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Dérober

Définitions de « dérober »

Trésor de la Langue Française informatisé

DÉROBER, verbe trans.

I.− Emploi trans.
A.−
1. S'emparer furtivement de ce qui appartient à autrui en prenant soin de ne pas être aperçu (cf. subtiliser).
a) Vieilli. Dérober qqn.Aga Hashem s'aperçut un jour que son fils le dérobait (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 342).
b) Dérober qqc. (à qqn).Dérober de l'argent, un bijou, une bourse, un livre, une montre, un vêtement. Dérober le pain d'autrui (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 555).Le gouvernement français a fait dérober des papiers confidentiels dans les ambassades (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 33):
1. ... les Allemands, ayant eu vent que de fausses cartes circulaient, changeaient les formats et le papier, et exigeaient l'apposition de la photo du détenteur, avec le sceau de la Kommandantur. Cette fois, Alain obtint une vraie carte, grâce au courage d'un employé de la mairie qui en dérobait aux Allemands. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 47.
c) Emploi abs. Tu ne tueras point. Tu ne déroberas point (Bonald, Législ. primit.,t. 2, 1802, p. 57).
2. Soustraire quelqu'un ou quelque chose à (quelqu'un ou quelque chose), en le mettant à l'écart ou en le cachant à la vue. Dérober un criminel à la justice; dérober qqn au péril (Ac.1932).Inflexibles destins, (...) craignez-vous qu'un mortel ne dérobe sa tête (Chénier, Élégies,1794, p. 166).Dérober au châtiment qui lui est dû un de ces coupables qu'aucune classe de la société ne réclame (NodierJ. Sbogar,1818, p. 162):
2. Quand ce fut au tour de Rosa, il s'acharna à trouver sa bouche que celle-ci, riant derrière ses lèvres fermées, lui dérobait chaque fois par un rapide mouvement de côté. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Maison Tellier, 1881, p. 1201.
3. En partic. Soustraire à la vue, dissimuler. Car, en s'en allant, il ne cherchait plus à dérober le bruit de ses pas (Stendhal, Abbesse Castro,1839, p. 155).
a) Vieilli :
3. Virgile nous assure (...) que Rhadamante contraint les coupables d'avouer les crimes qu'ils ont commis sur la terre, et dont ils s'étaient flattés de dérober la connaissance aux mortels. Dupuis, Abr. de l'org. de tous les cultes,1796, p. 511.
4. ... un peignoir du matin, qui dérobe les formes fines et gracieuses d'un corps de femme, les indique encore, et trahit leur souplesse. Bourget, Essais de psychol. contemp.,1883, p. 97.
[Le suj. désigne une armée] Dissimuler une sortie à l'ennemi. Dérober sa marche (Ac.1932).
Dérober à qqn que.Votre humilité vous dérobe que chacun vous connaît et que votre nom est une fleur durable (Sainte-Beuve, Corresp. gén.,t. 3, 1818-69, p. 238)
b) [En liaison avec le subst. vue]
Dérober la vue de qqc. à qqn. Un reste de brouillard m'en dérobait la vue (Dusaulx, Voy. Barège,t. 1, 1796, p. 240).
Dérober qqc. à la vue de qqn. Un voile dérobait la statue à nos regards (Ac.1932).
P. anal. Dérober un baiser. Embrasser par surprise :
5. Le taureau profita de ce que la vache tournait la tête pour lui lécher le cou, comme un homme peu aimé, qui a peur d'un rebut, attend que son amie se détourne pour dérober un baiser. Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 489.
B.− Au fig. S'approprier de façon illégitime ce qui est propre à autrui (cf. usurper). Dérober à qqn la gloire qui lui est due, le mérite d'une belle action (Ac. 1932); dérober un secret :
6. Et jetant avec dextérité dans le même temps qu'elle [Françoise] tournait la poignée de la croisée et prenait l'air, un coup d'œil désintéressé sur le fond de la cour, elle y dérobait furtivement la certitude que la duchesse n'était pas encore prête... Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 17.
Dérober du temps (sur un temps qui est dû à autre chose ou à qqn d'autre). Passez au manège les heures que vous déroberez à l'étude (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 417).
Dérober les idées, la pensée, les écrits d'un auteur. Plagier les idées, la pensée, les écrits d'un auteur :
7. L'impuissance sans nom d'Oreste devant Hermione, l'inexistence même d'Hermione devant Pyrrhus, c'est cela que le monde n'osait plus regarder en face, qu'il avait oublié depuis les grands anciens et que Racine dérobe à Euripide. Mauriac, La Vie de Jean Racine,1928, p. 110.
II.− Emploi pronom.
A.−
1. Se dérober à.Se soustraire à quelqu'un ou à quelque chose en se mettant à l'écart (cf. échapper à). Se dérober au monde; se dérober à la présence de qqn; se dérober aux yeux de, à la vue de, aux regards de; se dérober aux coups de qqn (Ac. 1932); se dérober à la surveillance de :
8. ... l'on voudrait, ainsi que dans un gros temps, fermer les sabords de sa maison et se dérober aux gens qui frappent à votre porte, aux lettres que le facteur dépose dans votre boîte. Goncourt, Journal,1879, p. 27.
Spéc., terme de man. [Le suj. désigne un cheval] S'échapper de dessous l'homme qui le monte :
9. Mon cheval alezan brûlé se dérobait sous moi. Les rênes brisées flottaient sur sa croupe en sueur, et il me fallut de grands efforts pour l'empêcher de se coucher à terre. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 364.
2. Se retirer en essayant de passer aussi inaperçu que possible (cf. s'esquiver, s'éclipser; fam. filer). Auguste (...) rentrait dans le salon et se dérobait, rouge et penaud, derrière la belle Juive (Huysmans, À Rebours,1884, p. 96).Ernest ne pouvait plus se dérober. Il suivit son père de mauvaise grâce (Aymé, Jument,1933, p. 198):
10. N'avons-nous pas vu un jour (...), ce pommadin de sacristie, ce merlan gâteux qu'on nomme Auguste Roussel, congédiant, le mufle en l'air deux rétrogradants évêques pliés devant lui et se dérobant à reculons dans leur robe violette... Bloy, Le Désespéré,1886, p. 234.
P. ext., au fig. Éviter de manifester sa présence. Il se dérobe, il refuse de dire ce qu'il pense (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 223).Les amis se dérobent dès qu'on a besoin d'eux (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 124).
3. Se dérober (sous).Faire défaut, perdre sa consistance (cf. manquer; s'effondrer, s'écrouler, s'affaisser). La terre, le sol se dérobe :
11. Tout à coup, ses bras me désenlacèrent et retombèrent, inertes, sur le lit; ses lèvres se dérobèrent et abandonnèrent mes lèvres. Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 150.
12. Nous continuions à descendre, ou plutôt le chemin continuait à se dérober, à s'ébouler sous nos pas. Romains, Les Hommes de bonne volonté,La Douceur de la vie, 1939, p. 144.
P. anal. [En parlant de membres inférieurs] Perdre leur force, refuser leurs services. Les genoux se dérobent sous lui (Ac.).
B.− Au fig.
1. [Le suj. désigne une pers.] Se soustraire à une obligation morale qui vous incombe ou à un danger qui vous menace. Se dérober à un devoir, à un travail, à une responsabilité, à une obligation; se dérober à un péril, à un obstacle; se dérober à une question. La bassesse de sa dialectique m'empêcha de me dérober à ma nouvelle tâche (Barrès, Jard. Bérén.,1891, p. 91).C'est ce problème devant lequel je ne me déroberai pas (Du Bos, Journal,1924, p. 156).
2. [Le suj. désigne une chose] Se retirer jusqu'à disparaître (cf. s'estomper, s'effacer). Son attention se dérobait, son regard heurtait la surface des pages (Martin du G., Devenir,1909, p. 100).Je sentais le temps se dérober sous moi (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 101).
Rem. 1. La plupart des dict. du xixes. ainsi que Quillet 1965 et Lar. encyclop. enregistrent le sens « dépouiller de sa première peau ou de son écorce ». Des fèves dérobées (Ac. 1835, 1878). Vous déroberez nos amandes, c'est-à-dire vous les mettrez dans une casserole avec de l'eau que vous ferez bouillir; vous verrez si la peau de l'amande s'en va (Viard, Cuisin. roy., 1831, p. 21). Prenez de grosses fèves, dérobez-les (Audot, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 174). 2. On rencontre ds la docum. l'adj. dérobable. Qui peut être dérobé. N'a-t-il [l'homme] pas le sens de la courte beauté dérobée et de l'accessible et longue beauté dérobable (Breton, Manif. Surréal., 1930, p. 183).
Prononc. et Orth. : [deʀ ɔbe], (je) dérobe [deʀ ɔb]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-70 « dépouiller, piller » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, appendice, 413 [t. 2, p. 321]); 2. a) ca 1360-70 « enlever par larcin ce qui appartient à autrui » (Baudoin de Sebourc, IX, 876 ds T.-L.); b) 1549 « prendre par surprise d'une façon adroite » loc. à la desrobee (Est.); 1588 victoire desrobee (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 1, chap. 6); 3. 1534 pronom. équit. (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, chap. 40, ligne 37 : le cheval se desrobe dessoubz luy); d'où 1677 se derober sous (ici, en parlant des genoux) (Racine, Phèdre, I, 3); 4. 1538 pronom. se desrober de/à « s'échapper de, se soustraire à quelque chose » (Est.); 5. 1636 trans. « soustraire habilement quelqu'un, quelque chose pour le préserver de ce qui le menace » (Corneille, Le Cid, III, 1); 6. 1549 « cacher, dissimuler aux regards » enfant desrobbé (Est.); 1603, 23 juin appartements derobés (Mémoires de Sully, t. IV, p. 355 ds Havard); cf. 1677 trans. (Racine, op. cit., V, 3). Dér. de l'a. fr. rober « piller, ici un pays » ca 1130 (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 2287) du germ. *raubôn « voler, dérober », cf. h. all. roubôn « id. » (Graff t. 2, p. 358), got. bi-raubôn (Feist), vies. raubaverit (Loi Salique, Pactus Legis Salicae, éd. K. A. Eckhardt, t. II, 1, p. 344, 4), all. rauben; préf. dé-* (lat. de-). Fréq. abs. littér. : 2 076. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 707, b) 2 183; xxes. : a) 2 423, b) 3 036. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 65, 321. − Tournemille (J.). Var. sur le mot robe. Déf. Lang. fr. 1968, no42, pp. 12-13. − Walt. 1885, p. 79.

Wiktionnaire

Verbe 1 - français

dérober \de.ʁɔ.be\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se dérober)

  1. Enlever ou voler en cachette.
    • Elle dérobait du kohl à sa mère pour s’en noircir les cils et donner à ses yeux agrandis la langueur du regard des gazelles. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Au dépôt de munitions de l'Organisation Todt de Sables-d'Or, cent capsules détonantes et huit cartouches de poudre noire sont dérobées entre septembre 1942 et janvier 1943. — (Alain Lozac’h, Visages de la Résistance bretonne: réseaux et mouvements de libération en Côtes-d'Armor, Coop Breizh,, 2003, page 114)
    • Lors d'une halte, en remontant dans le truck, Paul montre à Stacy les cookies qu'il a dérobés. En retour, elle lui montre les deux yaourts à boire qu'elle a subtilisés. — (Philippe Onagre, Runaways: Fugues, BoD-Books on Demand France, 2010, page 35)
    • Note : Il peut avoir pour complément le nom de la personne à qui l’on dérobe quelque chose: Ce domestique dérobe ses maîtres.
    • (Figuré)Dérober à quelqu’un le secret qu’il ne voulait pas révéler.
    • (Figuré)Les faveurs que l’intrigue dérobe au mérite.
    • (Figuré)Dérober à quelqu’un la gloire qui lui est due, le mérite d’une belle action.
    • Malgré les prétentions et les bonnes intentions des entreprises victimes de piratage informatique, il est très difficile de s’assurer que les données personnelles n’ont pas été dérobées, estime un expert en informatique. — (Martin Lavoie, Attaques informatiques: difficile de prouver que vos données n’ont pas été volées, Le Journal de Québec, 15 décembre 2020)
  2. (En particulier) Prendre dans l’œuvre d’un autre, une pensée, un passage, quelques vers et qui se les approprie, en parlant d’un auteur.
    • Il n’y a rien de bon dans son livre que ce qu’il a dérobé.
    • C’est un hardi plagiaire, il dérobe des chapitres entiers.
  3. Prendre des moments sur les heures que l’on consacre à ses affaires, à ses occupations ordinaires, en parlant de ce temps pris.
    • Il dérobe chaque jour quelques moments à son travail pour venir prendre de mes nouvelles.
  4. Cacher ; empêcher de voir ou de découvrir.
    • Les deux vaisseaux combattirent trois heures durant, […], jusqu’à ce que le crépuscule et aussi les nuages poussés par un vent de rafale les eussent dérobés à la vue. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
    • Malgré sa corpulence excessive, l’autorité de M. Hector sur ses subordonnés n’est guère contestable. Il la doit surtout […], à cette indémontrable apparence de bonhomie qui dérobe son intransigeance absolue, son despotisme maniaque, la secrète satisfaction d’être redouté. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  5. Soustraire ; celer.
    • Non, non, la constance n'est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit pas dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs. — (Molière, Dom Juan ou le Festin de pierre, acte I, scène II)
    • Dérober un criminel à la justice.
    • Dérober à la vue de quelqu’un les objets qui lui rappellent des souvenirs pénibles.
    • Il pénétra le secret que l’on cherchait à lui dérober.
  6. (Absolument) (Équitation) Éviter un obstacle au dernier moment en s’échappant sur un côté (en parlant d’un cheval).
    • S’il refuse ou dérobe sur un obstacle, il vous faut reprendre toute la ligne en commençant par le croisillon d’entrée puisque la distance entre chaque éléments est beaucoup trop courte pour pouvoir les franchir séparément. — (Les fondamentaux de l’équitation. Galop 5 à 7, page 41, Amphora, 2008)
  7. (Pronominal) Se soustraire à quelque chose de déplaisant.
    • Plus le pouvoir se dérobe sur de tels sujets essentiels et plus il devient envahissant sur les questions accessoires. — (Ivan Rioufol, http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2010/03/bloc-notes-plaidoyer-pour-un-e.html)
    • Les causes de ce phénomène se dérobent à l’intelligence humaine.
    • Si aucun allié ne se déroba aux promesses faites à Louis XII, les ennemis d’hier, silencieux ou déclarés, le demeurèrent, hormis Venise à qui il fut promis le même butin que celui concédé par Louis XII en 1498. — (Didier Le Fur, Une autre histoire de la Renaissance, ch. IV, Perrin, 2018, ISBN 978-2-262-07059-5, p. 122.)
  8. (Pronominal) Se retirer d’une compagnie sans dire mot, sans être aperçu.
    • Se dérober à la discussion.
    • Se dérober pour ne pas fumer.
  9. (Absolument) Échapper volontairement à la discussion, la fuir ou esquiver une difficulté.
    • — Midi ! interrompit le chevalier qui tressaillit. Mais je suis attendu aujourd'hui à midi, à l'hôtellerie des Trois-Monarques par ce jeune faquin qui s'appelle le marquis de Cinq-Mars. Il va croire que je me dérobe ! Mordieu ! Cogolin, ma rapière, mon cheval ! — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  10. (Pronominal) (Manège) S’échapper de dessous celui qui le monte, tout à coup, par un mouvement irrégulier, en parlant d’un cheval.
    • Ce cheval se dérobe de dessous son cavalier.
  11. (Pronominal) (Figuré) Vaciller, en peinant à soutenir, en parlant des jambes.
    • D’émotion, les genoux se dérobent sous lui.

Verbe 3 - français

dérober \de.ʁɔ.be\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Cuisine) Enlever la peau opaque des fèves, des haricots, etc.
    • Écossez les fèves et plongez-les 10 minutes dans de l'eau bouillante. Dérobez-les (enlevez la peau opaque) et coupez-les en deux dans le sens de la longueur. — (site http://recette.e-sante.fr)
  2. (Acadie) (Pronominal) Retirer sa robe.

Verbe 2 - français

dérober \de.ʁɔ.be\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Sport) (Escrime) Dans un duel, adopter une attitude défensive plutôt qu’offensive.
    • « Jusqu’ici tu as donné beaucoup de fer. Amuse-toi donc un peu à dérober, tu te fatigueras moins ». — (Léon Daudet, ‘’Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux’’, Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, pages 324-325)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DÉROBER. v. tr.
Enlever, voler en cachette. Dérober une bourse, un bijou, une montre, un manteau. Argent dérobé. Il peut avoir pour complément le nom de la personne à qui l'on dérobe quelque chose. Ce domestique dérobe ses maîtres. Fig., Dérober à quelqu'un le secret qu'il ne voulait pas révéler. Les faveurs que l'intrigue dérobe au mérite. Dérober à quelqu'un la gloire qui lui est due, le mérite d'une belle action. Dérober un baiser, Embrasser quelqu'un par surprise. Il se dit particulièrement d'un Auteur qui prend dans un autre quelque pensée, quelque passage, quelques vers et qui se les approprie. Il n'y a rien de bon dans son livre que ce qu'il a dérobé. C'est un hardi plagiaire, il dérobe des chapitres entiers. Il se dit encore en parlant du Temps, des moments pris sur les heures que l'on consacre à ses affaires, à ses occupations ordinaires. Il dérobe chaque jour quelques moments à son travail pour venir prendre de mes nouvelles. Faire quelque chose à ses heures dérobées, Prendre sur ses occupations ordinaires le temps de faire une chose. Je ferai ce mémoire à mes heures dérobées. Il signifie en outre Cacher, empêcher de voir, de découvrir. Un mur lui dérobait la vue de la campagne. Un voile dérobait la statue à nos regards. Le vaisseau se déroba en peu de temps à nos yeux. Ils mirent à la voile, et bientôt tous les objets du rivage se dérobèrent à leur vue, à leurs yeux. À mesure que le jour baisse, les objets se dérobent insensiblement à la vue. Escalier dérobé, Porte dérobée, Corridor dérobé, Escalier, porte, corridor qui servent à dégager un appartement et par lesquels on peut entrer et sortir sans être vu.

À LA DÉROBÉE, loc. adv. Secrètement, avec une sorte de mystère. Il s'en est allé à la dérobée. Ils ne se voient qu'à la dérobée. Dérober sa marche, se dit d'une Armée qui fait une marche sans que l'ennemi s'en aperçoive. Ce général sut habilement dérober sa marche à l'ennemi. Dérober sa marche se dit aussi familièrement d'une Personne qui va d'un côté après avoir fait entendre qu'elle voulait aller d'un autre. Il signifie encore, figurément et familièrement, Cacher les moyens dont on se sert pour aller à ses fins. C'est un homme habile à dérober sa marche. Il signifie également Soustraire. Dérober un criminel à la justice. Dérober quelqu'un au péril. Dérober à la vue de quelqu'un les objets qui lui rappellent des souvenirs pénibles. Il pénétra le secret que l'on cherchait à lui dérober. Se dérober aux coups de quelqu'un. Ils se sont jusqu'à présent dérobés à toutes les recherches. Les causes de ce phénomène se dérobent à l'intelligence humaine. Se dérober d'une compagnie, ou simplement Se dérober, Se retirer d'une compagnie sans dire mot, sans être aperçu. Se dérober à la discussion, et absolument Se dérober, Échapper volontairement à la discussion, la fuir ou esquiver une difficulté. En termes de Manège, Ce cheval se dérobe de dessous son cavalier, se dit d'un Cheval qui, tout à coup, et par un mouvement irrégulier, s'échappe de dessous celui qui le monte. Fig., Ses genoux se dérobent sous lui, Ses genoux vacillent et il a peine à se soutenir.

Littré (1872-1877)

DÉROBER (dé-ro-bé) v. a.
  • 1Enlever par larcin, prendre furtivement ce qui appartient à autrui. On m'a dérobé mon argent, Molière, l'Av. IV, 7. L'impossibilité de subsister jusqu'au temps de leurs récoltes les força de descendre dans la plaine pour y dérober des vivres, Raynal, Hist. phil. XIV, 26.

    Familièrement. S'il a du bien, il ne l'a pas dérobé, il l'a bien gagné.

    Absolument. Vous ne déroberez point, et nul ne trompera son prochain, Sacy, Bible, Lévit. XIX, 11.

    Terme de fauconnerie. Un faucon dérobe les sonnettes, quand il s'en va sans être congédié.

    Fig. Dérober à quelqu'un la gloire qui lui est due. Et je n'ai jamais su dérober mes succès, Corneille, Sertor. V, 7. Jamais on ne m'a vu dérober la victoire, Racine, Alex. IV, 2.

    Dérober se dit d'un auteur qui s'approprie des pensées, des expressions, des passages d'un autre auteur. C'est un plagiaire ; ce que vous louez, il l'a dérobé.

  • 2Prendre par surprise ou par adresse. Dérober un baiser. Faut-il que je dérobe avec mille détours Un bonheur [de voir Junie] que vos yeux m'accordaient tous les jours ? Racine, Brit. II, 6. Chaque fois que je suis tenté de vous dérober la moindre caresse, Rousseau, Hél. I, 10.

    Poétiquement. Vous avez donc perdu ces puissantes merveilles Qui dérobaient les cœurs et charmaient les oreilles, Mairet, Sophon. V, 9.

  • 3Avec un complément direct de personne. Dépouiller quelqu'un par larcin. Ce domestique dérobe ses maîtres. Pour aller ainsi vêtu il faut que vous me dérobiez, Molière, l'Av. I, 5.

    Fig. Nos aïeux ont pensé presque tout ce qu'on pense ; Leurs écrits sont des vols qu'ils nous ont faits d'avance ; Mais le remè de est simple, il faut faire comme eux : Ils nous ont dérobés, dérobons nos neveux, Piron, Métrom. III, 7.

  • 4Faire perdre. Chaqueinstant nous dérobe une partie de nous-mêmes. Il ne cessait de se plaindre de sa destinée qui lui dérobait la victoire, Vaugelas, Q. C. liv. III, dans RICHELET.
  • 5Dérober quelques moments à ses affaires, prendre sur ses occupations des moments que l'on consacre à autre chose. Quoi ! pour vous confier la douleur qui m'accable, à peine je dérobe un moment favorable, Racine, Brit. II, 6.
  • 6Soustraire à, enlever à, préserver de. À ses premiers transports dérobe ta présence, Corneille, Cid, III, 1. Je ne t'ai pas voulu dérober ta victime, Corneille, ib. III, 4. Son trépas dérobait sa tête à ma poursuite, Corneille, ib. IV, 5. Dérobe au moins ta tête à ce pressant danger, Corneille, Cinna, I, 4. Et sa tête qu'à peine il a pu dérober, Corneille, Pomp. I, 1. Cet homme périt sur mer avec ses enfants et sa femme en voulant dérober leur vie aux persécutions, Molière, l'Av. V, 5. Il fut dérobé à la fureur de son aïeule, Bossuet, Hist. I, 6. Josabeth, fille du roi, prit Joas, fils d'Ochozias, et le déroba du milieu des autres enfants du roi, lorsqu'on les massacrait, Sacy, Bible, Paralip. II, 22, 11. Ma funeste amitié pèse à tous mes amis ; Chacun à ce fardeau veut dérober sa tête, Racine, Mithr. III, 1. Quels empressements Vous dérobent sitôt à nos embrassements ? Racine, Iphig. II, 2. Les petites affaires vous déroberaient aux grandes, Fénelon, Tél. XXIII. Bientôt la mort va me dérober au présent qui m'attriste et à l'avenir qui m'effraye, Maintenon, Lettre au card. de Noailles, 31 déc. 1711. Et je reprends ma gloire et ma félicité En dérobant mon sang à l'infidélité, Voltaire, Zaïre, II, 3. À dérober vos jours au fer des assassins, Voltaire, Triumv. III, 2. Je dérobai une victime à mes ennemis, Montesquieu, Lett. pers. 8. Je prie le ciel qu'il te dérobe à tous les dangers, Montesquieu, ib.
  • 7Cacher à la vue, aux regards, à la connaissance. Un mur lui dérobait la vue de la campagne. Faut-il qu'à vos yeux seuls un nuage odieux Dérobe sa vertu qui brille à tous les yeux ? Racine, Phèd. V, 3. Peut-on de nos malheurs leur dérober l'histoire ? Racine, Athal. II, 7. Une noire tempête déroba le ciel à nos yeux, Fénelon, Tél. I. Pour dérober aux amants de Pénélope le retour de Télémaque, Fénelon, ib. IX. Un tourbillon de flamme le déroba presque à ma vue, Fénelon, ib. X. Mes larmes malgré moi me dérobent sa vue, Voltaire, Zaïre, II, 2. Mars entra dans la mêlée, une poussière épaisse commença à le dérober, Montesquieu, Gnide, 1. Ô crime ! ô honte ! ô cruel souvenir ! Fatal voyage ! aux yeux de l'avenir Que ne peut-on en dérober l'histoire ! Gresset, Vert-Vert, ch. II.

    Terme d'art militaire. Dérober une marche, une étape, la faire à l'insu de l'ennemi. Il est piqué au vif de l'habileté du maréchal de Villars, qui lui a dérobé une marche, Maintenon, Lettre à Mme de Glapion, 31 juillet 1712.

    Terme de chasse. Un chien dérobe la voie, quand il chasse sans crier, étant à la tête de la meute.

    Terme de marine. Cette voile, cette côte dérobe le vent, l'intercepte. Un vaisseau dérobe le vent à un autre, quand il passe trop près de lui du côté du vent.

  • 8Ôter l'enveloppe de certaines graines. Dérober des fèves.
  • 9Se dérober, v. réfl. Disparaître, se soustraire. Se dérober à tous les yeux, aux recherches. Non pour me dérober aux rigueurs du supplice, Corneille, Poly. IV, 1. Dérobons-nous, mon frère, à ces âmes cruelles, Et laissons-les sans nous achever leurs querelles, Corneille, Rodogune, III, 5. Quiconque se dérobe à l'humble obéissance Bannit ma grâce en même temps, Corneille, Imit. III, 13. Je me suis dérobée au bal pour l'amour d'eux, Molière, Éc. des maris, III, 9. Le docteur… Se dérobe à sa furie, La Fontaine, Contr. Je me dérobe à cet embarras, Sévigné, 367. On la vit souvent se dérober à sa dignité, Fléchier, Mar. Thér. Je l'ai vu dans leurs bras quelque temps se débattre, Tout sanglant à leurs coups vouloir se dérober, Racine, Andr. V, 3. Fidèle à sa douleur et dans l'ombre enfermée, Elle se dérobait même à sa renommée, Racine, Brit. II, 2. Souffrez que, de vos cœurs rapprochant les liens, Je me cache à vos yeux et me dérobe aux siens, Racine, ib. III, 8. Elle se donne au public avec autant d'empressement qu'elle s'y dérobait, Maintenon, Lettre à d'Aubigné, 25 juin 1684. Pour se dérober à la fureur des persécutions, Massillon, Car. Temples. À la proscription peu se sont dérobés, Voltaire, Triumv. I, 4. Quoi ! vous voulez vous dérober à moi ? Voltaire, Nan. II, 3.
  • 10Se dérober de, quitter. Je me dérobai de mes camarades qui ne s'y attendaient pas, Scarron, Rom. com. II, ch. 14. Il vous dira… que, durant qu'il dormait, je me suis dérobée d'auprès de lui, Molière, G. Dand. III, 12. …cet homme se dérobe D'avec sa femme, La Fontaine, Serv. Télémaque se dérobe du camp pendant la nuit, Fénelon, Tél. XVIII.

    Absolument. M. de Charost se déroba et vint avertir mon grand-père, Saint-Simon, 10, 118. Me puis-je avec honneur dérober [enfuir] avec vous, Racine, Phèd. V, 1.

    Fig. Ma plainte se dérobe et m'échappe du cœur, Régnier, Élég. V.

  • 11Se cacher. Le chevreuil est plus adroit à se dérober, plus difficile à suivre que le cerf, Buffon, Chevreuil.

    Être caché. Quels rapports moraux, politiques ou religieux se sont dérobés à Pascal ? Chateaubriand, Génie, III, II, 6.

  • 12Manquer, faire défaut. La mer agitée semblait se dérober sous le navire, Fénelon, Tél. IV.

    Fléchir, manquer, en parlant des genoux. Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi, Racine, Phèdre, I, 3. Mes genoux se dérobaient sous moi, Fénelon, Tél. IV. Ses genoux commençaient à se dérober sous lui, Fénelon, ib. XX.

  • 13 Terme de manége. Ce cheval se dérobe de dessous l'homme, se dit d'un cheval qui, tout à coup et par un mouvement irrégulier, s'échappe de dessous l'homme qui le monte.

    PROVERBE

    Est bien larron qui larron dérobe.

SYNONYME

DÉROBER, VOLER. Dérober, c'est priver de ce qui s'appelait autrefois robes, désignant tout ce qui composait l'équipement et l'approvisionnement d'un homme. Voler, c'est prendre par fraude ou par violence un bien quelconque appartenant à autrui. Voler est donc plus général. Un marchand qui trompe sur le poids, vole sa pratique, mais ne la dérobe pas. De plus, dérober, c'est prendre en cachette et sans violence quelque chose de matériel ou que l'on considère comme tel ; c'est pour cela que à la dérobée veut toujours dire en cachette, sans être aperçu. Qui dérobe vole ; mais celui qui vole à force ouverte ne dérobe pas.

HISTORIQUE

XIIIe s. Que de son pucelage l'eüssiez desrobée, Berte, CXV. Et quant illec se voit cheüe, Sa chiere et son habit remue, Et si se desnue et desrobe, Qu'ele est orfenine de robe, la Rose, 6175. Le sire du Chastel estoit criez [accusé par le cri public] de desrober les pelerins et les marchans, Joinville, 210.

XIVe s. Et trestoute la ville au baron s'acorda ; Et il lor rendi ce que on leur desroba, Baud. de Seb. IX, 876.

XVe s. Un de ses gens avoit desrobé en une eglise le tabernacle. - Comment avez vous osé rober cette eglise ? Louis XI, Nouv. V.

XVIe s. Frere Jean de la main se pend aux branches, cependant que le cheval se desrobe dessoubz luy, Rabelais, Garg. I, 42. Sa femme, le voyant pensif, cuydoyt qu'on l'eust au marché desrobbé, Rabelais, Pant. IV, 47. Les pillars desrobboyent grain et pain par les champz, Rabelais, ib. IV, 61. La crainte, le desir, l'esperance nous desrobent le sentiment de ce qui est, Montaigne, I, 12. De nuict et comme à la desrobée, Montaigne, I, 39. Victoire desrobée [obtenue par surprise], Montaigne, I, 29. Tout ce que vous vivez, vous le desrobez à la vie, c'est à ses despens, Montaigne, I, 85. Desrobbons icy la place d'un conte, Montaigne, I, 110. Je me desrobois de tout aultre plaisir pour les lire, Montaigne, I, 196. Un simple garsonnet de Lacedemone ayant desrobé un regnart, Montaigne, I, 306. Je feus contrainct, par sa cruauté, de me desrobber de luy et de m'en fuyr, Montaigne, II, 193. En se desrobbant tout à faict du sentiment [par la mort], Montaigne, II, 301. Une jouissance desrobbée [secrète], Montaigne, III, 351. Les vices, quand ils se desrobberont à la vue de l'humaine justice, Montaigne, II, 304. Si j'ay volé ou desrobbé quelqu'un, Montaigne, III, 245. Desrobber ung larron [voler un voleur], Despériers, Cymbal. 78. Nous avons desrobé le prince et patron des robeurs, Despériers, ib. 89. Nature reluit aux bastards et enfants desrobés [faits à la dérobée], Yver, p. 602. Les Toscans s'effroyerent tellement, que la plus part se desroba du camp et s'escarta çà et là, Amyot, Publ. 16. Le chargeant d'avoir soubstraict et desrobbé partie du butin de la Thoscane, Amyot, Cam. 20. Tous ceulx qui avoient manié les finances de la chose publique avoient grandement pillé et desrobbé le public, Amyot, Arist. 10. Il les envoya par petites trouppes et à la desrobbée, Amyot, Timol. 18.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DÉROBER. Ajoutez :
14 Terme de turf. Un cheval se dérobe, quand il s'écarte de la piste.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

DÉROBER UNE MARCHE, (Art. milit.) se dit dans l’art militaire lorsque le général d’une armée a fait une marche par une espece de surprise sur son ennemi, c’est-à-dire sans que le général ennemi en ait été informé. Cette faute de se laisser ainsi dérober ou souffler une marche, a souvent de si grandes, suites, que rien n’est plus humiliant ni plus chagrinant pour celui qui s’y laisse surprendre. M. de Folard prétend qu’un général en est plus mortifié que de la perte d’une bataille, parce que rien ne prête plus à la glose des malins & des railleurs.

On dérobe une marche à l’ennemi de deux manieres : la premiere en décampant sans qu’il en soit informé ; & la seconde en faisant une marche forcée, c’est-à-dire en faisant en un jour le chemin que dans l’usage ordinaire on feroit en deux. On ne doit jamais forcer les marches sans une grande nécessité, parce qu’elles minent les hommes & les chevaux. (Q)

Dérober le vent, (Marine.) se dit lorsqu’un vaisseau étant au vent d’un autre l’empêche de recevoir le vent dans ses voiles ; c’est lui dérober le vent.

Les voiles de l’arriere dérobent le vent à celles de l’avent. (Z)

Dérober (se) sous l’homme, (Manége.) se dit lorsqu’un cheval en galopant fait tout-à-coup & de lui-même pendant quelque tems des galops plus vifs & plus précipités pour desarçonner le cavalier & le jetter par terre. Voyez Galop, Desarçonner. (V)

Dérober, v. act. (Fauconnerie.) dérober les sonnettes se dit de l’oiseau qui emporte les sonnettes, c’est-à-dire qui s’en va sans être congédié.

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Étymologie de « dérober »

(Verbe 1) (fin XIIe siècle) De l’ancien français desrober (« voler, dérober ») de l’ancien français rober (« voler, dérober »), du vieux-francique raubôn (« dépouiller »).
(Verbe 2) De robe, avec le préfixe dé-.
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Dé… préfixe, et le vieux français rober, enlever par vol (voy. ROBE) ; wallon, derôber ; picard, rauber, prendre, ravir. Robe a signifié ce qui équipe et approvisionne, et aussi la robe, le vêtement que l'on porte ; de là le sens de dérober des fèves, leur enlever leur robe, leur enveloppe.

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Phonétique du mot « dérober »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
dérober derɔbe

Évolution historique de l’usage du mot « dérober »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « dérober »

  • Si quelqu'un vide sa bourse dans son cerveau, personne ne pourra la lui dérober. De Benjamin Franklin / Almanach du pauvre Richard , 
  • Le vol qui consiste à se dérober est permis quand il n’y a plus de merci à attendre. De William Shakespeare / Macbeth , 
  • Les arts sont le plus sûr moyen de se dérober au monde ; ils sont aussi le plus sûr moyen de s'unir avec lui... De Franz Liszt , 
  • Ecrire, c'est savoir dérober des secrets qu'il faut encore savoir transformé en diamants. De Léon-Paul Fargue / Le Piéton de Paris , 
  • La France est attendue par ses voisins sur ce front où se joue l’honneur de l’Union européenne. Avec une certitude à la clé : la tentation de se dérober à ses responsabilités en Méditerranée est pour la France l’ennemi le plus sournois à vaincre. Sans tarder. La Croix, Migrants : « La France ne peut se dérober à ses responsabilités en Méditerranée »
  • Un homme de 89 ans a été agressé devant son immeuble à Douai, ce jeudi en début d’après-midi, et s’est fait dérober une sacoche contenant près de 28 000 €. Une enquête a été ouverte. La Voix du Nord, Douai : il se fait dérober près de 28 000 € devant chez lui
  • Ce mardi 30 juin, un ou plusieurs inconnus ont tenté de dérober un câble de cuivre utilisé pour le réseau Adsl d’Orange. Le câble a été détérioré, entraînant dans un premier temps la coupure de l’accès internet Adsl pour environ 400 abonnés d’Orange, à Lille-Fives et à Hellemmes. Contacté ce samedi, l’opérateur indique que les réparations sont toujours en cours. Mais l’opération prend du temps, le câble détérioré étant «  très difficile  » d’accès. Il... La Voix du Nord, Hellemmes, Fives, et Lille-Sud: des pannes en cours de résolution sur l’internet Orange
  • Si quelqu'un vide sa bourse dans son cerveau, personne ne pourra la lui dérober. De Benjamin Franklin / Almanach du pauvre Richard , 
  • Le vol qui consiste à se dérober est permis quand il n’y a plus de merci à attendre. De William Shakespeare / Macbeth , 
  • Les arts sont le plus sûr moyen de se dérober au monde ; ils sont aussi le plus sûr moyen de s'unir avec lui... De Franz Liszt , 
  • Ecrire, c'est savoir dérober des secrets qu'il faut encore savoir transformé en diamants. De Léon-Paul Fargue / Le Piéton de Paris , 
  • Avec une certitude à la clé : la tentation de se dérober à ses responsabilités en Méditerranée est pour la France l’ennemi le plus sournois à vaincre. La Croix, Migrants : « La France ne peut se dérober à ses responsabilités en Méditerranée »

Images d'illustration du mot « dérober »

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Traductions du mot « dérober »

Langue Traduction
Anglais to steal
Espagnol robar
Italien rubare
Allemand stehlen
Chinois
Arabe يهوي يتساقط
Portugais roubar
Russe украсть
Japonais 盗む
Basque lapurtu
Corse arrubbari
Source : Google Translate API

Synonymes de « dérober »

Source : synonymes de dérober sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « dérober »

Combien de points fait le mot dérober au Scrabble ?

Nombre de points du mot dérober au scrabble : 9 points

Dérober

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