La langue française

Accueil > Orthographe > « Leur » ou « leurs » ?

« Leur » ou « leurs » ?

« Les enfants souhaitent apprendre le français avec leurs parents. Ils leur obéissent. »

Voici un point difficile de la langue française : faut-il écrire « leur » au singulier ou « leurs » au pluriel. Il n'est pas toujours facile de distinguer les trois cas d'usage selon que « leur » est un pronom ou un adjectif possessif. On vous explique tout dans cet article. Bonne lecture !

On écrit « leur » ou « leurs » ?

Quand « leur » est un pronom personnel : « leur » est un pronom personnel lorsqu'il est placé devant un verbe dont il devient le complément d'objet indirect. Dans ce cas, « leur » est invariable. Lorsqu'il est un pronom personnel, « leur » (« à eux, à elles ») est tout simplement le pluriel de « lui » (« à lui, à elle »).


S'abonner

Exemples :

Elle leur a servi le café comme les autres jours.

Bernanos, M. Ouine, 1943

Avant de les faire cuire, elle leur ôte le gésier.

Giono, Regain, 1930

Et avec ses outils ses fils hériteront, ses enfants hériteront. Ce qu'il leur a donné, ce que nul ne pourrait leur ôter.

Péguy, Porche Myst., 1911

Quand « leur » est un pronom possessif : dans ce cas, « leur » est précédé et déterminé par un article (« la, le, les »). Il s'accorde alors en nombre avec l'article qui le précède, mais jamais en genre. Il sera donc toujours au masculin. Cette forme se résume à trois variantes : le leur, la leur, les leurs et aux contractions avec les prépositions « à » et « de » : au leur, aux leurs, du leur, des leurs.

Recevez nos nouveaux articles par courriel

Inscrivez-vous à notre lettre d'information hebdomadaire pour recevoir tous nos nouveaux articles, gratuitement. Vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Exemples :

Maintenant, moi, j'ai fait mon devoir; voyons si les autres feront le leur.

Meilhac, Halévy, Froufrou,1 869

Nos généraux et nos états-majors ne le cèdent en rien aux leurs.

De Gaulle, Mémoires de guerre, 1954

Mon frère, mon frère, la malédiction de nos enfants est épouvantable; ils peuvent appeler de la nôtre , mais la leur est irrévocable.

Balzac, E. Grandet, 1834

Quand « leur » est un adjectif possessif : lorsque « leur » est placé devant un nom, il indique à qui appartient l'élément représenté par le nom. Dans ce cas, on accorde en nombre avec le nom et jamais en genre, à l'instar d'autres déterminants comme son/sa/ses qui ont la même fonction lorsqu'il n'y a qu'un possesseur. Une astuce consiste à se dire qu'on est en présence d'un adjectif possessif si on peut le remplacer par « ce », « cette » ou « ces ».

Exemples :

Ils partageraient leur temps entre la rédaction de leur livre, le jardinage et la peinture murale.

Simone de Beauvoir, Mandarins,1954

Ils oublient tout, tout au monde, leur maison, leur famille, leurs enfants, leurs affaires, leurs soucis pour regarder dans les remous ce petit flotteur qui bouge.

Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Jour de fête, 1886

Exiger qu'on pousse à leurs dernières conséquences les hérésies qui les avaient détrônés.

Renan, Avenir sc., 1890

Vous savez désormais quand mettre « leur » au singulier ou au pluriel, selon qu'il est un pronom ou un adjectif. Rappelez-vous que pour ce genre de règles grammaticales, la lecture régulière de la littérature francophone vous permettra de ne plus faire de faute d'orthographe. Amusez-vous à y dénicher les différents usages des pronoms et adjectifs !

Le résumé en microrécit

S'abonner

Recevez tous les articles de la semaine par courriel

Inscrivez-vous à notre lettre d'information hebdomadaire pour recevoir tous nos nouveaux articles, gratuitement. Vous pouvez vous désabonner à tout moment.


Commentaires

Brama

Je ne comprends rien à ce ce que vous dites

Répondre
Pat Ibulère

Bonjour,

Je cherchais des exemples pour une élève privée qui a qq problèmes avec cette difficulté de la langue française.
Pour être sincère, je ne crois pas qu’il soit utile d’utiliser des phrases de la littérature française, et surtout du style « Exiger qu’on pousse à leurs dernières conséquences les hérésies qui les avaient détrônés. »

En effet, ce n’est pas en ajoutant une difficulté supplémentaire (ici une phrase tout ce qu’il y a d’hermétique) que l’on va aider à la compréhension du problème originel.

C’est en tout cas mon humble avis et 18 ans d’expérience.

Cdlt.

Répondre
Kamel

Merci pour votre aide

Répondre
jackson

Bonjour chers chercheurs.
En tout cas, c’est un plaisir pour moi de découvrir les richesses linguistiques du français. Quoiqu’étant pour ma part, une langue très complexe à analyser tant phonologiquement que grammaticalement, elle apporte un plus à ma culture. Je tiens à féliciter les iniateurs et à exhorter nous les Africains à faire autant dans nos langues.

Répondre
YAO Tatiana epse BLE

merci de nous aider à combler nos lacunes.

Répondre
Vincent

Merci infiniment

Répondre
ACHIAOU Christophe

bonjour,
entrain s’écrit normalement en deux mots : je suis en train de danser; par contre il est écrit en un seul mot quand il renvoie à du mouvement ou à de l’action : nous dansions avec beaucoup d’entrain ! merci et bonne journée.

PS : doit-on écrire ce huis clos ou cet huis clos ? aidez-moi, je suis un peu perdu !

Répondre
Muriel

J aimerais savoir si vous écrivez leur au singulier ou au pluriel dans cette phrase et pourquoi ?
Les enfants prennent leur cartable.
Merci d avance

Répondre
Charles Guichard

« Les enfants prennent leur cartable. » Dans ce cas, il est sous-entendu que chaque enfant n’a qu’un seul cartable, alors l’emploi du singulier est prescrit.
Par contre dans la phrase :
« Les enfants prennent leur(s) livre(s) et leur(s) cahier(s) », l’attribution du nombre ne peut que dépendre du contexte ; c’est à l’auteur de la phrase d’apporter toutes précisions à ce sujet.

Répondre
Maxime

Dans les exemples de conjugaison de « médire », vous proposez :

 » Après la noyade de Lonny, j’ai médité longuement. NON APPROPRIE
Maintenant, tu as le droit de méditer sur tes péchés. NON APPROPRIE
Par deux fois, il a médit sur les effets d’un certain type de tabac. OK
Nous avons médité là-bas ; mon amie a commencé à pleurer en raison de l’énergie qu’elle percevait. NON APPROPRIE
Est-ce que vous avez médité comme je vous l’ai conseillé ? NON APPROPRIE
Ils ont médité tellement fort qu’ils lui ont donné vie. » NON APPROPRIE

Il me semble que tout cela n’a rien à voir avec « médire », mais seulement avec « méditer » dont le sens est tout différent.

Répondre

Laisser un commentaire

Vous devez vous connecter pour écrire un commentaire.

Se connecter S'inscrire

« Leur » ou « leurs » ?

Partager