce qui choque cette idée, comme le mépris & les injustices, & recherchant au contraire avec passion tout ce qui la flatte & la grossit, comme l’estime & les loüanges. Sur ce principe, l’utilité de la gloire consisteroit en ce que l’estime que les autres font de nous confirme la bonne opinion que nous en avons nous-mêmes. Mais ce qui nous montre que ce n’est point là la principale, ni même l’unique source de l’amour de l’estime ; c’est qu’il arrive presque toûjours que les hommes font plus d’état du mérite apparent qui leur acquiert l’estime des autres, que du mérite réel qui leur attire leur propre estime ; ou si vous voulez, qu’ils aiment mieux avoir des défauts qu’on estime, que de bonnes qualités qu’on n’estime point dans le monde ; & qu’il y a d’ailleurs une infinité de personnes, qui cherchent à se faire considérer par des qualités qu’elles savent bien qu’elles n’ont pas, ce qui prouve qu’elles n’ont pas recours à une estime étrangere, pour confirmer les bons sentimens qu’elles ont d’elles-mêmes.
Qu’on cherche tant qu’on voudra les sources de cette inclination, je suis persuadé qu’on n’en trouvera la raison que dans la sagesse du Créateur. Car comme Dieu se sert de l’amour du plaisir pour conserver notre corps, pour en faire la propagation, pour nous unir les uns avec les autres, pour nous rendre sensibles au bien & à la conservation de la société ; il n’y a point de doute aussi que sa sagesse ne se serve de l’amour de l’estime, pour nous défendre des abaissemens de la volupté, & faire que nous nous portions aux actions honnêtes & loüables, qui conviennent si bien à la dignité de notre nature.
Cette précaution n’auroit point été nécessaire, si la raison de l’homme eût agi seule en lui, & indépendamment du sentiment ; car cette raison pouvoit lui montrer l’honnête, & même le lui faire préférer à l’agréable : mais, parce que cette raison est partiale, & juge souvent en faveur du plaisir, attachant l’honneur & la bienséance à ce qui lui plaît ; il a plû à la sagesse du Créateur de nous donner pour juge de nos actions, non-seulement notre raison, qui se laisse corrompre par la volupté, mais encore la raison des autres hommes, qui n’est pas si facilement séduite.
Amour-propre & de nous-mémes. L’amour est une complaisance dans l’objet aimé. Aimer une chose, c’est se complaire dans sa possession, sa grace, son accroissement ; craindre sa privation, ses déchéances, &c.
Plusieurs Philosophes rapportent généralement à l’amour-propre toute sorte d’attachemens ; ils prétendent qu’on s’approprie tout ce que l’on aime, qu’on n’y cherche que son plaisir & sa propre satisfaction ; qu’on se met soi-même avant tout ; jusques-là qu’ils nient que celui qui donne sa vie pour un autre, le préfere à soi. Ils passent le but en ce point ; car si l’objet de notre amour nous est plus cher, que l’existence sans l’objet de notre amour, il paroît que c’est notre amour qui est notre passion dominante, & non notre individu propre ; puisque tout nous échappe avec la vie, le bien que nous nous étions appropriés par notre amour, comme nôtre, être véritable. Ils répondent que la possession nous fait confondre dans ce sacrifice notre vie & celle de l’objet aimé ; que nous croyons n’abandonner qu’une partie de nous-mêmes pour conserver l’autre : au moins ils ne peuvent nier que celle que nous conservons nous paroît plus considérable que celle que nous abandonnons. Or, dès que nous nous regardons comme la moindre partie dans le tout, c’est une préférence manifeste de l’objet aimé. On peut dire la même chose d’un homme, qui volontairement & de sans-froid meurt pour la gloire : la vie imaginaire qu’il achete au prix de son être réel, est une préférence bien incontestable de la gloire, & qui justifie la distinction que quelques Ecrivains ont mise avec sagesse entre l’amour propre & l’amour de nous-mêmes. Avec l’amour de nous-mêmes, disent-ils, on cherche hors de soi son bohneur ; on s’aime hors de soi davantage, que dans son existence propre ; on n’est point soi-même son objet. L’amour-propre au contraire subordonne tout à ses commodités & à son bien-être : il est à lui-même son objet & sa fin ; desorte qu’au lieu que les passions qui viennent de l’amour de nous-mêmes nous donnent aux choses, l’amour-propre veut que les choses se donnent à nous, & se fait le centre de tout.
L’amour de nous-mêmes ne peut pécher qu’en excès ou en qualité ; il faut que son déreglement consiste en ce que nous nous aimons trop, ou en ce que nous nous aimons mal, ou dans l’un & dans l’autre de ces défauts joints ensemble.
L’amour de nous-mêmes ne peche point en excès : cela paroît de ce qu’il est permis de s’aimer tant qu’on veut, quand on s’aime bien. En effet, qu’est-ce que s’aimer soi-même ? c’est desirer son bien, c’est craindre son mal, c’est rechercher son bonheur. Or j’avoue qu’il arrive souvent qu’on desire trop, qu’on craint trop, & qu’on s’attache à son plaisir, ou à ce qu’on regarde comme son bonheur avec trop d’ardeur : mais prenez garde que l’excès vient du défaut qui est dans l’objet de vos passions, & non pas de la trop grande mesure de l’amour de vous-même. Ce qui le prouve, c’est que vous pouvez & vous devez même desirer sans bornes la souveraine félicité, craindre sans bornes la souveraine misere ; & qu’il y auroit même du déreglement à n’avoir que des desirs bornés pour un bien infini.
En effet, si l’homme ne devoit s’aimer lui-même que dans une mesure limitée, le vuide de son cœur ne devroit pas être infini ; & si le vuide de son cœur ne devoit pas être infini, il s’ensuivroit qu’il n’auroit pas été fait pour la possession de Dieu, mais pour la possession d’objets finis & bornés.
Cependant la religion & l’expérience nous apprennent également le contraire. Rien n’est plus légitime & plus juste que cette insatiable avidité, qui fait qu’après la possession des avantages du monde, nous cherchons encore le souverain bien. De tous ceux qui l’ont cherché dans les objets de cette vie, aucun ne l’a trouvé. Brutus qui avoit fait une profession particuliere de sagesse, avoit crû ne pas se tromper en le cherchant dans la vertu : mais comme il aimoit la vertu pour elle-même, au lieu qu’elle n’a rien d’aimable & de loüable que par rapport à Dieu ; coupable d’une belle & spirituelle idolatrie, il n’en fut pas moins grossierement déçû ; il fut obligé de reconnoître son erreur en mourant, lorsqu’il s’écria : O vertu, je reconnois que tu n’es qu’un misérable fantôme, &c !
Cette insatiable avidité du cœur de l’homme n’est donc pas un mal. Il falloit qu’elle fût, afin que les hommes se trouvassent par-là disposés à chercher Dieu. Or ce que dans l’idée métaphorique & figurée, nous appellons un cœur qui a une capacité infinie, un vuide qui ne peut être rempli par les créatures, signifie dans l’idée propre & littérale, une ame qui desire naturellement un bien infini, & qui le desire sans bornes, qui ne peut être contente qu’après l’avoir obtenu. Si donc il est nécessaire que le vuide de notre cœur ne soit point rempli par les créatures, il est nécessaire que nous desirions infiniment ; c’est-à-dire, que nous nous aimions nous-mêmes sans mesure. Car s’aimer, c’est desirer son bonheur.
Je sai bien que notre nature étant bornée, elle n’est pas capable, à parler exactement, de former des desirs infinis en véhémence : mais si ces desirs ne sont pas infinis en ce sens, ils le sont en un autre ; car il est certain que notre ame desire selon toute l’étendue de ses forces : que si le nombre des esprits nécessaires à l’organe pouvoit croître à l’infini, la véhémence de ses desirs croîtroit aussi à l’infini ; & qu’enfin si l’infinité n’est point dans l’acte, elle est dans la disposition du cœur naturellement insatiable.
Aussi est-ce un grand égarement d’opposer l’amour de nous-mêmes à l’amour divin, quand celui-là est bien réglé : car qu’est-ce que s’aimer soi-même comme il faut ? C’est aimer Dieu ; & qu’est-ce qu’aimer Dieu ? C’est s’aimer soi-même comme il faut. L’amour de Dieu est le bon sens de l’amour de nous-mêmes ; c’en est l’esprit & la perfection. Quand l’amour de nous-mêmes se tourne vers d’autres objets, il ne mérite pas d’être appellé amour ; il est plus dangereux que la haine la plus cruelle : mais quand l’amour de nous-mêmes se tourne vers Dieu, il se confond avec l’amour divin.
J’ai insinué dans ce que je viens de dire, que l’amour de, nous-mêmes allume toutes nos autres affections, & est le principe général de nos mouvemens. Voici la preuve de cette vérité : en concevant une nature intelligente, nous concevons une volonté ; une volonté se porte nécessairement à l’objet qui lui convient : ce qui lui convient est un bien par rapport à elle, & par conséquent son bien : or aimant toûjours son bien, par-là elle s’aime elle-même, & aime tout par rapport à elle-même ; car qu’est-ce que la convenance de l’objet auquel elle se porte, sinon un rapport essentiel à elle ? Ainsi quand elle aime ce qui a rapport à elle, comme lui convenant, n’est-ce pas elle-même qui s’aime dans ce qui lui convient ?
J’avoue que l’affection que nous avons pour les autres, fait quelquefois naître nos desirs, nos craintes, & nos espérances : mais quel est le principe de cette affection, si ce n’est l’amour de nous-mêmes ? Considérez bien toutes les sources de nos amitiés, & vous trouverez qu’elles se réduisent à l’intérêt, la reconnoissance, la proximité, la sympathie, & une convenance délicate entre la vertu & l’amour de nous-mêmes, qui fait que nous croyons l’aimer pour elle-même, quoique nous l’aimions en effet pour l’amour de nous ; & tout cela se réduit à l’amour de nous-mêmes.
La proximité tire de-là toute la force qu’elle a pour allumer nos affections : nous aimons nos enfans parce qu’ils sont nos enfans ; s’ils étoient les enfans d’un autre, ils nous seroient indifférens. Ce n’est donc pas eux que nous aimons, c’est la proximité qui nous lie avec eux, Il est vrai que les enfans n’aiment pas tant leurs peres que les peres aiment leurs enfans : mais cette différence vient d’ailleurs. Voyez Amour paternel & filial. Au reste, comme il y a proximité de sang, proximité de profession, proximité de pays, &c. il est certain aussi que ces affections se diversifient à cet égard en une infinité de manieres : mais il faut que la proximité ne soit point combattue par l’intérêt ; car alors celui-ci l’emporte infailliblement. L’intérêt va directement à nous ; la proximité n’y va que par réflexion : ce qui fait que l’intérêt agit toûjours avec plus de force que la proximité. Mais en cela, comme en toute autre chose, les circonstances particulieres changent beaucoup la proposition générale.
Non-seulement la proximité est une source d’amitié, mais encore nos affections varient selon le degré de la proximité : la qualité d’homme que nous portons tous, fait cette bienveillance générale que nous appellons humanité : homo sum, humani nihil à me alienum puto.
La proximité de la nation inspire ordinairement aux hommes une bienveillance, qui ne se fait point sentir à ceux qui habitent dans leur pays, parce que cette proximité s’affoiblit par le nombre de ceux qui la partagent ; mais elle devient sensible, quand deux ou trois personnes originaires d’un même pays se rencontrent dans un climat étranger. Alors l’amour de nous-mêmes qui a besoin d’appui & de consolation, & qui en trouve en la personne de ceux qu’un pareil intérêt & une semblable proximité doit mettre dans la même disposition, ne manque jamais de faire une attention perpétuelle à cette proximité, si un plus fort motif pris de son intérêt ne l’en empêche.
La proximité de profession produit presque toûjours plus d’aversion que d’amitié, par la jalousie qu’elle inspire aux hommes les uns pour les autres : mais celle des conditions est presque toûjours accompagnée de bienveillance. On est surpris que les Grands soient sans compassion pour les hommes du commun ; c’est qu’ils les voyent en éloignement, les considérant par les yeux de l’amour propre. Ils ne les prennent nullement pour leur prochain ; ils sont bien éloignés d’appercevoir cette proximité ou ce voisinage, eux dont l’esprit & le cœur ne sont occupés que de la distance qui les sépare des autres hommes, & qui font de cet objet les délices de leur vanité.
La fermeté barbare que Brutus témoigne en voyant mourir ses propres enfans, qu’il fait exécuter en sa présence, n’est pas si desintéressée qu’elle paroît : le plus grand des Poëtes Latins en découvre le motif en ces termes :
mais il n’a pas démélé toutes les raisons d’intérêt qui font l’inhumanité apparente de ce Romain. Brutus étoit comme les autres hommes ; il s’aimoit lui-même plus que toutes choses : ses enfans sont coupables d’un crime qui tendoit à perdre Rome, mais beaucoup plus encore à perdre Brutus. Si l’affection paternelle excuse les fautes, l’amour propre les aggrave, quand il est directement blessé : sans doute que Rome eut l’honneur de ce que Brutus fit pour l’amour de lui-même, que sa patrie accepta le sacrifice qu’il faisoit à son amour propre, & qu’il fut cruel par foiblesse plûtôt que par magnanimité.
L’intérêt peut tout sur les ames ; on se cherche dans l’objet de tous ses attachemens ; & comme il y a diverses sortes d’intérêts, on peut distinguer aussi diverses sortes d’affections que l’intérêt fait naitre entre les hommes. Un intérêt de volupté fait naître les amitiés galantes : un intérêt d’ambition fait naître les amitiés politiques : un intérêt d’orgueil fait naître les amitiés illustres : un intérêt d’avarice fait naître les amitiés utiles. Le vulgaire qui déclame ordinairement contre l’amitié intéressée, ne sait ce qu’il dit. Il se trompe en ce qu’il ne connoît généralement parlant, qu’une sorte d’amitié intéressée, qui est celle de l’avarice ; au lieu qu’il y a autant de sortes d’affections intéréssées, qu’il y a d’objets de cupidité. Il s’imagine que c’est être criminel que d’être intéressé, ne considérant pas que c’est le desintéressement & non pas l’intérêt qui nous perd. Si les hommes nous offroient d’assez grands biens pour satisfaire notre ame, nous ferions bien de les aimer d’un amour d’intérêt, & personne ne devroit trouver mauvais que nous préférassions les motifs de cet intérêt à ceux de la proximité & de toute autre chose.
La reconnoissance elle-même n’est pas plus exempte de ce principe de l’amour de nous-mêmes ; car quelle différence y a-t-il au fond entre l’intérêt & la reconnoissance ? C’est que le premier a pour objet le bien à venir, au lieu que la derniere a pour objet le bien passé. La reconnoissance n’est qu’un retour délicat de l’amour de nous-mêmes, qui se sent obligé ; c’est en quelque sorte l’élévation de l’intérêt : nous n’aimons point notre bienfaiteur parce qu’il est aimable, nous l’aimons parce qu’il nous a aimés.
La sympathie, qui est la quatrieme source que nous avons marquée de nos affections, est de deux sortes. Il y a une sympathie des corps & une sympathie de l’ame : il faut chercher la cause de la premiere dans le tempérament, & celle de la seconde dans les secrets ressorts qui font agir notre cœur. Il est même certain que ce que nous croyons être une sympathie de tempérament, a quelquefois sa source dans les principes cachés de notre cœur. Pourquoi pensez-vous que je hais cet homme à une premiere vûe quoiqu’il me soit inconnu ? C’est qu’il a quelques traits d’un homme qui m’a offensé, que ces traits frappent mon ame & réveillent une idée de haine sans que j’y fasse réflexion. Pourquoi au contraire aimé-je une personne inconnue dès que je la vois, sans m’informer si elle a du merite ou si elle n’en a pas ? c’est qu’elle a de la conformité ou avec moi ou avec mes enfans & mes amis, en un mot avec quelque personne que j’aurai aimée. Vous voyez donc quelle part a l’amour de nous-mêmes à ces inclinations mystérieuses & cachées, qu’un de nos Poëtes décrit de cette maniere :
Il est des nœuds secrets, il est des sympathies,
Dont par les doux accords les ames assorties, &c.
Mais si après avoir parlé des sympathies corporelles,
nous entrions dans le détail des sympathies
spirituelles, nous connoîtrions qu’aimer les gens par
sympathie, n’est proprement que chérir la ressemblance
qu’ils ont avec nous : c’est avoir le plaisir de
nous aimer en leurs personnes. C’est un charme pour
notre cœur de pouvoir dire du bien de nous sans
blesser la modestie. Nous n’aimons pas seulement
ceux à qui la Nature donne des conformités avec
nous, mais encore ceux qui nous ressemblent par
art & qui tâchent de nous imiter : ce n’est pas qu’il
ne puisse arriver qu’on haïra ceux de qui l’on est mal
imité : personne ne veut être ridicule ; on aimeroit
mieux être haissable ; ainsi on ne veut jamais de bien
aux copies dont le ridicule réjaillit sur l’original.
Mais sur quels principes d’amour propre peut être fondée cette affection que les hommes ont naturellement pour les hommes vertueux, auxquels néanmoins ils ne se soucient pas de ressembler ? car le vice rend à cet égard des hommages forcés à la vertu ; les hommes l’estiment & la respectent.
Je répons qu’il y a fort peu de personnes qui ayent pour jamais renoncé à la vertu, & qui ne s’imaginent que s’ils ne sont pas vertueux en un tems, ils ne puissent le devenir en un autre. J’ajoûte que la vertu est essentiellement aimable à l’amour de nous-mêmes, comme le vice lui est essentiellement haïssable. La raison en est que le vice est un sacrifice que nous nous faisons des autres à nous-mêmes ; & la vertu un sacrifice que nous faisons au bien des autres de quelque plaisir ou de quelqu’avantage qui nous flattoit. Comment n’aimerions-nous pas la clémence ? elle est toute prête à nous pardonner nos crimes : la libéralité se dépouille pour nous faire du bien : l’humilité ne nous dispute rien ; elle cede à nos prétensions : la tempérance respecte notre honneur, & n’en veut point à nos plaisirs : la justice défend nos droits, & nous rend ce qui nous appartient : la valeur nous défend ; la prudence nous conduit ; la modération nous épargne ; la charité nous fait du bien, &c.
Si ces vertus font du bien, dira-t-on, ce n’est pas à moi qu’elles le font ; je le veux : mais si vous vous trouviez en d’autres circonstances elles vous en feroient : mais elles supposent une disposition à vous en faire dans l’occasion. N’avez-vous jamais éprouvé, qu’encore que vous n’attendiez ni secours ni protection d’une personne riche, vous ne pouvez vous défendre d’avoir pour elle une secrete considération ? Elle naît, non de votre esprit, qui méprise souvent les qualités de cet homme, mais de l’amour de vous-mêmes, qui vous fait respecter en lui jusqu’au simple pouvoir de vous faire du bien ? En un mot, ce qui vous prouve que l’amour de vous-même entre dans celui que vous avez pour la vertu, c’est que vous éprouvez que vous aimez davantage les vertus, à mesure que vous y trouvez plus de rapport & de convenance avec vous. Nous aimons plus naturellement la clémence que la sévérité, la libéralité que l’œconomie, quoique tout cela soit vertu.
Au reste, il ne faut point excepter du nombre de ceux qui aiment ainsi les vertus, les gens vicieux & déréglés : au contraire, il est certain que par cela même qu’ils sont vicieux, ils doivent trouver la vertu plus aimable. L’humilité applanit tous les chemins à notre orgueil, elle est donc aimée d’un orgueilleux ; la libéralité donne, elle ne sauroit donc déplaire à un intéressé ; la tempérance vous laisse en possession de vos plaisirs, elle ne peut donc qu’être agréable à un voluptueux, qui ne veut point de rival ni de concurrent. Auroit-on crû que l’affection que les hommes du monde témoignent pour les gens vertueux eût une source si mauvaise ? & me pardonnera-t-on bien ce paradoxe, si j’avance qu’il arrive souvent que les vices qui sont au-dedans de nous, font l’amour que nous avons pour les vertus des autres ?
Je vais bien plus avant, & j’oserai dire que l’amour de nous-mêmes a beaucoup de part aux sentimens les plus épurés que la morale & la religion nous font avoir pour Dieu. On distingue trois sortes d’amour divin ; un amour d’intérêt, un amour de reconnoissance, & un amour de pure amitié : l’amour d’intérêt se confond avec l’amour de nous-mêmes ; l’amour de reconnoissance, a encore la même source que celui d’intérêt, selon ce que nous en avons dit ci-dessus ; l’amour de pure amitié semble naître indépendamment de tout intérêt & de tout amour de nous-mêmes. Cependant si vous y regardez de près, vous trouverez qu’il a dans le fond le même principe que les autres : car premierement il est remarquable que l’amour de pure amitié ne naît pas tout d’un coup dans l’ame d’un homme à qui l’on fait connoître la religion. Le premier degré de notre sanctification est de se détacher du monde ; le second, c’est d’aimer Dieu d’un amour d’intérêt, en lui donnant tout son attachement, parce qu’on le considere comme le souverain bien ; le troisieme, c’est d’avoir pour ses bienfaits la reconnoissance qui leur est dûe ; & le dernier enfin, c’est d’aimer ses perfections. Il est certain que le premier de ces sentimens dispose au second, le second au troisieme, le troisieme au quatrieme : or comme tout ce qui dispose à ce dernier mouvement, qui est le plus noble de tous, est pris de l’amour de nous-mêmes, il s’ensuit que la pure amitié dont Dieu même est l’objet, ne naît point indépendamment de ce dernier amour.
D’ailleurs, l’expérience nous apprend qu’entre les attributs de Dieu, nous aimons particulierement ceux qui ont le plus de convenance avec nous : nous aimons plus sa clémence que sa justice, sa bénéficence que son immensité ; d’où vient cela ? si ce n’est de ce que cette pure amitié, qui semble n’avoir pour objet que les perfections de Dieu, tire sa force principale des rapports que ces perfections ont avec nous.
S’il y avoit une pure amitié dans notre cœur à l’égard de Dieu, laquelle fût exempte du principe de l’amour de nous-mêmes, cette pure amitié naîtroit nécessairement de la perfection connue, & ne s’éleveroit point de nos autres affections. Cependant les démons connoissent les perfections de Dieu sans les aimer, les hommes connoissent ces perfections avant leur conversion, & personne n’oseroit dire que dans cet état ils aient pour lui cette affection que l’on nomme de pure amitié ; il s’ensuit donc qu’il faut autre chose que la perfection connue pour faire naître cet amour.
Pendant que nous regardons Dieu comme notre juge, & comme un juge terrible qui nous attend la foudre à la main, nous pouvons admirer ses perfections infinies, mais nous ne saurions concevoir de l’affection pour elles. Il est bien certain que si nous pouvions refuser à Dieu cette admiration, nous nous garderions bien de la lui rendre : & d’où vient cette nécessité d’admirer Dieu ? C’est que cette admiration naît uniquement de la perfection connue : si donc vous concevez que la pure amitié a la même source, il s’ensuit que la pure amitié naîtra dans notre ame comme l’admiration.
1°. De ce que nous nous aimons nous-mêmes nécessairement, il s’ensuit que nous avons certains devoirs à remplir qui ne regardent que nous-mêmes : or les devoirs qui nous regardent nous-mêmes, peuvent se réduire en général à travailler à notre bonheur & à notre perfection ; à notre perfection, qui consiste principalement dans une parfaite conformité de notre volonté avec l’ordre ; à notre bonheur, qui consiste uniquement dans la joüissance des plaisirs, j’entens des solides plaisirs, & capables de contenter un esprit fait pour posséder le souverain bien.
2°. C’est dans la conformité avec l’ordre que consiste principalement la perfection de l’esprit : car celui qui aime l’ordre plus que toutes choses, a de la vertu ; celui qui obéit à l’ordre en toutes choses, remplit ses devoirs ; & celui-là mérite un bonheur solide, qui sacrifie ses plaisirs à l’ordre.
3°. Chercher son bonheur, ce n’est point vertu, c’est nécessité : car il ne dépend point de nous de vouloir être heureux ; & la vertu est libre. L’amour propre, à parler exactement, n’est point une qualité qu’on puisse augmenter ou diminuer. On ne peut cesser de s’aimer : mais on peut cesser de se mal aimer. On peut par le mouvement d’un amour propre eclairé, d’un amour propre soutenu par la foi & par l’espérance, & conduit par la charité, sacrifier ses plaisirs présens aux plaisirs futurs, se rendre malheureux pour un tems, afin d’être heureux pendant l’éternité ; car la grace ne détruit point la nature. Les pécheurs & les justes veulent également être heureux ; ils courent également vers la source de la félicité : mais le juste ne se laisse ni tromper ni corrompre par les apparences qui le flattent ; au lieu que le pécheur, aveuglé par ses passions, oublie Dieu, ses vengeances & ses récompenses, & employe tout le mouvement que Dieu lui donne pour le vrai bien, à courir après des fantômes.
4°. Notre amour propre est donc le motif qui secouru par la grace nous unit à Dieu, comme à notre bien, & nous soûmet à la raison comme à notre loi, ou au modele de notre perfection : mais il ne faut pas faire notre fin ou notre loi de notre motif. Il faut véritablement & sincerement aimer l’ordre, & s’unir à Dieu par la raison ; il ne faut pas desirer que l’ordre s’accommode à nos volontés : cela n’est pas possible ; l’ordre est immüable & nécessaire : il faut haïr ses desordres, & former sur l’ordre tous les mouvemens de son cœur ; il faut même venger à ses dépens l’honneur de l’ordre offensé, ou du moins se soûmettre humblement à la vengeance divine : car celui qui voudroit que Dieu ne punît point l’injustice ou l’ivrognerie, n’aime point Dieu ; & quoique par la force de son amour propre éclairé, il s’abstienne de voler & de s’enivrer, il n’est point juste.
5°. De tout ceci il est manifeste premierement, qu’il faut éclairer son amour propre, afin qu’il nous excite à la vertu : en second lieu, qu’il ne faut jamais suivre uniquement le mouvement de l’amour propre : en troisieme lieu, qu’en suivant l’ordre inviolablement, on travaille solidement à contenter son amour propre : en un mot, que Dieu seul étant la cause de nos plaisirs, nous devons nous soûmettre à sa loi, & travailler à notre perfection.
6°. Voici en général les moyens de travailler à sa perfection, & d’acquérir & conserver l’amour habituel & dominant de l’ordre. Il faut s’accoûtumer au travail de l’attention, & acquérir par-là quelque force d’esprit ; il ne faut consentir qu’à l’évidence, & conserver ainsi la liberté de son ame ; il faut étudier sans cesse l’homme en général, & soi-même en particulier, pour se connoître parfaitement ; il faut méditer jour & nuit la loi divine, pour la suivre exactement ; se comparer à l’ordre pour s’humilier & se mépriser ; se souvenir de la justice divine, pour la craindre & se réveiller. Le monde nous séduit par nos sens ; il nous trouble l’esprit par notre imagination ; il nous entraîne & nous précipite dans les derniers malheurs par nos passions. Il faut rompre le commerce dangereux que nous avons avec lui par notre corps, si nous voulons augmenter l’union que nous avons avec Dieu par la raison.
Ce n’est pas qu’il soit permis de se donner la mort, ni même de ruiner sa santé : car notre corps n’est pas à nous ; il est à Dieu, il est à l’Etat, à notre famille, à nos amis : nous devons le conserver dans sa force, selon l’usage que nous sommes obligés d’en faire : mais nous ne devons pas le conserver contre l’ordre de Dieu, & aux dépens des autres hommes : il faut l’exposer pour le bien de l’Etat, & ne point craindre de l’affoiblir, le ruiner, le détruire, pour exécuter les ordres de Dieu. Je n’entre point dans le détail de tout ceci, parce que je n’ai prétendu exposer que les principes généraux sur lesquels chacun est obligé de régler sa conduite, pour arriver heureusement au lieu de son repos & de ses plaisirs.
Étymologie de « amour »
Bourguig. aimor ; provenç. et espagn. amor ; ital. amore ; de amorem (voy. AIMER).
- (842) Du moyen français amour, de l’ancien français amour, amor, amur (Serments de Strasbourg), du latin amorem, accusatif de amor (« amour »). Philologiquement parlant, la forme amour n’est pas conforme à la phonétique historique du français, car on attendrait *ameur (voir fleur, de l'ancien français flor). Elle vient vraisemblablement des langues d’oïl en -ou, et plus probablement du champenois, une part importante de la littérature courtoise ayant été écrite en cette langue[1]. L’hypothèse d’un occitanisme, par le biais des troubadours et de leur très prolifique littérature courtoise en langue d’oc, le fin’amor prononcé \fin.amur\ en occitan, est également avancée[2].
Phonétique du mot « amour »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
amour | amur |
Évolution historique de l’usage du mot « amour »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « amour »
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Amour, ange de neige et visage aux yeux clos […]. Louis Émié, Hauts Désirs sans absence, Seghers
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Il y a l'amour […] Et puis il y a la vie, son ennemie. Jean Anouilh, Ardèle ou la Marguerite, le général , La Table Ronde
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Il n'est pas d'amour sans fierté, et par conséquent sans témoin. Claude Aveline, Et tout le reste n'est rien, Mercure de France
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Ceux qui croient avoir trouvé la paix, ce n'est souvent que par défaut d'amour. René Daumal, Lettres à ses amis, Gallimard
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C'est peut-être ça, l'amour : un visage autour de soi qui se multiplie, alors qu'on est seul ! Georges Schéhadé, La Soirée des proverbes, Gallimard
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L'amour se résigne à ne pas savoir. Michel Deguy, Biefs, Gallimard
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L'amour est incomparablement meilleure que la haine ; elle ne saurait être trop grande. René Descartes, Les Passions de l'âme
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Cessez, amis, cessez de plus me remontrer, Vous perdez votre peine. On ne peut par sagesse, La jeunesse et l'amour joints ensemble, donter*. Jean Antoine de Baïf, Les Amours de Francine
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[…] Ô trop vaine science, qui ne pourrait donner à l'amour guérison ! Jean Antoine de Baïf, Les Amours de Francine
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L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme. William Shakespeare, Le Songe d'une nuit d'été, I, 1, Helena A Midsummer Night's Dream, I, 1, Helena
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Misérable est l'amour qui se laisserait mesurer. William Shakespeare, Antoine et Cléopâtre, I, 1, Antoine Antony and Cleopatra, I, 1, Antony
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Tout autre état mondain il me déplaît de suivre : Si l'on m'oste l'amour, sans pouvoir faire rien, Par force et nuit et jour oisif me faudra vivre. Jean Antoine de Baïf, Les Amours de Francine
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L'amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir. Honoré de Balzac, Les Chouans
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La haine, comme l'amour, se nourrit des plus petites choses, tout lui va. Honoré de Balzac, Le Contrat de mariage
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- Du moins, c'est court.- Comme l'amour d'une femme. William Shakespeare, Hamlet, III, 2
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L'amour qui économise n'est jamais le véritable amour. Honoré de Balzac, Melmoth réconcilié
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Celle qui n'a jamais eu un peu pitié de celui qu'elle aime n'a probablement pas connu l'amour. Henri René Lenormand, Les Ratés, Crès
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Si Dieu avait voulu que l'amour soit éternel […] il se serait arrangé pour que les conditions du désir le demeurent. Jean Anouilh, Ardèle ou la Marguerite, le général , La Table Ronde
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Pour l'amour et la beauté et le bonheur Il n'y a ni mort ni changement. Percy Bysshe Shelley, La Sensitive The Sensitive Plant
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Un peu d'amour, c'est comme un peu de bon vin Trop de l'un ou trop de l'autre rendent un homme malade. John Steinbeck, Tortilla Flat, 15
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La mort est belle. Elle seule donne à l'amour son vrai climat. Jean Anouilh, Eurydice, IV, M. Henry , La Table Ronde
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Il est temps d'instaurer la religion de l'amour. Louis Aragon, Le Paysan de Paris, Gallimard
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En étrange pays dans mon pays lui-même Je sais bien ce que c'est qu'un amour malheureux. Louis Aragon, Les Yeux d'Elsa, Cahiers du Rhône
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Plutôt que l'amour, que l'argent, que la gloire, Donnez-moi la vérité. Henry David Thoreau, Walden, Conclusion
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L'amour seul est assez fort pour défendre contre l'amour. Gaston Arman de CaillavetRobert Pellevé de La Motte-Ango, marquis de Flers, L'Amour veille, Librairie théâtrale
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L'homme prend ses curiosités pour de l'amour. Henri René Lenormand, Terre de Satan, Albin Michel
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L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir. Jean de La Bruyère, Les Caractères, Du cœur
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Je sais bien que le plus petit élan d'amour vrai nous rapproche beaucoup plus de Dieu que toute la science que nous pouvons avoir de la création et de ses degrés. Antonin Artaud, Héliogabale ou l'Anarchiste couronné, Gallimard
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On gagne l'amour par la conscience d'abord, et par la force de l'amour après. Antonin Artaud, Héliogabale ou l'Anarchiste couronné, Gallimard
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L'amour véritable s'enveloppe toujours des mystères de la pudeur, même dans son expression, car il se prouve par lui-même ; il ne sent pas la nécessité, comme l'amour faux, d'allumer un incendie. Honoré de Balzac, Les Petits Bourgeois
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Laissons ses secrets à l'amour Et ses mystères à la femme ! Joseph Autran, Les Poèmes de la mer, Michel Lévy
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Parler d'amour, c'est faire l'amour. Honoré de Balzac, Physiologie du mariage
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On a dit que l'amour qui ôtait l'esprit à ceux qui en avaient en donnait à ceux qui n'en avaient pas. Denis Diderot, Paradoxe sur le comédien
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L'Amour est nu mais il n'est pas crotté. Claude Joseph Dorat, Contes et nouvelles
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L'amour choisit l'amour sans changer de visage. Eugène Grindel, dit Paul Eluard, L'Amour la poésie, Premièrement , Gallimard
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On a tort de parler en amour de mauvais choix, puisque dès qu'il y a choix il ne peut être que mauvais. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, la Fugitive , Gallimard
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L'amour, c'est l'espace et le temps rendus sensibles au cœur. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, la Prisonnière , Gallimard
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En amour, il est plus facile de renoncer à un sentiment que de perdre une habitude. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, la Prisonnière , Gallimard
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L'amour est à ceux qui y pensent. Marcel Achard, Patate, épigraphe , La Table Ronde
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L'amour n'est pas seulement un sentiment, il est un art aussi. Honoré de Balzac, La Recherche de l'absolu
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Le plus bel amour ne va pas loin si on le regarde courir. Mais plutôt il faut le porter à bras comme un enfant chéri. Émile Chartier, dit Alain, Esquisses de l'homme, Gallimard
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L'amour cause […] de véritables soulèvements géologiques de la pensée. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe , Gallimard
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La connaissance craque, aussi bien que l'amour, aux hommes sans courage. Émile Chartier, dit Alain, Sentiments, passions et signes, Gallimard
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L'amour comme un vertige, comme un sacrifice, et comme le dernier mot de tout. Henri Alban Fournier, dit Alain-Fournier, Correspondance avec Jacques Rivière, Gallimard
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Il n'y a pas d'amour perdu. Marcel Achard, Le Corsaire, II, Kid , Gallimard
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L'amour, c'est être toujours inquiet de l'autre. Marcel Achard, Jean de la Lune, III, Marceline , Gallimard
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On se donne des souvenirs quand on se quitte. Marcel Achard, Jean de la Lune, III, Clotaire , Gallimard
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Maudit soit à jamais le rêveur inutile Qui voulut le premier, dans sa stupidité, S'éprenant d'un problème insoluble et stérile, Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté ! Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Femmes damnées
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Il y a dans l'acte de l'amour une grande ressemblance avec la torture ou avec une opération chirurgicale. Charles Baudelaire, Fusées
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La volupté unique et suprême de l'amour gît dans la certitude de faire le mal. - Et l'homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve toute volupté. Charles Baudelaire, Fusées
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Ne pouvant pas supprimer l'amour, l'Église a voulu au moins le désinfecter, et elle a fait le mariage. Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu
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L'amour n'est que le roman du cœur : c'est le plaisir qui en est l'histoire. Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, V, 7
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Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes. Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, II, 21
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Entre tant de plaisirs que dispense l'amour, il n'en est pas de plus grand que de parler de soi à l'être que l'on chérit. Maurice Bedel, Le Laurier d'Apollon, Gallimard
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Il n'y a pas d'amour de la part d'un être sans liberté. Ce qu'il appelle son amour n'est que la passion de cette liberté. Joë Bousquet, Langage entier, Rougerie
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Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu d'amour ne le désapprend jamais. […] Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, Vies des dames galantes
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Les mots font l'amour. André Breton, Les Pas perdus, Gallimard
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L'amour est toujours devant vous. Aimez. André Breton, Le Surréalisme et la Peinture, Gallimard
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Il n'y a que le physique de cette passion* qui soit bon […] Malgré ce que peuvent dire les gens épris, le moral n'en vaut rien. Georges Louis Leclerc, comte de Buffon, Histoire naturelle, De l'homme
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Tout ce qui est bon dans l'amour appartient aux animaux aussi bien qu'à nous. Georges Louis Leclerc, comte de Buffon, Histoire naturelle, De l'homme
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Peut-être dans le domaine de la religion, comme dans celui de l'amour, est-il inévitable de recourir à des termes vagues : tout y est vrai, pourvu qu'on y croie. José Cabanis, Plaisir et lectures, Gallimard
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Ceux qui aiment vraiment la justice n'ont pas droit à l'amour. Albert Camus, Les Justes, Gallimard
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Seule la vérité peut affronter l'injustice. La vérité, ou bien l'amour. Albert Camus, Requiem pour une nonne (Adapté de William Faulkner) Gallimard
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L'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches. Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Gallimard
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Amour, folie aimable ; ambition, sottise sérieuse. Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées
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L'amour plaît plus que le mariage, par la raison que les romans sont plus amusants que l'histoire. Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées
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L'amour, tel qu'il existe dans la société, n'est que l'échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes. Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées
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L'amour, c'est beaucoup plus que l'amour. Jacques Boutelleau, dit Jacques Chardonne, L'Amour, c'est beaucoup plus que l'amour, Albin Michel
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Elas ! Pourquoy m'a elle procuree Mort a demy sans l'avoir assouvie ? Vie en langueur, telle est ma destinee, Quant je ne voy ma doulce dame en vie. Alain Chartier, Ballade de l'amie perdue
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- L'amour se suffit à lui-même !- Et moi, je pense que rien ne suffit à l'amour ! Paul Claudel, Le Soulier de satin, II, 11, Gallimard
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[La formule sacrée du positivisme] : L'Amour pour principe, l'Ordre pour base, et le Progrès pour but. Auguste Comte, Système de politique positive
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Amour, sur ma vertu prends un peu moins d'empire ! Pierre Corneille, Suréna, I, 2, Eurydice
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La raison et l'amour sont ennemis jurés. Pierre Corneille, La Veuve, II, 3, la nourrice
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Mieux vaut mourir d'amour que d'aimer sans regrets. Eugène Grindel, dit Paul Eluard, 152 Proverbes mis au goût du jour, n°125 , Éditions surréalistes
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Par la caresse nous sortons de notre enfance mais un seul mot d'amour et c'est notre naissance. Eugène Grindel, dit Paul Eluard, Le Phénix, Écrire, dessiner, inscrire, VII , Seghers
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Rives d'amour pour nous sont rives de justice. Eugène Grindel, dit Paul Eluard, Une leçon de morale, Volonté d'y voir clair , Gallimard
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L'amour, ça passe dans tant d'cœurs, c'est une corde à tant d'vaisseaux, et ça passe dans tant d'anneaux, à qui la faute si ça s'use ? Paul Fort, L'Amour marin, Flammarion
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L'amour est le seul rêve qui ne se rêve pas. Paul Fort, Ballades françaises, Sur les jolis ponts de Paris , Flammarion
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Le christianisme a beaucoup fait pour l'amour en en faisant un péché. Anatole François Thibault, dit Anatole France, Le Jardin d'Épicure, Calmann-Lévy
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Mais prenez garde que l'amour-propre ne vous trompe, car quelquefois il contrefait si bien l'amour de Dieu qu'on dirait que c'est lui […]. saint François de Sales, Introduction à la vie dévote
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Moi, j'ai toujours l'amour cousu dans mes entrailles. Robert Garnier, Antigone
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[…] Les femmes pensent à l'amour, les hommes aux galons, ou à quelque chose de ce genre. Charles de Gaulle, Propos recueillis par André Malraux dans Les Chênes qu'on abat, Gallimard
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C'est le propre de l'amour […] d'être forcé de croître, sous peine de diminuer. André Gide, Les Faux-Monnayeurs, Gallimard
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Que n'obtient-on pas de soi, par amour ! André Gide, Les Faux-Monnayeurs, Gallimard
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Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour. André Gide, Journal, Gallimard
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Le mal n'est jamais dans l'amour. André Gide, La Symphonie pastorale, Gallimard
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L'amant est toujours plus près de l'amour que de l'aimée. Jean Giraudoux, Amphitryon 38, I, 6, Alcmène , Grasset
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L'amour comporte des moments vraiment exaltants, ce sont les ruptures. Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, I, 4, Pâris , Grasset
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La beauté est belle ; la passion, l'amour absolu sont plus beaux et plus adorables. Joseph Arthur, comte de Gobineau, Nouvelles asiatiques
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Dans l'homme aimé, il arrive le plus ordinairement qu'on ne s'est épris que de l'amour. Joseph Arthur, comte de Gobineau, Les Pléiades
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Dieu a fait le coït, l'homme a fait l'amour. Jules Huot de GoncourtEdmond Huot de Goncourt, Journal, Fasquelle
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L'amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même. Marcel, dit Jean Guéhenno, Aventures de l'esprit, Gallimard
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C'est le Roman de la rose, où tout l'art d'Amour est enclos. Guillaume, de Lorris, Roman de la Rose Jean de Meung, auteur de la seconde partie du Roman de la Rose
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Il faut de l'artifice pour se faire aimer ; il faut chercher avec quelque adresse les moyens d'enflammer, et l'amour tout seul ne donne point de l'amour. Gabriel Joseph de Lavergne, comte de Guilleragues, Lettres de la religieuse portugaise
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Vous trouverez, peut-être, plus de beauté […], mais vous ne trouverez jamais tant d'amour, et tout le reste n'est rien. Gabriel Joseph de Lavergne, comte de Guilleragues, Lettres de la religieuse portugaise
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Oh ! l'amour d'une mère ! amour que nul n'oublie ! Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie ! Table toujours servie au paternel foyer ! Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier ! Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, Ce siècle avait deux ans
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La prière est la sœur tremblante de l'amour. Victor Hugo, La Légende des siècles, l'Amour
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Près de toi rien de moi n'est resté, Et ton amour m'a fait une virginité. Victor Hugo, Marion Delorme, V, 2, Marion
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Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme c'est la timidité, chez une jeune fille c'est la hardiesse. Victor Hugo, Les Misérables
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[…] Amour ! toi qui nous charmes ! […] Tu nous tiens par la joie, et surtout par les larmes ; Jeune homme on te maudit, on t'adore vieillard. Victor Hugo, Les Rayons et les Ombres, Tristesse d'Olympio
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Il est plus difficile de bien faire l'amour que de bien faire la guerre. Anne, dite Ninon de Lenclos, Lettres
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Et si tu n'as pas vu ce joli sentiment que Zénaïde Fleuriot a nommé l'amour, je te l'expliquerai lentement, lentement. Francis Jammes, Le Deuil des primevères, Mercure de France
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Tout amour contient un abîme qui est le Plaisir. Pierre Jean Jouve, La Scène capitale, Mercure de France
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Les femmes vont plus loin en amour que la plupart des hommes ; mais les hommes l'emportent sur elles en amitié. Jean de La Bruyère, Les Caractères, Des femmes
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L'amour commence par l'amour ; et l'on ne saurait passer de la plus forte amitié qu'à un amour faible. Jean de La Bruyère, Les Caractères, Du cœur
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L'amour et l'amitié s'excluent l'un l'autre. Jean de La Bruyère, Les Caractères, Du cœur
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Les hommes commencent par l'amour, finissent par l'ambition et ne se trouvent souvent dans une assiette plus tranquille que lorsqu'ils meurent. Jean de La Bruyère, Les Caractères, Du cœur
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Ne vous souvient-il plus que l'amour est, comme la médecine, seulement l'art d'aider la nature. Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses
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Je suis si persuadée que l'amour est une chose incommode que j'ai de la joie que mes amis et moi en soyons exempts. Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette, Lettres
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On ne peut exprimer le trouble qu'apporta la jalousie dans un cœur où l'amour ne s'était pas encore déclaré. Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette, Zaïde
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Les tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. Jean de La Fontaine, Fables, les Animaux malades de la peste
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Amour, tu perdis Troie. Jean de La Fontaine, Fables, les Deux Coqs
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L'absence est aussi bien un remède à la haine Qu'un appareil contre l'amour. Jean de La Fontaine, Fables, les Deux Perroquets, le Roi et son Fils
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Amour, amour, quand tu nous tiens, On peut bien dire : Adieu, prudence ! Jean de La Fontaine, Fables, le Lion amoureux
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Dans les premières passions les femmes aiment l'amant, et dans les autres elles aiment l'amour. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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De toutes les passions violentes, celle qui sied le moins mal aux femmes, c'est l'amour. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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En amour, celui qui est guéri le premier est toujours le mieux guéri. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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Il est du véritable amour comme de l'apparition des esprits : tout le monde en parle, mais peu de gens en ont vu. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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Il n'y a point de déguisement qui puisse longtemps cacher l'amour où il est, ni le feindre où il n'est pas. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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On passe souvent de l'amour à l'ambition, mais on ne revient guère de l'ambition à l'amour. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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Le plaisir de l'amour est d'aimer, et l'on est plus heureux par la passion que l'on a que par celle que l'on donne. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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Le plus grand miracle de l'amour, c'est de guérir de la coquetterie. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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Si on juge de l'amour par la plupart de ses effets, il ressemble plus à la haine qu'à l'amitié. François, duc de La Rochefoucauld, Maximes
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Et je connais bien que l'absence Est un prétexte à l'inconstance, Plutôt qu'un remède à l'amour. Antoine de Rambouillet, sieur de La Sablière, Madrigaux
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Si Dieu a fait un monde d'amour, vous êtes faits pour le retrouver. Patrice de La Tour du Pin, Une somme de poésie, Gallimard
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L'amour fait des fous, le mariage des cocus, le patriotisme des imbéciles malfaisants. Paul Léautaud, Passe-temps, Mercure de France
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L'amitié est plus souvent une porte de sortie qu'une porte d'entrée de l'amour. Gustave Le Bon, Aphorismes du temps présent, Flammarion
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Un amour durable, c'est un sacré qui met longtemps à s'épuiser. Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard
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L'Amour c'est un désir mutuel en deux âmes, Qui toutes deux les pousse à un pourchas* égal ; L'honneur c'est un respect qu'ont entre elles les femmes, Qui les fait délayer** de guérir notre mal. Pierre Le Loyer seigneur de La Brosse, Les Amours de Flore
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En amour on plaît plutôt par d'agréables défauts que par des qualités essentielles […]. Anne, dite Ninon de Lenclos, Lettres
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En amour, il n'y a que les commencements qui soient charmants. Il ne m'étonne pas qu'on trouve du plaisir à recommencer souvent. Charles Joseph, prince de Ligne, Mes écarts
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Sonde d'amour, veux-tu mesurer le fond où va pouvoir mouiller la mort ? Georges Limbour, L'Enfant polaire, Gallimard
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L'amour humain ne se distingue du rut stupide des animaux que par deux fonctions divines : la caresse et le baiser. Pierre Louis, dit Pierre Louÿs, Aphrodite, Fasquelle
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Cœur sans amour toujours loyer demande. Clément Marot, Le Balladin
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Vertu n'a pas en amour grand'prouesse. Clément Marot, Chansons, XIX
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Amour fait vivre, et Crainte fait mourir. Clément Marot, Élégie, VIII
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Combien peu d'amours trouvent en elles-mêmes assez de force pour demeurer sédentaires ! François Mauriac, Journal, Grasset
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Il faut bien donner le nom de l'amour à tous les sentiments tendres que nous eûmes. Mais nous ne saurons jamais si c'était lui. François Mauriac, Journal d'un homme de trente ans, Librairie de l'Université, Fribourg
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L'amour est enfant de Bohème. Ludovic HalévyHenri Meilhac, Carmen, opéra bouffe, musique de Bizet
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L'amour fait tout excuser, mais il faut être bien sûr qu'il y a de l'amour. Prosper Mérimée, Lettres, à Jenny Dacquin, 25 septembre 1832
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L'homme ne doute de sa liberté que parce qu'il ignore l'étendue immense du pouvoir de l'amour. Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, dit O. V. de L. Milosz, Les Arcanes, Préfigure de la nature physique , Teillon
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Chez moi, tout crime - le meurtre principalement - a des correspondances secrètes avec l'amour. Octave Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre, Fasquelle
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Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, Dom Juan, I, 2, Dom Juan
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Il le faut avouer, l'amour est un grand maître. Ce qu'on ne fut jamais, il nous enseigne à l'être. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, L'École des femmes, III, 4, Horace
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Mais la raison n'est pas ce qui règle l'amour. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, Le Misanthrope, I, 1, Alceste
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Un bon mariage, s'il en est, refuse la compagnie et conditions* de l'amour. Il tâche à représenter celles de l'amitié. Michel Eyquem de Montaigne, Essais, III, 5
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En amour on s'imagine que la seule prétention donne un titre. Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, Mes pensées
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En amour, être Français, c'est la moitié du chemin. Paul Morand, L'Europe galante, Grasset
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L'amour est aussi une affection de la peau. Paul Morand, Fermé la nuit, Gallimard
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L'amour n'est pas un sentiment, c'est un art. Paul Morand, Isabeau de Bavière, Gallimard
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L'amour constant ressemble à la fleur du soleil, Qui rend à son déclin, le soir, le même hommage Dont elle a, le matin, salué son réveil ! Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, Poésies diverses, Mélodie
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Qu'une vie est heureuse quand elle commence par l'amour et qu'elle finit par l'ambition. Blaise Pascal, Discours sur les passions de l'amour
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L'amour, cette absence de mémoire, ne retient de nous que notre éternité. Henri Petit, Ordonne ton amour, Grasset
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L'Amour est beau pour ceux qui ont de quoi vivre, mais les autres doivent d'abord penser à vivre. Charles-Louis Philippe, La Mère et l'enfant, Gallimard
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L'amour sort du futur avec un bruit de torrent, et il se jette dans le passé pour le laver de toutes les souillures de l'existence. André Pieyre de Mandiargues, Mascarets, le Marronnier , Gallimard
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La connaissance et l'amour ont pour effet d'abolir les oppositions. André Pieyre de Mandiargues, In Préface aux Œuvres complètes de André Pieyre de Mandiargues Gallimard
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L'histoire, la révolution, l'amour ne vont à leurs hauts paroxysmes que par la folie de la poésie. André Pieyre de Mandiargues, Le Troisième Belvédère, Gallimard
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L'amour le plus exclusif pour une personne est toujours l'amour d'autre chose. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs , Gallimard
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L'amour physique, si injustement décrié, force tellement tout être à manifester jusqu'aux moindres parcelles qu'il possède de bonté, d'abandon de soi, qu'elles resplendissent jusqu'aux yeux de l'entourage immédiat. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann , Gallimard
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Avant l'amour l'amour-propre était né. De Gentil-Bernard ,
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Un amoureux sera moins heureux de causer de l'amour avec Stendhal que de sa maîtresse avec son porteur d'eau. Marcel Proust, Jean Santeuil, Gallimard
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À la bonne et sincère amour est crainte perpétuellement annexée. François Rabelais, Le Quart Livre, 3
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L'amour n'est pas un feu qu'on renferme en une âme : Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux, Et les feux mal couverts n'en éclatent que mieux. Jean Racine, Andromaque, II, 2, Oreste
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Mais il me reste un fils. Vous saurez quelque jour, Madame, pour un fils jusqu'où va notre amour. Jean Racine, Andromaque, III, 4, Andromaque
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Rien ne naît que d'amour, et rien ne se fait que d'amour ; seulement il faut tâcher de connaître les différents étages de l'amour. Charles-Ferdinand Ramuz, Chant de notre Rhône, Georg
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On ne peut pas passer du mépris à l'amour. Mais de la haine, on y passe très bien. Paul Raynal, Au soleil de l'instinct, Stock
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J'aime un amour fondé sur un bon coffre-fort […] Cette veuve, je crois, ne serait point cruelle ; Ce serait une éponge à presser au besoin. Jean-François Regnard, Le Joueur, I, 6
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Les feux de l'amour laissent parfois une cendre d'amitié. Henri de Régnier, Donc , Kra
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L'amour tue l'intelligence. Le cerveau fait sablier avec le cœur. L'un ne se remplit que pour vider l'autre. Jules Renard, Journal, 23 mars 1901 , Gallimard
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Il dit : Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer, on le sait. Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, Délires I
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L'amour est le comble de l'esprit. Denis de Rougemont, Penser avec les mains, Gallimard
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Il n'est nullement besoin d'être aimé pour bien jouir et […] l'amour nuit plutôt aux transports de la jouissance qu'il n'y sert. Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le marquis de Sade, Juliette
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Une grande aversion présente est souvent le seul signe d'un grand amour passé. Charles Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi
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L'amour en mer brûle ses vaisseaux. Marie-René Alexis Saint-Leger Leger, dit, en diplomatie, Alexis Leger, et, en littérature Saint-John Perse, Amers, Gallimard
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Toute douceur d'amour est destrempée De fiel amer et de mortel venin. Maurice Scève, Délie
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Faire consister la force du mariage dans celle de l'amour, c'est aller jusqu'à méconnaître l'esprit de cette institution. Étienne Pivert de Senancour, De l'amour considéré dans les lois réelles et dans les formes sociales de l'union des sexes
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L'amour est la seule passion qui se paye d'une monnaie qu'elle fabrique elle-même. Henri Beyle, dit Stendhal, De l'amour
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L'amour a toujours été pour moi la plus grande des affaires, ou plutôt la seule. Henri Beyle, dit Stendhal, Vie de Henry Brulard
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Le prix d'Amour, c'est seulement Amour, […] Il faut aimer si l'on veut être aimé. Honoré d'Urfé, La Sylvanire ou la Morte vive, I, 1
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La coutume fait tout, jusqu'en amour. Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues, Réflexions et Maximes
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Qui que tu sois, voici ton maître : Il l'est, le fut, ou le doit être. François Marie Arouet, dit Voltaire, Poésies mêlées, XLIII Balzac dans les premières pages du Père Goriot
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Il n'est point de haine implacable, sauf en amour. Properce en latin Sextus Aurelius Propertius, Élégies, II, 8, 3
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L'amour est la joie, accompagnée de l'idée d'une cause extérieure. Baruch Spinoza, L'Éthique, Livre III
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L'amour triomphe de tout. Virgile en latin Publius Vergilius Maro, Les Bucoliques, X, 69
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Serments d'amour n'entrent pas dans l'oreille des dieux. Callimaque, Épigrammes, XXV, 3-4 (traduction E. Cahen)
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- Qu'est-ce donc qu'on appelle amour chez les humains ? - Rien n'est plus doux, ma fille, ni amer tout ensemble. Euripide, Hippolyte, 347-348 (traduction Méridier)
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Je ne sais partager que l'amour, non la haine. Sophocle, Antigone, 523 (traduction P. Dumoulin)
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Car l'amour est fort comme la Mort la jalousie inflexible comme le Shéol*. Ses traits sont des traits de feu, une flamme de Yahvé. , Ancien Testament, Cantique des cantiques VIII, 6
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Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; Au contraire, le parfait amour bannit la crainte, Car la crainte suppose un châtiment, Et celui qui craint N'est pas consommé en amour. , Épîtres de saint Jean, Ière, IV, 18
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Il y a quelques semaines, Vitaa exprimait déjà son amour envers son mari, en réponse à une question d'un de ses followers : "C'est un homme de l'ombre. C'est ce que m'a fait craquer pour tout te dire. J'admire cette qualité chez lui. Il déteste la lumière". Pour rappel, la chanteuse de 37 ans l'a épousé en 2010. Ils sont parents d'un petit Adam et de Liham âgé de 8 ans. , La jolie déclaration d'amour de Vitaa à son mari (photo) - Vibration - Vibrons Ensemble
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L'amour est un égoïsme à deux. Anne Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, dite Mme de Staël,
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Un ami m'a demandé : Qu'est-ce que l'amour ? Je lui dis : L'amour est une douceur dont le jus est savoureux et la pâte amère. Anonyme, Les Mille et Une Nuits, Histoire de Ghanem et de Fetnah
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ô amour rempli de larmes parce que le plus proche est à jamais lointain ! Clemens Brentano, Le Rêve du désert Der Traum der Wüste
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L'amour à la sauvage églantine est pareil, Et l'amitié pareille au houx, Sombre est le houx, quand l'églantine est tout en fleur, Mais lequel fleurit avec plus de constance ? Emily Brontë, Love and Friendship
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La haine est licite aussi bien que l'amour et je la ressens au plus haut point contre ceux qui ont du mépris. Georg Büchner, Lettre à sa famille, février 1834
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Dans sa première passion, la femme aime son amant, et dans toutes les autres, tout ce qu'elle aime est l'amour. George Gordon, lord Byron, Don Juan, III, 3
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Quel amour de Nymphe peut suffire à contenter celui d'un Géant ? Luís Vaz de Camões, Les Lusiades, V, 53
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Seules errances d'amour Sont dignes de pardon. Miguel de Cervantès en espagnol Miguel de Cervantes Saavedra, La comedia entretenida
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L'amour qui mène le soleil et les étoiles. Dante Alighieri, Dernier vers de la Divine ComédieDivina Commedia, Il Paradiso, XXXIII
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L'amour abstrait de l'humanité est presque toujours de l'égoïsme. Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski, L'Idiot
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Les mots d'amour ne sont point de ceux que l'on peut prononcer. Chamsoddin Mohammed HafezChams al-Din Muhammad Hafiz,
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L'amour et la haine, la haine et l'amour, Tout cela est passé sur moi ; Pourtant je n'en ai gardé nulle trace, Je suis resté toujours le même. Heinrich Heine, Livre des chants, le Retour Buch der Lieder, Die Heimkehr
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Celui qui reste chaste et meurt d'amour meurt martyr. Mahomet en arabe Muḥammad, Tradition musulmane
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L'amour est une herbe spontanée et non une plante de jardin. Ippolito Nievo, Confession d'un octogénaire Confessioni d'un ottuagenario
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Ayez de l'amour pour tous, nul n'est autre que vous. Gadadhar Chatterji ou Gadadhar Chattopadhyaya, dit Ramakrishna, Entretiens
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Dans l'amour, quand il se présente, ce n'est que l'obligation de travailler à eux-mêmes que les êtres jeunes devraient voir. Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, 14 mai 1904 Briefe an einem jungen Dichter
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Toutes les dettes reçoivent quelque compensation, mais seul l'amour peut payer l'amour. Fernando de Rojas, La Célestine, 16 La Celestina, 16
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Aimer d'un amour humain, c'est pouvoir passer de l'amour à la haine, tandis que l'amour divin est immuable. Lev [en français Léon] Nikolaïevitch, comte Tolstoï, Guerre et Paix, livre III, 3e partie, 32
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La charité est le nœud de l'amour. bienheureux Jan Van Ruusbroec dit l'Admirable, De l'ornement des noces spirituelles, le quiétisme
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Hélas ! combien je croyais savoir D'amour, et combien peu j'en sais ! Bernard, de Ventadour,
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Chanter ne peut guère valoir Si au-dedans du cœur ne se lève le chant ; Ni le chant ne peut du cœur s'élever Si n'y réside l'amour pur. Bernard, de Ventadour,
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Un amour excessif est un amour coupable. De Milan Kundera / La valse aux adieux ,
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Amour, amour ! Ton véritable nom est jalousie. De Eugène Achard / Le Tombeau du mont Saint-Grégoire ,
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L’amour aime imparfaitement. De Jean de Sponde / Premier recueil de poésie ,
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L’amour, c’est l’amour sans chaînes. De Toni Bentley / Ma reddition ,
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L'amour sans amour n'est plus rien. De Joe Dassin / Comment te dire ,
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Dieu est amour mais l’amour est classé X. De Guy Bedos / Lettre ouverte à sa Sainteté Jean-Paul II, Pape, Vatican, Rome ,
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Le désir de l'amour engendre l'amour. De Tahar Ben Jelloun / L'auberge des pauvres ,
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Le monde avait-il besoin de nouvelles chansons d’amour ? Pour le crooner américain John Legend, qui publie son septième album studio, Bigger Love, cela ne fait aucun doute : « Mon album est une déclaration. Il est temps de se donner un peu d’amour, de prendre du bon temps », affirme-t-il derrière son écran d’ordinateur. Toujours confiné à Los Angeles avec sa femme, le mannequin Chrissy Teigen, et leurs deux enfants, John Legend était dans les starting-blocks quand l’épidémie de Covid-19 est apparue : il venait de terminer son album, sur lequel il travaillait depuis deux ans avec le producteur Raphael Saadiq, et était prêt à repartir en tournée. Le Monde.fr, R’n’B : John Legend, l’amour toujours
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La saucisse de porc luisante se roulant sans retenue dans l’andalouse. Le pilon de poulet à la peau croustillante se trémoussant dans la samouraï. Les bons gros carrés de bœuf mêlant leur sang à la cocktail. Le burger végé s’acoquinant avec la brasil. Et la salade iceberg se noyant dans des trombes de mayonnaise citronnée… Avec le retour des barbecues ensoleillés, nos papilles s’accouplent comme jamais avec les sauces émulsionnées. Le Soir Plus, Les sauces et le barbecue, une histoire d’amour bien belge - Le Soir Plus
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Toujours très affectueux l’un envers l’autre, les deux époux partagent régulièrement des mots d’amour sur les réseaux sociaux. Le 10 mai dernier, à l’occasion de la fête des mères aux États-Unis, l’acteur emblématique de la série « Dawson » a rendu hommage à sa compagne avec un long texte dans laquelle il parle de toutes ses qualités. « Je veux te remercier d’être la lumière que tu es. Pour la passion avec laquelle tu as nourri et protégé notre enfant lorsqu’il était encore dans ton ventre. Je n’ai jamais assisté à une telle force chez un être humain que chez toi dans ces moments-là », avait alors confié le Canadien de 42 ans. « Merci d’avoir fait de moi un père. De m’avoir fait assez confiance pour t’embarquer dans cette aventure avec moi. (…) J’adore te voir entrer dans les Panthéon des mères. Et je suis impatient de parcourir ce chemin à tes côtés, en nourrissant ce petit moteur de joie avec lequel tu as béni le monde », avait-il conclu sur Instagram. , Jodie Turner-Smith : sa tendre déclaration d’amour à Joshua Jackson - Elle
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Une jolie déclaration pour Mathias Malzieu, lequel a retrouvé l'amour dans les bras de Daria Nelson. Quant à Olivia Ruiz, c'est avec le journaliste et programmateur Nicolas Preschey qu'elle roucoule. Les amoureux avaient été vus en 2012 dans les tribunes de Roland-Garros... Ensemble, ils ont un petit Nino né en 2015. , Olivia Ruiz : Tendre déclaration à son ex, Mathias Malzieu, son "grand amour" - Purepeople
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Marco Hébert est en amour!! Le candidat qui avait fait beaucoup jaser lors de la sixième saison de L'amour est dans le pré est officiellement en couple. L'heureuse élue est comptable et se prénomme Marie-Ève. Elle est magnifique, n'est-ce pas? Sur Instagram, Marco a dévoilé une toute première photo avec sa douce. Il a écrit en légende de sa publication : « Une belle journée avec une belle fille à une belle place! » Voici la superbe photo des tourtereaux : En vedette, Marco de L'amour est dans le pré dévoile une photo avec sa nouvelle amoureuse!
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Ses « Fragments d’un discours amoureux » publiés en 1977 sont réédités. Comme une progression infiniment lente et sûre vers la solitude SudOuest.fr, Littérature : le désert de l’amour, selon Roland Barthes
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Amour: En famille, le climat sera plutôt tendu et la nervosité palpable. Vous serez en quête d'harmonie et d'équilibre, mais vous aurez l'impression de n'être ni entendu ni compris par votre entourage ! Toutefois, les projets d'union seront favorisés, les amoureux récents pourront faire des projets. Célibataire, vous ne pourrez pas vous empêcher de céder à un coup de cœur tout en sachant qu'il n'a aucune chance d'évoluer en relation sérieuse. Qui vivra verra ! sudinfo.be, Amour, argent, travail, santé: votre horoscope de ce vendredi 26 juin
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Chez Platon, nous ne serions qu’un seul être scindé en deux, cherchant notre moitié. Dans le film La La Land, deux êtres s'accomplissent dans leur carrière, non dans l’amour. Aurions-nous dépassé la vision romantique que nous nous faisons de l’amour depuis Platon ou serait-ce vain ? France Culture, "La La Land", peut-on rater l'âme soeur ? - Ép. 4/4 - Les histoires d'amour finissent mal en général
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Sur le plateau du RTLINFO 13H, la romancière française, Amanda Sthers, nous parlait de son dernier livre publié chez Grasset: lettre d'amour sans le dire. Un roman sous forme de lettre d'amour écrite par une femme, Alice, 48 ans, qui n'a connu que l'amour forcé ou violent. En se faisant masser par ce Japonais, cette quadra redécouvre son corps et des sensations qu'elle pensait perduee à jamais. "Elle se pensait anesthésier à jamais", détaille Amanda Sthers. RTL Info, Amanda Sthers revisite la lettre d'amour pour ses lecteurs: "On peut se placer comme celui qui l'écrit ou la reçoit" (vidéo) - RTL Info
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En plus de renseigner sur les endroits insolites pour faire l'amour préférés par les Français, le sondage de Lelo permet de connaître certaines de leurs préférences. Ainsi, la spontanéité règne : ils sont 24% à avoir des rapports sexuels sans les planifier, et 55% d'entre eux ne prêtent pas attention à l'heure de la journée. Enfin, le fait que le mercure grimpe fait monter la température, dans tous les sens du terme. 56% d'entre eux préfèrent faire l'amour par temps chaud. Cela peut en effet être plus spontané, quand on n'a pas à faire attention à bien rester sous la couette pour ne pas mourir de froid au lieu de mourir de plaisir... Et voir son homme dormir en caleçon est bien plus sexy que quand il est dans son pyjama en pilou-pilou ! Magicmaman.com, Quel est l'endroit préféré des Français pour faire l'amour à l'extérieur ? - Magicmaman.com
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Lorsque leurs chemins se croisent, Anne Hidalgo a déjà connu une relation sérieuse puisqu'elle sort d'un mariage duquel sont issus deux enfants. Cela ne semble pas avoir causé le moindre problème à Jean-Marc Germain qui est tombé fou amoureux d'elle. amomama.fr, Anne Hidalgo : Son incroyable histoire d'amour avec son second mari Jean-Marc Germain
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Dans les années 60, les discriminations raciales ont fait exploser le couple mixte formé par Myra et Howard. Mais leur amour était plus fort que les préjugés sociaux. Closermag.fr, TEMOIGNAGE. "Notre histoire d'amour a été brisée par le racisme. Nous nous sommes mariés 45 ans après" - Closer
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Oui, l'amour de la République est abimé quand cette parole est manipulée. Elle l'est quand les candidates, candidats, tergiversent sur leurs choix, leurs alliés, quand ils occultent leurs vraies motivations, quand ils disent une chose et leur contraire, quand leurs engagements du soir ont été reniés le matin, et leurs nouveaux propos sont vite effacés le lendemain, selon la convenance, l'interlocuteur ou le public. Elle l'est, et gravement, quand les contrevérités deviennent un discours méthodique, juste pour gagner des voix. La Tribune, Le 28 juin, au temps des villes, l’Amour de la République
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La plupart des fans de l'émission télévisée "L'amour est dans le pré" se souviedront sûrement encore d'elle. Véronique Mounier avait assuré la présentation du programme depuis 2006 avant de le quitter en 2008. amomama.fr, Véronique Mounier : La nouvelle vie de l’ancienne présentatrice de "L'amour est dans le pré"
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Etre amoureux(-euse), c'est souvent du bonheur à l'état pur. C'est simple quand on est dans cet état, on plane et on vit notre meilleure vie. Pourtant, ce n'est pas toujours évident et il arrive que les disputes et les incompréhensions s'en mêlent. Même si on aime très fort notre moitié, il arrive qu'on ne sache plus quoi faire pour améliorer la situation ou simplement pour parvenir à le comprendre. Et c'est encore plus difficile lorsqu'on aime quelqu'un en secret depuis longtemps. Si ces personnages de séries ont survécu aux pires épreuves, Trendy te propose de revenir sur les leçons d'amour que les séries nous ont apprises. N'hésite pas à en appliquer quelques unes dans la vraie vie ! , Ces leçons d'amour à piquer à nos séries TV préférées - L'Etudiant Trendy
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Disons simplement que le chanteur de “Heart Attack” répand un peu d’amour. News 24, La dernière lettre d'amour de Demi Lovato à Max Ehrich prouve à quel point ils sont sérieux - News 24
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Trois histoires d’amour ou de rupture au temps du confinement. France Culture, L’amour au temps du coronavirus
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Dans "Tous Les Divorcés", extrait de son prochain album prévu pour l'automne, Bénabar lance un message d'espoir : on peut aimer très fort plusieurs fois dans sa vie. Jamais avare de plaisanteries, amoureux de la musique et de l'amour avec un grand A, le chanteur se livre en exclusivité sur ses inspirations, ses amours, ses songes... , Exclu : Bénabar, "Je ne crois pas à l'amour unique"
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Alors que l’intrigue autour du réseau de prostitution débute dans Les feux de l’amour, Sharon Case s’est confiée à Toutelatele. Elle revient sur l’implication de son personnage auprès de Crystal. Toutelatele, Sharon Case (Les feux de l’amour) : « Le viol de Sharon la conduit à aider Crystal » | Toutelatele
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L'artiste se laisse parfois aller cependant à quelques confidences comme cela a été le cas au cours d'entretiens accordés à France Dimanche ou bien à Télé 7 Jours durant lesquels elle a notamment évoqué une ancienne histoire d'amour ayant eu lieu durant la Seconde Guerre mondiale. amomama.fr, L'histoire d'amour d'Annie Cordy avec un soldat pendant la Seconde Guerre mondiale
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Qu’il soit grand, éphémère, transgressif ou à double tranchant, force est de constater que l'amour nous passionne toujours. Madame Figaro, Du coup de foudre au chagrin, cinq podcasts à écouter pour décortiquer l’amour - Madame Figaro
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La jeune femme y annonce que son amoureux est tombé récemment malade. "Mon chéri a chopé la dengue. Eh oui, à la Réunion, il n'y a pas que le Covid qui sévit", déclare-t-elle dans un premier temps. Et d'ajouter : "Mal en point, j'essaie tant bien que mal de l'aider, mais je me sens assez démunie. Bon courage à ceux qui sont malades et à ceux qui les accompagnent." La dengue, dite aussi "grippe tropicale", est une maladie transmise par la piqûre d'un moustique. Elle se manifeste par une forte fièvre, accompagnée souvent de maux de tête, nausées, vomissements, de douleurs articulaires et musculaires ou d'une éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole. Si une brève amélioration survient au bout de trois à quatre jours, les symptômes s'intensifient ensuite (saignements de nez, ecchymoses...) pour diminuer au bout d'une semaine. La guérison s'accompagne d'une convalescence d'une quinzaine de jours. Pour le moment, il n'existe ni vaccin préventif ni traitement spécifique pour combattre cette maladie. Nul doute que la philosophie pleine d'optimisme de Laetitia et ses petits soins permettront à son amoureux d'être de nouveau sur pied très bientôt. , L'amour est dans le pré 2018 : coup dur pour Laetitia, son chéri est malade !
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Victoria inquiète par son comportement dans Les feux de l’amour ce vendredi 26 juin 2020 sur TF1, tandis que Sharon est dans une situation bien délicate. Toutelatele, Les feux de l’amour en avance : Sharon accusée (épisode du vendredi 26 juin 2020 sur TF1) | Toutelatele
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Dans la riche filmographie de Xavier Dolan, Matthias et Maxime ne dépareille pas. D'abord, il occupe toujours autant le terrain : en plus d'être réalisateur, il s'est chargé du scénario, du montage et des costumes. Avis à celles et ceux qui apprécient aussi le Québécois devant la caméra : après J'ai tué ma mère (2009), Les Amours imaginaires (2010) et Tom à la ferme (2013), Xavier Dolan revient en tant qu'acteur ; il incarne le « Maxime » du titre (Gabriel D'Almeida Freitas y interprète Matthias). Et qui joue la mère de son personnage ? Son actrice fétiche Anne Dorval. Ensuite, le fond : il y est question de quête d'identité, d’ambiguïté sexuelle, de jeunesse incandescente et d'amour. Le film raconte l'histoire de deux amis d'enfance qui vont remettre en question leurs sentiments après avoir échangé un baiser pour les besoins d'un tournage. myCANAL, Matthias et Maxime : l'amitié et l'amour selon Xavier Dolan
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Nul doute, on a bien hâte de voir la binette du nouvel amoureux de Chantal! Et on lui souhaite tout le bonheur du monde pour la suite! En vedette, Chantal Lacroix a retrouvé l'amour!
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Durant un an, le personnage touchant d'Amanda Sthers prend rendez-vous au salon de thé pour se faire masser par cet homme qui l'apaise, sans lui dire mot de son apprentissage du japonais entrepris par amour, ou de ses nouvelles lectures de classiques nippons. Alice tait ses sentiments, mais les écrit, avec justesse. En prêtant sa plume à sa narratrice, l'écrivaine Amanda Sthers nous offre un roman bouleversant, parce qu'aussi pudique que bavard. Marie Claire, Interview d'Amanda Sthers sur Lettre d'amour sans le dire - Marie Claire
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Apollinaire aimait l’amour et l’érotisme, autant que la poésie. Durant la guerre 14-18, il était éloigné des femmes tant aimées et a choisi de leur envoyer des centaines de lettres, souvent une par jour, riches de poèmes et parfois de paragraphes sexuellement très explicites. , Faire l’amour et faire la guerre - La Libre
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Ces derniers ont ainsi écrit de nombreux messages d’amour sur la vitrine de la librairie au cours des dernières semaines. , Yvelines. Aubergenville : des messages d'amour pour la librairie Gibert Joseph, récemment fermée | 78actu
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“J’ai su que j’avais été privée d’elle avant de la rencontrer” : dans un pensionnat, Thérèse côtoie Isabelle, et sa haine première se transforme en amour passionné, trouvant "le paradis" entre ses jambes. En 1954, Violette Leduc invente un érotisme alors inédit, charnel, mais le roman est censuré... France Culture, Violette Leduc, l'amour censuré de Thérèse et Isabelle - Ép. 2/4 - Les histoires d'amour finissent mal en général
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Il y a aussi les amoureux·se·s du littoral, celles et ceux qui aiment ressentir la brise des embruns leur parcourir le corps, pendant qu'ils et elles tentent désespérément d'empêcher le sable de remonter plus haut que leurs cuisses. 56 % des personnes interrogées font partie du clan des adeptes du coït à la plage, aussi inconfortable peut-il paraître. Et les pays en tête de liste sont, sans surprise vu la qualité des leurs, l'Italie (72 %), l'Espagne (69 %) et l'Hexagone (68,5 %). , Sexe : où fait-on le plus l'amour à l'extérieur ? - Terrafemina
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Pour remplacer la saison 23 des Mystères de l’amour, interrompue début juillet, TMC va rappeler Section de recherches, la série de TF1. Toutelatele, Les Mystères de l’amour : fin annoncée, Section de recherches bascule sur TMC | Toutelatele
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Pour la fête des mères, les enfants clament en règle générale tout leur amour à leur maman. Frédérique de L’amour est dans le pré 7 a inversé la tendance. Et c’est elle qui, ce dimanche 7 juin, a fait une magnifique déclaration à son fils Gabriel sur Instagram. Voici.fr, PHOTO L’amour est dans le pré : la magnifique déclaration de Fred et Pierre à leur fils Gabriel - Voici
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Treize candidats, onze hommes et deux femmes de 37 à 63 ans, ont confié cette année leur destin amoureux à l'émission de dating champêtre. Leurs portraits ont été diffusés les 9 et 16 mars derniers sur M6 avec de premiers coups de coeur des téléspectateurs. Venus des quatre coins de la France, ils sont arboriculteur, éleveurs de vaches, maraîcher, ou viticultrice... Et nous saurons très prochainement s'ils vont trouver l'âme soeur. , L'amour est dans le pré : Karine Le Marchand annonce une très bonne nouvelle aux fans de l'émission (PHOTO)
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Cricri d'amour doit être aux anges avec une fille comme sa Closermag.fr, Elsa Esnoult : pourquoi la star des Mystères de l'amour a fondu en larmes pendant une émission - Closer
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Le couple qui s'est pacsé en février 2019, un an avant ses fiançailles, vit le parfait amour. Les amoureux savent se soutenir dans les moments difficiles, comme lorsque Claire n'est pas très en forme. La touchante jeune femme, maman d'un petit garçon, a vaincu le cancer il y a plusieurs années et son futur mari n'a de cesse de lui déclarer son amour et son admiration comme lorsqu'elle a été hospitalisée il y a quelques mois. "Je t'admire tellement mon amoureuse... et voudrais tant prendre ton mal. Si les gens avaient une seule idée de ce que tu subis au quotidien... et de ce qu'on te fait encore subir régulièrement pour espérer t'apporter un peu de confort... malheureusement en vain. Tu souffres chaque seconde et pourtant ne te plains jamais... tu souffres en silence... Je t'aime tellement et serai toujours à tes côtés je te le promets. Je t'aime... Fort", avait-il écrit sur les réseaux sociaux. , Jo (L'amour est dans le pré) bientôt marié à Claire : il dévoile les alliances - Purepeople
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Si nous n'avions aucun doute concernant Didier et Isabelle, ainsi que Laurent et sa chère et tendre qui dévoilent de nombreuses photos de couple sur les réseaux sociaux, on ignorait que le producteur de lait et de fromage (qui avait 45 ans au moment du tournage) et Catherine filaient toujours le parfait amour. Mais les fans de L'amour est dans le pré ont pu compter sur Maud pour leur révéler cette belle information. Ce lundi 15 juin, elle a dévoilé un montage photo sur lequel on peut apercevoir les enfants de son compagnon, des paysages ainsi qu'une photo en compagnie de Laurent, François et sa belle. "Week-end magnifique. "Samedi, nos amis François et Catherine nous ont fait la surprise de venir nous rendre visite [dans la Nièvre, NDLR].(François fait toujours le pitre sur les photos) #surprise #heureux #sansvoix #lamourestdanslepré #amitié #retrouvailles Dimanche, balade en famille. Pic-nique au lac des Settons puis promenade au saut de Gouloux. Plein de bisous à tous. Prenez soin de vous", peut-on lire en légende. , François et Catherine (L'amour est dans le pré) toujours en couple : belle photo - Purepeople
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De sa première relation, on ne sait rien. En revanche, le public a vu son histoire d'amour avec Christopher naître dans L'amour est dans le pré. Le public était donc triste d'apprendre leur rupture en mai 2019. "J'ai eu du mal à trouver ma place. Surtout au début. Aude avait vécu trois ans toute seule avec sa fille. A la fin, ça commençait à aller mieux mais voilà...", avait notamment confié le jeune homme à nos confrères de Public. , Aude (L'amour est dans le pré) dévoile le visage de ses enfants : tendre photo - Purepeople
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Crystal appelle une nouvelle fois Sharon à l’aide dans Les feux de l’amour sur TF1 ce jeudi 25 juin 2020. Juliet est convaincue que Cane va revenir vers elle... Toutelatele, Les feux de l’amour en avance : Sharon en sursis (épisode du jeudi 25 juin 2020 sur TF1) | Toutelatele
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Entre le départ de Clémence et une nouvelle attaque cardiaque, l’avenir de Nicolas est remis en cause dans la saison 23 des Mystères de l’amour. Toutelatele, Les Mystères de l’amour (spoiler, saison 23) : crise cardiaque / départ, la fin de Nicolas ? | Toutelatele
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- Comme d’autres compétitions, le championnat suisse de Super League et de Challenge League a redémarré il y a quelques jours, mais sans spectateurs. Une semi-bonne nouvelle pour le patron des sports de la RTS que vous êtes?- Massimo Lorenzi: Oui. Le huis clos fait évidemment sens d’un point de vue sanitaire et je comprends cette décision. Même si, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, le football sans public, c’est un peu comme l’amour en tenue de scaphandrier. Le huis clos affadit l’événement. Parce qu’un rendez-vous sportif est d’abord un spectacle. Or jouer dans un stade vide de 25 000 personnes comme celui de La Praille, où nous sommes en ce moment, relève forcément d’une expérience un peu étrange. Le match perd cette saveur que lui donne la présence vivante du public. , Massimo Lorenzi: «Le foot sans public, c’est comme l’amour en scaphandre» | Illustré
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Amel Bent, son mari escroc par amour : ses confidences troublantes Gala.fr, Amel Bent, son mari escroc par amour : ses confidences troublantes - Gala
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Joshua Morrow (Nick dans Les feux de l’amour) évoque la relation calamiteuse qu’entretient Victor avec son fils. Tous les coups sont permis. Toutelatele, Joshua Morrow (Les feux de l’amour) : « Nick devrait avoir peur de Victor... » | Toutelatele
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Océane, Marie-Françoise et José ne souhaitaient qu’une chose, rencontrer le grand amour. Ils pensaient l’avoir trouvé mais ont découvert que celui ou celle dont ils étaient tombés amoureux était un escroc. , Replay Ça commence aujourd'hui - Arnaqués par amour : ils se sont fait piéger - France 2
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Verdict ? Il s'avère que le regard ne s'arrête pas sur la même zone du corps en fonction des intentions de la personne. Ainsi, hommes et femmes ont tendance à regarder le haut du corps (visage et buste) si la personne en face les intéresse amoureusement. Chez les hommes, le désir purement sexuel se manifestait par un regard vers les hanches des femmes. Enfin, dans le cas d'une relation platonique, le regard des hommes comme des femmes se dirige vers le bas du corps, jambes et pieds. Grazia.fr, Amour ou amitié ? Selon une étude, il est possible de savoir en un regard si vous attirez une personne - Grazia
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Claudie n’a pas peur d’attirer l’attention, et elle le fait en abordant des sujets tabous dans ses vidéos YouTube. Avec son petit côté exhibitionniste et provocateur, elle n’a pas peur du jugement des autres. Celle qui tombe facilement en amour aura-t-elle un (ou plusieurs!) coups de coeur à OD? Noovo, Occupation Double présente Colocs... en amour! | Émission… | Noovo
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Yohan Changuion a gagné son pari, relancer la collecte des Bouchons d’amour depuis Châlons-en-Champagne. Journal L'Union abonné, Comment la collecte des Bouchons d’amour a repris dans la Marne
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Une actrice emblématique de la série Les mystères de l'amour est sur le départ. Pour savoir qui, il faudra regarder l'épisode diffusé ce dimanche 7 juin à 19h50 sur TMC. Si vous ne souhaitez pas attendre, on vous explique tout. Voici.fr, Les Mystères de l’amour : une actrice emblématique du feuilleton s'en va - Voici
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Au cours du prochain épisode de la saison 23 des Mystères de l’amour sur TMC, Clémence va opter pour un départ au profit d’Hélène et Nicolas. Toutelatele, Les Mystères de l’amour (spoiler) : Hélène / Nicolas, la fin actée en saison 23 ? | Toutelatele
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Sur un formulaire en ligne, les demandeurs de titres de séjour sont invités à faire un argumentaire sur leur « amour » de la France et de la « préfecture de l’Essonne et de ses agents ». La phrase, qui n’en finit pas de choquer les internautes, a finalement été retirée. Bladi.net, Essonne : déclarer son « amour » pour obtenir un titre de séjour en France ?
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C'est peut-être ça, l'amour : un visage autour de soi qui se multiplie, alors qu'on est seul ! Georges Schéhadé, La Soirée des proverbes, Gallimard
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Amour, ange de neige et visage aux yeux clos […]. Louis Émié, Hauts Désirs sans absence, Seghers
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Il y a l'amour […] Et puis il y a la vie, son ennemie. Jean Anouilh, Ardèle ou la Marguerite, le général , La Table Ronde
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Il n'est pas d'amour sans fierté, et par conséquent sans témoin. Claude Aveline, Et tout le reste n'est rien, Mercure de France
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Ceux qui croient avoir trouvé la paix, ce n'est souvent que par défaut d'amour. René Daumal, Lettres à ses amis, Gallimard
Images d'illustration du mot « amour »
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Traductions du mot « amour »
Langue | Traduction |
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Anglais | love |
Espagnol | amor |
Italien | amore |
Allemand | liebe |
Portugais | amor |
Synonymes de « amour »
- passion
- tendresse
- attachement
- flirt
- amourette
- affection
- goût
- dévotion
- désir
- passade
- caprice
- inclination
Antonymes de « amour »
Combien de points fait le mot amour au Scrabble ?
Nombre de points du mot amour au scrabble : 7 points