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Baba

Variantes Singulier Pluriel
Masculin baba babas

Définitions de « baba »

Trésor de la Langue Française informatisé

BABA1, adj.

Fam., pop. Surtout dans les expr. (en) être baba, (en) demeurer baba, (en) rester (comme) baba. Qui reste bouche bée, frappé de stupeur, d'admiration, etc. :
1. Au vacarme qu'ils déchaînèrent, le personnage s'était retourné, et, de loin, immobile, il les regardait venir. Mais eux, l'ayant rejoint, demeurèrent baba, stupéfaits de reconnaître en lui l'éteigneur de réverbères communal arrêté sur place au milieu des allées et venues multiples de sa profession. Sa lance sur l'épaule, étonné de leur étonnement, ce fonctionnaire les dévisageait en silence, fixait sur l'étrangeté de leur tenue un œil oblique... Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, p. 159.
2. ... elle dit à grand'mère, qui est baba de surprise : − je vous interloque! ... Oh! ... ne me dites pas que non! ... J'ai déjà commencé une tournée de visites, et je vois bien que, partout, je produis le même effet... ça s'explique... je succède à une belle madame, qui s'habillait à faire baver les anges d'admiration, et je suis toujours fichue comme l'as de pique... il faut le temps de s'habituer à moi! ... Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1927, p. 207.
PARAD. (Quasi-) synon. abasourdi, ahuri, consterné, ébahi, ébaubi, éberlué, épaté, estomaqué, interloqué, médusé, pétrifié, sidéré, surpris.
Rem. 1. Baba est donné comme adj. inv. ds Quillet 1965, Pt Rob., Colin 1971; pourtant, il se rencontre avec la marque du plur. : ,,... hagards, hébétés... Babas, quoi!`` (G. Courteline, La Conversion d'Alceste, 1905, p. 181). 2. Selon Timm. 1892, p. 98, cet adj. peut se substantiver et prend alors le sens de « celui qui s'épate de tout ».
ÉTYMOL. ET HIST. − 1790 pop. rester comme baba « être stupéfait » (Jumel ds Père Duchesne cité ds Brunot t. 10, p. 218 : Voilà mon homme qui « reste comme baba »); 1808 être comme baba (D'Hautel-Schoell, Dict. du bas-langage, s.v. bouche). Onomatopée marquant la stupéfaction; à rapprocher du rad. onomatopéique ba-, bab- exprimant le mouvement des lèvres (babiller*, babine*).
BBG. − Duch. 1967, § 22, 9. − Éd. 1967. − France 1907. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 148. − Sandry-Carr. 1963. − Timm. 1892.

BABA2, subst. masc.

GASTR. Gâteau rond à base de farine, beurre, lait, œufs, levure, sucre, raisins, etc., imbibé après cuisson de rhum ou de kirsch. Baba au rhum :
paul. − Qu'est-ce que c'est qu'un baba? le général. − C'est un gâteau excellent, avec des petits raisins noirs excellents et une croûte excellente. Ctesse de Ségur, L'Auberge de l'ange gardien,1863, p. 152
ÉTYMOL. ET HIST. − 1767 « sorte de gâteau » (Diderot, Lettre à Sophie Volland, 24 sept. ds Correspondance, éd. Roth, 1962, t. 7, p. 141 : On nous apporte tous les jours de Champigny [...] des babas). Empr. au polon. baba « sorte de pâtisserie » mot qui, ainsi que le gâteau qu'il désigne, aurait été introduit en France par la cour de Stanislas Leczinski, duc de Lorraine, anc. roi de Pologne; le sens « gâteau » est en polon. issu de celui de « vieille femme » en raison d'une certaine anal. de forme. Baba est en ce dernier sens un mot slave, onomat. du lang. enfantin (M. Vasmer, Russisches etymologisches Wörterbuch, 1953; IEW, p. 91).
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Dumas 1965 [1873]. − Lar. mén. 1926. − Lasnet 1970. − Mont. 1967.

BABA3, subst. masc.

A.− Vieux
1. Nom donné par le peuple d'Alexandrie au patriarche de cette ville.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
2. ,,Titre honorifique des quarante-cinq capoudjis qui sont postés à l'entrée du harem`` (Ac. Compl. 1842).
Rem. Attesté également ds Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
3. Titre honorifique donné en Afrique noire à une personnalité (indigène ou étrangère).
B.− [Dans un cont. exotique] Père ou personne d'âge, d'expérience :
Quelques instants encore, une nuit peut-être, tout au plus une nuit et un jour, et Batouala, le grand mokoundji, ne sera plus qu'un voyageur. Les yeux clos à jamais, il partira pour ce noir village qui n'a pas de chemin de retour. C'est là qu'il rejoindra son « baba », et tous les anciens qui y avaient précédé ce dernier. Maran, Batouala,1921, p. 180.
Orth. − Ac. Compl. 1842 écrit Baba ou Papa; Guérin 1892, Bâbâ.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1838 hist. (Ac. Compl. 1842). Turc baba « père », d'où le roumain baba « père, vieillard », le russe baba « grand-père, vieillard » (M. Vasmer, Russisches etymologisches Wörterbuch; Lok., no146); semble différent de baba « nom donné à certaines idoles » attesté dans une trad. fr. de 1540 (Jean Boème, Rec. de div. histoires touchant les situations de toutes les régions et pays, fo155-6, trad. A. des Goys ds Quem. : quelques autres habitans devers Septentrion qui adorent les ydoles, et ung principallement quilz appellent Zlota baba, qui signifie une genice dor); peut-être à rapprocher de l'hébreu abba « père » nom donné dans le N. T. à Dieu (Marc, 14, 36; Rom., 8, 15 ds Blaise).

BABA4, subst. masc.

ARG. Sexe de la femme ou région fessière :
Elle s'avisa alors qu'elle était nue, sauf pour les jambes, au-dessous des genoux, car elle avait gardé ses bas, soigneusement roulés, qu'elle se savonnait d'une main le baba et brandissait de l'autre, dans le feu du discours, la serviette; l'incorrection de cette tenue la choquait dès qu'il s'agissait, entre nous, de son fils et non plus de bagatelles ou de métier. A. Arnoux, Les Crimes innocents,1952, p. 263.
Au fig. L'avoir dans le baba ou se le faire mettre dans le baba. Se faire avoir, se laisser attraper (cf. Sandry-Carr. 1963, Éd. 1967, Rob. Suppl. 1970).
Rem. 1reattest. 1905 (d'apr. Esn. 1966). Aucune étymol. sûre (peut-être baba2, p. anal. de forme. Cf. aussi baba5).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1905 « sexe de la femme » (d'apr. Esn. 1966). Peut-être p. ext. du rad. ba-bab, v. baba2.
BBG. − Éd. 1967. − Esn. 1966. − Le Breton 1960. − Sandry-Carr. 1963.

BABA5, subst. fém.

Femme russe (généralement de condition modeste) :
1. Ce matin, rentrant sur la rive gauche de la Néva par le pont Troïsky, ma voiture a heurté et renversé, au coin du Champs-de-Mars et de la Millionnaïa, un fiacre où se trouvaient un moujik et une femme du peuple. J'avais eu le temps de bien voir le fiacre. Un moujik en voiture attire l'attention des gens; les pauvres ne prennent des fiacres que dans les grandes circonstances de leur vie. Ceux-ci étaient endimanchés, et sur l'instant j'avais pensé : une noce; quand je m'aperçus que l'homme, un de ces grands Christs blonds qu'on voit si souvent ici, et qui se tenait très droit, et portait une boîte sur ses genoux, pleurait, sans grimacer, solennellement. La baba se tenait courbée près de lui. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 336.
2. MmeKrioukov se distinguait à peine des babas qui servaient à table, nu-pieds, un fichu clair sur la tête, habillées de blouses roses, bleu-ciel, blanches, qu'elles ne rentraient pas dans leurs jupes de coton (...). Pendant des journées entières, toute la maison était occupée à faire des confitures. Cela se passait devant la maison, près de la table à samovar : assises en rond, les babas enlevaient les noyaux de cerises, les queues vertes des fraises, (...), les babas chantaient, leurs voies aiguës s'en allaient haut dans le ciel. Il faisait beau, doux, un temps d'or... E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 295.
Rem. Selon Lar. 19e-Lar. 20e,,il se dit surtout, par mépris, d'une femme bavarde, d'une commère``, mais cette nuance semble ignorée des écrivains.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1660 « femme russe, de condition modeste (nuance péj.) » (G. Le Vasseur de Beauplan, Descrip. d'Ukraine, 74 ds Quem. : [les medecins] disent aussi que les vieilles Baba, comme ils parlent, empoisonnent les hommes et leur donnent ce mal en leurs faisans manger certains tourteaux); attest. isolée jusqu'à Lar. 19e. Empr. au russe baba « vieille femme » attesté au même sens dans plusieurs lang. slaves (Max Vasmer, Russisches etymologisches Wörterbuch, 1953).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 54.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − France 1907. − Jänicke (O.). Zu den slavischen Elementen im Französischen. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 442.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

baba \ba.ba\ masculin

  1. (Vieilli) Patriarche de la ville d’Alexandrie.
  2. Titre honorifique donné aux patriarches en Afrique noire.

Nom commun 1 - français

baba \ba.ba\ masculin

  1. (Pâtisserie) Sorte de pâtisserie dans laquelle sont incorporés des raisins de Corinthe et qui peut être imbibée de rhum ou de kirsch après cuisson.
    • J’adore les babas au rhum !
    • [...] elle suivait la rue Turbigo, revenait dix fois, pour passer devant les gâteaux aux amandes, les saint-honoré, les savarins, les flans, les tartes aux fruits, les assiettes de babas, d’éclairs, de choux à la crème. — (Émile Zola, Le Ventre de Paris, Georges Charpentier, Paris, 1873)
    • Et, dans l’animation de la course, il parlait seul, se voyait déjà là-bas au milieu de la boutique, frappant les dalles avec sa canne, faisant trembler les glaces de la vitrine et les assiettes de 'baba's. — (Alphonse Daudet, Les petits pâtés, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 141.)

Adjectif - français

baba \ba.ba\

  1. Frappé d'un vif étonnement, ébahi.
    • – […] On veut le dépouiller de sa fortune et le laisser là comme Baba ; vous savez de qui je veux parler. — (Honoré de Balzac, La Rabouilleuse, Furne, Paris, 1843)
    • Puis bu à la terrasse avec le Rouquin, Jungbl. et son frère. Parlé de mon poème ébauché. Ils en sont baba. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 15, page 107, 30 juillet 1900)
    • Quant à la dernière jeune fille croisée au-delà du Montenvers, nos regards se chargèrent pour elle d’une si pénétrante mélancolie, d’une passion si véhémente, qu’elle en demeura baba, l’œil rond, figée sur place, telle l’infortunée fille de Loth. — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, page 79)
    • J'ai perdu mes bajoues, j'ai perdu ma bedaine,
      Et, ce, d'une façon si nette, si soudaine,
      Qu'on me suppose un mal qui ne pardonne pas,
      Qui se rit d'Esculape et le laisse baba.
      — (Georges Brassens, Le Bulletin de santé, in Supplique pour être enterré à la plage de Sète, 1966)

Nom commun 4 - français

baba \ba.ba\ féminin

  1. Femme russe, généralement de condition modeste.
    • Cela se passait devant la maison, près de la table à samovar : assises en rond, les babas enlevaient les noyaux de cerises. — (Elsa Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs)
    • Mme Krioukov se distinguait à peine des babas qui servaient à table, nu-pieds, un fichu clair sur la tête, habillées de blouses roses, bleu ciel, blanches, qu’elles ne rentraient pas dans leurs jupes de coton. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 265)
    • On me donnait à lécher l’écume des confitures, que je trouvais bien meilleure que la confiture elle-même, les babas chantaient, leurs voix aiguës s’en allaient haut dans le ciel. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 265)

Nom commun 3 - français

baba \ba.ba\ masculin

  1. (Argot) Sexe des femmes ou région fessière, d’où l’expression :
    • L’avoir dans le baba, se faire avoir ou plus vulgairement l’avoir dans le cul.

Nom commun 5 - français

baba \ba.ba\ masculin singulier

  1. Langue des Grassfields parlée au Cameroun. Son code ISO 639-3 est bbw.
    • AU titre des langues semi-bantou : le bati, le bagba, le bali, le bamoun, le bagam, le baba, le bandeng, le nsoungli, le bangwa, le bafreng-bamenda, le mbekongwang, le tikar (ndab), le bamesing, le bapinyi, le bamendza, le ngwala, […] — (Eugène Guernier, L’Encyclopédie coloniale et maritime, volume 6, page 85)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Littré (1872-1877)

BABA (ba-ba) s. m.
  • Pâtisserie dans laquelle sont mêlés des raisins de Corinthe.

    Au plur. Des babas.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BABA. Ajoutez : - ÉTYM. Russe, baba,… vieille sorcière, gâteau de Pâques.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

* BABA, (Géog.) ville de la Turquie en Europe, dans la basse Bulgarie sur la mer Noire, vers les bouches du Danube, entre Prostoviza & Catu.

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « baba »

(Adjectif) D’une onomatopée évoquant la stupéfaction, la bouche bée → voir babae en latin.
(Gâteau) Du polonais baba (« gâteau »), qui aurait été introduit en France par la cour de Stanislas Leszczyński.
(Patriarche) Du turc baba ou de l’arabe بابا, bābā.
(Vulve) De l’occitan vava (« vagin »)[1].
(Femme russe) Du russe баба, baba (« vieille femme »).
(Bébé) de bébé.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « baba »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
baba baba

Évolution historique de l’usage du mot « baba »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « baba »

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Images d'illustration du mot « baba »

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Traductions du mot « baba »

Langue Traduction
Anglais baba
Espagnol baba
Italien baba
Allemand baba
Chinois 爸爸
Arabe بابا
Portugais baba
Russe ромовая баба
Japonais ババ
Basque baba
Corse baba
Source : Google Translate API

Synonymes de « baba »

Source : synonymes de baba sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « baba »

Combien de points fait le mot baba au Scrabble ?

Nombre de points du mot baba au scrabble : 8 points

Baba

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