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Fabliau

Variantes Singulier Pluriel
Masculin fabliau fabliaux

Définitions de « fabliau »

Trésor de la Langue Française informatisé

FABLIAU, subst. masc.

LITT. FR. (xiieet xiiies.). Conte populaire en vers, satirique ou moral. Les recueils de nos fabliaux, le Décaméron de Boccace, sont pleins de traits qui respirent cette liberté de penser, ce mépris des préjugés (Condorcet, Esq. tabl. hist.,1794, p. 106).L'aubergiste (...) auquel je prêtais l'aspect disputeur, solennel et médiéval d'un personnage de fabliau (Proust, Swann,1913, p. 388):
... c'est avec prédilection que les auteurs de fabliaux, contes écrits en français, ont exercé leur verve contre les prêtres, pris comme objets préférés de facéties parfois inoffensives et parfois fort acérées. Faral, Vie temps de st Louis,1942, p. 48.
Rem. La forme fableau est également attestée ds la docum. Ce dernier mot n'est pas plus étonnant que « fabliau » jadis « fableau » (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 151). L'infime place qu'occupent les passions politiques chez le bourgeois français tel qu'il apparaît dans les fableaux, dans la comédie du moyen-âge (Benda, Trah. clercs, 1927, p. 18).
Prononc. et Orth. : [fɑblijo] ou [fa-]. Barbeau-Rodhe 1930 admet [ɑ] ou [a], ce qui s'explique parce que la syll. n'est plus sous l'accent. Cf. fable. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. Ca 1200 (J. Bodel, Saxons, éd. F. Menzel et E. Stengel, 25); forme pic. reprise par C. Fauchet, Recueil de l'origine de la langue et poésie française, 1581, éd. Janet G. Espiner-Scott, livre 1, chap. VIII, 1. 35, 49, 115 etc.). Dér. de fable*; suff. -eau* (a. fr. -el), fabliau étant la forme pic. de l'a. fr. fablel, fableau (cf. Gdf. Compl. et T.-L. s.v. fablel). Fréq. abs. littér. : 46. Bbg. Guiette (R.). Fabliau. In : G.(R.). Questions de litt. Gent, 1960, pp. 67-77; In : [Mél. Gessler (J.)]. Louvain, 1948, t. 1, pp. 566-569. − Orr (J.). Mod. Lang. R. 1958, t. 53, pp. 257-258. − Otcherett (O.). Sur la déf. du genre des fabliaux. Annales sc. de l'Inst. pédag. Lénine. Moscou. 1970, no382, pp. 219-245.

Wiktionnaire

Nom commun - français

fabliau \fa.bli.jo\ masculin

  1. (Littérature) Genre de conte en vers, plaisant et satirique, usité dans la littérature du moyen-âge.
    • […] ; c’est le temps des fabliaux, c’est le temps où naissent les diverses branches du Roman de Renart, c’est-à-dire ce que la littérature française a produit de plus achevé, comme art, au moyen-âge. — (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au moyen-âge, Revue des Deux Mondes, 1839, tome 19.)
    • On raconte, depuis l’époque des fabliaux, une bien belle histoire sur cette veuve inconsolable qui se plantait des échardes dans les chairs en souvenir d’un feu mari cul-de-jatte et de son vivant portant jambes de bois. — (Lucien Fabre, Le Rire et les rieurs, Gallimard, Paris, 1929, page 226.)
    • De plus, on assimile volontiers les femmes adultères aux prostituées et la pratique de la fornication, prostibulaire ou adultère, suppose le mensonge ou la clandestinité, comme l'ont si bien illustré les fabliaux, qui insistent sur les mensonges de l'épouse volage. — (Nicole Gonthier, Sanglant Coupaul ! Orde Ribaude ! : Les injures au Moyen Âge, Presses universitaires de Rennes, 2007.)
    • On appelle pays de Cocagne un pays d’abondance et de bonne chère. Cette expression sert de titre à un fabliau, où l’auteur raconte qu’étant allé à Rome pour l’absolution de ses péchés, il fut envoyé en pénitence par le pontife dans un pays qui a été béni de Dieu particulièrement. — (Pierre-Marie Quitard, « Cocagne », Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, 1842, page 239.)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FABLIAU. n. m.
Genre de conte en vers, plaisant et satirique, usité dans la littérature du moyen âge. Les anciens fabliaux.

Littré (1872-1877)

FABLIAU (fa-bli-ô) s. m.
  • Conte en vers, à la mode dans les premiers âges de la poésie française.

HISTORIQUE

XIIe s. Seigneur, ceste chançons ne muet [provient] pas de fabliax, Mais de chevalerie, d'amours et de cembiax [combats], Sax. II.

XIIIe s. Par cest flabel poez savoir, Molt sont femes de grant savoir, Fabl. et contes anc. t. IV, p. 187. Chansonnette, mos, fableaux Pour gaaigner les bons morceaux, Hist. litt. de la France, t. XXIV, p. 449.

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Étymologie de « fabliau »

Anc. franç. fablel, diminutif de fable ; provenç. fablel.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Diminutif de fable ; fablel était la forme en ancien français, fabliau la forme en picard. Fabliau est issu du latin fabula qui signifie littéralement « petit récit » ; c’est le nom qu’on donne dans la littérature française du Moyen Âge à de petites histoires en vers simples et amusantes. Elles ne se proposent guère que de distraire ou faire rire les auditeurs et lecteurs, mais peuvent comprendre une leçon morale, parfois ambigüe.
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Phonétique du mot « fabliau »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
fabliau fablijo

Évolution historique de l’usage du mot « fabliau »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « fabliau »

  • À partir de ces prémices gentillettes le fabliau s’emballe, lorgne vers le roman parodique, voire le pamphlet, à mesure que son héros déploie, au détriment de tous ceux qu’il côtoie, les multiples facettes d’une expertise à la fois farcesque et maléfique, en tout cas riche d’enseignements. , Douin de Lavesne, Trubert
  • Le terme de « fabliau » est une forme picarde issue du latin fabula, qui signifie « petit récit ». Anonymes pour la plupart, les fabliaux sont souvent l’œuvre des ménestrels, ces musiciens du Moyen Âge et chanteurs ambulants. Le poète Rutebeuf — qui inspire encore nos artistes contemporains — ou Jean de Condé en ont aussi écrit. Généralement courts (quelques centaines de vers octosyllabiques) et destinés à faire rire, les fabliaux mettent en scène les personnages qui composent la société médiévale (prêtres, chevaliers, bourgeois, jongleurs, mendiants, filles de joie...).  Futura, Que sont les fabliaux du Moyen Âge ?
  • Du 17 au 26 septembre, au fort de Chaudanne, le Théâtre Alcyon propose à ses spectateurs un voyage dans le temps, l’espace d’une soirée. Avec une trilogie théâtrale autour de la figure du médecin, la compagnie traverse les siècles et fait une première étape au Moyen Âge avec « Le Vilain Mire », un fabliau écrit au XIIIe  siècle par un auteur anonyme. , Edition Besançon | Un fabliau et du Molière au fort de Chaudanne
  • Doctorant au sein de l’équipe de recherche Études et Éditions de textes médiévaux, Nicolas Garnier s’intéresse au roman de Renart et les fabliaux, deux types de récits brefs des XIIe et XIIIe siècles. France Culture, Le Roman de Renart et les fabliaux
  • Dans le cadre de cette réflexion, l’on s’intéressera au récit bref sous toutes ses formes : exemplum, dit, fabliau, lai, nouvelle et conte. La confrontation de récits issus de différentes aires géographiques européennes (Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie …) sera aussi l’occasion de s’interroger sur l’émergence d’une sensibilité narrativement efficace, relevant de la poétique de la brièveté et de la pragmatique de l’acmé. , Histoire d’entalenter. Les émotions dans le récit bref européen, entre Moyen Âge et première modernité (Boulogne-sur-Mer)
  • Le trickster, ou fripon divin, qui joue des bons tours et nargue la société, est un personnage récurrent des traditions littéraires européennes. Il est bien représenté dans le domaine français médiéval : Tristan, Renart et Pathelin ont ainsi passé les siècles en amusant petits et grands, alors que ce sont davantage les situations que le nom des héros qu’a retenues la tradition des fabliaux. Les deux contes à rire ici édités nous en présentent des spécimens bien contrastés : au boucher d’Abbeville, qui ne cherche qu’à se venger des mesquineries qu’il a subies et qui illustre l’expression « l’occasion fait le larron », s’oppose Trubert, dont les tours, souvent ignobles et gratuits, trahissent une propension innée à faire le mal. L’opposition des deux textes est également formelle : alors que Le Boucher d’Abbeville est un fabliau tout à fait typique, ne narrant qu’une anecdote brève, Trubert est, avec ses nombreux épisodes, un véritable petit roman comique qui anticipe le genre picaresque. Les deux récits se complètent ainsi pour donner un aperçu représentatif du thème de la ruse dans la littérature facétieuse du Moyen Âge. , Deux contes à rire médiévaux. Le Boucher d'Abbeville suivi de Trubert
  • Avant cette représentation, ils ont beaucoup travaillé pour découper le fabliau en plusieurs scènes. Ils ont ensuite réécrit le texte en se servant des dialogues afin que tous les personnages aient des répliques. , Montceau-les-Mines | “Estula”, un fabliau comique joué par les élèves de 5 e

Traductions du mot « fabliau »

Langue Traduction
Anglais fabliau
Espagnol fabliau
Italien fabliau
Allemand fabliau
Chinois 法布里奥
Arabe fabliau
Portugais fabliau
Russe фабльо
Japonais ファブリオー
Basque fabliau
Corse fabliau
Source : Google Translate API

Synonymes de « fabliau »

Source : synonymes de fabliau sur lebonsynonyme.fr

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Fabliau

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