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Dire

Variantes Singulier Pluriel
Masculin dire dires

Définitions de « dire »

Trésor de la Langue Française informatisé

DIRE1, verbe trans.

I.− [Le suj. désigne une ou plusieurs pers.; il est censé se trouver face à face avec le destinataire du propos] Énoncer un propos par la parole physiquement articulée avec l'intention de le communiquer et d'appeler éventuellement une réponse ou une réaction. Dire qqc. à qqn.
A.− [Processus de la communication : forme des constr. syntaxiques]
1. [Le destinataire est pris en considération, le compl. d'obj. désigne un propos]
a) [Le compl. d'obj. est un propos rapporté au style dir., entouré de guillemets et précédé de 2 points] Il (lui) dit alors : « Bon ».
Spéc. [Le verbe dire est placé en incise ou en fin de propos, dans les 2 cas avec inversion du suj.] La séance est ouverte, dit le président; dit-il, dis-je, qu'il dit.
Emploi abs. [En énoncé indépendant (pour clore un discours)] J'ai dit! J'ai fini de parler.
b) [Le compl. d'obj. est un n. ou un pron.] Je lui ai dit toute ma pensée, ce que je pense.
Se dire + attribut de l'obj.Se dire satisfait de.
Emploi réciproque. Se dire ses quatre vérités.
c) [Le compl. est une prop. sub. complétive ou interr. indir. à l'ind. ou au cond.] Je lui dis que c'est possible, que ce serait possible, comment je crois pouvoir faire.
Cas partic. [La communication se fait par un code, p. ex. écrit, dérivé de la parole articulée, gén. précisé par le cont.] Il me dit dans sa lettre que. P. méton. [La pers. émettrice étant exprimée par un adj. poss. ou suggérée par le cont.] Son télégramme dit que.
[Suj. parlant et destinataire sont la même pers.] Se dire à soi-même, dire en soi-même.
Rem. Quasi-synon. entre dire en soi et penser.
d) [Le compl. d'obj. est un inf., le suj. de dire et de l'inf. compl. désignant la même pers.] Littér. Il dit préférer.
2. [Le destinataire est pris en considération, le compl. d'obj. désigne une invitation à agir]
a) [Le destinataire du propos et le suj. de l'action à faire désignent la même pers.] Dire à qqn de + inf.
[En manière d'insistance, dire que + ind. ou cond. d'un auxil. de mode exprimant l'obligation] Je leur ai dit qu'ils devront veiller, auraient à prendre garde.
b) [Le destinataire du propos et le suj. de l'action désignent des pers. différentes] Dire que + verbe au subj.
3. [Le destinataire n'est apparemment pas pris en considération]
a) [P. réf. à des propos entendus] On dit que; dit-on.
b) [P. réf. à des manières de parler usuelles] Il est, comme on dit, complètement fauché.
B.− [Processus de la communication : valeurs sém.]
1. Exprimer par la parole un propos.
a) Emploi trans. dir.
α) Faire connaître par la parole, énoncer, exprimer. Dire qqc. à, de qqn, dire que, dire comment, se dire à soi-même. Anton. partiel faire, écrire.Chaque fois que le jeune Ernest sortait de chez son père, il subissait un interrogatoire inquisitorial sur tout ce que le comte avait fait et dit (Balzac, Gobseck,1830, p. 427).J'aime mieux te dire tout, mon ami. Je suis partie hier avec l'intention de ne plus revenir (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 43).Dans la morale, comme dans l'art, dire n'est rien, faire est tout (Renan, Vie Jésus,1863, p. 97):
1. J'ai recueilli, consigné, jour par jour, tout ce que j'ai vu de Napoléon, tout ce que je lui ai entendu dire, durant les dix-huit mois que j'ai été auprès de sa personne. Or, dans ces conversations du dernier abandon, et qui se passaient comme étant déjà de l'autre monde, il devra s'être peint lui-même comme dans un miroir... Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 3.
2. − (...) Qu'est-ce que tu m'écrivais? − Je t'écrivais... Non, vois-tu, je n'ose même pas te le dire. Tu vas encore t'emporter. − Penses-tu! Je comprends trop bien ton ennui. Raconte-moi l'affaire tranquillement et on y réfléchira ensemble. Aymé, La Jument verte,1933, p. 136.
SYNT. Dire son nom (cf. Flaub., Tentation, 1849, p. 290). Finir par dire (que). Un jour, après un emportement de son mari dont on a toujours ignoré la cause, cet homme finit par lui dire : « Allez dans votre chambre, madame! » (Barb. d'Aurev., Memor. A... B..., 1864, p. 438). Dire la raison de (cf. Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 143). Avoir raison de dire. J'avais raison de dire qu'il n'était pas fait pour naître parmi les pauvres (Proust, Sodome, 1922, p. 847). Dire des absurdités (cf. Flaub., Corresp., 1857, p. 210, 211). Dire des âneries (cf. Gide, Faux-monn., 1925, p. 1087). Dire des riens (cf. Balzac, op. cit., p. 49). Dire des sornettes (cf. Duhamel, Terre promise, 1934, p. 60).
Locutions
[Dans des énoncés de la lang. parlée souvent fam. et du style dir., à caractère gén. exclam., adversatif, interr.]
C'est tout dire, c'est beaucoup dire, c'est dire si...; ce n'est pas pour dire, mais...; c'est moi qui vous le dis! Je ne vous le fais pas dire; je ne vous dis que ça. Va me le chercher [Agénor] (...) je ne te dis que ça (Labiche, Prix Martin,1876, III, 8, p. 99).
À qui le dites-vous? Je lui en ai dit (cf. Colette, Music-Hall, 1913, p. 112).
Ne pas s'en faire et laisser dire (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 171).Avoir beau dire et beau faire (cf. Céline, Mort à crédit,1936, p. 509); Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p. 881; cf. aussi beau ex. 112 à 114.
Que tu dis, qu'il dit. Le gros mec s'approche. Tu me cherches des crosses, qu'il me dit. Pan, pan, aussi sec, mon poing dans chaque œil, et toc, mon gauche dans le creux de l'estomac, total, voilà le gros par terre, sans dire ouf (Queneau, Pierrot,1942, p. 19).
Vous m'en direz des nouvelles. Entrez, automatiques comme tout, dans les Ordres de l'Harmonie Bien-Veillante! Et vous m'en direz des nouvelles (Laforgue, Moral. légend.,1887, p. 168).
[Dans des énoncés à caractère narratif]
Sans dire une parole (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 264).Ne dire mot (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1304).Sans mot dire (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 37).Ce n'est pas une chose à dire.
Il sait/ne sait pas ce qu'il dit; il ne veut pas qu'il soit dit; il n'est pas dit (que).
Ne pas se le faire dire deux fois.
Voilà qui est dit; tout n'est pas dit; et tout est dit. Puisque je suis sur le chapitre du grand critique encore quelques anecdotes, et tout est dit (Vallès, Réfract.,1865, p. 131).
Proverbes. Qui ne dit mot consent (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 42).Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es. On dit communément : je te dirai qui tu es, dis-moi qui tu hantes; on peut dire avec tout autant de certitude : dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 289).
Spéc. Exprimer des sentiments. Dire ses craintes (cf. Michelet, Journal, 1842, p. 383), Dire sa tendresse (cf. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Nos lettres, 1888, p. 1106). Encore un mot dont il usait souvent : « Pourrai-je dire mon sentiment? » (Vallès, Réfract.,1865p. 124).
Se dire (que).Ils s'étaient dit qu'une grande fille de quatorze ans n'est plus une enfant, et n'a pas été créée pour vivre seule (Loti, Mariage,1882, p. 26):
3. La musique plate et les charmants pas de Mademoiselle Elssler lui causèrent un enchantement qui l'étonna. Il se disait vaguement qu'il ne jouirait pas longtemps encore de toutes ces belles choses, et à cause de cela elles ne lui donnaient pas d'humeur. Stendhal, Lucien Leuwen,t. 3, 1835, p. 368.
4. ... le menton est opiniâtre, le front raisonnable et volontaire sous les bandeaux modestes. Je me suis dit en examinant ce visage qu'on eût cru modelé par la douleur d'une longue vie, que la France battue chercherait en elle-même les raisons de continuer sa route... Green, Journal,1940, p. 13.
5. Malaisé de se sentir bon quand on se laisse tout penser, tout se dire. Mais alors l'on n'est même pas... mauvais. Tout se dire, c'est enfin rejeter tous les attributs, − tendre vers le moi pur. Valéry, Mauvaises pensées et autres,1942, p. 173.
β) Exposer, raconter, narrer.
Répandre une nouvelle. On dit; les mauvaises langues disent (que); (le) qu'en dira-t-on. Moi, un écrivain, rédacteur au Mercure (...) je suis soumis aux qu'en-dira-t-on du personnel subalterne de la maison (Léautaud, Journal littér.,t. 3, 1910-21, p. 375).
Dire l'avenir, la bonne aventure, les cartes. Lorsqu'on fut revenu au salon, il [Gontran] se fit dire les cartes par Louise, qui savait fort bien annoncer l'avenir (Maupass., Mt-Oriol,1887, p. 207).
Dire le droit (cf. droit3I B 2).
γ) Exprimer un avis, une opinion. Puisque vous me permettez de dire mon avis (Bern. de St-P., Chaum. ind.,1791, p. 102).Après tout, il me semble qu'ici chacun a bien le droit de dire son opinion (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 175):
6. Je livre ce système, si c'en est un, aux méditations des penseurs. Ils verront facilement quelles doivent être ses heureuses conséquences, et combien il est appuyé par tout ce que nous avons dit précédemment de l'esprit et des principes des différents gouvernements... Destutt de Tracy, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu,1807, p. 209.
7. Mais quoi que l'on puisse dire sur la richesse doctrinale et sur la poésie de ces pièces liturgiques, leur plus grande gloire est d'avoir inauguré le culte public du cœur de Jésus; priorité mémorable, qu'on a vainement essayé de contester et sur laquelle il n'est pas inutile de dire encore quelques mots. Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 638.
On dirait (d') + subst. Le buste de cet homme [le maître de poste] était un bloc; vous eussiez dit d'un taureau relevé sur ses deux jambes de derrière (Balzac, U. Mirouët,1841, p. 5).On dirait un essaim qui grouille (Moréas, Syrtes,1884, p. 7).C'est vitreux, mou, aveugle, bordé de rouge, on dirait des écailles de poisson (Sartre, Nausée,1938, p. 33).
On dirait que. On dirait volontiers d'eux qu'ils ignorent ce que Taine, parlant de Michelet, appelait « l'imagination du cœur » (Benda, Fr. byz.,1945, p. 143).On aurait dit que Robert avait entendu le murmure de mes pensées (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 335).
Fam. et arg. (C'est) comme qui dirait. Non pas une part de la moitié, non ... ce serait trop; ... mais, comme qui dirait une prime de cinquante pour cent (France, Jocaste,1879, p. 108).
Dire son fait à qqn. Nous quittons le municipal après lui avoir bien dit son fait (Stendhal, H. Brulard,t. 2, 1836, p. 475).Je voulais dire son fait à la critique (Goncourt, Journal,1889, p. 898):
8. J'ai vu aussi qu'il avait le goût de la justice, qu'il avait du courage dans les relations, une espèce de longanimité, de bienveillance pour les crétins, mais tout à coup susceptible de dire son fait. Barrès,Mes cahiers,t. 2,1899-1901,p. 145.
Se dire, dire qqn ou qqc. + attribut de l'obj.Elle se disait fort malade (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 141).Les personnes dites immorales (Proust, Fugit.,1922, p. 678):
9. Vous tombez, chère Athéna, dans un moment de l'entretien qu'il n'est pas exagéré de dire pathétique. Duhamel,Chronique des Pasquier,Cécile parmi nous,1938,p. 49.
Dire + inf.Et vous dites aimer votre fille! (Lemercier, Pinto,1800, I, 3, p. 14).Vous calculez, et vous dites aimer (Balzac, Langeais,1834, p. 276):
10. Il expliquait que la mine ne pouvait être la propriété du mineur, comme le métier est celle du tisserand, et il disait préférer la participation aux bénéfices, l'ouvrier intéressé, devenu l'enfant de la maison. Zola, Germinal,1885, p. 1382.
δ) Énoncer une objection, une critique. Qu'avez-vous à dire à cela, contre cela? Synon. redire :
11. Ô Brisson, que de belles choses vous disiez, sous l'Empire, contre les ministres qui organisaient des tumultes comme celui que vous avez voulu et préparé hier! Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 263.
SYNT. N'avoir rien à dire, il n'y a pas à dire, trouver qqc. à dire.
ε) [À l'impér. ou avec part., suivi gén. d'une précision numérique ou d'un adv.] Convenir, arrêter, fixer. À heure dite (Fromentin, Dominique,1863, p. 204; Mallarmé, Corresp., 1875, p. 67):
12. Ne parlons donc pas ici d'esprits différents du nôtre. Disons simplement qu'ils ignorent ce que nous avons appris. Bergson, Les Deux sources de la mor. et de la relig.,1932, p. 158.
[Avec litote] Bon, ça va, grasseya le principal. Mais ne dites pas que j'ai fait pression sur vous (Montherl., Célibataires,1934, p. 797).
b) Emploi trans. indir. Dire de + inf./dire que.Ordonner, commander :
13. ... je lui dis précipitamment de sortir, que j'avais à parler en particulier à ma bonne. Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1775.
Loc. (avec emploi abs.). N'avoir qu'(un mot) à dire et...
Se dire de + inf.Projeter de. Fauriel s'était épris tout d'abord du poëme de la Parthénéide [de Baggesen], et s'était dit de le traduire (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 4, 1846-69, p. 174).
2. Exprimer, énoncer par écrit. Dire dans une lettre que. J'ai dit le motif secret qui l'éloignoit de la solitude, et cette différence de conduite fit naître l'idée qu'elle pourroit renoncer à la vie religieuse (Cottin, Mathilde,t. 2, 1805, p. 38).
Spéc., littér. [En parlant d'un penseur, d'un écrivain] Exprimer, révéler quelque chose de nouveau, de personnel, célébrer (un événement). Puis, la guerre venue, les temps noirs, il a dit Tarascon, et sa défense héroïque, l'esplanade torpillée (A. Daudet, Tartarin Alpes,1885, p. 28).Je dirai le soleil levé et le printemps (Moréas, Pèlerin pass.,1891, p. 82).
14. Si donc l'on m'interroge; si l'on s'inquiète (...) de ce que j'ai « voulu dire » dans tel poème, je réponds que je n'ai pas voulu dire, mais voulu faire, et que ce fut l'intention de faire qui a voulu ce que j'ai dit... Valéry, Variété III,1936, p. 63.
15. ... je n'ai pas assez dit cette ombre des dieux qui tient tout le ciel, qui marche avec l'ombre des nuages... Giono, L'Eau vive,1943, p. 29.
P. méton. [En parlant d'un texte, d'une pensée considérée comme réf.] Comme dit admirablement la métaphore grecque (Hugo, Feuilles automne,1831, p. 714).Comme dit la Bible et comme dit la vraisemblance (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 25).L'article 731 du Code civil dit : « Les successions sont déférées aux enfants » (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. 188).
3. [Dans le discours écrit et oral] Emploi pronom.
a) Sens réfl. + attribut de l'obj. Se dire content de. [MmeAubin à Peltier] Dites, Monsieur, si vous avez jamais eu le droit de vous dire mon amant (Verlaine, Œuvres complètes,t. 4, Louise Leclerq, 1886, p. 172).
b) Sens réciproque. Se dire ses quatre vérités.
c) Sens passif. [Le suj. désigne la signification ou l'emploi possibles d'un mot] L'un ou l'autre se dit ou se disent.
II.− [Le suj. désigne une pers. qui parle (mais n'attend pas de réponse du destinataire du propos) ou qui écrit; l'accent est mis sur la forme du message]
A.− Exprimer par la parole, en articulant à voix plus ou moins forte.
1. [L'accent est mis sur la plus ou moins bonne articulation des sons] Réciter, lire ou chanter à plus ou moins haute voix. Dire un poème, une chanson; l'art de dire. J'avais un voisin aimable, ancien économe de lycée disgracié, qui savait beaucoup et disait bien (Vallès, Réfract.,1865, p. 59):
16. Dur et pitoyable métier : je me suis tourmenté pour la composition, la manière de dire ou de prononcer et tout cela pour l'effet d'un moment, oublié ou perdu le moment d'après par ceux même qui ont écouté avec intérêt, absolument nul pour le plus grand nombre qui n'entend pas et ne se soucie nullement des paroles...! Maine de Biran, Journal,1820, p. 297.
17. Avec l'élégance actuelle de nos façons polies, qu'est-ce qu'une femme peut connaître d'un jeune homme « correct », après cinquante visites, si ce n'est son degré d'esprit et le plus ou moins de progrès qu'il a pu faire dans l'art de dire élégamment des choses insignifiantes? Stendhal,Lucien Leuwen, t. 2,1835,p. 67.
Spécialement
Dire un office, une/la messe. Célébrer. L'on disait autrefois, et je crois bien que l'on dit encore une messe à leur intention [des toreros] pendant la course (Gautier, Tra los montes,1843, p. 88).
Dire ses heures, son chapelet, le rosaire, le bénédicité, ses oraisons. Tous deux vont à la messe et disent leur rosaire (Hugo, Légende,t. 1, 1859, p. 334).En l'enveloppant d'un regard d'angoisse, elle [Félicité] implorait le Saint-Esprit, et contracta l'habitude idolâtre de dire ses oraisons agenouillée devant le perroquet (Flaub., Trois contes,Cœur simple, 1877, p. 66).Personne ne dit le bénédicité? demanda Boche (Zola, Assommoir,1877, p. 451):
18. ... et quand les garçons reviendront du bois, en bonne santé s'il plaît au Bon Dieu, trois autres [messes] pour le repos de son âme, pauvre garçon! Et tous les dimanches nous dirons un chapelet pour lui. Hémon, Maria Chapdelaine,1916, p. 146.
Rem. L'accent peut être mis sur le caractère itératif et par là-même dégradé de l'acte de dire. Dire son chapelet peut signifier débiter son chapelet. Nous ne manquons pas de vieilles pies dévotes qui disent leurs patenôtres toute la journée (Musset, Hist. merle bl., 1842, p. 56).
P. anal. [En parlant d'une compos. artistique] Il arrive souvent qu'un morceau pauvre en lui-même, mais exécuté par une jeune fille sous l'empire d'un sentiment profond, fasse plus d'impression qu'une grande ouverture pompeusement dite par un orchestre habile (Balzac, U. Mirouët,1841, p. 151).
2. [L'accent est mis sur une prononc. qui s'écarte de l'usage] [Kléber] lui dit avec son accent demi-allemand : − Tiens! voilà Ali-Bonaparte qui va nous faire une des siennes (Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p. 150).Puis il dit avec un accent marseillais : « Zé oublié ma bourse, té, il a fallu revenir. Autrement, je crois que tu dormais de bon cœur » (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Marroca, 1882, p. 793).
Façon(s) de dire. Bamban était loin d'appartenir à une famille aristocratique. Cela se voyait sans peine à ses manières, à ses façons de dire, et surtout aux belles relations qu'il avait dans le pays (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 73).Tu sais qu'il observait exactement toutes les bienséances. Il avait de vieilles façons de dire qui étaient excellentes (France, Crainquebille,Cravate, 1904, p. 132):
19. Voyons, bon ermite, cher saint Antoine! Homme pur, homme illustre! Homme qu'on ne saurait assez louer! Ne vous effrayez pas; c'est une façon de dire exagérée, prise aux orientaux. Flaubert, La Tentation de St Antoine,1874, p. 115.
B.− [Avec un adv. ou une tournure adv.] Exprimer par le langage écrit ou oral; rendre sa pensée de telle ou telle manière. Il ne croit pas si bien dire. Ne te fâche pas si je dis mal les choses (Audiberti, Femmes Bœuf,1948, p. 120):
20. andromaque. − Avoue que certains jours tu l'aimes [la guerre]. Hector. − Si l'on aime ce qui vous délivre de l'espoir, du bonheur, des êtres les plus chers... andromaque. − Tu ne crois pas si bien dire... On l'aime. Giraudoux, La Guerre de Troie n'aura pas lieu,1935, I, 3, p. 22.
Dire d'une manière + adj. Ce sourire et ce mouvement en disaient autant qu'un bien long discours; ils disaient d'une manière concise et frappante à peu près ceci : (...) (Loti, Mariage,1882, p. 176).
Dire en aparté, cachette, confidence. Tu n'as pas encore l'habitude, et tu conduis mal tes affaires : je te le dis en confidence (Nerval, Sec. Faust,1840, 2epart., p. 152).
Dire + adv. (adv. d'au moins 10 occurr. ds la docum.).Dire affectueusement (cf. Mirbeau, Journal femme, 1900, p. 283), dire aigrement (cf. Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1243), dire aimablement (cf. Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 178), dire amèrement (cf. Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 11), dire amicalement (cf. Fromentin, Été Sahara, 1857, p. 215), dire (tout) bêtement (cf. Musset, Lettres Dupuis Cotonet, 1836, p. 665), dire (tout) bonnement (cf. Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 335), dire (plus, assez) brièvement (cf. Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 44), dire brusquement (cf. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Moiron, 1887, p. 1147), dire brutalement (cf. Murger, Scènes vie jeun., 1851, p. 136), dire calmement (cf. Camus, Peste, 1947, p. 421), dire carrément (cf. Goncourt, Journal, 1852, p. 84), dire clairement (cf. Marmontel, Essai sur rom., 1799, p. 328), dire confidentiellement (cf. Hugo, Corresp., 1822, p. 352), dire couramment (cf. Bergson, Deux sources, 1932, p. 80), dire crûment (cf. Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 197), dire distraitement (cf. Goncourt, Journal, 1890, p. 1098), dire doucement (cf. Michelet, Journal, 1820, p. 103), dire (assez) durement (cf. Id., ibid., 1842, p. 377), dire fièrement (cf. Sartre, Nausée, 1938, p. 176), dire formellement (cf. J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 186), dire fortement (cf. Bloy, Journal, 1892, p. 53), dire franchement (cf. Borel, Rhaps., 1831, p. 13), dire froidement (cf. Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1698), dire gaiement (cf. Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 429), dire gentiment (cf. Hugo, N. D. Paris, 1832, p. 542), dire gravement (cf. Gide, Faux-monn., 1925, p. 1037), dire hardiment (cf. Staël, Allemagne, t. 4, 1810, p. 37), dire hautement (cf. Maine de Biran, Journal, 1820, p. 274), dire incidemment (cf. Abellio, Pacifiques, 1946, p. 245), dire ironiquement (cf. Flaub., Corresp., 1846, p. 218), dire justement (cf. Goncourt, Journal, 1890, p. 1168), dire laconiquement (cf. Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 385), dire lentement (cf. Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 36), dire mollement (cf. Goncourt, Journal, 1893, p. 364), dire naïvement (cf. Van der Meersch, Invas., 14, 1935, p. 330), dire négligemment (cf. Staël, Lettres L. de Narbonne, 1792, p. 36), dire nettement (cf. Zola, Assommoir, 1877, p. 455), dire obligeamment (cf. Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 19), dire ouvertement (cf. Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1604), dire paisiblement (cf. Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 300), dire plaisamment (cf. Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1809), dire poliment (cf. Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p. 40), dire posément (cf. Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p. 263), dire précisément (cf. Staël, Lettres div., 1794, p. 609), dire rageusement (cf. Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 269), dire railleusement (cf. Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 186), dire rapidement (cf. Latouche, L'héritier, Lettres amans, 1821, p. 105), dire résolument (cf. Stendhal, Lamiel, 1842, p. 175), dire respectueusement (cf. Goncourt, Journal, 1863, p. 1216), dire sèchement (cf. Id., MmeGervaisais, 1869, p. 152), dire sérieusement (cf. Flaub., Corresp., 1853, p. 256), dire sévèrement (cf. Mirbeau, Journal femme, 1900, p. 93), dire (tout) simplement (cf. Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 366), dire sincèrement (cf. Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1855, p. 181), dire sourdement (cf. Péguy, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 764), dire spirituellement (cf. Jouy, Hermite, t. 2, 1812, p. 292), dire timidement (cf. Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 549), dire tranquillement (cf. Chénier, Épîtres, 1794, p. 194), dire tristement (cf. Mille, Barnavaux, 1908, p. 163), dire vulgairement (cf. Flaub., Corresp., 1853, p. 401).
C.− [Dire, outil de discours]
1. [Dire introduit le style dir. pour citer des paroles, un juron, une interj., etc.] Tu es bête, tu peux bien me dire « tu », dit Alban, à celui qui dans dix minutes n'aurait plus à dire ni « tu » ni « vous » (Montherl., Songe,1922, p. 154):
21. La première fois que le père se formalisa de ce dédaigneux rayonnement qui l'atteignit comme un éclair, il dit cette phrase que je me suis rappelée : − Si vous me regardez encore ainsi, Lambert, vous allez recevoir une férule! Balzac, Louis Lambert,1832, p. 59.
22. − Justin, tu m'agaces. Lyon-Després a dit au censeur, en te désignant du menton, il a dit exactement : « Extraordinaire, le petit Juif! Il est extraordinaire! » Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 11.
Dire merde. Bon! − je me dis − en nous couchant, tu vas me faire des lamentations sur ton vase, mais je te dirai merde! (Goncourt, Journal,1860, p. 683).Ah! Cambronne n'a pas dit merde aux Anglais. Eh bien, je dis merde à Lucas! (Hugo, Corresp.,1862p. 395).
Dire ouf. L'enfant n'eut pas le temps de dire ouf (Frapié, Maternelle,1904, p. 23).Chevalme s'approcha de son copain et lui assena une énorme baffe. Sans dire ouf, le copain s'effondra (Triolet, Prem. accroc.1945, p. 392).
2. [En incise, dire annonce que les propos sont rapportés ou fait réf. à des propos connus, entendus] Dit-il, dis-je, dit-on, ou fam. qu'il dit.
a) [À l'intérieur de la prop.] Hélas! dit-elle, s'il eût été ici dix ans plus tôt, j'aurois épousé mon doux Tobie (Genlis, Chev. Cygne,t. 1, 1795, p. 96):
23. Si elle n'a pas de peine à croire ce qu'on lui commande dans cet ordre des choses divines, c'est (elle le dit expressément) parce que Dieu lui a fait la grâce de lui donner la foi... Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 95.
b) [En fin de prop.] Faites, faites, Monsieur Grandet, charbonnier est maître chez lui, dit sentencieusement le président (Balzac, E. Grandet,1834, p. 40).« Ils ne reconnaissent pour gens de valeur que leurs amis », disait-on (Gide, Journal,1940, p. 47).
c) [L'incise est introd. par comme] Monnaie de singe, comme on dit énergiquement (Alain, Propos,1931, p. 998).Le ciel est pavé de bonnes intentions, non l'enfer, comme on le dit assez sottement (Green, Journal,1950, p. 355):
24. ... il est certain que c'en est fait de la noblesse, si, au lieu de chercher à se créer des alliances, elle continue, comme vous l'avez dit excellemment, de s'isoler dans ses terres, et de s'enfermer dans son orgueil. Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 249.
25. ... Paris est devenu, comme on dit en argot de chemin de fer, tête de ligne de toutes les fortunes faites en pro-vince. Goncourt, Journal,1861, p. 940.
26. Mon père, fils de petites gens, mi-paysans, mi-jardiniers, s'était détourné de la terre pour « s'élever par le savoir », comme il disait volontiers. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 116.
Rem. 1. Dit-on est except. empl. subst. avec un sens proche du qu'en dira-t-on. Pas la faute de ces grands seigneurs, qui, tellement aimés, faisaient bien mentir le dit-on (La Varende, Manants du Roi, 1938, p. 3). 2. La docum. permet d'observer les fréq. suiv. des différentes formes d'incise avec pronom : dit-il représente 45% des formes d'incise aux temps simples, dis-je près de 30%, dit-elle environ 18%; dis-tu, disions-nous, disent-ils, à peine 1,5% chacun, puis avec un nombre plus faible d'occurr. disent-elles et dit-on.
3. [Dire ponctue la fin d'une déclaration] J'ai dit! Puisse notre union durer autant que la terre et le soleil! j'ai dit (Chateaub., Natchez,1826, p. 196); cf. aussi p. 424).
4. [Dire, en syntaxe expressive, permet dans des loc. figées]
a) [l'enchaînement du raisonnement] Ceci dit, cela dit (cf. ceci, cela).
b) [la notation de figures de pensées, nuançant la portée d'un énoncé, d'une opinion]
[Effet d'hyperb. ou de quantification] Que dis-je? Il ne semble pas exagéré de dire que, dès le séminaire, Renan est tout formé et en possession des données essentielles qu'il développera plus tard (Massis, Jugements,1923, p. 37).
[Effet d'atténuation] J'allais dire, je ne saurais dire, que dire de plus, si j'ose dire. Voici, Messieurs les jurés, le simple récit de ce meurtre. Que dire de plus pour sa défense? (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Assass., 1887, p. 594).Le plus prudent des hommes dira tout au plus là-dessus qu'il faut qu'il en soit ainsi (Alain, Propos,1931, p. 1005).Tous les Descartes de ce monde sont toujours à constater si cela est, ou disons plus modestement, si ces apparitions sont bien telles que l'imagination les décrit (Alain, Propos,1932, p. 1104).Je dirais volontiers qu'un orage menace, si nous n'étions si tôt dans la saison (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, p. 1574):
27. ... un ordre de mouvement dramatique, un rythme de pas pressés ou ralentis (j'allais dire de ballet) qui commence, et ne s'arrêtera qu'à la fin sur une mesure originale... Thibaudet, Réflexions sur la litt.,1936, p. 79.
[Effet de prétérition, d'allus.] Soit dit entre nous, soit dit en passant. Soit dit en passant, c'est une justice à rendre aux Allemands que leurs camps étaient très visibles, très reconnaissables, et généralement situés assez loin des agglomérations pour que tout danger de bombardement en fût écarté (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 343).
[Effet de substitution] Autrement dit (cf. autrement).
[Effet de congruence] Proprement dit. L'image proprement dite d'une suppression de tout n'est donc jamais formée par la pensée (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 279).Même si elle n'acquiert pas chez autrui un pouvoir de gestion proprement dit, elle agit par conseil, recommandation, information (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 209).
[Effet d'insistance] . Je le dis et je le répète. Hier j'ai relu les Consolations pour me consoler de ce que j'entrevois. Elles sont ravissantes, je le dis et je le répète; c'est ce que je préfère dans la poésie française intime (Lamart., Corresp.,1830, p. 36):
28. ... comme je l'ai dit ici et redit, à peine la « volonté » s'en mêle, ce « vouloir-être-sincère-avec-soi » est un principe inévitable de falsification. Valéry, Variété II,1929, p. 107.
c) [Suivi de donc, dire permet toutes formes d'expression de sentiment (emportement, agacement...) manifestées à propos du dire d'un interlocuteur] Dis donc! (cf. donc).
5. Loc. ou expr. formées avec l'inf. dire
a) Avec à
C'est-à-dire*.
Il y aurait beaucoup à dire. Il y aurait beaucoup à dire (...) sur cette justice des nations polies, dont les vengeances sont plus cruelles que le crime même (France, Contes Tournebroche,1908, p. 155).Il y aurait beaucoup à dire sur ce point (Bergson, Deux sources,1932, p. 260).
Est-ce à dire? Qu'est-ce à dire? Qu'est-ce à dire, sinon qu'on ne peut concevoir de tendances données par la nature, mais qu'elles surgissent du mouvement même de la liberté (...)? (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 18):
29. Est-ce à dire, qu'une fois la victoire remportée et la justice rendue, la France de demain voudra se figer dans une attitude de rancœur à l'égard d'un peuple longtemps dévoyé mais que rien de fondamental ne devrait séparer de nous? De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 536.
Rem. Emploi subst. exceptionnel de la loc. Il jeta un − « Qu'est-ce à dire? » qui révélait plus le maître brutal que l'homme amoureux (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Inutile beauté, 1890, p. 1147).
À vrai dire. Ils ne deviennent des caractères typiques que par l'habitude acquise de n'en développer qu'un seul, à laquelle nous cédons à vrai dire généralement (Mounier, Traité caractère,1946, p. 332):
30. ... c'est qu'il s'agit d'un livre dont Jésus-Christ a dit que pas un « iota » ne passerait jamais et qui est à vrai dire le seul livre qui mérite ce nom. Green, Journal,1947, p. 83.
À dire vrai. Quant à restreindre mes aises, mes plaisirs, j'y suis prêt. À dire vrai, mon corps vieillissant n'en a cure (Gide, Journal,1940, p. 53).L'étonnant chez Jacques Blanche, c'était que son insatiable curiosité vous donnait l'illusion de lui apporter plus encore qu'on n'avait reçu de lui. À dire vrai, sur toute question son esprit retenait peu du solide qu'il attendait de vous (Mauriac, Journal occup.,1940-44, p. 345).
b) Avec sans. Cela/il va sans dire. Que la correspondance en souffrît, il va sans dire; et ses amies, peu au courant de cette gêne, s'étonnaient qu'elle restât parfois si longtemps sans répondre à leurs affectueux messages (Gide, Et nunc manet,1951, p. 1140).
c) Avec ainsi. Pour ainsi dire (cf. ainsi).
d) Avec mieux. Pour mieux dire. Sur l'avis ou, pour mieux dire, par l'ordre du général, le Père Magitot retourna chez monsieur Chauvel (France, Dieux ont soif,1912, p. 184).
e) Avec que. [Avec une valeur concessive] (Et) dire que :
31. Dire qu'il était si joyeux, le jour où il avait quitté le service, après la guerre d'Italie, à l'idée de n'être plus un traîneur de sabre, un tueur de monde! Zola, La Terre,1887, p. 500.
III.− [Le suj. ne désigne pas une pers.] Exprimer au moyen d'un code quelconque, d'un signe ou par l'aspect.
A.− [L'accent est mis sur la révélation que peut apporter le suj.]
1. [Par personnification d'une partie du corps, d'un obj. fam., etc.] Indiquer. Mon petit doigt me l'a dit. Elle a les plus beaux yeux, comme vous avez vu, et des yeux qui disent tout ce qu'ils veulent (Stendhal, L. Leuwen,t. 1, 1835, p. 76).Angolio, dont les vêtements usés et propres disaient en effet la misère décente, répondit (Zola, Rome,1896, p. 463):
32. ... dans la calèche, des éternuements convulsifs, une sorte de gloussement continu, disaient que la baronne étouffait. Maupassant, Une Vie,1883, p. 95-96.
33. Le marquis regarda tour à tour sa femme immobile, muette, mais dont le calme visage disait éloquemment la pureté et l'innocence; puis Daï-Natha, qui se tordait dans les convulsions de l'agonie et blasphémait... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 3, 1859, p. 296.
Emploi pronom. à valeur réciproque. Elle [la grosse brune] sourit en apercevant Duroy, comme si leurs yeux se fussent dit déjà des choses intimes et secrètes (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 18).
2. [En parlant d'une chose plus ou moins énigmatique] Révéler, exprimer. Dans les Merveilles de nature, il est dit : « Le papier, ce silence qui dit tout. » (Goncourt, Journal,1856, p. 272).L'ombre est un silence; mais ce silence dit tout (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 303):
34. Que ce soit ici un dernier adieu, ou que je doive vous revoir encore, Céluta, quelque chose me dit que ma destinée s'accomplit; si ce n'est pas aujourd'hui même, elle n'en sera que plus funeste : René ne peut reculer que vers le malheur. Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 439.
Loc. En dire long (sur). Elle [la vieille] (...) paya, non sans renfoncer ensuite son porte-monnaie dans sa poche, d'un geste qui en disait long sur les méfiances de la province (A. Daudet, Nabab,1877, p. 150):
35. Le mécanisme des tentations est si curieux que je m'étonne toujours qu'on ne l'étudie pas de plus près. Il en dit long sur notre âme, sur sa fragilité... Green, Journal,1941, p. 87.
Spéc. [En parlant d'une production de l'homme, à caractère gén. esthétique] Exprimer. Ces trois dessins différents [de Delacroix, Daumier, Ingres] ont ceci de commun (...) qu'ils disent juste ce qu'ils veulent dire (Baudel., Curios. esthét.,1867, p. 19).Tout est dit, exprimé, traduit [dans Tannhäuser] par la parole et la musique, d'une manière si positive qu'il est presque impossible de concevoir une autre manière de le dire (Baudel., Art romant.,1867, p. 500):
36. Elle pensait à de petits pas sur le sable des plages napolitaines, à ces belles expressions naïves qui disent si vivement l'amour, l'étonnement et le plaisir. Maurois, Ariel ou la Vie de Shelley,1923, p. 260.
3. [En parlant d'un acte qui demande une explication] Vouloir dire. Il regarda la baronne d'un air qui voulait dire : « Ai-je de l'esprit! » (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 286).Cela ne veut rien dire (Camus, Étranger,1942, p. 1125):
37. L'un dans l'autre, s'il me reste cinquante, quarante-cinq francs, c'est-à-dire un franc cinquante par jour pour mon petit déjeuner, dix sous, au bar, debout, mes déplacements, et les femmes, tu te rends compte... ça veut dire que dix francs à moi, comme argent de poche, ça ne me fait pas moins d'une semaine, soit dit sans reproche. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 362.
38. ... n'osant lui demander ce que cela signifiait, je trouvai plus expédient de demander comment il fallait écrire : ah. Il répondit aussitôt, avec un peu d'impatience : « Peu m'importe : a ou ah. » ... Et je compris alors qu'il s'agissait de l'expression d'une durée. Cela voulait dire : le temps de dire : a (ou ah!). Gide, Journal,1936, p. 1258.
Loc. Savoir ce que parler veut dire (cf. G. Leroux, Myst., ch. jaune, 1907, p. 104):
39. Alors le vieux éclata tout d'un coup : − Me prends-tu pour un imbécile et crois-tu que je ne sache pas ce que parler veut dire? Comme si ton manège n'a pas trop duré. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 262.
B.− [L'accent est mis sur l'effet produit par l'aspect d'une chose sur l'interlocuteur, avec un compl. indir. de pers.] Présenter un intérêt. Cela ne me dit rien de bon! (Balzac, Annette,t. 3, 1824, p. 78).Quelque chose me disait d'aller (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 122).
Loc. Si le cœur vous/lui en dit. En tout cas, vous pouvez lui montrer cette lettre, si le cœur vous en dit (Claudel, Corresp.[avec Rivière], 1899-1926, p. 216); cf. aussi Alain, Propos, 1929, p. 866) :
40. On ne cesse de me redemander en France, et pour peu que le cœur en dise au ministère, je suis aussi disposé à le quitter, qu'il est disposé à la malveillance pour moi. Chateaubriand, Correspondance gén.,t. 2, 1789-1824, p. 173.
41. Quand pourrait-il avoir le plaisir de vous trouver, si le cœur lui en dit? − Si le cœur lui en dit (...) reprit madame de Maurescamp... Eh bien! voyons... demain soir... après le dîner... Feuillet, L'Histoire d'une Parisienne,1881, p. 105.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Disette, subst. fém., vieilli, région., gén. au plur. Propos badins, commérages. Elle [Boulette] lui avait fait oublier [à Charlot] tout cela et lui avait appris de jolies prières et un tas d'amusettes et de disettes gentilles qu'il arrangeait à sa mode et qui réjouissaient tout le monde (Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 247). Il lui eut bientôt défilé tout son chapelet de disettes (Id., ibid., p. 280). Attesté ds Lar. 19e-20e. b) Disable, adj., fam., région., gén. en tournure négative. Synon. de dicible. C'est pas tant la beauté, comme je vous disais tantôt, que cette douceur qu'elle vous a dans le regard et qui est pas disable (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 237). Et les chimères qu'il lui contait après, c'est pas disable! (Id., ibid., p. 268). Elle [Anne de Galard] disait tout ce qui lui passait par la tête; seulement (...) il ne lui passait rien que de disable (La Varende, Bric-à-brac, 1953, p. 64). Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Guérin 1892 et considéré comme vieux ou inusité.
Prononc. et Orth. : [di:ʀ], (je) dis [di]. Ds Ac. 1694 1932. Conjug. Rad. [diʀ-] : inf., fut. de l'ind. dirai, dirons, etc., cond. prés. dirais, dirions, etc.; [di-] : 1re, 2e, 3epers. du sing. du prés. de l'ind. dis, dit, 1re, 2e, 3epers. du sing. du passé simple de l'ind. dis, dit, part. passé masc. dit; [diz-] : 1reet 3epers. du plur. du prés. de l'ind. disons, disent, toute la conjug. de l'imp. de l'ind. disais, disions et du subj. prés. que je dise, que nous disions, etc., part. prés. disant; [dit-] : 2epers. du plur. de l'ind. dites, 2epers. du plur. du passé simple de l'ind. dîtes, avec l'accent circonflexe impér. plur. dites, part. passé fém. dite; [dim-] : 1repers. du plur. du passé simple dîmes; [diss-] : subj. imp. que je disse, que nous dissions, etc. Redire se conjugue comme dire mais contredire, médire, prédire font vous contredisez, médisez, prédisez à la 2epers. du plur. du prés. de l'ind. Homon. dix ([di] devant consonne). Étymol. et Hist. A. Ca 980 « exprimer, déclarer au moyen du langage (oral ou écrit) » (Fragment de Valenciennes ds Bartsch Chrestomathie, no4, 53); 1. 2emoitié xes. avec pour compl. d'obj. une phrase au style dir. (Saint Léger, éd. J. Linskill, 43); 2. ca 980 introduisant le style indir. (Passion, éd. d'A. Silvio Avalle, 364); a) ca 1100 « donner l'ordre » (suivi d'une prop. introduite par que) (Roland, éd. J. Bédier, 2746); b) 1673 « id. » (suivi d'une prop. infinitive introduite par de) (Molière, Malade Imaginaire, éd. R. Jouanny, II, 11); 3. ca 980 « confirmer, affirmer, soutenir » (Passion, éd. d'A. Silvio Avalle, 179); 4. a) 2emoitié xes. « exposer, conter » trans. indir. dire de (St Léger, éd. J. Linskill, vers 7 et 9); b) ca 1175 plus gén. « parler » dunt je vus dis (Horn, éd. M. Pope, 268); c) 1580 emploi abs. « parler » ici dans l'expr. laisser dire (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, I, chap. 26, p. 205); 5. a) ca 980 à l'impér., pour interpeller quelqu'un à qui l'on demande de dire quelque chose (Passion, éd. d'A. Silvio Avalle, 188); b) 1606 comme simple interpellation (Nicot) cf. aussi en a. fr. diva (di + va = impér.) exclam. (Charroi Nîmes, éd. D. Mac Millan, 425); 6. a) ca 980 « appeler, nommer » (Passion, éd. d'A. Silvio Avalle, 89), 1690 part. passé adj. dit « appelé, surnommé » (Fur.); b) 1219 « indiqué, nommé (plus haut) » susdict (Cart. de Cysoing, p. 100 ds Gdf. Compl.); [ca 1530, Marot d'apr. Lar. Lang. fr.] 1668 l'heure dite (La Fontaine, Fables, éd. H. Régnier, I, 18, Le Renard et la Cigogne); 7. a) ca 1050 trans. « réciter (une prière, un office, etc.) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 625); b) ca 1175 « conter, réciter en parlant avec art (un conte, une histoire, un poème, etc.) » (Horn, éd. M. Pope, 1247); c) 1remoitié xiiies. emploi abs. or dient et content et fabloient (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, titre II etc.); d'où bien dire, ca 1560 les mieux disants (Pasquier, Lettres ds Rickard, La langue fr. au seizième siècle, Cambridge, 1968, p. 240, l. 4); 8. a) ca 1050 « ajouter, discuter le nombre » a dire « manquant » (Alexis, éd. Chr. Storey, 161), 1611 à dire « à discuter, blâmer, critiquer » (Cotgr.), v. aussi L. Foulet ds Mélanges A. Jeanroy, 1928, pp. 163-179; b) 1636 « commenter » d'où « avoir telle ou telle opinion de, penser » (Corneille, Le Cid, éd. A. Régnier, I, 2); c) 1636 « imaginer, croire » (Id., ibid., III, 4); 9. a) 1532 pronom. « se prétendre, se faire passer pour » (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap. VIII, p. 44, l. 91); b) 1606 trans. « faire passer pour » on me dit ton frère (Nicot); 10. ca 1650 pronom. se dire « être prononcé, pouvoir être dit, être dit couramment » (Descartes, Rép. II, 4 ds Littré). B. « Exprimer, suggérer » en dehors du langage. Le suj. désigne gén. un inanimé; 1. ca 1223 trans. vouloir dire « signifier » (G. de Coincy, Mir. Vierge, éd. F. Kœnig, t. 4, II Mir. 18, 400); 2. a) ca 1274 « indiquer, suggérer » (Adenet Le Roi, Berte, éd. A. Henry, 3013 : Li cuers li dist pour voir, bien s'en asseüra); b) 1559 « être favorable à » d'où « être attrayant, plaire » (Amyot, Pyrrhus, 57 ds Littré). Du lat. class. dicĕre « dire, exprimer par la parole », notamment « indiquer, nommer, raconter, conter ».

DIRE2, subst. masc.

A.− DROIT
1.
a) Déclaration de témoin. Les dires des témoins, quels qu'ils soient, ont besoin de contrôle (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 284).
b) Déclaration par laquelle chaque partie devant expert ,,fait valoir certaines prétentions ou demande certaines investigations`` (CIDA 1973). Les parties ont le droit de fournir toutes explications et de formuler tous dires et réquisitions qu'elles jugent utiles (Code procéd. civile,1806, art. 317 ds Nouv. rép. de dr., Paris, Dalloz, t. 2, 1963, s.v. expertise, 56).La contestation de la part des créanciers se fait par un simple dire, signé par l'avoué, sur le procès-verbal (Code procéd. civile,1806, art. 663 ds Nouv. rép. de dr., Paris, Dalloz, t. 2, 1963, s.v. distribution, 52).
P. méton. ,,Mémoire remis par une partie à des experts judiciaires pour préciser ses prétentions. Dire de formalités`` (Cap. 1936).
2. Dire d'expert. ,,Déclaration faite par un expert sur un objet soumis à son appréciation`` (Réau-Rond. 1951). À dire d'expert. Selon l'estimation faite par des experts (cf. Rob. et Lar. Lang. fr.).
B.− P. ext. [Gén. au plur. et avec une idée de preuve ou de vérification possible, souhaitable ou nécessaire] Ce qu'une personne dit, avance, déclare. [Ces gens] dont la résolution est toujours prête à soutenir le dire par l'action! (Delacroix, Journal,1823, p. 27).L'homme attaqué dépérit, ses poumons se vicient, et, au bout de quelques mois, il meurt de consomption : c'est le dire des habitants du pays (Chateaubr., Voy. Amér.,1827, p. 139):
1. Dans une lettre étonnante pour le style, le mouvement, le dire à la fois impérieux, fascinant ou sublime, M. Canning, entraîné de génie et ne sachant pas se dominer, va jusqu'à montrer ses regrets de la victoire d'Almanza en 1707, qui donna la couronne d'Espagne aux Bourbons. Chateaubr., Congrès de Vérone,t. 1, 1838, p. 384.
2. Il lui prouva, malgré ses dires, demandant un dictionnaire au maître d'hôtel, que le Canada était plus grand que les États-Unis... Giraudoux, Suzanne et le Pacifique,1921, p. 38.
Au(x) dire(s), selon le(s) dire(s) de. L'abeille, le seul animal, qui, au dire de Platon, participe du divin (Barrès, Mystère,1923, p. 26).Cet homme qui, selon les dires, n'avait jamais réussi à faire vivre convenablement sa famille (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 366):
3. Des batailles de géants se livrent un peu partout à la surface du globe, en Russie, dans le Pacifique. Cologne a terriblement souffert, aux dires de l'Allemagne elle-même. Green, Journal,1942, p. 224.
Prononc. et Orth. : [di:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 « parole » (G. de Coincy, Mir. Vierge, I Mir. 42, 577, éd. V.-F. Kœnig, t. 3, p. 187); 2. 1606 dr. Le dire de chacune des parties (Nicot). Substantivation de dire1*.
STAT. − Dire1 et 2. Fréq. abs. littér. : 259 179 (dires 127). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 345 755, b) 376 444; xxes. a) 367 416, b) 384 570.
BBG. − Bastin (J.). Ind. et subj. après il semble. In : Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 58. − Cornulier (B. de). Rem. à propos de la négation anticipée. Fr. mod. 1974, t. 42, p. 206. − De Kock (J.). À Propos de deux descriptions de la forme pronom. du verbe en fr. Orbis. 1971, t. 20, p. 20. − Georgin (R.). Glanes d'été. Déf. Lang. fr. 1972, no61, p. 7. − Gottsch. Redens. 1930, passin.Laboriat (J.). Que dire d'on dirait de? Vie Lang. 1971, pp. 396-397. − Matoré (G.). Proust linguiste. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 1, p. 286. − Poulet (L.). « Trouver à dire ». In : [Mél. Jeanroy (A.)]. Paris, 1928, pp. 163-179. − Regula (M.). « On dirait d'un fou ». R. Ling. rom. 1963. t 27, pp. 458-462. − Vermeulen (A.). À Propos des guillemets, et de leurs équivalents. Vie Lang. 1971, pp. 189-192.

Wiktionnaire

Verbe - ancien français

dire \Prononciation ?\

  1. Dire (communiquer de façon orale ou écrite).

Nom commun - français

dire \diʁ\ masculin

  1. (Précédé d'un adjectif possessif) Ce qu’une personne dit ou a dit concrètement.
    • Mme X… est agée de 23 ans. Selon son dire, elle aurait toujours été très nerveuse. Elle présente, du reste, toutes les apparences d’une personne de ce tempérament. — (« Rapport fait à la Société médicale des Hôpitaux de Paris sur l'état d’une malade adressée à la Société comme atteinte de Chromodrose », séance du 10 juillet 1861, rapportée par M. Béhier, dans L’union médicale: journal des intérêts scientifiques et pratiques, moraux et professionnel du Corps médical, tome 11 (nouvelle série), Paris, 1861, page 85)
    • Que de noms et que d’aveux secrets je pourrais citer à l’appui de mon dire ! — (Georges Clemenceau, L’Aurore, 14 août 1905, cité par Georges Sorel, dans Réflexions sur la violence Chap. I, Lutte de classe et violence, 1908, p. 69)
    • Trentenaire habitant chez ses parents, Amar est, d’après ses dires, « autoentrepreneur dans le textile, commerçant ambulant ». Une profession largement partagée dans le banditisme francilien […]. — (Matthieu Suc, Femmes de djihadistes : L'envers du décor du terrorisme français, Éditions Fayard, 2016, page 26)
  2. (Rare) Chose dite, prise de parole.
    • Un dire libre, qui très souvent s'exprime à travers la poésie, permet de laisser émerger des conceptions nouvelles, sinon révolutionnaires. — (Jean Désy, L'irrationalité nécessaire, éditions XYZ, page 133)
    • C’est ce qu’a fait savoir le ministre responsable de la Lutte au racisme Benoit Charette, lundi, après avoir durement condamné les dires de l’enseignant de philosophie Éric Tremblay. — (Vincent Larin, Cégep de Chicoutimi: le prof aux propos racistes devra suivre une formation sur l’histoire des Premières Nations, Le Journal de Québec, 12 avril 2021)

Verbe - français

dire \diʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se dire)

  1. Exprimer par la parole.
    • Bien qu’il n’eût pu comprendre un seul mot de ce qui avait été dit, Bert éprouva un choc en remarquant le ton qu’avait pris l’homme. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 247 de l’édition de 1921)
    • Dire un secret.
    • « Emmanuel Macron aurait dû se mordre la langue avant de parler d’emmerder les récalcitrants. Mais il a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas » — (Béatrice Dillies, «Au vaccinodrome d’Albi : "Emmanuel Macron dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas"», La Dépêche, 5 janvier 2022)
  2. Ordonner, conseiller.
    • Il lui a dit de partir.
  3. Énoncer par écrit.
    • Je vous ai dit dans ma dernière lettre que…
    • Cet auteur a dit là-dessus d’excellentes choses.
  4. S’emploie souvent dans le sens de répondre à une objection.
    • Qu’avez-vous à dire à cela ?
    • Que trouvez-vous à dire à cette action ? — (dans ce sens, on dit plus ordinairement trouver à redire)
    • Il y a bien à dire, beaucoup à dire là-dessus, Il y a bien des critiques, des objections, des observations, etc., à faire là-dessus.
    • On dit en des sens analogues ou contraires.
    • On ne peut certainement rien dire sur sa conduite.
  5. (Poésie) Célébrer, chanter, raconter.
    • Il leur offrit de dire la messe pour leur obtenir de Dieu, au lieu de l’argent qu’ils demandaient, la grâce de souffrir chrétiennement leur ruine. — (Jean le Rond d’Alembert, La Suppression des jésuites (éd. populaire abrégée), Édouard Cornély, 1888)
    • Je dirai vos exploits.
  6. (Courant) Débiter, réciter.
    • Héloïse dit et redit son chapelet. Les grains cliquettent de minute en minute et sans relâche, le chuchotement rapide des oraisons s’allonge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Dire sa leçon.
    • Dire la messe, Célébrer la messe.
    • Faire dire une messe, des messes pour quelqu’un.
    • Un homme bien disant se dit d’un Homme qui parle bien et avec facilité.
  7. Juger ; croire ; penser.
    • […] ; sous ses cheveux, un œil gris brillait à la moindre contrariété d’un feu si resplendissant, qu’on eût dit alors un œil noir. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
    • Il semblait, en effet, à tout le monde qu’un frôlement se faisait entendre derrière la porte. Aucun bruit de pas. On eût dit d’une soie légère qui glissait sur le panneau. — (Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra, 1910)
    • Marie, petite pour ses six ans, les yeux très brillants, la frimousse tendue, presque douloureuse, porte un tablier noir et un minuscule jupon qui laisse voir ses jambes minces, pitoyables. On dirait d’une poupée tragique. — (Léon Frapié, La croix, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 29)
    • Dirait-il que le mouvement de la marche avait révélé la doublure de ce vêtement – était-ce de la castorette ? –, outre une jupe de tweed qui descendait jusqu'au genou ? — (Angelo Rinaldi, Où finira le fleuve, éd. Fayard, 2006, chapitre 1)
    • Bien justement. Ce n’est pas parce qu’on peut tout dire qu’il faut dire n’importe quoi. — (Marie-Ève Doyon, Rire des gros, c’est un manque de classe, Le Journal de Québec, 7 décembre 2021)
    • (Familier) On dirait d’un fou, d’un homme ivre, etc., ou On dirait un fou, à en juger par ses actions, par ses discours, on le prendrait pour un fou, on le croirait ivre.
    • On dirait d’une main qui se pose sur mon épaule gauche, qui l’immobilise dans une fausse position, comme ferait quelqu’un qui ne voudrait pas que je l’oublie. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 23)
    • On dit de même.
    • On dirait de loin une barque; ce n’est peut-être qu’une planche.
  8. Dénoter, signifier, indiquer, marquer.
    • La fidélité aux traditions, devenue presque maniaque, disait l’appauvrissement d’un sang incapable de recréer. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
    • — Vous êtes au courant de l’arnaque ? C'est l’hypercherie ! L’embrouille totale. Tout est truqué. Silbermann, ça vous dit quelque chose ? C'est lui le cerveau de la magouille ! — (Frédéric Lasaygues, Back to la Zone, Paris : Éditions J'ai lu, 1992)
    • Que veut dire ce retard ?
    • Cela veut dire que… Cela ne dit rien.
    • Que veut dire ceci ?
    • Ce mot seul dit tout.
    • Je ne sais ce que cela veut dire, je me sens mal à mon aise.
    • On dit : cet homme est un lion, pour dire que c’est un homme plein de courage.
  9. (Figuré) S’emploie en parlant des actions, des gestes, des regards, etc., qui manifestent la pensée de quelqu’un.
    • Mes yeux, mes regards vous disent que je vous aime.
    • Sa contenance, son trouble, sa confusion disent assez qu’il est coupable.
    • Leur silence vous en dit assez, nous en dit long.
    • Cette femme a de beaux yeux, mais ils ne disent rien, Elle a de beaux yeux, mais ils sont dépourvus de vivacité, d’expression.
    • Cette chose ne dit rien, Elle ne produit aucun effet à la place qu’elle occupe.
    • Cela ne dit rien au cœur, à l’âme. Cela ne touche point, n’émeut point.
    • Cela ne me dit rien.
    • Qui vous dit, qui vous a dit que…? Quelle raison avez-vous de croire que…? Êtes-vous sûr que…
    • Qui vous dit que j’ai cette intention ?
    • Qui vous a dit que rien ne s’opposerait à vos desseins ?
  10. (Familier) Dénoncer.
    • Aïe ! J’le dirai !
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DIRE. (Je dis; nous disons, vous dites, ils disent. Je disais. Je dis. Je dirai. Dis, disons, dites. Que je dise. Que je disse. Disant. Dit.) v. tr.
Faire connaître par la parole; exprimer, énoncer. Dire un mot. Ne dire mot. J'ai quelque chose à vous dire. Dire le nom de quelqu'un. Voici ce qu'il a dit. Qui vous dit le contraire? Dire du bien, du mal de quelqu'un. Dire son avis, son sentiment. Dire ses raisons. Il ne dit pas tout ce qu'il pense. Dire la vérité. Il ne sait ce qu'il dit. Je vous l'avais bien dit. Que ne le disiez-vous! Dire beaucoup en peu de mots. Dire un secret. Dire des duretés, des injures, des extravagances. Ils se sont dit des sottises. Il a, m'a-t-on dit, l'intention de partir. Oui, dit-il, j'y consens. Dites-moi, quand partez-vous? Dis, cela ne te plairait-il point? Ce sont là de ces choses qui ne doivent pas se dire. J'ai un besoin de repos qui ne peut se dire. Absolument, Laissez dire, et allez toujours votre train. Il signifie également Énoncer par écrit. Je vous ai dit dans ma dernière lettre que... Ainsi que nous l'avons dit plus haut. Cet auteur a dit là-dessus d'excellentes choses. Il peut avoir pour sujet un nom de chose. Que dit la loi? À ce que dit l'histoire. Comme dit le proverbe, la chanson. L'Évangile nous dit...

SE DIRE est surtout usité en parlant de la Signification ou de l'emploi d'un mot, d'une locution, d'une phrase. Ce mot se dit de telle chose. Ce proverbe se dit en parlant d'une personne qui... Cela ne se dit qu'en mauvaise part. Cela ne se dit plus. Que veut dire ce mot, cette phrase, etc.? Quel en est le sens? C'est-à-dire, c'est-à-dire que s'emploie lorsque, après avoir dit, exprimé, désigné quelque chose d'une certaine manière, on va le dire, l'exprimer, le désigner autrement, afin d'être plus exact, plus clair, etc. L'âme, c'est-à-dire le principe intelligent et immortel. Vous serez parfaitement libre, c'est-à-dire que vous travaillerez à votre aise et que nul n'aura le droit de vous contrôler. On emploie quelquefois dans le même sens Je veux dire. Il s'emploie aussi pour faire entendre que ce qu'on va dire est la conséquence de ce qu'une autre personne a fait ou dit ou l'explication qu'il faut y donner. Vous refusez mes offres; c'est-à-dire que tout ce qui vient de moi vous est odieux. Ce n'est pas à dire pour cela que... à dire que... Il ne faut pas croire pour cela que... Pour ainsi dire s'emploie lorsqu'on veut affaiblir ce qu'il peut y avoir d'exagéré dans l'expression dont on se sert, ou faire excuser ce qu'elle a d'extraordinaire, d'inusité. Ils sont, pour ainsi dire, morts à toutes les joies d'ici-bas. Disons-le s'emploie souvent lorsqu'on va dire quelque vérité dure et fâcheuse, mais qu'on ne peut se résoudre à le faire. Disons-le : ces mesures violentes ne peuvent qu'aigrir les esprits. Disons mieux s'emploie comme une sorte de complément ou de correctif. Il est l'avocat des pauvres; disons mieux, il en est le père. On emploie dans le même sens les locutions Pour mieux dire et Que dis-je? Il ne régnait que par ses favoris, ou, pour mieux dire, il ne régnait plus. Je l'aime; que dis-je? je l'adore. Que voulez-vous dire? s'emploie pour exprimer la surprise agréable ou pénible que causent les paroles de quelqu'un et marque une sorte de doute, d'incrédulité. Il est parti; que voulez-vous dire? parti sans moi! Cela va sans dire, C'est une chose tellement certaine, incontestable, ou tellement claire, naturelle, qu'il est inutile de la dire, de l'expliquer, d'en donner la preuve. On dit, dans le même sens, Il va sans dire que... On dit, dit-on, C'est la commune opinion, ou C'est le bruit qui court. On dit que nous allons avoir la guerre. C'est, dit-on, ce qui l'a déterminé à partir. Cette locution s'emploie aussi comme nom masculin dans un sens analogue. Ce n'est qu'un on-dit. Croire sur un on-dit, sur les on-dit. Condamner quelqu'un sur un on-dit, sur des on-dit. Il s'emploie aussi lorsqu'il s'agit d'une expression ou d'une façon de parler ordinaire. On dit : cet homme est un lion, pour dire que c'est un homme plein de courage. Qui vous dit, qui vous a dit que...? Quelle raison avez-vous de croire que...? Êtes-vous sûr que... Qui vous dit que j'ai cette intention? Qui vous a dit que rien ne s'opposerait à vos desseins? Se dire quelque chose à soi-même, Faire telle ou telle réflexion, avoir telle ou telle pensée, faire en soi-même tel ou tel raisonnement. Heureux qui peut se dire : je n'ai point d'ennemis. Je me dis que bien d'autres sont plus malheureux que moi. C'est là ce que je me suis dit vingt fois. Je me le disais bien, je me l'étais bien dit, J'en avais un pressentiment. On dit dans le même sens Quelque chose me le dit. Fig. et fam., Si le cœur vous en dit. Voyez CŒUR. Fam., Ne pas se le faire dire, ne pas se le faire dire deux fois, Montrer beaucoup d'empressement à faire une chose. Vous n'avez qu'à dire, il n'a qu'à dire, Locutions qui signifient qu'on est tout prêt à faire la chose dont il s'agit. Vous n'avez qu'à dire, je partirai immédiatement. Fam., Il n'y a pas à dire, Il n'y a pas moyen de nier, il n'y a pas de refus, de résistance à faire. Il n'y a pas à dire, cet ouvrage est plein de mérite. Il n'y a pas à dire, il faut marcher. Fam., Cela soit dit en passant, ou, elliptiquement, Soit dit en passant, se dit en parlant d'une Chose qu'on mentionne seulement à propos d'une autre, et plus ordinairement lorsqu'on fait quelque légère plainte, quelque léger reproche en peu de mots. Soit dit en passant, vous êtes quelquefois un peu brusque. Soit dit entre nous s'emploie lorsqu'on fait devant quelqu'un, à propos de telle ou telle personne ou de telle chose, une réflexion qu'on s'abstiendrait de faire devant tout autre, et qu'on désire qui ne soit pas répétée. Fig. et fam., S'il vient à bout de ce qu'il a entrepris, je l'irai dire à Rome, Je crois qu'il lui sera impossible ou très difficile de réussir. C'est tout dire, pour tout dire, pour le dire en un mot signifient qu'Il n'y a rien de ce qu'on pense qui ne soit renfermé dans ce qu'on va dire. Fam., Cela vous plaît à dire, sert à exprimer que l'on n'accorde pas ce qui vient d'être dit, ou à énoncer un refus. Vous prétendez que je suis l'auteur de cet ouvrage, cela vous plaît à dire. Fam., Tout est dit, ou voilà qui est dit, c'est une chose dite, c'est dit, N'en parlons plus, c'est une chose convenue, conclue, décidée. Fam., C'est bien dit s'emploie pour marquer approbation de ce qui vient d'être dit. Fam., C'est bientôt dit s'emploie pour faire entendre que la chose dont parle quelqu'un ou qu'il conseille n'est pas si facile, ne s'exécute pas si aisément qu'il paraît le croire. Partez. - C'est bientôt dit, et qui me fournira l'argent du voyage? J'ai dit s'emploie quelquefois, dans la conversation, pour marquer qu'on ne veut plus rien dire. Prov., Bien dire et bien penser ne sont rien sans bien faire, Les paroles ne comptent pas sans les actes. Subst. et prov., Le bien-faire vaut mieux que le bien-dire, Les bonnes actions valent mieux que les beaux discours. L'art de bien dire, L'art de bien parler.

DIRE s'emploie souvent dans le sens de Répondre à une objection. Qu'avez-vous à dire à cela? Qu'avez-vous à dire? Trouver à dire peut signifier quelquefois Trouver à reprendre, à blâmer. Que trouvez-vous à dire à cette action? Dans ce sens, on dit plus ordinairement Trouver à redire. Il y a bien à dire, beaucoup à dire là-dessus, Il y a bien des critiques, des objections, des observations, etc., à faire là-dessus. On dit en des sens analogues ou contraires. Qu'avez-vous encore à dire? Il n'y a vraiment rien à dire, cela est fort bien. Je n'ai rien à dire. On ne peut certainement rien dire sur sa conduite.

DIRE s'emploie souvent, en poésie, dans le sens de Célébrer, chanter, raconter. Je dirai vos exploits. Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, Débiter, réciter. Dire sa leçon. Dire des vers. Dire un rôle. Dire sa harangue par cœur. Dire ses heures, son chapelet, son bréviaire. Absolument, en parlant de la Manière dont quelqu'un récite un discours, des vers, etc. Cet acteur dit bien. Dire la messe, Célébrer la messe. Faire dire une messe, des messes pour quelqu'un. Un homme bien disant se dit d'un Homme qui parle bien et avec facilité. Il se prend aussi pour Juger, croire, penser. Les avis sont si partagés sur cette affaire qu'on ne sait qu'en dire. Je ne sais que dire de cela. Qu'en dites-vous? cela n'est-il pas exact? On dirait, à l'entendre, qu'il peut tout faire. On eût dit qu'il était mort. Qui dirait que cet homme est un savant? Qui eût dit, qui l'eût dit qu'elle changerait sitôt? Que dire d'une telle conduite? Que va-t-on dire de moi, si je fais cela? Qu'est-ce à dire? Qu'est-ce que cela signifie? que faut-il penser de cela? Qu'est-ce à dire? vous réclamez? Cette façon de parler marque ordinairement surprise ou mécontentement. Fam., On dirait d'un fou, d'un homme ivre, etc., ou On dirait un fou, À en juger par ses actions, par ses discours, on le prendrait pour un fou, on le croirait ivre. On dit de même On dirait de loin une barque; ce n'est peut-être qu'une planche. Il se prend aussi dans le sens de Dénoter, signifier, indiquer, marquer. Que veut dire ce retard? Cela veut dire que... Cela ne dit rien. Que veut dire ceci? Ce mot seul dit tout. Je ne sais ce que cela veut dire, je me sens mal à mon aise. Il s'emploie figurément en parlant des Actions, des gestes, des regards, etc., qui manifestent la pensée de quelqu'un. Mes yeux, mes regards vous disent que je vous aime. Sa contenance, son trouble, sa confusion disent assez qu'il est coupable. Leur silence vous en dit assez, nous en dit long. Cette femme a de beaux yeux, mais ils ne disent rien, Elle a de beaux yeux, mais ils sont dépourvus de vivacité, d'expression. Cette chose ne dit rien, Elle ne produit aucun effet à la place qu'elle occupe. Cela ne dit rien au cœur, à l'âme. Cela ne touche point, n'émeut point. Cela ne me dit rien.

SE DIRE signifie quelquefois Prétendre, assurer qu'on a une certaine qualité. Il se dit votre parent, votre ami. Il se dit au courant de ce service et il n'y connaît rien. Ils se disaient envoyés par lui. Il se disait malade. En termes de Procédure, Soi-disant s'emploie quand on ne veut pas reconnaître la qualité que prend quelqu'un. Un tel, soi-disant légataire, soi-disant héritier. Il se dit aussi, dans le langage ordinaire, par mépris ou par raillerie. Un soi-disant docteur, un soi-disant gentilhomme. De soi-disant docteurs.

DIT, DITE, signifie quelquefois Surnommé. Charles V, dit le Sage. On dit dans le même sens Lieu dit. Cette maison est située à trois kilomètres de la ville au lieu dit La Saussaie. Il se joint aussi à l'article défini, à certains adverbes pour désigner en termes de Procédure ou d'Administration les personnes ou les choses dont on a parlé. Ledit preneur. Ladite maison. Audit lieu. À l'article susdit.

Littré (1872-1877)

DIRE (di-r'), je dis, tu dis, il dit, nous disons, vous dites, ils disent ; je disais ; je dis, nous dîmes ; je dirai ; je dirais ; dis, qu'il dise ; disons, dites, qu'ils disent ; que je dise, que tu dises, qu'il dise, que nous disions, que vous disiez, qu'ils disent ; que je disse ; disant, dit v. a.

Résumé

  • 1° Exprimer par la parole.
  • 2° on dit.
  • 3° dire, pris absolument.
  • 4° nommer, désigner.
  • 5° énoncer par écrit.
  • 6° réciter, lire, débiter.
  • 7° raconter.
  • 8° juger, penser, être tenté de croire.
  • 9° avertir, prévenir, ordonner.
  • 10° offrir, proposer.
  • 11° exprimer, en parlant de choses auxquelles on attribue une expression.
  • 12° vouloir dire.
  • 13° trouver à dire.
  • 14° en dire.
  • 15° se le faire dire.
  • 16° que dis-je ?
  • 17-30° locutions diverses.
  • 31° se dire.
  • 1Exprimer par la parole. Que dit-il ? J'ai quelque chose à vous dire. Vous lui direz bien des choses honnêtes de ma part. Il m'a dit qu'il fallait partir. Il n'a dit qu'un mot. Il dira quelques paroles, et se retirera. Il fait son idole de son sujet et tombe dans l'intempérance de ces orateurs violents qui vont toujours plus loin que leur but et ne croient jamais en dire assez s'ils n'en disent trop, Guez de Balzac, Socr. chrét. Disc. 10. Te dirai-je un penser indigne, bas et lâche ? Corneille, Poly. III, 6. Et si nous n'aimions point à nous brouiller l'esprit Ou de ce que l'on fait ou de ce que l'on dit, Corneille, Imitation, I, 11. Ne considère point si l'auteur d'un tel livre Fut plus ou moins savant ; Mais s'il dit vérité, s'il t'apprend à bien vivre, Feuillette-le souvent, Corneille, ib. I, 5. Je n'ai point sur ma langue un assez grand empire ; De ce que je dirais je ne répondrais pas, Molière, Mis. V, 1. Tous les autres comédiens en ont dit tous les maux du monde, Molière, Crit. de l'Éc. des f. 7. Je reçois tous ses soins avec beaucoup de joie, J'admire ce qu'il dit, j'estime ce qu'il est, Molière, Mis. IV, 3. Je vous trouve plaisant d'user d'un tel empire Et de me dire au nez ce que vous m'osez dire, Molière, ib. IV, 3. Donc, de ce que je dis on ne fera nul cas ? Molière, Tart. II, 2. Et depuis un long temps nous nous sommes tout dit, Molière, Amphitr. I, 4. Ne vous ai-je pas recommandé de me venir dire d'abord tout ce que vous voyez ? Molière, Mal. imag. II, 11. Parlerai-je, monsieur, selon ma conscience, Ou comme auprès des grands on le voit usité ? Faut-il dire la vérité, Ou bien user de complaisance ? Molière, Amph. II, 1. On dit à la cour du bien de quelqu'un pour deux raisons : la première, afin qu'il apprenne que nous disons du bien de lui ; la seconde, afin qu'il en dise de nous, La Bruyère, VIII. Il dit ridiculement des choses vraies, et follement des choses sensées et raisonnables, La Bruyère, XII. Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! Racine, Brit. V, 1. Et peut-être, après tout, que, sans trop se forcer, Tout ce qu'il a pu dire, il a pu le penser, Racine, Bajaz. III, 3. César, que me dis-tu de tes fils, de partage ? Voltaire, M. de Cés. I, 1. Nous sommes dans un siècle de raison ; nous trouvons aisément ce qui nous paraît la vérité, et nous osons le dire, Voltaire, Les oreilles, 4. On peut avec ce revenu assuré dire tout ce qu'on pense de la compagnie des Indes, du parlement, de nos colonies, du roi, de l'être en général, de l'homme et de Dieu, Voltaire, ib. 3. Lorsque les yeux chercheront sous les rides Les traits charmants qui m'auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens avides Diront : quel fut cet ami tant pleuré ? Béranger, Bonne vieille.

    Qui vous dit, qui vous a dit que… c'est-à-dire sur quoi vous fondez-vous pour dire ou croire… ?

    Dire un secret, le révéler. Elles [les filles] veulent qu'on leur dise tout, et elles veulent aussi tout dire, Fénelon, Éduc. des filles, 2. En disant ce secret ou faux ou véritable, Voltaire, M. de Cés. III, 2.

    Dire des injures à quelqu'un, l'injurier. Épargnezmoi cette peine, je vous supplie, et épargnez-vous à vous-même de grosses injures que je pourrais bien vous dire dans ma mauvaise humeur, Racine, Lett. à quelques amis, X.

    Dire à quelqu'un ses vérités, lui représenter sans ménagement les défauts qu'il a. N'apprêtons point à rire aux hommes En nous disant nos vérités, Molière, Amph. Prol. Vous ne lui voulez mal et ne le rebutez Qu'à cause qu'il vous dit à tous vos vérités, Molière, Tart. I, 1.

    Dire à quelqu'un son fait, lui parler vertement, le malmener en paroles. Il me donna un soufflet, mais je lui dis bien son fait, Molière, Pourc. I, 6.

    Dire son avis, sa pensée, exprimer ce qu'on pense, l'opinion qu'on a. N'allez point là-dessus me consulter ici ; Peut-être y pourriez-vous être mal adressée, Et je suis pour les gens qui disent leur pensée, Molière, Mis. V, 3. C'est un particulier qui a dit son avis dans un gros livre qu'on ne lit point, Voltaire, Dial. 2.

    Dire son mot, ajouter son avis aux avis déjà exprimés, et aussi révéler ses intentions secrètes.

    Sans mot dire, sans dire mot, sans prononcer une parole, et aussi sans protester.

    Je vous l'avais bien dit, sorte de reproche que l'on adresse à quelqu'un que l'on a averti de ce qui allait lui arriver. Quelquefois il lui disait : je vous l'avais bien dit ; singulière manière de consoler ; satisfaction que la vanité se donne aux dépens de la douleur, Staël, Corinne, XVIII, 1.

    Dire la bonne aventure, prédire l'avenir.

    Dire pis que pendre de quelqu'un, dire le diable de quelqu'un, en dire toute sorte de mal.

    Se dire quelque chose à soi-même, faire en soi-même des réflexions, un raisonnement. Je me le suis dit vingt fois.

    Se dire l'un à l'autre, se dire réciproquement quelque chose. Ils se sont dit qu'ils s'aimaient.

    En dire de sèches, faire des contes satiriques et libres, dire des vilenies, mais d'une manière qui ne manque pas de sel.

    Mon petit doigt me l'a dit, cela se dit aux enfants de ce qu'on a appris par des voies qu'ils ignorent. Argan à Louison : Prenez-y bien garde au moins ; car voilà un petit doigt qui sait tout, qui me dira si vous mentez, Molière, Mal. imag. II, 11.

  • 2On dit, c'est-à-dire le bruit court. On dit que nous allons avoir la guerre. On dit une sigulière nouvelle. On dit, et sans horreur je ne puis le redire, Qu'aujourd'hui par votre ordre Iphigénie expire, Racine, Iph. IV, 6.

    S. m. C'est un on dit. Ce sont des on dit. Il ne faut pas ajouter foi à tous ces on dit.

    On dit, s'emploie aussi lorsque nous voulons parler d'une locution ou expression usuelle. On dit en français savoir gré pour être reconnaissant.

  • 3Dire pris absolument. C'est, comme vous dites, une mauvaise action. Il faut se bien comporter et laisser dire. De pas mis avec rien tu fais la récidive, Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative, Molière, F. sav. II, 6. Le bonhomme disait : ce sont là jeux de prince ; Mais on le laissait dire…, La Fontaine, Fabl. IV, 4. Quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi, La Fontaine, Fabl. IX, 2. Ils étaient pêle-mêle avec les ennemis, la rivière entre deux, comme disent les goujats, Sévigné, 193. Oui, mais avec tout cela, diriez-vous bien pourquoi Cyrus a tant conquis de provinces ? Boileau, Héros de romans.

    Comme dit l'autre, locution familière qui équivaut à : comme on dit, ou comme dit le proverbe. Tout ça, comme dit l'autre, n'a été que de l'onguent miton-mitaine, Molière, Méd. m. lui, III, 2.

    Poétiquement, j'ai dit, il dit, se mettent à la fin d'un récit. Elle dit, et du vent de sa bouche profane Lui souffle avec ces mots l'ardeur de la chicane, Boileau, Lutr. I.

    J'ai dit, équivaut aussi à je n'ai plus rien à dire.

    Quand, citant un discours, des paroles textuelles, on intercale le verbe dire, ce verbe et son sujet subissent une inversion, le sujet se mettant après le verbe. Vous allez, m'a dit notre ami, à Paris. Je ferai, dit-il, la chose en diligence. Mais, dira-t-on, cela est impossible. Il a, m'a-t-on dit, l'intention de parler. Cela, dis-je, est impossible. La résolution en est prise, vous dis-je, Molière, Mis. V, 1. L'épouse que tu prends, sans tache en sa conduite, Aux vertus, m'at-on dit, dans Port-Royal instruite…, Boileau, Sat. X.

    Dire d'un, dire d'autre, tenir un langage qui varie. Qu'est ceci ? s'écria le mangeur de moutons : Dire d'un, puis d'un autre ! est-ce ainsi que l'on traite Les gens faits comme moi ? La Fontaine, Fabl. IV, 16.

    Dire d'or, dire, promettre tout ce qui peut être désiré.

    Dans le même sens. Il dit d'or, et n'a pas le bec jaune.

    Dire d'or signifie aussi, par une sorte d'ironie, parler disertement, mais hors de propos, ou sans utilité. Dans ce conseil de sages, de héros, On entendait les plus nobles propos : Le bien public, la vertu les inspire… Ils disaient d'or et ne concluaient rien, Voltaire, Puc. I.

    Bien dire, parler d'une façon convenable, s'exprimer en bons termes, dire ce qu'il faut. Ce sera là que ma lyre, Faisant un dernier effort, Entreprendra de mieux dire Qu'un cygne près de sa mort, Malherbe, II, 2. Soyez beau, bien disant, La Fontaine, Coupe. Mes paroles sont assez bonnes ; je les range comme ceux qui disent bien, Sévigné, 74. Nous avons eu une conversation où j'ai bien dit, ce me semble, Sévigné, 158. Ainsi berné le novice interdit Comprit en soi qu'il n'avait pas bien dit, Et qu'il serait malmené des commères, Gresset, Vert-Vert, III. Vous avez bien raison, mon cher maître ; on veut toujours dire mieux qu'on ne doit dire ; c'est le défaut de presque tous nos écrivains, D'Alembert, Lettre à Volt. 26 janv. 1767. Quelque génie qu'on ait, on ne dit pas mieux qu'Homère quand il dit bien, Diderot, Lettre sur les sourds et muets.

    L'art de bien dire, l'éloquence.

    Substantivement, le bien-dire. Ces grands orateurs romains qui avaient l'art de persuader ce qu'ils voulaient par la force et les charmes de leur bien-dire, Marguerite de Navarre, BUFFET, Observ. p. 120, 1668.

    Être sur son bien-dire, sur son beau-dire, être en train de parler, et aussi affecter de bien parler, ou parler d'un sujet de prédilection. On dit dans le même sens se mettre sur son bien-dire (voy. BIEN-DIRE).

    Bien-disant, voy. BIEN-DISANT.

    PROVERBE

    Le bien-faire vaut mieux que le bien-dire, les bonnes actions sont préférables aux belles paroles.
    L'Académie, au mot BIEN-DIRE, dit que le trait d'union ne se met que dans la locution : être sur son bien-dire ; mais que, dans le proverbe rapporté ci-dessus, on écrit le bien dire sans trait d'union ; puis, citant de nouveau ce proverbe au verbe DIRE, elle met le trait d'union : le bien-dire. Il est donc loisible de mettre ou d'omettre le trait d'union ; et il vaut mieux le mettre.
  • 4Nommer, exprimer. Vous bénirez le mal qui vous est avenu, Si l'on peut dire un mal un fortuné veuvage, Mairet, Soph. V, 6. Qui dit froid écrivain dit détestable auteur, Boileau, Art p. IV. … La source du comique : je dis de celui qui…, La Bruyère, Disc. s. Théophr. Mais, mon cher Sidrac, pourquoi dites-vous toujours ma faculté pensante ? que ne dites-vous mon âme tout court ? Voltaire, Les oreilles, 4.
  • 5Énoncer par écrit. Je vous ai dit dans ma dernière lettre que… Tel auteur a dit là-dessus d'excellentes choses. Cicéron dit dans son traité de la République. Presque tous les historiens ont dit ce que je fais dire ici à Mithridate, Racine, Préface de Mithridate.

    Il se dit de l'écrit même. Que dit la loi ? à ce que dit l'histoire. Comme dit le proverbe.

  • 6Réciter, lire, débiter. Dire sa leçon. Cet acteur a mal dit son rôle. Je vous dirai, si vous voulez, pour vous désennuyer, le conte de Peau d'âne ou bien la fable du Corbeau et du Renard qu'on m'a apprise depuis peu, Molière, Mal. imag. II, 11. La démangeaison de dire ses ouvrages est un vice attaché à la qualité de poëte, Molière, Comtesse, 1.

    Absolument. Cet acteur dit bien, il a un bon débit.

    Dire la messe, célébrer la messe. Faire dire une messe pour quelqu'un. Dire les vêpres, les chanter.

    Terme de musique. Il dit bien les récitatifs, il les chante bien. Dire un morceau, exécuter un morceau de musique.

  • 7Raconter. Dis-moi de mon époux le véritable sort, Corneille, Perthar. I, 3. Je pourrai de mon père émouvoir la tendresse, Et lui dire un amour qu'il peut vouloir troubler, Racine, Phèdre, III, 6. Et moi je suis venu, détestant la lumière, Vous dire d'un héros la volonté dernière, Racine, ib. V, 6. Je dirai les exploits de ton règne paisible, Boileau, Épît. I. Je vais dire les douleurs de l'Église persécutée, Chateaubriand, Mart. 4.

    Poétiquement. Muses, dites… Muse, dis la colère d'Achille.

  • 8Juger, penser, être tenté de croire. Qu'en dites-vous ? Que dira-t-on de vous ? Alléguant un grand rhume : il ne pouvoit que dire, Sans odorat…, La Fontaine, Fab. VII, 7.

    Qui l'eût dit ? signifie : aurait-on pu le penser, l'imaginer ?

    Substantivement. Le qu'en dirat-on, les propos qui se tiennent sur le compte de quelqu'un. Se moquer, être au-dessus du qu'en dirat-on. Braver le qu'en dira-t-on. Être sensible au qu'en dira-t-on.

    Savoir qu'en dire, avoir passé par là, avoir eu l'expérience de la chose. Notre mélancolique en savait bien que dire, Régnier, Sat. VII. Beaucoup d'honnêtes gens en pourraient bien que dire, Molière, Éc. des f. III, 3. Vraiment je sais bien qu'en dire, Sévigné, 562.

    Ne savoir que dire, être embarrassé. Cela faisait que le bon sire Ne savait tantôt plus qu'y dire, La Fontaine, Ann.

    Absolument. Vous diriez que, on dirait que… avec l'indicatif, on penserait, on s'imaginerait. On dirait, quand tu veux, qu'elle [la rime] te vient chercher, Boileau, Sat. II. On dirait que le ciel est soumis à sa loi, Et que Dieu l'a pétri d'autre limon que moi, Boileau, Sat. V.

    Vous diriez que, on dirait que… avec le subjonctif. On dirait que le ciel, qui se fond tout en eau, Veuille inonder ces lieux d'un déluge nouveau, Boileau, Sat. VI. On dirait que, pour plaire, instruit par la nature, Homère ait à Vénus dérobé sa ceinture, Boileau, Art p. III. On dirait, à vous voir assemblés en tumulte, Que Rome des Gaulois craigne encore une insulte, Crébillon, Catil. IV, 1. Vous diriez qu'il soit devenu un autre David, Bossuet, le Tellier. Vous diriez qu'il ne fasse rien en ce monde, Bossuet, Loi de Dieu, 3.

    Vous diriez, on dirait d'un fou, d'un homme ivre, c'est-à-dire il se conduit, il parle comme s'il était fou, ivre (la locution s'explique par une ellipse : on dirait d'un fou, c'est-à-dire on dirait cela d'un fou, on dirait que ce qu'il dit ou fait est d'un fou, et, elliptiquement : on dirait d'un fou). Et l'on dirait d'un tas de mouches reluisantes Qui suivent en tous lieux un doux rayon de miel, Molière, Mélic. I, 3. Les trois vieilles femmes brûlaient un des roseaux de la gerbe ; on aurait dit des Parques coupant le premier fil de la vie de René, Chateaubriand, Natch. 366. Voyez même, comme les traits du même homme varient… vous diriez de plusieurs êtres différents, Bernardin de Saint-Pierre, Harm. liv. V, Harm. anim.

  • 9Avertir, prévenir, ordonner, conseiller. Allez lui dire de venir. Ah ! mon papa, je vous demande pardon ; c'est que ma sœur m'avait dit de ne pas vous le dire, Molière, Mal. imag. II, 11. Dites-leur qu'elles descendent, Molière, les Préc. 3. Dites au roi, seigneur, de vous l'abandonner, Racine, Esther, II, 1. Qu'on dise à Josabeth Que Mathan veut ici lui parler en secret, Racine, Athal. III, 1.

    Absolument. Vous n'avez qu'à dire, locution qui signifie : parlez et je ferai ce que vous voudrez. Comment, coquin ! - Monsieur, vous n'avez rien qu'à dire, Je mentirai si vous voulez, Molière, Amph. II, 1.

  • 10Offrir, proposer. J'ai trouvé ces objets si chers que je n'ai rien dit. Dites-en un prix raisonnable.
  • 11Exprimer, en parlant des choses auxquelles on attribue une expression. Un silence respectueux dit beaucoup. Et puisqu'aucun soupçon ne dit rien à Phocas, Soyez encor son fils et ne vous montrez pas, Corneille, Héracl. II, 2. Et malgré tous vos soins et votre adresse à feindre, Mon astre me disait ce que j'avais à craindre, Molière, Mis. IV, 3. Qu'ai-je fait ? que veut-il ? et que dit ce silence ? Racine, Bérén. II, 5. Ce front satisfait Dit assez à mes yeux que Porus est défait, Racine, Alex. III, 1. Et ce poison vous dit les volontés du roi, Racine, Mithrid. V, 2. Tout cela dit assez que le trône m'est dû, Racine, Théb. IV, 3. Et son silence même, accusant sa noblesse, Nous dit qu'elle nous cache une illustre princesse, Racine, Iphig. I, 2. … Vous portez, madame, un gage de ma foi, Qui vous dit tous les jours que vous êtes à moi, Racine, Mithr. II, 4. Ma pensée au grand jour partout s'offre et s'expose ; Et mon vers bien ou mal dit toujours quelque chose, Boileau, Épît. IX. Le cœur ne me dit rien pour les devoirs de la religion, Massillon, Car. Prospér.

    Le cœur me le disait bien, j'en avais le pressentiment.

    Cette femme a de beaux yeux, mais ils ne disent rien, ils sont sans expression.

    Cela ne dit rien au cœur ni à l'esprit, cela ne les touche point, ne les émeut aucunement.

    Familièrement. Cela ne dit rien, cela n'importe pas à l'affaire, cela n'empêche pas.

    Ne dire rien, se dit aussi des personnes dont les paroles n'ont guère de sens. Voilà bien des paroles sans rien dire, Bossuet, Var. XII, § 2.

    Familièrement. C'est beaucoup parler pour ne rien dire.

  • 12Vouloir dire, signifie faire entendre, insinuer, en parlant des personnes. Que voulez-vous dire ? De quoi s'offense-t-il ? et que veut-il me dire ? Y vat-il de sa gloire à ne pas bien écrire ? Molière, Mis. IV, 1. Que voulez-vous donc dire, mes pères ? comment entreprenez-vous de soutenir après cela qu'aucun jésuite n'est d'avis qu'on puisse tuer pour des médisances ? Pascal, Prov. 13. Que me voulez-vous dire de pénitence et de pardon ? Sévigné, 374. Ce qu'une judicieuse prévoyance n'a pu mettre dans l'esprit des hommes, une maîtresse plus impérieuse, je veux dire l'expérience, les a forcés de le croire, Bossuet, Reine d'Anglet.

    Que veut-il dire ? s'est dit dans le sens de pourquoi. Son Louis soupire Après ses appas ; Que veut-elle dire De ne venir pas ? Malherbe, VI, 7.

    Dénoter, en parlant des choses. Je ne sais ce que cela veut dire. Que veut dire ce retard ? … Achevez, seigneur, ce mais, que veut-il dire ? Corneille, Nicom. III, 7.

    Signifier. Que veut dire ce mot, cette phrase ? Cela est mal construit et ne veut rien dire.

  • 13Trouver à dire, c'est-à-dire trouver à blâmer. Il y a, il y aurait bien à dire, il y a à reprendre, à blâmer. Vous trouveriez quelque chose à dire dans le ciel, si je n'y étais avec vous, Guez de Balzac, liv. I, lett. 14. Ce que je trouve à dire en la confidence que fait Cléopâtre, Corneille, Ex. de Pompée. On trouve à dire à la frugalité de vos repas, Sévigné, 427. L'empereur ne trouve rien à dire à ces censures, Bossuet, Lett. 194. Ayant eu la bonté de déclarer qu'elle [Votre Majesté] ne trouvait rien à dire dans cette comédie qu'elle défendait de produire en public, Molière, 1er placet au roi.

    Trouver à dire, regretter l'absence. Mettez-vous donc bien en tête que je vous trouve à dire plus que je ne voudrais dans toutes les parties où l'on m'entraîne, Molière, Mis. V, 4. Rien ne me flattait plus que de penser que je manquais au bonheur de l'heureux Soliman, et qu'on me trouvait à dire dans le sérail, Fontenelle, Soliman, Juliette.

    Trouver à dire, ne pas avoir son compte. On trouvait dix ou douze voix à dire, Patru, Plaidoyer 16, dans RICHELET.

    Avoir à dire, manquer de. Il faisait parade d'un visage remarquable par de grandes plaies et par un œil qu'il avoit à dire, Guez de Balzac, liv. V, lett. 9.

    À dire, manquant. Le fourrage revint en abondance, il n'y eut pas un cheval de perdu, ni un homme à dire, Saint-Simon, 47, 48.

    Il y a bien à dire, il y a une grande différence. Il y a bien à dire entre ces deux personnes. Dans le même sens, il y a tout à dire.

    Il y a bien à dire, il s'en faut de beaucoup. Il y a bien à dire que je n'aie mon compte.

  • 14En dire forme une locution qui a différents sens.

    Le cœur en dit, on y a inclination. Si le cœur vous en dit, si cela vous agrée. Et quand le cœur m'en dit, j'en prends par où je puis, Corneille, Ment. I, 4. Et puis-je mais, chétif, si le cœur leur en dit ? Molière, le Dép. V, 3. Pour peu que le cœur lui en dît, Hamilton, Gramm, 4. Qu'on s'aime de part et d'autre autant que le cœur en dira, Fontenelle, Laure, Sapho. Par extension. Si le sort nous en dit [nous est favorable], tout sera bien réglé, Molière, l'Étour. V, 2.

    En vouloir dire, être prêt à faire. D'abord, dit-il, j'allais tout doucement Auprès du lit écouter si le sire S'approcherait, et s'il en voudrait dire, La Fontaine, Mandr.

    En dire, faire des reproches. S'en dire, se faire des reproches. Mon cœur s'en est plus dit que vous ne m'en direz, Racine, Brit. III, 1. Et mon cœur soulevant mille secrets témoins, M'en dira d'autant plus que vous m'en direz moins, Racine, Andr. IV, 5.

  • 15Se le faire dire, hésiter beaucoup à faire une chose ; ne pas se le faire dire, montrer beaucoup d'empressement. Charles exigea une lettre d'Auguste à Stanislas : le roi détrôné se le fit dire plus d'une fois ; mais Charles voulait cette lettre, et il fallut l'écrire, Voltaire, Charles XII, 3.
  • 16Dans le style élevé. Que dis-je ? sorte de retour sur soi, de transition, d'aggravation. Il l'a abandonné, que dis-je ? il l'a dépouillé. Fuyons dans la nuit infernale… Mais que dis-je ? … mon père y tient l'urne fatale, Racine, Phèd. IV, 6.
  • 17À dire vrai, à vrai dire, locut. adv. En disant la chose telle qu'elle est. À dire vrai, il n'a pas rempli l'attente qu'on avait conçue de lui.

    À dire vérité, même sens. Et s'il avait mon cœur, à dire vérité, Il tournerait ses vœux d'un tout autre côté, Molière, Mis. IV, 1.

    Pour ainsi dire, locution dont on se sert pour atténuer une expression, pour la faire passer. Ils sont, pour ainsi dire, morts à toutes les joies.

    Pour mieux dire, locution dont on se sert pour préciser davantage sa pensée. Contrainte d'accepter ces mêmes conditions, sans avoir pu en rien retrancher, y rien ajouter, ou, pour mieux dire, sans avoir pu, avec tous leurs efforts, s'écarter d'un seul pas du cercle étroit qu'il lui avait plu de leur tracer, Racine, Disc. de réception de Th. Corneille.

  • 18Dire s'emploie quelquefois à l'impératif pour appeler l'attention. Dites-moi, venez-vous dîner avec moi ? D'où vient donc, je vous prie, un tel emportement ! Avez-vous, dites-moi, perdu le jugement ? Molière, Mis. IV, 3. Dites-moi un peu, s'il vous plaît, combien aviez-vous d'années lorsque nous fîmes connaissance ? Molière, Mar. forc. 2. Dis, penses-tu qu'un jour mon père nous pardonne ? Ducis, Othello, I, 8.

    Disons mieux, sorte de compliment ou de correctif. Il est l'avocat des pauvres, disons mieux, il en est le père.

    Disons-le s'emploie lorsqu'on va dire quelque vérité fâcheuse. Disons-le : les mesures violentes ne peuvent qu'irriter les esprits. Disons-le sans figure, il parle comme un fou et pense comme un homme sage, La Bruyère, XII.

  • 19Qu'est-ce à dire ? s'emploie pour qu'est-ce que cela signifie ? Qu'est-ce à dire ? vous murmurez. Cette locution exprime la surprise, le mécontentement. Qu'est-ce à dire, monsieur ? j'apprends par le notaire Qu'au contrat vous trouvez quelque chose à refaire, Dufrény, Mar. fait et rompu, I, 9.

    Ce n'est pas à dire pour cela que… Ce n'est pas à dire que… locution gouvernant le subjonctif, et qui a un sens de rectification. Vous m'avez rencontré parmi eux, ce n'est pas à dire que je sois des leurs. Ce n'est pas à dire qu'ils aient effectivement parlé pour la dernière fois, Fontenelle, Oracles, ch. III, 2e part.

    Ce n'est pas pour dire, locution très familière qui signifie sans se vanter. Ce n'est pas pour dire, mais je saurais en faire autant.

  • 20C'est-à-dire, loc. conj. qui annonce l'explication, la conséquence de ce qui vient d'être dit. Les quatre lettres I. N. R. I. qui sont au haut de la croix de Notre-Seigneur signifient Jesus Nazarenus, rex Judaeorum, c'est-à-dire Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Et qu'on l'honore ici, mais en dame romaine, C'est-à-dire un peu plus qu'on n'honore la reine, Corneille, Pomp. III, 4. Le genre humain pensant, c'est-à-dire la cent-millième partie du genre humain tout au plus, Voltaire, Aventure de la mémoire.

    C'est-à-dire que, avec un verbe qui suit, même sens. C'est-à-dire que j'ai consenti à la transaction. C'est-à-dire que je paye la somme demandée.

  • 21C'est tout dire ou c'est tout dit, il n'y a rien à ajouter, cela achève, complète. Il est fort enfoncé dans la cour, c'est tout dit ; Et la cour, comme on sait, ne tient pas pour l'esprit, Molière, Femm. sav. IV, 3. Sur l'argent, c'est tout dire, on est déjà d'accord ; Ton beau-père futur vide son coffre-fort, Boileau, Sat. X. Qui dit Sillery dit tout ; Peu de gens en leur estime Lui refusent le haut bout, La Fontaine, Fabl. VIII, 13.

    Cela est bientôt dit, se dit, par antiphrase, d'une chose difficile, ou sur laquelle on conserve des doutes. Vous parlez de trouver d'ici à ce soir dix mille francs ; cela est bientôt dit. On a, dites-vous, perdu les bonnes épigrammes grecques ; cela est bientôt dit ; mais qu'est-ce qui le prouve ?

    C'est beaucoup dire, c'est poser une limite extrême qui probablement ne sera pas atteinte. Posons le cas que vous ayez tout le bien qu'il faudrait, et c'est beaucoup dire, Hamilton, Gramm. 7.

  • 22Cela vous plaît à dire, exprime que l'on ne convient pas de ce qui vient d'être dit, ou sert à énoncer un refus.
  • 23Cela va sans dire ; il va sans dire que… Cela va de soi et est si naturel qu'il n'est pas besoin d'en parler, de le stipuler. Cela s'en va sans dire, Sévigné, 166.
  • 24Il n'y a pas à dire, c'est-à-dire l'affaire est décidée, il n'y a pas d'observations à faire, il n'y a pas à revenir là-dessus.

    On dit de même : il a beau dire. Cette dernière femme eut beau faire, eut beau dire : Moi devine ! on se moque ; eh ! messieurs, sais-je lire ? … Point de raisons : fallut deviner et prédire, La Fontaine, Fabl. VII, 15.

  • 25Cela soit dit en passant, ou soit dit en passant, exprime qu'on mentionne seulement une chose à propos d'une autre, ou qu'on fait quelque légère plainte, quelque léger reproche en peu de mots.
  • 26Ce qui est dit est dit, c'est-à-dire la parole donnée sera tenue. … Va, tranquillise-toi ; Ce que j'ai dit est dit ; repose-toi sur moi, Regnard, Légat. I, 2.

    Voilà qui est dit, locution dont on se sert pour affirmer qu'une chose est convenue, entendue.

    Je ne vous dis que cela, locution qui, suivant le ton, exprime dévouement ou menace. Mon ami, dès qu'il s'agit de ton repos… je ne te dis que cela ; tu dois me connaître. Si vous y revenez… je ne vous dis que cela.

    Prenez que je n'ai rien dit, locution qui annule quelque chose qu'on a dit. C'était dans votre intérêt ; mais, si cela vous contrarie, prenez que je n'ai rien dit.

    C'est moi qui vous le dis, sorte d'affirmation très familière. Et laisse venir demain ; tu verras comme il sera fait ; c'est moi qui te le dis, Marivaux, Marianne, II.

  • 27 Familièrement. S'il vient à bout de son entreprise, je l'irai dire à Rome, locution dont on se sert pour exprimer qu'on regarde la chose comme impossible. Créqui prétend qu'Oreste est un pauvre homme, Qu'il soutient mal le rang d'ambassadeur ; Et Créqui de ce rang connaît bien la splendeur ; Si quelqu'un l'entend mieux, je l'irai dire à Rome, Racine, Épigr. contre Créqui qui avait critiqué Andromaque.
  • 28S'il ne dit mot, il n'en pense pas moins, c'est-à-dire il écoute en silence et fait ses réflexions, ou bien il se tait, mais il est mécontent.
  • 29À qui le dis-tu ? à qui le dites-vous ? locution qui exprime que celui qui parle sait, connaît, a éprouvé aussi bien que qui que soit ce dont il s'agit. Il est difficile de faire son chemin ; à qui le dites-vous ?
  • 30Comme qui dirait, locution familière qui signifie une sorte de. Sa coiffure attira nos regards, c'était comme qui dirait un turban (voy. l'explication de cette locution à COMME).
  • 31Se dire, v. réfl. Se donner, se faire passer pour. Il se dit votre parent. Se dire malade. Ces perfides tous deux se sont dits aujourd'hui Et subornés par vous et subornés par lui, Corneille, Nicom. III, 8. Et de quel droit se diraient-ils héros, s'ils n'étaient point amoureux ? n'est-ce pas l'amour qui fait aujourd'hui la vertu héroïque ? Boileau, Héros de romans.

    Se dire, être dit. Cela se dit partout. Cette phrase se dit très bien. La première et principale cause pourquoi on n'a pu entendre assez clairement aucune des choses qui se sont dites de Dieu et de l'âme, Descartes, Rép. II, 4. Il y a un certain nombre de phrases toutes faites que l'on prend comme dans un magasin ; bien qu'elles se disent souvent sans affectation et qu'elles soient reçues sans connaissance, il n'est pas permis de les omettre, La Bruyère, VIII.

    Soi-disant, voy. SOI-DISANT.

PROVERBES

Quand les mots sont dits, l'eau bénite est faite, se dit des marchés qui sont conclus.

Qui dit tout n'excepte rien.

Qui ne dit mot consent, c'est-à-dire le silence est pris pour l'acquiescement.

REMARQUE

1. Die, pour dise, au subjonctif est un archaïsme. Non, je croyais tout d'elle, il faut que je le die, Régnier, Élég. III. Pourquoi, à votre avis, tant de périls et tant de combas ? vous plaît-il, madame, que je vous le die ? Guez de Balzac, De la gloire. Ils n'ont pas besoin que je leur die rien davantage, Descartes, Méth. 6. Encore qu'on die que la foi a pour objet des choses obscures, Descartes, Rép. II, 36. Mais encore une fois souffrez que je vous die, Corneille, Cinna, I, 1. Votre ardeur vous séduit, mais quoi qu'elle vous die…, Corneille, Poly. V, 4. Ah ! ce n'est pas ces soins que je veux qu'on me die, Corneille, Pomp. V, 3. Veux-tu que je te die ? une atteinte secrète Ne laisse point mon âme en une bonne assiette, Molière, le Dép. I, 1. Ah ! souffrez que je die, Valère, que le cœur qui vous est engagé…, Molière, ib. V, 9. Faites-la sortir, quoi qu'on die, De votre riche appartement, Molière, Femm. sav. III, 2. Gardez-vous… d'ouvrir… que l'on ne vous die…, La Fontaine, Fabl. IV, 15. … rois et dieux mettent, quoi qu'on leur die, Tout en même catégorie, La Fontaine, ib. V, 18. Et puisqu'il faut que je le die, Rien où l'on soit moins préparé, La Fontaine, ib. VIII, 1. Quiconque aime le die ! La Fontaine, Court. Mais, quoi que je craignisse, il faut que je le die, Racine, Bérén. V, 6. Cet archaïsme, ainsi autorisé, peut encore être conservé dans la poésie.

2. Dire de, avec un infinitif, signifiant commander, ordonner, sont signalés par Vaugelas et Th. Corneille comme un gasconisme qu'il fallait éviter. Cependant, dès le temps de ces puristes, cette locution était employée par les meilleurs auteurs, et elle est restée en plein usage. À cette époque, l'Académie ne l'approuvait qu'avec hésitation : " Comme c'est bien parler que de dire : Il lui ordonna d'aller, Il le pria de faire, l'usage semble avoir permis de dire : Il lui dit d'aller, Il lui dit de faire, Acad. Observ. sur Vaugelas, p. 308. "

3. La deuxième personne plurielle vous dites représente la forme latine dícitis, avec l'accent sur la première syllabe.

HISTORIQUE

Xe s. E si distrent, Fragment de Valenciennes, p. 467. Si cum dist e le [en le] evangelio lieu de avant dist, ib. p. 469.

XIe s. Hom qui plaide en curt, à qui curt que ço seit, e hom li mette sur qu'il ait dit chose…, Lois de Guill. 28. Dis e set ans, n'en fut nient à dire [il n'y en a rien à dire, à rabattre], Penat sun cors el damne Deu servise, St Alexis, XXXIII. Et dist au roi : or ne vous esmaiez, Ch. de Rol. III. Dient paien : ainsi peut-il bien estre, ib. IV. Respondent Franc : Sire, vous dites bien, ib. CLXXVII.

XIIe s. Qu'après nos mors n'en soit dit negun [nul] mal, Ronc. p. 49. [à] mon seigneur dites qu'il me viegne veoir, ib. p. 122. S'uns autres homs deïst tel legerie, ib. p. 168. Li cuiverz [le pervers] ne dit mot, l'ame s'en est alée, ib. p. 196. Ne tout [je] ne cel [cèle] mon cuer, ne tout [je] nel [ne le] di, Couci, VII. Je ne di pas que je fasse folage, ib. XI. As fins amans proi [je prie] qu'il dient le voir [la vérité], ib. X. Et quant uns seus [un seul] en remanoit de ça [n'allait pas à la croisade], Il [Quenes] lui disoit et honte et reprouvier, Hues D'Oisi, Romancero, p. 104. [Je] N'en oi [ouis] nului parler, qui moult de bien n'en die, Sax. VII. Si diromes de Charle, qui tant fait à louer, ib. XII. Puis lui dites coment Guiteclins de Sassogne envers nous entreprent, ib. XX.

XIIIe s. Si vous dirons des pelerins dont grant partie estoit jà venue en Venise, Villehardouin, XXXI. Et dient cil qui morir le virent, que ce fu uns des homes du monde qui plus bele fin fist, Villehardouin, XXIII. Dame, ce dist Pepins, on ne doit pas douter… Berte, III De ce ne vous ert [sera] ore nuls lons racontes dis, ib. V. Quant la messe fut dite, ib. X. En son lit en seant [elle] prist ses heures à dire, ib. XI. Qu'ele ne deïst mot ne que n'osast noiser, ib. XI. D'eus [je] lairrai à parler, n'en dirai ore plus, ib. XXIV. Forment se repent Berte que son nom [elle] leur a dit, ib. LIII. Laissez tout ce aler, n'en soit parole dite, ib. LIV. Sans les autres richesses que je ne sai conter, Qu'à peine les peut-on ne dire ne esmer [estimer], ib. XCVII. Car [elle] sait bien que c'est ele [Berte] … Li cuers lui dit, pour voir bien l'en asseüra, ib. CXXII. À peine [elle] put mot dire, tant li cuers lui failli, ib. CXXVII. Dist li vilain : " Par saint Marcel, Ta pel ert mise en mon mantel. " Mès moult a entre dire et fere ; Qar Renart li fera contrere, Ren. 7885. Maintes gens disent que en songes N'a se fables non et mençonges, la Rose, 1. D'omme traïstre g'en di fi ; Puisqu'il n'a foi, point ne m'i fi, ib. 7867. … Il le secorra De tretout quanques il porra, Plus liés [joyeux] du faire, au dire voir, Que ses amis du recevoir, ib. 4753. … or dis-tu que sage, ib. 10421. Au voir dire [à vrai dire], ib. 17465. Qui droitement veut apeler, il doit dire ainsi, se c'est por murdre : Sire, je di sor tel, et le doit nommer, qu'il malvesement…, Beaumanoir, LXI, 3. Nus lais [legs] ne vaut s'il n'est fes de persone qui soit en bon sens et en bonne memore, et s'il ne le dit de se [sa] bouche, Beaumanoir, XXI, 8. Le pris qui est en leur chevalerie si est tel, que quant il sont si preus et si riches que il n'i ait que dire…, Joinville, 235. Et li [au comte de Monfort] distrent que il venist veoir le cors nostre Seigneur qui estoit devenuz en sanc et en char entre les mains au prestre, Joinville, 198. Sire, se vous ne me lessiez dire que vous soiés cousin au roy, l'en vous occirra touz et nous avec, Joinville, 240. Et pour ce se doit on garder et en tele maniere deffendre de cest agait, que en die à l'ennemi [au démon] quant il envoie tele temptacion : va t'en, Joinville, 197. Bien est, ki dit, s'il est ki fait, Ph. Mouskes, ms. p. 200, dans LACURNE.

XIVe s. Il est voir [vrai] disant et veritable, Oresme, Eth. 124. Il avient aucune fois que par suspicion et par opinion l'en dit faulz, Oresme, ib. 173.

XVe s. Et [messire Galéas] avoit telle grace de toutes gens en Lombardie que chacun l'aimoit et disoit bien de lui ; … et toutes gens disoient mal et se plaignoient couvertement de messire Barnabo, Froissart, II, II, 226. [Les cardinaux] distrent et imaginerent que il ne leur feroit jà bien [Urbain VI], et que il n'estoit pas digne de gouverner le monde, Froissart, II, II, 48. En lisant nul n'osoit parler ni mot dire, car il vouloit que je fusse bien entendu, Froissart, II, III, 13. Et arriva à un port que on dit Cepsée [Chertsey en Cornouaille], Froissart, I, I, 152. Et menoient ma dite dame d'Orleans messire Jaquemes de Bourbon et messire Philippe d'Artois, Froissart, III, IV, 1. Vous l'arez, puisque je l'ay dit, la Pass. N. S. J. C. Afin que ils ne s'en peussent excuser et que plus ne sceussent que dire…, Boucic. I, ch. 14. La plus belle compagnie qu'on sçauroit dire, Commines, VIII, 7. Je vous prie que vous me diez où je pourrai parler à vous à part, Louis XI, Nouv. XLVI.

XVIe s. Ce dire de S. Pierre a tousjours esté vray que…, Calvin, Instit. 327. L'aage me conduisoit Sans peur, ne soin, où le cœur me disoit, Marot, I, 216. Et croyez à mon dire, ô charité, ô bonté indicible ! Marot, I, 265. … Pour vous certes, je treuve Facile chose à faire un impossible, Et fort aisée à dire un indicible, Marot, I, 359. … Quand tout est dit [après tout], en tous les lieux Où je voulois tourner les yeux, Tout me rioit…, Marot, IV, 181. Vous savés combien vostre paine est necessaire aux affaires dont vous portés le faix, et où vos amis vous trouvent bien à dire, Marguerite de Navarre, Lett. 64. Il n'y a nulle raison en leur affaire, j'espere les trouver bien toust ; je croy que leur diray leurs verités, Marguerite de Navarre, ib. 114. Il vous treuve tant à dire que vous diriés qu'il est tout seul, Marguerite de Navarre, ib. 122. Monseigneur, quant tout est dit [après tout], mon principal souci est de votre santé, Marguerite de Navarre, ib. 24. C'est à dire que les painctres ont la liberté de paindre ce qu'ilz veulent, Rabelais, Pant. II, 5. L'antechrist est desjà né, ce m'a l'on dict, Rabelais, ib. III, 26. Si nous avions à dire l'intelligence des sons de l'harmonie et de la voix, cela apporteroit une confusion inimaginable à tout le reste de nostre science, Montaigne, II, 359. Que sait-on si… plusieurs effects des animaux qui excedent nostre capacité sont produits par la faculté de quelque sens que nous ayons à dire…, Montaigne, II, 358. Si on veult dire [exprimer] qu'un homme n'a point de sens, Montaigne, I, 33. Il disoit mieulx [parlait] sans y avoir pensé, Montaigne, I, 41. Cyrus s'estant enquis que c'estoit à dire [de ce que cela voulait dire], Montaigne, I, 65. Il falloit raisonner leur dire [en donner les raisons], Montaigne, I, 51. Ce qu'il y a à dire [la différence] entre la licence et la liberté, Montaigne, I, 172. Aprez qu'il les eust bien laissez dire, il respondit…, Montaigne, I, 189. Il y a bien à dire que ce ne soit le mieulx qu'il peust faire, Montaigne, I, 206. Callicles dict l'extremité de la philosophie estre dommageable, Montaigne, I, 224. J'aurois prins une voye plus naturelle, qui est à dire, vraye…, Montaigne, I, 228. Si vous dictes : il fait beau temps, et que vous dissiez verité…, Montaigne, II, 265. En se deshabillant, il trouva à dire sa chaine, Yver, 536. Le dire de Thucidides s'accorde mieux avec les chroniques, Amyot, Thém. 48. Il commanda que les autres par ordre dissent consecutivement leurs advis, Amyot, Cam. 55. Il n'y avoit capitaine qui eust osé dire de non aux soudards qui en demandoient le pillage, Amyot, Marcell. 28. Je suis marry qu'il faut que je vous die, que…, Amyot, Arist. 10. Antigonus le comparoit à un joueur de dez, à qui les dez disent fort bien, mais qui ne se sçait servir des chances qui luy viennent, Amyot, Pyrrh. 57. Qu'il se teinst tousjours auprès de son armée de mer, à fin que si la fortune luy disoit mal sur terre, il eust incontinent les forces de la marine toutes prestes pour…, Amyot, Pomp. 107. Il rencontra par cas d'adventure Goesylus lacedaemonien, soy disant estre envoyé de Lacedaemone, Amyot, Dion, 62. Quant à cela, il n'y a personne qui die du contraire, Amyot, Brutus, 1. La memoire de cette bataille qui estoit encore recente, d'autant qu'il n'y avoit pas cinq ans à dire, les avoit ainsi enflammez, Carloix, I, 3. Cent ou six-vingts picqueurs, qui avec leurs trompes disoient la mort du cerf, Carloix, IV, 12. Dire d'un et penser d'autre, H. Estienne, Apol. d'Hérodote, p. 26, dans LACURNE. Qui dit ce qu'il sçait et donne ce qu'il a n'est pas tenu à davantage, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 127.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. DIRE. Ajoutez :
32 Terme de jurisprudence. Dire droit d'un appel, admettre l'appel, synonyme de faire droit sur l'appel. La cour déclare mal fondé l'appel interjeté par M… contre le jugement… disant droit, au contraire, de l'appel de C… et D…, réforme ledit jugement, Gaz. des Trib. 29 janv. 1875, p. 94, 1re col.

REMARQUE

Ajoutez :

4. Corneille ne dit pas : Cela va sans dire, mais : cela s'en va sans dire. Cela s'en va sans dire, Mélite, III, 6. Mme de Sévigné non plus : Ils ne viendront point à l'assemblée, cela s'en va sans dire, Lett. 21 oct. 1676. (Dans le texte du Dictionnaire, au n° 23, il faut dans l'exemple de Mme de Sévigné corriger va en s'en va.) De même, Bussy à Mme de Sévigné, le 5 janvier 1678 : Je ne vous dis pas que je vous aime ; cela s'en va sans dire.

5. Mme de Sévigné a écrit : de ce qu'il dit, pour à ce qu'il dit. Il est ravi, de ce qu'il dit, de l'amitié que vous avez pour moi, Sévigné, 15 avril 1671.

HISTORIQUE

XVe s. Ajoutez : Qui chiet [choit] de l'asne il dist [signifie] crieve ; et qui chiet du cheval il dist lieve, les Evangiles des quenouilles, p. 34.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

DIRE, s. m. (Jurisprud.) est une procédure autre que les demandes, défenses, & repliques proprement dites, par laquelle le demandeur ou le défendeur dit & articule quelque chose. On appelle cette procédure un dire, parce qu’après les qualités des parties il y a toûjours ce terme consacré dit par-devant vous, &c. En quelques provinces le dire commence par ce mot même, dit un tel.

On appelle aussi dires, les observations & requisitions que les parties ou leurs procureurs font dans un procès-verbal d’un juge, commissaire, ou expert.

A dire d’experts, signifie suivant l’estimation par experts.

Dire le prud’hommes, est la même chose qu’estimation par experts. Ce terme est employé dans plusieurs coûtumes : par exemple, celle de Paris, artic. 47. porte que le droit de relief est le revenu d’un an, ou le dire de prud’hommes, ou une somme pour une fois offerte par le vassal. Voyez Prud’homme. (A)

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Étymologie de « dire »

(c. 980) Du moyen français dire, de l’ancien français dire, du latin populaire *dīgĕre (alignement sur les verbes en -gĕre — voir faire — d’après les participes passés en -ctum, communs aux deux formes), du latin classique dīcĕre (« dire, prononcer, exprimer par des mots »), du proto-italique *deikō, ultimement de l’indo-européen *déyḱti (« montrer, indiquer »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. dir, dire ; catal. dir ; espagn. decir ; portug. dizer ; ital. dire ; du latin dicere. Comp. le grec δείϰνυμι, montrer, goth. taiha, allem. zeigen, montrer ; mots où est le radical identique dic, deik, taih.

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : M. Boucherie (Revue des langues romanes, t. III, p. 71-77) a jeté du jour sur la locution à dire au sens de manquer. Elle représente le bas-latin habere ou esse diger, digere, dicere, qui se trouve avec le même sens dès les textes mérovingiens : Quantum de compositione diger est, Loi salique ; Quasi animalia per sua menata dicere habuissit (comme si par ses menées il avait eu à dire les animaux), Formules angevines (ailleurs, digere habuisset) ; Quod ante dicta terra de annos triginta et uno semper tenuissint nec eis diger numquam fuissit, LETRONNE, p. 28, anno 680. Ce dernier exemple semble le modèle du vers de St Alexis, cité dans l'historique : Dis et set ans, n'en fut nient à dire. M. Boucherie pense que dicere, qui a eu le sens de plaider, a passé à celui de réclamer, et, comme on réclame ce qui manque, au sens de manquer.

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Phonétique du mot « dire »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
dire dir

Évolution historique de l’usage du mot « dire »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « dire »

  • Sois toujours le premier à dire bonjour. De H. Jackson Brown , 
  • Le dire est aisé, le faire difficile. De Baltasar Gracian y Morales , 
  • Bien faire vaut mieux que bien dire. De Proverbe québécois , 
  • Jamais réalisé ne veut pas dire irréalisable. De Louis Fortin , 
  • Pour dire oui, il faut pouvoir dire non. De François Mitterrand , 
  • Penser veut dire aussi rêver. De George Steiner , 
  • Accepter ne veut pas dire reconnaître. De Rabindranàth Tagore / A Quatre voix , 
  • Il vaut mieux faire que dire. De Alfred de Musset / Pierre et Camille , 
  • Mort à jamais ? Qui peut le dire ? De Marcel Proust / La prisonnière , 
  • Cimetière veut dire : Allons nous reposer. De Xavier Forneret / Sans titre , 
  • Dire que Dieu existe, sans dire ce qu'est Dieu et comment il est, équivaut à ne rien dire. De Miguel de Unamuno / Le sentiment tragique de la vie , 
  • Tout a été dit. Sans doute. Si les mots n'avaient changé de sens ; et les sens, de mots. Jean Paulhan, Clef de la poésie, Gallimard
  • Tout ce que l'on dit de nous est faux ; mais pas plus faux que ce que nous en pensons. Mais d'un autre faux. Paul Valéry, Autres Rhumbs, Gallimard
  • On dit peu de choses solides lorsqu'on cherche à en dire d'extraordinaires. Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues, Réflexions et Maximes
  • Le secret d'ennuyer est celui de tout dire. François Marie Arouet, dit Voltaire, Sept Discours en vers sur l'homme, Sur la nature de l'homme
  • Il faut dire oui à notre temps. De Romano Guardini , 
  • Ne rien faire et laisser dire. De Alphonse Allais , 
  • Penser, c'est dire "non". De Alain , 
  • Je ne me suis proposé rien d'autre que de savoir ce que je disais quand je parlais comme tout le monde. Émile Chartier, dit Alain, Propos d'un Normand, tome V , Gallimard
  • Je me reproche d'avoir dit trop de choses à dire et pas assez de choses à ne pas dire. Jean Cocteau, La Difficulté d'être, Éditions du Rocher
  • Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer. André Gide, Traité du Narcisse, Gallimard
  • Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent. Jean de La Bruyère, Les Caractères, Des ouvrages de l'esprit
  • C'est encore en disant n'importe quoi que l'on peut le mieux espérer dire quelque chose. Claude Mauriac, La Conversation, I , Grasset
  • On n'aime pas une femme pour ce qu'elle dit ; on aime ce qu'elle dit parce qu'on l'aime. André Maurois, De la conversation, Hachette
  • On ne peut plus rien dire qui n'ait été dit avant nous. Térence en latin Publius Terentius Afer, L'Eunuque, prologue
  • Quand on ne pense pas ce que l'on dit, c'est qu'on dit ce que l'on pense. Jacinto Benavente,  No quiero, no quiero !, III, 4
  • Quand, dans ce monde, un homme a quelque chose à dire, la difficulté n'est pas de le lui faire dire, mais de l'empêcher de le dire trop souvent. George Bernard Shaw, Cesar and Cleopatra, IV
  • Qu’entend donc le président algérien par «initiative marocaine»? Pour le nouveau locataire du palais de la Mouradia, même s’il ne l’a pas clairement formulé lors de cette interview, «initiative marocaine» veut dire, comme il l’a exprimé lors des sorties qui ont précédé son élection, le fait de présenter des excuses à l’Algérie. Des excuses qu’il n’exige pas de la France, dont il a simplement déclaré «souhaiter» des excuses (ce mot plutôt soft lui a été soufflé par son interviewer) pour l’un des épisodes les plus noirs de l’histoire coloniale, à savoir le massacre de Sétif du 8 mai 1945. Le360.ma, Vidéo. Abdelmadjid Tebboune: quand dire n’est pas faire | www.le360.ma
  • Le 25 février, Ahmed, 21 ans, a été tué par balles sur un parking de la Paillade à Montpellier. Les habitants du quartier, dont la mère du jeune de 21 ans, organisent ce samedi une marche blanche pour dire stop à la violence. Les règlements de comptes s’enchaînent dramatiquement dans le département. France Bleu, Une marche blanche pour dire stop à la violence à Montpellier
  • Dans une interview exclusive accordée à nos confrères d’Eurosport, le directeur du tournoi de Roland-Garros a donné son sentiment sur la situation actuelle et sur le travail fourni avec l’ATP, la WTA mais aussi l’USTA. Gur Forget a aussi largement insisté sur l’idée que chaque joueur avait le choix de jouer ou de ne pas jouer : « Aucun tournoi n’est obligatoire, donc les joueurs pourront quasiment choisir où et quand ils joueront. Je trouverais juste, en tant qu’organisateur d’un Majeur à Paris ou à New York, d’attendre que les joueurs participent à notre événement. Mais cela dépend aussi d’où ils viennent, de leur forme physique, de leurs craintes… C’est totalement compréhensible si des joueurs ont des doutes sur des questions de santé. Nous avons aussi travaillé avec l’USTA parce que, comme nous, ils veulent que les joueurs viennent et jouent sans se poser de questions. Ils font vraiment un excellent travail là-dessus et nous aussi. On espère que les joueurs pourront dire à la fin de la saison : « Au moins, on a pu jouer, on a pu se remettre en forme physiquement, on a pu gagner notre vie… ». We Love Tennis, Roland Garros > Guy Forget : "On espère que les joueurs pourront dire à la fin de la saison : "Au moins, on a pu jouer, on a pu se remettre en forme physiquement, on a pu gagner notre vie…" - We Love Tennis
  • L’ex-ministre a par ailleurs assuré ne pas avoir eu connaissance du courrier adressé par l’agence de sécuruté sanitaire Santé publique France (SpF) à la direction générale de la santé en septembre 2018 qui informait notamment de la péremption d’une part importante du stock stratégique d’Etat de masques et recommandait de racheter ces équipements pour porter le stock à 1 milliard. Le Monde.fr, « Vous ne pouvez pas dire que je n’ai pas anticipé » : Agnès Buzyn défend sa gestion de la crise due au coronavirus devant les députés
  • Alors voilà, on y est, c’est la fin de la saison… et Géraldine Mosna-Savoye va essayer de vous dire au revoir ! France Culture,  Comment se dire au revoir ?
  • L’épidémie de Covid-19 nous amène à nous poser la question suivante, autant éthique que stratégique ou politique : un dirigeant, qu’il soit chef d’Etat, ministre ou chef d’entreprise, peut-il tout dire ? Et doit-il tout dire ? La capacité à communiquer serait, selon beaucoup d’études sur le leadership, un critère déterminant pour devenir un leader. Et inversement, une mauvaise communication, ou pas de communication, peut nuire à l’efficacité, voire engendrer des problèmes ou des dysfonctionnements. Capital.fr,  Communication de crise : un dirigeant peut-il tout dire ? - Capital.fr
  • Sois toujours le premier à dire bonjour. De H. Jackson Brown , 
  • Le dire est aisé, le faire difficile. De Baltasar Gracian y Morales , 
  • Bien faire vaut mieux que bien dire. De Proverbe québécois , 
  • Jamais réalisé ne veut pas dire irréalisable. De Louis Fortin , 
  • Pour dire oui, il faut pouvoir dire non. De François Mitterrand , 

Images d'illustration du mot « dire »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Vidéos relatives au mot « dire »

Traductions du mot « dire »

Langue Traduction
Anglais say
Espagnol decir
Italien dire
Allemand sagen
Chinois
Arabe قل
Portugais dizer
Russe сказать
Japonais いう
Basque adibidez
Corse
Source : Google Translate API

Synonymes de « dire »

Source : synonymes de dire sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « dire »

Combien de points fait le mot dire au Scrabble ?

Nombre de points du mot dire au scrabble : 5 points

Dire

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