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Fermer

Définitions de « fermer »

Trésor de la Langue Française informatisé

FERMER, verbe.

I.− Vx. Rendre fixe.
A.− ARCHIT. Fermer une voûte.
[Le suj. désigne une pers.] Poser la clef de voûte.
[Le suj. désigne un élément de construction] Consolider, assurer une voûte.
P. métaph. Tu illumines (...) la situation de la connaissance, où tu viens te placer par magie comme une clef de voûte qui ferme et assure une phrase (Valéry, Mauv. pens.,1942, p. 164).
B.− MAR. Fermer une embarcation. L'arrêter, l'amarrer. Attesté notamment ds Littré, Rob. et Lar. Lang. fr.
II.− Usuel
A.− [L'obj. désigne un élément mobile, gén. un dispositif de fermeture] Manœuvrer (le ou les éléments d'une ouverture), de façon à priver de communication deux espaces. Fermer brusquement, doucement, soigneusement, vivement. Synon. littér. clore; anton. ouvrir.L'air était devenu plus tiède, les nuits si belles, qu'ils ne fermaient plus la croisée (Gide, Tentative amour.,1893, p. 75).
1. Emplois et constr.
a) Emploi abs. :
1. Elle jeta les yeux vers la porte : il l'avait laissée ouverte, comme pour marquer qu'il avait seulement l'intention d'entrer et de sortir. − « Tu as froid? Veux-tu que je ferme? » Martin du G., Thib.,Mort père, 1929, p. 1316.
b) Emploi pronom. réfl. à valeur passive et emploi intrans. (souvent avec un adv.). En haut, se trouvait une chambre dont la porte, comme celle des granges, se fermait avec un crochet qu'on mettait du dehors (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 327).Une porte qui fermait hermétiquement (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 473).Une méchante armoire de bois blanc, qui ne ferme point et où je n'ai pas la place de ranger mes affaires (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 36).Le rideau se ferme brusquement et brusquement l'éclairage change (Claudel, Soulier,1944, 1repart., 1rejournée, 7, p. 971).
c) Fermer qqc. à + subst. ou syntagme indiquant le moyen ou la manière.Fermer sa porte à clef, un tiroir à double tour. Il ferme à clé la porte de la chambre; il enferme sa femme dans la chambre à coucher (Ramuz, Gde peur mont.,1926, p. 89).Ils entrèrent dans l'auto; il ferma à clé la portière de droite et poussa le taquet de celle de gauche (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 163).
2. Loc. verbales
a) Fermer la porte sur qqn, sur soi. ,,La fermer après que quelqu'un est entré ou sorti, en entrant ou en sortant`` (Ac.).
Emploi pronom. réfl. à sens passif. La porte se ferma sur lui à double tour (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 451).
b) Fermer la porte au nez de qqn. La claquer brusquement devant lui.
Au fig.
Fermer la porte au nez de qqn. L'éconduire. C'est comme si on venait de lui fermer une porte au nez (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1503).
Fermer sa porte (à qqn). Refuser de le recevoir, de l'entendre.
Fermer sa porte à qqc. Refuser d'y prêter attention. Goethe (...) ferme sa porte à la poésie et (...) reprend ses forces dans des travaux d'intellectualisme (Rolland, Beethoven,t. 1, 1928, p. 196).
c) Fermer ses portes (p. méton.). Cesser toute activité. À sa mort en 1800 sa famille (...) fait prospérer la fabrique (...); vendue en 1840, la manufacture dut fermer ses portes en 1848 (G. Fontaine, Céram. fr.,1965, p. 74).
3. Fermer un tiroir. ,,Le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté`` (Ac.).
Emploi intrans. Les tiroirs ferment mal, (...) une indiscrétion est toujours possible (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1223).
4. [P. méton. de l'obj.] Fermer une armoire, le garage.
5. Proverbe. Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. ,,Il faut prendre un parti, il faut se déterminer d'une manière ou d'une autre`` (Ac. 1878-1932).
B.− [L'obj. désigne les parties mobiles d'un organe, les éléments d'un objet; p. méton. cet organe, cet objet]
1. Manœuvrer (un élément mobile)
a) de façon à fixer la pièce à laquelle il est assujetti. Fermer la serrure, le verrou, le loquet. Fermons le loquet de la porte (Quinet, Ahasvérus,1833, 2ejournée, p. 133).
b) de façon à interrompre un débit. Fermer un robinet, une écluse, une vanne. Et cette usine (...) dont on avait négligé de fermer le compteur électrique et qui s'illuminait tous les soirs dans le désert (Tharaud, Dingley,1906, p. 104):
2. Une bonne invention ces « lampes-témoins », on voit quels clients usent trop de lumière (...). Il ferme la « minuterie » et tire à lui les couvertures. Tiens, Renée qui allume (...). « Si elle n'a pas éteint dans cinq minutes, pense Lecouvreur, je lui coupe le courant. » Dabit, Hôtel,1929, p. 87.
[P. méton. de l'obj.] Fermer l'eau, le poste, la télévision.
2. Rapprocher l'une contre l'autre les parties mobiles (d'un ensemble) dont l'écartement forme une ouverture. Fermer une enveloppe, un couteau, un livre, un parapluie. Elle ferme son face-à-main (Bourdet, Sexe faible,1931, 2, p. 376).
Emploi pronom. à valeur passive et emploi intrans. Le corsage, à basque, est ouvert carrément sur une chemisette (...) : il se ferme derrière, au moyen d'un lacet de soie (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 731):
3. Un homme monte à une station. Il n'a pas de bagages. Il a un chapeau en cône tronqué, un pardessus jaune, un pantalon fripé, l'air pauvre. Il se jette dans un coin, et, les mains dans les poches de son pardessus qui ferme mal, il dort. Renard, Journal,1901, p. 649.
Au fig. Fermer sa bourse à qqn (cf. bourse1I B 3).
Spécialement
Fermer un angle, une courbe. En réduire l'ouverture.
Fermer un circuit électrique. Établir les liaisons conductrices permettant le passage du courant :
4. Un contact à cames (...) est un dispositif automatique pour fermer un circuit électrique pendant un bref intervalle de temps. Quand les ergots de la came touchent le contact, ils le ferment et un courant circule. Berkeley, Cerveaux géants,1957, p. 107.
3. [L'obj. désigne une partie du corps] Même sens que 2.
a) [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé concr. et l'obj. désigne un inanimé concr.] Fermer (les bords d')une plaie, une blessure, une cicatrice. Synon. cicatriser.
P. métaph. :
5. Ô France! Entends chanter les voix libératrices; L'avenir est prochain qui, d'un doigt enchanté, Ferme tes nobles cicatrices D'où jaillira pour tous la jeune liberté... Glatigny, Fer rouge,1870, p. 42.
Emploi pronom. à sens passif. Quant à sa blessure, soignée par les plus excellents médecins, elle a dû bientôt se fermer et se cicatriser (Gautier, Fracasse,1863, p. 301).
P. métaph. Rien ne guérit en moi; si mes blessures se ferment instantanément, elles se rouvrent tout à coup (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 197).
Loc. verbales
Fermer les yeux à qqn/de qqn. Abaisser les paupières d'une personne qui vient de mourir. Je te fermerai les yeux, parole, et puis je te ferai une bonne mentonnière pour que tu fermes ta gueule un bon coup! (Aymé, Jument,1933, p. 48).Au fig. L'assister à ses derniers moments. Qu'une main amie lui ferme les yeux, qu'on donne une larme à sa mort (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 82).
Fermer le bec, la bouche à qqn (au fig., fam.). Le faire taire. Un seul mot va leur fermer la bouche (Collin d'Harl., Vieux célib.1792, V. 6, p. 134).Cet enjôleur fermait le bec à toutes les bavardes (Zola, Assommoir,1877, p. 611).
b) [Le suj. est à la fois l'agent et l'instrument de l'action] Fermer les doigts, le poing, les yeux. Parfois (...) elle fermait lentement les paupières et la vie abandonnait son visage. (...) bientôt MmeThéréson rouvrait les yeux, reprenait sa phrase (Sartre, Nausée,1938, p. 124):
6. La vie n'est pas ce que tu crois. C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains, ferme tes mains, vite. Retiens-la. Tu verras, cela deviendra une petite chose dure et simple qu'on grignote, assis au soleil. Anouilh, Antig.,1946, p. 190.
Emploi pronom. Ses deux yeux, fort gros et couverts de paupières épaisses, se fermaient à demi pour considérer la multitude (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 160).Sa main droite se ferme en forme de cuiller (Mounier, Traité caract.,1946, p. 222).
P. anal. Fermer son visage. Le rendre sombre, en durcir les traits. Synon. se renfrogner.
Emploi pronom. Le visage venait de se fermer subitement (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 26).
Au fig., emploi pronom. Devenir impénétrable. Tu te nouais, tu te fermais. Ce qu'il me fallait lutter pour te confesser (Bourget, Geôle,1923, p. 115).
Loc. verbales fig.
Fermer son cœur à. Refuser de comprendre. Vous fermez votre cœur et votre porte à ceux qui veulent vous servir (Vigny, Journ. poète,1837, p. 1081).
Fermer l'oreille à. Refuser d'entendre. Tu fermes l'oreille au bon sens. Tu t'obstines dans le mécontentement sourd, dans la mélancolie inerte (Amiel, Journal,1866, p. 296).Emploi pronom. réfl. indir. Se fermer les oreilles.
Fermer les yeux (à qqc.). Refuser de se rendre à l'évidence, à ce qui est prouvé, certain. Fermer les yeux à la vérité, à l'évidence, à la lumière (Ac.1878-1932).
Fermer les yeux (sur qqc.). Refuser de voir. Mais il ne convient pas de fermer volontairement les yeux sur le rôle d'antidote social de la comédie (Arts et litt.,1935, p. 7604).
Fermer les yeux (littér.). ,,Mourir`` (Ac.).
Ne pas fermer l'œil. Ne pas dormir. Il ne put fermer l'œil de la nuit. Le lendemain matin, ses agitations redoublèrent (Stendhal, Lamiel,1842, p. 202).
Fermer sa gueule (pop.). Se taire. Je faisais des gestes discrets de moulin à vent pour qu'il ferme sa gueule (Malraux, Espoir,1937, p. 590).
Ferme la! la ferme! Tais-toi. − Je m'fous pas mal de c'que tu dis ou d'c'que tu n'dis pas. La ferme! − J'la fermerai si j'veux, saleté! (Barbusse, Feu,1916, p. 30).
c) [P. anal. de b; le suj. désigne une fleur] Fermer sa corolle.
Emploi abs. Les grands lis ont fermé et les cigales ne chantent pas (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 243).
Emploi pronom. Elles [les fleurs] s'ouvraient et se fermaient à différentes heures du jour (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 63).
P. métaph. La rose d'eau se ferme au bord de ma main bleue (Genêt, Poèmes,1948, p. 66).
C.− [L'obj. désigne gén. un lieu] Rendre inaccessible, empêcher l'accès à ou la sortie de.
1. [Le suj. désigne une pers.] Fermer une salle, une pièce. Nous allons fermer l'appartement, la farce est jouée, et vous remettrez la clef à M. le Maire (Balzac, Cous. Bette,1847, p. 268).
Emploi pronom. à sens passif. Dans les bourgs isolés, dans les stations, les habitants et les squatters se précautionnaient contre toute attaque ou surprise. Les maisons se fermaient à la nuit tombante (Verne, Enf. cap. Grant,t. 2, 1868, p. 158).
En partic. Entourer d'une enceinte. Fermer une ville, un parc, un jardin; fermer de murailles, de haies, de fossés.
P. ext. Empêcher, par une résistance, une défense, l'accès à ou la sortie de. Fermer le passage à l'ennemi; fermer une route, fermer les mers.
Au fig. Empêcher l'accès à. Synon. contrecarrer.Fermer le chemin des honneurs (Ac.). Fermer une carrière à qqn. Emploi pronom. réfl. Vous vous fermez toute carrière. Un pas de plus et vous ne pourrez plus quitter la route où vous êtes (Dumas fils, Dame Cam.1848, p. 216).Fermer la route aux abus.
Spéc., CH. DE FER. Fermer la voie. Interdire (la voie) à la circulation à l'aide du signal approprié :
7. ... puis, le train passé, la voie fermée, pousser un bouton pour l'annoncer au poste suivant, en pousser un autre pour rendre la voie libre au poste précédent... Zola, Bête hum.,1890, p. 243.
2. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Interdire l'accès à un lieu. La nuit, Trois lourds barreaux fermaient l'entrée inabordable (Hugo, Légende,t. 1, 1859, p. 69).Cette grille [du canal] fermait l'enceinte même de Stahlstadt (Verne, 500 millions,1879, p. 183).Si les Versaillais entraient, pas un n'irait au delà des barricades qui fermaient les carrefours (Zola, Débâcle,1892, p. 591).
GÉOGR. Abriter (une baie, un port) des vents et de la houle. Deux autres caps fermaient la baie (Verne, Île myst.,1874, p. 94).
3. JEUX. Fermer le jeu. Empêcher son adversaire de continuer le jeu en le bloquant.
D.−
1. [L'objet désigne un lieu ouvert au public; l'accent est mis sur le résultat de l'action et ses prolongements dans le temps]
a) Faire cesser de façon momentanée l'activité de. Fermer une banque, une boutique. Mademoiselle Barnoux, occupez-vous du public, MmeOrillane va fermer son guichet un instant (Bernanos, Mauv. rêve,1943, p. 981).
Fermer boutique. (Faire) cesser une affaire. La crise révèle que ces industriels sont prêts « à fermer boutique » si l'affaire n'est pas rentable (Debatisse, Révol. silenc.,1963, p. 188).
Emploi abs. Cesser son activité.
[P. méton. du suj.]
[Le suj. désigne un inanimé] La banque ferme à trois heures (Hugo, Corresp.,1866, p. 549).Spéc., BOURSE. [Pour signifier que le taux d'une valeur était tel à la fermeture de la Bourse] La Bourse a fermé à tel taux, cette valeur a fermé à tel taux (Ac.1878-1932).
[Le suj. désigne une pers.] Lundi. Les coiffeurs sont fermés (Cocteau, Par. terr.,1938, II, I, p. 232).
[Pour inviter les pers. présentes à quitter les lieux] On ferme! − On ferme! On ferme! crièrent les voix puissantes des gardiens (Zola, Assommoir,1877, p. 447).
b) Faire cesser (une exploitation) de façon durable. Fermer un chantier, un puits (de mine). Ces mouvements de foule enrichissent l'un, ruinent l'autre, (...) ouvrent et ferment des chantiers (Alain, Propos,1930, p. 920).
Emploi abs. Interrompre son activité. La misère était trop grande, il cita les usines qui fermaient, les ouvriers qui s'en allaient (Zola, Germinal,1885, p. 1190).
c) Spéc. Interrompre, par décision autoritaire ou administrative, de façon momentanée ou définitive, l'activité de. Pyrrhus (...) ferma les gymnases et les théâtres (Michelet, Hist. romaine,t. 1, 1831, p. 173):
8. Seul, un homme errait toujours, (...) ne comprenant pas, s'exaspérant que la police laissât fermer ainsi un établissement d'utilité publique qu'elle surveille et tient sous sa garde. Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Mais. Tellier, p. 1881, p. 1183.
Emploi abs. en périphrase factitive. Tu feras fermer les greniers publics. Je viens de signer le décret (Camus, Caligula,1944, II, 9, p. 46).
2. Mettre une borne à, terminer.
a) Marquer la limite de. Nous traversions maintenant le pays montueux et boisé qui ferme au sud les campagnes d'Orsenna (Gracq, Syrtes,1951, p. 16):
9. Une chaîne immense ferme l'horizon de ses noirs rochers. Au milieu une brèche la fend, que l'on peut croire ménagée par l'industrie, ouverte à la dynamite. Barrès, Cahiers,t. 11, 1914-18, p. 50.
Fermer les guillemets, la/une parenthèse. Marquer, par un signe d'écriture ou de typographie approprié, la fin d'une partie de discours.
Au fig. Mettre fin à une digression. Fraisier fut forcé d'ouvrir et de fermer rapidement une parenthèse dans son discours (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 209).
b) Au fig.
α) Mettre un terme, dans le temps, à. Fermer une discussion, une liste, un scrutin, le ban*. Buste d'airain dont le piédouche porte les deux dates qui ouvrent et ferment chaque règne (Hugo, Rhin,1842, p. 256).La singulière méditation qui ferme ce plaidoyer pour les églises de France (Massis, Jugements,1923, p. 261):
10. Pardon, Monsieur, dit le Président, nous fermons l'audience pendant cinq minutes, afin de permettre à MeQuantin de se reposer des fatigues de son beau discours. Chamfleury, Bourgeois Molinch.,1855, p. 205.
Emploi pronom. à sens passif. Trois partisans du candidat de l'opposition (...) arrivèrent au moment où le scrutin allait se fermer (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 333).
Fermer un cycle, une époque. Être le dernier. Il [Goethe] ferme cette époque d'harmonie et de repos qui se rencontre au commencement de presque toutes les littératures (Quinet, All. Ital.,1836, p. 29).
Emploi pronom. Se fermer sur soi-même.Revenir à son point de départ :
11. Le cycle de cette enquête va donc se fermer ici sur lui-même. Revenant à ce qui fut notre point de départ et posant aux doctrines qui furent l'objet de ces études la question même que je me suis posée... Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 193.
β) Fermer la marche. Venir en dernier lieu. Un groupe chuchotant et rieur de sous-lieutenants fermait la marche (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 95):
12. Le cercueil connaît sa route et marche après la tunique flottante du consolateur. Les parents et les amis du défunt, par la manifestation de leur position, ont résolu de fermer la marche du cortège. Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 308.
E.− Littér. et région. [L'obj. désigne un animé] Synon. de enfermer.N'oubliez donc pas, ce soir, de fermer les bêtes. D'ailleurs, c'est toujours vous qui les fermez (Renard, Comédies, Poil Carotte,1900, 3, p. 118).On est davantage la mère d'un homme entre tous, et de plus près la maîtresse de celui qui vous ferme dans ses bras (Audiberti, Mal court,1947, I, p. 152):
13. On te connaît bien! Ton père emporta le soc d'une charrue et ton grand-oncle fut fermé en prison pour un vol de laine ou de chanvre! Famille de voleurs! Pourrat, Gaspard,1922, p. 145.
REM. 1.
Fermable, adj.Que l'on peut fermer. Au lieu de se mouvoir indéfiniment suivant un cycle fermable (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 47).
2.
Fermement, subst. masc.,rare. Action de fermer. Son besoin maladif de dire des méchancetés, dont l'émission était toujours précédée d'un fermement jouisseur des yeux (Goncourt, Journal,1885, p. 411).
Prononc. et Orth. : [fε ʀme], (je) ferme [fε ʀm̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. a) ca 1100 « attacher, fixer » (Roland, éd. J. Bédier, 345); b) 1155 « établir, construire (un château) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 6916); 1160-74 « fortifier » (Id., Rou, éd. A. J. Holden, II, 1881); 2. a) ca 1175 « barricader, clore » des portes fermer (B. de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 5817); b) 1547 « supprimer ou interrompre l'accès à, interrompre l'activité de » fermer sa boutique (N. du Fail, Propos rustiques ds Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 1, p. 48); c) 1580 fig. « être à la fin de, terminer » (Garnier, Argument d'Antigone ds Tragédies, éd. W. Fœrster, p. 5). B. Intrans. xves. « être ou pouvoir être fermé » (Ch. d'Orléans, Poésies, éd. P. Champion, II, Rondeaux, XVIII, 6). Du lat. class. firmare « rendre ferme, solide » d'où « fortifier », le glissement de sens vers celui de « clore » ayant pu se faire dès le b. lat. dans l'emploi fréq. de firmare et du dér. confirmare en relation avec serae, vectes portarum au sens de « renforcer, consolider (les barres, les verrous des portes) » (cf. Bambeck, p. 19, 20; J. Fahrenschon, Firmus, Geschichte der Bedeutungen dieses Wortes und seiner Ableitungen in der rom. Sprachen, Diss., München, 1938, pp. 94-97; cf. lat. médiév. archa firmata « coffre fermé », 1111 ds Bambeck Boden, p. 155), d'où la coexistence de fermer et de clore jusqu'à ce que ce dernier entre par certaines de ses formes en collision homonymique avec clouer et soit réduit à certains emplois techn. (sur ce dernier phénomène, v. R. Ekblom. Étude sur l'extinction des verbes au prétérit en -si et en -ui en fr., Upsal, 1908); l'hyp. de Meuser (Lat. « claudere » im frz., Giessen, 1929, pp. 35-38) : « fermer » issu de « entourer (une ville) de murs » au niveau de l'a. fr. est moins convaincante; celle de Gilliéron (La faillite de l'étymol. phonétique, Neuville, 1919, pp. 9-34, cf. encore D. MacMillan ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg, 1971, IX, 1, 211-217), attribuant au rattachement à fer par étymol. pop. le glissement de sens de « rendre ferme » à « fermer » et donc l'éviction de clore par fermer, est peu vraisemblable et le sentiment linguistique auquel elle fait appel serait aujourd'hui perdu (Von Wartburg, Zur Frage der Volksetymologie ds Homenaje à Menéndez Pidal, I, 1925, note, p. 26, 27). Fréq. abs. littér. : 6 793. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 689, b) 11 479; xxes. : a) 10 870, b) 9 636. Bbg. Gilliéron (J.). Les Conséquences d'une collision lex... In : Cinquantenaire de l'éc. pratique des hautes ét. Paris, 1921, no230, pp. 58-74. − Gougenheim (G.). Notes sur le vocab. de Robert de Clari et de Villehardouin... Romania. 1944/45, t. 68, pp. 401-421. − Lyer (St.). Part. présent actif... Archivum Romanicum. 1932, t. 16, p. 302. − McMillan (D.). Rem. sur esmeraimer. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1971, t. 9, pp. 211-217, 227-228. − Stefenelli (A.). Der Synonymenreichtum der altfranzösischen Dichtersprache. Wien, 1967, p. 104. − Tracc. 1907, pp. 141-142. − Wind 1928, p. 12, 17, 193.

Wiktionnaire

Verbe - ancien français

fermer \Prononciation ?\

  1. Fermer.
  2. Attacher, fixer.
    • Esperons d’or a en ses piés fermés — (Hervis de Metz, édition de E. Stengel, p. 380, 1200-25. Esperons, éperons.)
  3. Bâtir.

Verbe - français

fermer \fɛʁ.me\ transitif ou intransitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se fermer)

  1. Clore ce qui était ouvert, par une porte, un couvercle, une trappe, etc.
    • Elle vit plusieurs fois s’ouvrir et se fermer la porte, et à chaque fois, par l’entrebâillement, elle aperçut Catherine rajeunie par l’action, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre X)
    • L’entrée était d’abord fermée par une chaîne dont les attaches sont encore à leur place […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Fermer une chambre.
    • Fermer une armoire, un secrétaire, une malle.
    • Fermer une boîte.
    • Fermer une cour.
  2. Clore un édifice, un établissement, un lieu de réunion, etc., en vue d'interrompre ce qui s'y faisait, momentanément ou définitivement.
    • Fermer un théâtre.
    • Fermer un bureau.
    • (Absolument) Les maisons de commerce ferment les dimanches et les jours de fête.
  3. Interdire ; mettre en interdiction.
    • Faire fermer une école pour cause d'épidémie.
    • Cette maison de jeu, cette salle de bal a été fermée par ordre supérieur.
  4. Cesser un commerce, une occupation.
    • La plupart des commerces devant lesquels je passai en bringuebalant sur Main Street avaient déjà fermé pour la journée… si tant est qu'ils se soient donné la peine d’ouvrir. — (Elizabeth Little, Les réponses, traduit de l’anglais (États-Unis) par Julie Sibony, Paris : Sonatine éditions, 2015)
    • Fermer boutique, cesser son commerce.
  5. Boucher une ouverture, une entrée, un passage et se dit en parlant des objets qui servent à la clôture.
    • […] il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
    • Fermer la porte.
    • Fermer une trappe, un judas.
    • Fermer une écluse.
    • Fermer la porte à clef, au verrou.
    • La porte n’était fermée qu’au loquet.
    • Fermer la porte en dedans, en dehors.
    • Fermer un robinet.
    • (Absolument) On ferme ! on va fermer les portes.
    • Fermer un tiroir, le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté.
    • Fermer les rideaux, tirer les rideaux pour se garantir du froid, de la chaleur, du grand jour, etc.
  6. Interrompre un passage, le rendre impossible ou très difficile.
    • Fermer un chemin, une allée, une issue.
    • Faire fermer des fenêtres avec des grilles.
    • Des portes de bronze fermaient l’entrée du temple.
    • L’avenue est fermée à chaque extrémité par des barrières.
    • Des bancs de sable ferment l’entrée du port.
    • Des broussailles fermaient l’entrée de la grotte.
  7. (Par extension) Empêcher, par une résistance, par une défense quelconque, l’accès, l’entrée ou la sortie.
    • Ce corps d'armée ferme le passage à l’ennemi.
    • Fermer les ports, les mers, les chemins.
    • (Figuré) Fermer à quelqu’un le chemin des honneurs.
    • Cette carrière lui est à jamais fermée.
  8. Enclore.
    • Fermer une ville, un parc, un jardin, enclore de murailles, de haies, de fossés.
    • La grande muraille qui ferme la Chine au nord.
  9. Rapprocher l’une contre l'autre des parties dont l’écartement formait une ouverture.
    • Fermer un sac, une bourse.
    • Fermer la bouche.
    • Fermer la main.
    • Fermer un livre.
    • Cette plaie se fermera bientôt.
    • Les fleurs de cette plante se ferment dès que le soleil paraît.
    • Fermer une lettre, un paquet, plier et cacheter une lettre, un paquet.
  10. Clore, arrêter, terminer.
    • Fermer un compte.
    • Fermer une discussion.
    • Fermer les débats.
    • Fermer une liste, une souscription.
    • Son nom ferme la liste.
    • (Vosges) Fermer la lumière : arrêter l’éclairage.
  11. (Intransitif) Être clos, se clore.
    • Ce coffre ferme à clef.
    • Ces fenêtres ne ferment pas bien.
    • Cette porte ferme mal.
    • La Bourse a fermé à tel cours.
    • Cette valeur a fermé à tel cours, le cours des valeurs ou de cette valeur était tel à la fin de la Bourse.
  12. (Vosges) Éteindre.
    • Tu pourrais fermer la lumière en sortant !
  13. (Figuré) (Pronominal) Se renfermer sur soi-même, stopper tout dialogue.
    • C’était incroyable comme le visage de Niclas se transformait quand il souriait. Puis le sérieux repris le dessus et il se ferma de nouveau. — (Camilla Läckberg, trad. Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re éd. 2005), page 315)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FERMER. v. tr.
Clore ce qui était ouvert par une porte, un couvercle, une trappe, etc. Fermer une chambre. Fermer une armoire, un secrétaire, une malle. Fermer une boîte. Fermer une cour. Par extension, il signifie Clore un édifice, un établissement, un lieu de réunion, etc., en vue d'interrompre ce qui s'y faisait, momentanément ou pour toujours. Fermer un théâtre. Fermer des églises. Fermer les tribunaux. Fermer un bureau. Fermer une boutique. On dit absolument Les maisons de commerce ferment les dimanches et les jours de fête. Il se dit également pour signifier Mettre en interdiction, interdire. Faire fermer une école pour cause d'épidémie. Cette maison de jeu, cette salle de bal a été fermée par ordre supérieur. Fermer boutique, Cesser son commerce. Il signifie aussi figurément Cesser une occupation autre que le commerce. Il se dit également au propre, en parlant de l'Entrée, de l'ouverture même que l'on bouche, et en parlant des Objets qui servent à la clôture. Fermer la porte. Fermer la fenêtre, les contrevents les persiennes. Fermer une trappe, un judas. Fermer une écluse. Fermer la porte à clef, au verrou. La porte n'était fermée qu'au loquet. Fermer la porte en dedans, en dehors. On dit dans un sens analogue Fermer un robinet. On dit absolument On ferme dans le sens de On va fermer les portes. Fermer un tiroir, Le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté. Fermer les rideaux, Tirer les rideaux pour se garantir du froid, de la chaleur, du grand jour, etc. Fermer la porte sur quelqu'un, sur soi, Fermer la porte après que quelqu'un est entré ou sorti, en entrant ou en sortant. Fermer la porte à quelqu'un, L'empêcher d'entrer. Fam., Fermer la porte au nez de quelqu'un, Pousser rudement la porte contre lui au moment où il se présente pour entrer. Fig., Fermer sa porte à quelqu'un, Ne plus vouloir l'admettre chez soi. Toutes les portes lui sont fermées, Il n'est reçu nulle part. On dit absolument Fermer sa porte, Ne plus recevoir de visites. Fig., Fermer la porte aux mauvaises pensées, aux mauvais conseils, Les éloigner, les rejeter. Fermer la porte aux abus, Empêcher les abus de naître ou de se renouveler. Prov. et fig., Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, Il faut prendre un parti, il faut se déterminer d'une manière ou d'une autre.

FERMER signifie aussi Interrompre un passage, le rendre impossible ou très difficile. Fermer un chemin, une allée, une issue. Faire fermer des fenêtres avec des grilles. Des portes de bronze fermaient l'entrée du temple. L'avenue est fermée à chaque extrémité par des barrières. Des bancs de sable ferment l'entrée du port. Des broussailles fermaient l'entrée de la grotte. Il signifie, par extension, Empêcher, par une résistance, par une défense quelconque, l'accès, l'entrée ou la sortie. Ce corps d'armée ferme le passage à l'ennemi. Fermer les ports, les mers, les chemins. On dit figurément : Fermer à quelqu'un le chemin des honneurs. Cette carrière lui est à jamais fermée. Il signifie aussi Enclore. Fermer une ville, un parc, un jardin, Fermer de murailles, de haies, de fossés. La grande muraille qui ferme la Chine au nord. Il signifie encore Rapprocher l'une contre l'autre des parties dont l'écartement formait une ouverture. Fermer un sac, une bourse. Fermer la bouche. Fermer les yeux. Mes yeux commençaient à se fermer. Fermer la main. Fermer un livre. Cette plaie se fermera bientôt. Les fleurs de cette plante se ferment dès que le soleil paraît. Fermer une lettre, un paquet, Plier et cacheter une lettre, un paquet. Fermer les yeux à une personne qui vient d'expirer, Abaisser ses paupières pour que ses yeux ne demeurent pas ouverts. Fig., Fermer les yeux de quelqu'un, à quelqu'un, L'assister à ses derniers moments. Il est arrivé assez à temps pour fermer les yeux de son père, pour lui fermer les yeux. Fig., Fermer les yeux, Mourir. Fig., Ne pouvoir fermer l'œil, n'avoir pas fermé l'œil, les yeux de toute la nuit, Ne pouvoir, n'avoir pu dormir de toute la nuit. Fig., Fermer les yeux sur quelque chose, Faire semblant de ne pas s'en apercevoir. Elle ferme les yeux sur les fautes de son fils. On est obligé de fermer les yeux sur cet abus. Les yeux fermés, Sans avoir besoin de les ouvrir pour aller tout droit où l'on veut aller. Je connais si bien cette bibliothèque que j'irais y prendre un livre les yeux fermés. Il se dit figurément lorsque, par confiance en quelqu'un ou par déférence, on fait ce qu'il désire, sans vouloir rien examiner après lui. Je signai cet acte les yeux fermés. Fig., Fermer les yeux à quelque chose, Se refuser à voir ce qui est évident, à croire ce qui est prouvé, certain. Il ferme les yeux à toutes les objections. Fermer les yeux à la vérité, à l'évidence, à la lumière. Fig., Fermer l'oreille à quelque discours, Ne vouloir pas l'écouter. Fermer l'oreille aux louanges. On dit dans un sens analogue Fermer l'oreille à la calomnie, aux médisances, Ne point y ajouter foi. Fig., Fermer la bouche à quelqu'un. Voyez BOUCHE. Fig., Fermer le cœur de quelqu'un à un sentiment, Faire qu'il ne l'éprouve pas, ou qu'il ne l'éprouve plus. Fermer son cœur à tout sentiment d'humanité. Un cœur qui se ferme à la pitié. On dit aussi quelquefois Fermer son cœur à quelqu'un, Cesser d'avoir de l'affection pour lui.

FERMER s'emploie également au figuré pour Clore, arrêter, terminer. Fermer un compte. Fermer une discussion. Fermer les débats. Fermer une liste, une souscription. Son nom ferme la liste. Fermer une parenthèse, Tracer le crochet qui la termine. Fig., Fermer la parenthèse, Terminer une digression et revenir au sujet. Fermer la marche, Être le dernier d'un cortège, d'une troupe de gens qui sont en marche. Il s'emploie aussi comme intransitif et signifie se fermer, être fermé. Ce coffre ferme à clef. Ces fenêtres ne ferment pas bien. Cette porte ferme mal. En termes de Bourse, La Bourse a fermé à tel cours. Cette valeur a fermé à tel cours, Le cours des valeurs ou de cette valeur était tel à la fin de la Bourse.

Littré (1872-1877)

FERMER (fèr-mé) v. a.
  • 1Arrêter, fixer. C'est le sens propre de ce verbe conservé seulement dans ce terme de navigation : fermer un bateau, l'arrêter ou l'attacher ; et dans ce terme de droit coutumier : rendre le témoignage appelé ferme ; et dans ce terme d'architecture : fermer une baie de porte ou de croisée, établir sur ses pieds-droits une arcade ou une plate-bande, ou y poser des linteaux ; et dans ce terme de grammaire : fermer l'e, fermer une voyelle, lui donner le son fermé.
  • 2Appliquer, mettre ferme une chose qui sert à clore. Fermez la porte, la fenêtre, les contrevents.

    Fermer la porte à quelqu'un, l'empêcher d'entrer.

    Fermer la porte sur quelqu'un, sur soi, fermer la porte après que quelqu'un est entré ou sorti, fermer la porte en entrant ou sortant.

    Familièrement. Fermer la porte au nez de quelqu'un, à quelqu'un, pousser rudement la porte contre lui au moment où il se présente pour entrer.

    Fig. Fermer la porte à quelqu'un, ne pas le recevoir. Elle m'avait fait fermer sa porte le matin, mais elle me reçut le soir, Genlis, Ad. et Théod. t. I, lett. 3, p. 7, dans POUGENS.

    Absolument. Fermer sa porte, refuser toute visite.

    Se faire fermer la porte, éprouver le refus d'être admis. Anacréon et les gens de sa sorte, Comme Waller, Saint-Évremont et moi, Ne se feront jamais fermer la porte ; Qui n'admettrait Anacréon chez soi ? Qui bannirait Waller et la Fontaine ? La Fontaine, Lett. XVIII.

    Toutes les portes lui sont fermées, il n'est reçu nulle part.

    Fig. La porte des emplois, des honneurs, lui est fermée, il n'a aucun moyen d'obtenir une place, des dignités.

    Fig. et poétiquement. Fermer les portes du temple de Janus, les portes de la guerre, faire la paix (voy. JANUS).

    Fig. Fermer la porte aux désordres, aux abus, les empêcher, les prévenir.

    Fermer la porte aux mauvaises pensées, aux mauvais conseils, les éloigner, les rejeter.

    Fermer ses portes, se dit d'une ville qui se décide à résister à un ennemi. Il n'y eut que Samé, qui, après avoir fait sa soumission comme les autres, s'en repentit et ferma ses portes aux Romains, Rollin, Hist anc. Œuvres, t. VIII, p. 448, dans POUGENS.

  • 3 Par extension, clore ce qui est ouvert. Fermer une chambre, un magasin, un secrétaire, une armoire, une malle. Fermer une boutique. L'ange du Seigneur se fit voir armé de l'épée, et ferma pour jamais l'entrée de ce jardin de délices, Bourdaloue, Exhort. Crucif. et mort de J. C. t. II, p. 175.

    Fig. et familièrement. Fermer boutique, cesser de travailler ou de vendre en boutique, quitter le commerce.

    Terme d'architecture. Fermer une voûte, en poser la clef. Fermer un cours d'assises, en poser la dernière pierre.

    Terme de marine. Fermer un port, en barrer l'entrée ; mettre embargo sur les navires qui s'y trouvent. Fermer une batterie, en laisser tomber les mantelets. Fermer une voile, la brasser au vent. Fermer l'angle, se placer de manière à apercevoir deux objets sur une même ligne.

  • 4 Par analogie. Fermer un robinet.

    Fermer un tiroir, le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté.

    Fermer les rideaux, tirer les rideaux. Brinon, mon ami, lui dis-je, avec un grand soupir, fermez le rideau, je suis indigne de voir le jour, Hamilton, Gramm. 3.

  • 5Rapprocher l'une contre l'autre des parties dont l'écartement figurait une ouverture. Fermer un couteau, des ciseaux. Fermer un sac. Fermer un livre. Fermer la main.

    Fermer une lettre, un paquet, plier et cacheter une lettre, un paquet.

    Fermer les yeux, rapprocher les paupières, de sorte qu'on ne voit plus. Il ferma les yeux à cause du jour trop vif. Et qui me trouve mal n'a qu'à fermer les yeux, Molière, Éc. des maris, I, 1.

    Par extension. Fermer les yeux, mourir.

    Familièrement. Ne pouvoir fermer l'œil, les yeux, ne pouvoir dormir. Mais en ma chambre à peine ai-je éteint la lumière, Qu'il ne m'est plus permis de fermer la paupière, Boileau, Sat. VI.

    Fig. Fermer les yeux sur quelque chose, faire semblant de ne pas s'apercevoir de ce qui a lieu. Et moi fermant les yeux sur ce noir attentat, Corneille, Rodog. III, 3. Sur tout ce que j'ai vu, fermons plutôt les yeux, Racine, Baj. IV, 4.

    Absolument. Se voyant tromper, elle fermait les yeux, Corneille, Rodog. I, 7. J'aimai mieux fermer les yeux, pour ne pas voir les artifices, Fénelon, Tél. XII. Plusieurs jésuites se cachèrent dans des provinces éloignées, d'autres dans Kanton même, et on ferma les yeux, Voltaire, Dict. phil. Chine.

    Fermer les yeux à quelque chose, se refuser à voir ce qui est évident, à croire ce qui est certain. Fermer les yeux à la vérité, à l'évidence. …Je fermais les yeux à ce nouvel ennui, Corneille, Œdipe, II, 2.

    Fermer les yeux à quelqu'un, empêcher qu'il ne voie les choses telles qu'elles sont. Thésée ouvre vos yeux en voulant les fermer [sur le mérite d'Aricie], Racine, Phèdre, I, 1. À tant d'attraits, amour, ferme ses yeux, Racine, Andr. II, 3. Mon amour pour ma patrie ne m'a jamais fermé les yeux sur le mérite des étrangers, Voltaire, Mérope, lett.

    Fermer les yeux, intercepter la vue. Il la rendit [la justice], sans l'amollir, douce et traitable ; il leva le bandeau qui fermait ses yeux, et lui laissa jeter des regards de pitié sur les misérables, Fléchier, Lamoignon.

    Fermer les yeux à quelqu'un, rapprocher ses paupières après qu'il est mort ; et fig. l'assister dans ses derniers moments. Céphise, c'est à toi de me fermer les yeux, Racine, Andr. IV, 1. Je croyais que tes mains fermeraient mes yeux, Fénelon, Tél. XVII. Le fils se revêt des dépouilles du père, lui ferme les yeux, Massillon, Carême, Mort. Tes triomphantes mains vont fermer ma paupière, Voltaire, Brutus, IV, 6.

    Fermer les yeux, signifie quelquefois faire cesser de vivre. Aux uns à qui la mort allait fermer les yeux, Leurs libérales mains ouvraient déjà les cieux, Voltaire, Henr. x.

    Fermer la bouche, rapprocher ses lèvres de manière que la bouche ne soit plus ouverte.

    Fermer la bouche, se dit d'une cérémonie dans laquelle le pape impose les doigts sur la bouche d'un nouveau cardinal pour l'avertir qu'il n'a point encore voix délibérative.

    Fig. Fermer la bouche à quelqu'un, lui imposer silence d'autorité, ou le réduire à ne pouvoir répondre. Ah ! l'on s'efforce en vain de me fermer la bouche, Racine, Brit. III, 3. Le duc de Sulli représenta au roi combien l'admission des jésuites était dangereuse, mais Henri lui ferma la bouche en lui disant : ils seront bien plus dangereux encore si je les réduis au désespoir, Voltaire, Hist. parl. ch. 42.

    Le respect me ferme la bouche, il m'interdit de parler. Approuvez le respect qui me ferme la bouche, Racine, Phèd. IV, 2.

    Fermer la bouche à la médisance, à la calomnie, aux médisants, obliger les médisants, les calomniateurs à se taire.

    Fig. Fermer le cœur de quelqu'un à un sentiment, l'empêcher de l'éprouver. Elle ferme le cœur à tout sentiment de piété, Massillon, Carême, Pass. 2. Mais une telle offense Ferme à la fin mon cœur à la reconnaissance, Voltaire, Adél. III, 3.

    Absolument. Fermer le cœur, y étouffer les sentiments naturels. On a pu le déchirer [mon cœur], le fermer, mais non le flétrir, Genlis, Mlle de la Fayette, p. 234, dans POUGENS.

    Fermer son cœur à quelqu'un, cesser d'avoir pour lui de l'affection, et aussi lui cacher les sentiments qu'on éprouve, les pensées qu'on a.

    Fermer son cœur, signifie aussi se refuser à. Il a fermé son cœur à tous nos plaisirs, Fénelon, Tél. IX.

    Fermer l'oreille à quelque chose, ne pas l'écouter. Fermer l'oreille aux louanges. Fermons l'œil aux présents et l'oreille à la brigue, Racine, Plaid. II, 4.

    Fermer l'oreille à la calomnie, aux médisances, ne point y ajouter foi.

    Fermer sa bourse, en nouer les cordons ; et fig. cesser de prêter de l'argent. Je lui al fermé ma bourse.

  • 6Fermer une plaie, la cicatriser. C'est en fermant la plaie y verser du poison, Corneille, Cinna, II, 2.

    Fig. Fermer une plaie, des plaies, réparer des maux. Nous sommes demeurés d'accord que nous étions obligés de part et d'autre de travailler de tout notre pouvoir à remédier au schisme qui nous sépare, et à fermer une si grande plaie, Bossuet, Projet de réunion des protestants, récit. Il fallait du temps pour fermer les plaies de la Livonie, Pays abondant, mais désolé par quinze ans de guerre, par le fer, par le feu et par la contagion, Voltaire, Hist. Charles XII, 8.

  • 7Rendre un passage difficile, impossible. Des bancs de sable ferment l'entrée du port. Fermer un chemin, un passage. L'avenue est fermée par des barrières. Ils s'arrêtaient autrefois à Coulpy, mais avec le temps ils ont osé braver les courants, les bancs mouvants et élevés qui semblaient fermer la navigation du fleuve, Raynal, Hist. phil. III, 30.

    Terme de chemin de fer. Fermer la voie, présenter la face rouge du disque mobile pour avertir de s'arrêter lorsque la voie est obstruée par une cause quelconque.

  • 8Empêcher l'accès, repousser. Une armée fermait le passage. Fermer les mers. J'en rends grâces au ciel, qui, m'arrêtant sans cesse, Semblait m'avoir fermé le chemin de la Grèce, Racine, Andr. I, 1. Et tout ce vain amas de superstitions, Qui ferment votre temple aux autres nations, Racine, Athal. I, 4.

    Fig. Le respect et la crainte Ferment autour de moi le passage à la plainte, Racine, Bérén. II, 2.

    Fig. Fermer à quelqu'un le chemin des honneurs. Cette carrière lui est fermée.

  • 9Enclore, Fermer une ville, un parc. Il [Quintius] envoya ses soldats couper du bois pour avoir de quoi fermer son camp lorsqu'il en serait besoin, Malherbe, le XXXIIIe livre de T. Live, chap. 5.

    Fermer une parenthèse, mettre le signe qui la termine.

    Fig. Fermer la parenthèse, terminer une digression, revenir à son sujet.

  • 10Cesser, suspendre des travaux, des exercices, des réunions. Fermer les clubs. Fermer un atelier. Les temples du paganisme furent renversés, les portes des écoles ecclésiastiques fermées, les philosophes dispersés, Diderot, Opin. des anc. phil. (éclectisme).

    Fermer le palais, le théâtre, faire cesser la plaidoirie, les spectacles. Donnons vite bien des comédies nouvelles ; car, lorsque les jansénistes seront les maîtres, ils feront fermer les théâtres, Voltaire, Lett. d'Argental, 15 août 1761.

    Fermer un bureau, y faire cesser le travail des employés à une certaine heure, ou cesser momentanément de le tenir ouvert aux personnes qui y ont affaire.

  • 11Arrêter, clore, terminer. Fermer une liste. Fermer un débat, une session. Meurs, misérable prince, et d'une main hardie Ferme l'acte sanglant de cette tragédie, Mairet, Sophon. V, 9. Tout mourant il te force, et fait dire à l'envie Qu'un si grand conquérant n'eût jamais pu fermer Par un plus digne exploit une si belle vie, Corneille, Inscr. mises sur des estampes, XX, prise de Perpignan. La réflexion qui va fermer ce discours, Bossuet, 1er sermon, Concept. 1. L'abbé de Chaulieu ferma ce siècle par trois ou quatre pièces de poésie qui partent du cœur, ou qui semblent en partir, Voltaire, Mél. littér. Lett. de la Visclède, 1776. Gabriel Biel naquit à Spire ; il ferma la troisième période de la philosophie scolastique, Diderot, Opin. des anc. philos. (scolastiques).

    Fermer la marche, marcher le dernier. Les chariots rangés quatre à quatre fermaient la marche, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. II, p. 271, dans POUGENS. Ses esclaves, son époux, les parents et les amis fermaient la marche, Genlis, Veillées du château t. II, p. 34, dans POUGENS.

  • 12 Terme de domino. Fermer le jeu, se dit au domino quand on pose un dé auquel personne ne peut en adapter un autre.
  • 13 Terme de manége. Terminer entièrement une figure. Il se dit surtout du travail de deux pistes. Fermer la volte, la passade.
  • 14 V. n. Être bien clos. Cette porte ferme bien.

    N'être plus ouvert. Les portes de la ville ferment à telle heure. Ce magasin ferme de bonne heure.

    Ne pas tenir ouvert. Les marchands ferment les jours de fête.

    Fermer la porte, les portes. On vient de fermer, personne n'est plus admis.

    Servir à clore. Cette serrure ferme bien, ferme mal.

  • 15 Terme de bourse. Les cours ont fermé à tel taux, c'est-à-dire le taux était tel quand les derniers cours ont été cotés, quand la bourse a fermé.
  • 16Se fermer à, v. réfl. S'arrêter à, prendre comme résolution dernière (sens qui vieillit et qui dépend du premier sens de fermer). M. de Beauvilliers ne trouva jamais mieux [que Torcy] à mettre en sa place, et il se ferma à l'y laisser, Saint-Simon, 305, 229. Le roi s'était fermé à n'accorder plus de survivances, Saint-Simon, 6, 78.
  • 17Être clos, cesser d'être ouvert. Cette porte se ferme d'elle-même. Les bourses se sont fermées, c'est-à-dire l'argent est rare. Tout chemin d'acquérir se ferme à la vieillesse, Régnier, Sat. XII. Abîmes, fermez-vous ! fantôme horrible, arrête, Voltaire, Sémir. I, 5.

    Fig. Son cœur va se fermer pour moi.

  • 18Les yeux se ferment, quand les paupières se rapprochent. Le sommeil s'empara de lui, et ses yeux se fermèrent.

    Ses yeux se ferment, il meurt. Hippias, étendu par terre, se roule dans la poussière, ses yeux se ferment à la lumière, Fénelon, Tél. XVI. Mes yeux seront témoins de votre fier cou rage, Et vous auront vu vaincre avant de se fermer, Voltaire, Tancr. I, 1.

    Fig. Ses yeux se ferment, il ne veut pas voir la réalité. Tes yeux s'étaient fermés sur les bords de l'abîme, Voltaire, Alz. V, 2.

  • 19Se cicatriser. La plaie commence à se fermer.
  • 20La nuit se ferme, elle devient tout à fait obscure. La nuit se ferma, mais la porte ne s'ouvrit pas, Hamilton, Gramm. 9.
  • 21S'enfermer. Oui, tout cesse, on n'entend qu'un cri triste et sauvage ; On charge les fusils, on se ferme, on s'endort, J. J. Ampére, Rev. des Deux-Mondes, juillet 1847, p. 236.

HISTORIQUE

XIe s. Esperons d'or ad en ses piez ferme [fixés], Ch. de Rol. XXVI.

XIIe s. Et l'aigle d'or sus el pomel fermer [fixer], Ronc. p. 8. À trois clos d'or [il] ferma son gonfanon, ib. p. 71. [Elle] Ferma les huis et serra durement, ib. p. 172. Tut le plus del jur ert [il était] en un suen oratur, E fermout l'uis sur sei, th. le mart. 101. Quant li arcevesques comença à parler, Et sa cause en latin gentement à mustrer, Cil le comença lues [aussitôt] par tut à traverser ; Quida qu'hum li eüst fait la cause fermer [apprendre par cœur], E, se um le desturbast, nel seüst parfiner, ib. 57.

XIIIe s. Si virent la cité fermée [fortifiée] de haus murs et de grans tours, Villehardouin, XLIV. Et ele a bien fermée [retenu] sa leçon, Hues de la Ferté, Romanc. p. 184. Puis la [la ville] frema [fortifia] dus Naymes de Baviere autrement, Berte, IX. Amors a si mon cuer donté, Qu'il n'est mais à ma volenté ; Ains le justise si forment, Qu'il i a faite clef fermant, la Rose, 3096.

XVe s. Et vinrent jusques à une grosse ville que on appelle Fontaine-sur-Somme ; si l'ardirent toute et roberent ; car elle n'estoit point fermée, Froissart, I, I, 276. Pour Dieu, espoir, venez le secourir ; Il a en vous sa fiance fermée, Ne lui veuilliez à son besoin faillir, Orléans, Ball. 23. Aumaires [armoires] Fermans à clef tres bien et fort, Orléans, Rondel 28. Or ça, m'amie, estes-vous en ce fermée et conclue de ne rien faire pour moi ? Louis XI, Nouv. XLIV. … Et incontinant Geuffroy Cueur crya à ses gens : ouvrez la porte, car il n'est pas temps de fermer l'estable quand les chevaulz sont perduz, Bibl. des chartes, 4e série, t. I, p. 277.

XVIe s. L'on commençoit à fermer le camp de la closture de paliz, Amyot, Sylla, 60. Sans porte, sans fenestre, sans coffre qui ferme, Montaigne, I, 114. Ils sont fermez, du costé de la terre. de haultes montagnes, Montaigne, I, 236. Ils maintiennent que, quand les grands commandent, on doit fermer les yeux et obeir, Lanoue, 217. Il envoya pour cest effect, de plus de vingt lieues loin, trois mille chevaux, pour la fermer [entourer la ville], Lanoue, 632. Il arriva à nuict fermante à seureté lui et ses gens, Lanoue, 641. La roine-mere se ferma à faire donner cette generallité au duc de Lorraine, D'Aubigné, Hist. II, 116.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

* FERMER, v. act. terme relatif à tout corps ouvert ou creux ; ce corps est fermé, si l’on a appliqué & fixé à l’entrée de la cavité ou du trou un autre corps qui empêcheroit les substances extérieures de s’y porter, & les intérieures d’en sortir sans déplacer ce corps : ainsi on dit, fermer une fenêtre, fermer une bouteille, fermer une porte, &c. Voilà un de ces termes dont la définition en contient d’autres plus obscurs que lui, & qu’il ne faudroit point définir.

Fermer les Ports ou Mettre un Embargo, en termes de commerce de Mer ; c’est empêcher qu’il n’entre ou sorte aucun bâtiment dans les ports d’un état.

On ferme les ports de deux manieres ; ou par une défense générale qui regarde tous les navires, ce qui se pratique souvent en Angleterre lorsqu’on y veut tenir quelque entreprise ou quelque nouvelle secrete ; ou par une défense particuliere qui ne tombe que sur les vaisseaux marchands, pour obliger les matelots qui en forment les équipages, à servir sur les vaisseaux de guerre. Voyez Embargo. Dictionn. de Comm. de Trév. & de Chamb. (G)

Fermer un Compte, c’est la même chose que le solder. Voyez Solder.

Fermer sa Boutique, se dit, en termes de Commerce, d’un marchand qui a quitté le commerce ou fait banqueroute. Voyez Banqueroute.

On dit aussi dans le Commerce que les bourses sont fermées, pour signifier que l’argent est rare, qu’on en trouve difficilement à emprunter. Dict. de Comm. de Trév. & Chamb. (G)

Fermer un Bateau, terme de riviere ; c’est-à-dire le lier, le garer, l’arrêter. Défermer est le contraire.

Fermer une Volte, (Manege.) un changement de main. Voyez Volte.

Fermer, (Coupe des pierres.) Fermer une voûte, c’est y mettre le dernier rang de voussoirs, qu’on appelle collectivement la clé par la même métaphore ; le dernier claveau s’appelle clausoir, du mot latin claudere, fermer. Voyez Voûte. (D)

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Étymologie de « fermer »

Berry, fremer, fromer, freumer, froumer ; picard, fremer ; bourguign. fromai ; norm. frumer ; provenç. fermar ; portug. firmar ; ital. fermare ; du latin firmare, proprement rendre fixe, affermir, fixer ; ce qui est le sens primitif, très fréquent dans les anciens textes ; de là on passe sans peine au sens de fermer une porte, la fixer solidement, la fermer.

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Du latin firmare (« affermir, solidifier », d’où « fortifier »), le glissement de sens vers celui de « clore » a pu se faire dès le bas latin d’autant que son dérivé, confirmare, est en relation sémantique avec sera, vectis portarum (« les barres, les verrous des portes »). En latin médiéval, on note : archa firmata (« coffre fermé »). Fermer et clore ont coexisté jusqu’à ce que ce dernier entre, par certaines de ses formes, en collision homonymique avec clouer et se réduise progressivement à certains emplois techniques.
Ce, d’autant que le français connait un phénomène généralisé (→ voir solutionner) et ancien (→ voir feinter) de remplacement des verbes des second et troisième groupes par des équivalents ou des dérivés du premier groupe.
Pour certains étymologistes, c’est le sens de « ceindre une villa de murailles » (→ voir une ferme) qui explique le glissement de sens.
D’autres enfin attribuent au rattachement à fer par étymologie populaire le glissement de sens de « rendre ferme » à « fermer » et donc l’éviction de clore par fermer, mais elle est peu vraisemblable[1] et le sentiment linguistique auquel elle fait appel serait aujourd’hui perdu.
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Phonétique du mot « fermer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
fermer fɛrme

Évolution historique de l’usage du mot « fermer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « fermer »

  • Vouloir définir chaque mot, c'est fermer la porte à la vérité. De Samuel Taylor Coleridge , 
  • Monsieur* faisait, en toutes choses, comme font la plupart des hommes quand ils se baignent : ils ferment les yeux en se jetant dans l'eau. Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz, Mémoires
  • Mourir, c’est fermer une parenthèse. De Pierre Baillargeon / Commerce , 
  • Qui ouvre toutes les portes peut les fermer toutes. De Antonio Porchia , 
  • Le vrai sacrilège : se fermer à la vie. De Francine Ouellette / Au nom du père et du fils , 
  • Qui croit devoir fermer les yeux sur quelque chose se voit bientôt forcé de les fermer sur tout. De Jean-Jacques Rousseau / Emile ou de l’éducation , 
  • Il faut tendre la main à ses amis sans fermer les doigts. De Diogène , 
  • Il convient de fermer les yeux lorsque ceux-ci révèlent les pensées. De Jiang Zilong / La Vie aux mille couleurs , 
  • Quand la jument est sortie, il n’est plus temps de fermer l’étable. De Proverbe français , 
  • Quand les talons claquent à mon apparition, j'entends les cerveaux se fermer. De Louis Hubert Lyautey , 
  • Qui veut voyager doit ouvrir la bourse et fermer la bouche. De Proverbe danois , 
  • Les portes de la charité sont difficiles à ouvrir et dures à fermer. De Proverbe chinois , 
  • Celui qui parle à coeur ouvert est souvent invité à fermer sa gueule. De Pierre Perret , 
  • fermer le menu France 3 Grand Est, Cormontreuil : le magasin Alinéa ferme ses portes, "on a le sentiment d'avoir été complètement lâché"
  • Boots pourrait fermer 200 magasins au Royaume-Uni lsa-conso.fr, Boots veut supprimer 4000 emplois et fermer 48...
  • Avec déjà une année difficile suite au confinement, le parc joue gros. Surtout que le maire de la commune Gérard Hédin a pris un arrêté interdisant la mise en service de 18 manèges à sensation du parc, si ceux-ci ne sont pas expertisés. Il a jusqu’à lundi 13 juillet. Sans quoi le gestionnaire du parc sera contraint de fermer d’autres attractions, notamment celles destinées aux enfants.  Oise Hebdo, Saint-Paul. Le parc d'attractions sommé de fermer ses manèges à sensation après l'accident mortel - Oise Hebdo
  • Christian Sabate est au bout du rouleau : dimanche, il s’est résolu à fermer son restaurant pour une période indéterminée, faute de téléphone et de connexion internet. Journal L'Est Éclair abonné, Faute de téléphone et d’Internet, il doit fermer la crêperie du Moulin, à Nesle-la-Reposte
  • Vouloir définir chaque mot, c'est fermer la porte à la vérité. De Samuel Taylor Coleridge , 
  • Monsieur* faisait, en toutes choses, comme font la plupart des hommes quand ils se baignent : ils ferment les yeux en se jetant dans l'eau. Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz, Mémoires
  • Mourir, c’est fermer une parenthèse. De Pierre Baillargeon / Commerce , 
  • Qui ouvre toutes les portes peut les fermer toutes. De Antonio Porchia , 
  • Le vrai sacrilège : se fermer à la vie. De Francine Ouellette / Au nom du père et du fils , 

Images d'illustration du mot « fermer »

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Traductions du mot « fermer »

Langue Traduction
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Espagnol cerrar
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Chinois 关闭
Arabe اغلاق
Portugais fechar
Russe закрывать
Japonais 閉じる
Basque itxi
Corse chjude
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Synonymes de « fermer »

Source : synonymes de fermer sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « fermer »

Combien de points fait le mot fermer au Scrabble ?

Nombre de points du mot fermer au scrabble : 11 points

Fermer

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