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Poste

Variantes Singulier Pluriel
Féminin poste postes

Définitions de « poste »

Trésor de la Langue Française informatisé

POSTE1, subst. fém.

A. −
1. HIST. DES TRANSP. Chacun des relais de chevaux placés le long d'une grande route, afin d'assurer le transport des voyageurs ainsi que l'acheminement du courrier et permettant aux voyageurs de faire étape. Poste (aux chevaux); maître, maîtresse de poste (v. maître1II A 1 b); chaise de poste (v. chaise B 8); chevaux de poste; courrier de poste (v. courrier II A 1). Afin de n'être pas poursuivi, il fit couper de poste en poste les jarrets des chevaux dont il s'étoit servi (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist.,t.1, 1831, p.214).Tapin: Il est sur la route de Flandre. Dubois: Bravo! celle où les postes sont le mieux servies (Dumas père, Fille du régent,1846, iv, 2, p.235):
1. Une voiture de poste, qui avait conduit aux eaux les demoiselles Manescau, nous prend à huit heures et demie du soir, bien séchés, et nous met à onze heures et demie à Pau. Michelet, Journal,1835, p.192.
En compos. Malle-poste*.
P. méton.
a) Distance entre deux relais; unité de distance équivalant à deux lieues. Courir trois postes sur le même cheval. Il y a six postes, poste et demie, double poste, tant de postes d'une telle ville à telle autre (Ac.). Rien de bien remarquable jusqu'à Auxerre. Une poste après cette dernière ville, commence le vilain pays dont m'a parlé Mmede B. (Chateaubr., Corresp.,t.1, 1803, p.91).[Quoique vieux] il voulut courir quelques postes à franc étrier (Picard, Avent. E. de Senneville,1813, p.130).
b) Moyen de locomotion (voiture équipée de chevaux) assurant l'acheminement du courrier et le transport des voyageurs. Aller en poste. Il voulait prendre la poste dès le soir même pour Paris (Sand, Mauprat,1837, p.340).Il y a longtemps qu'on ne t'a vu, Parisien! (...) tu arrives à cette heure-ci? −Par la poste. −Et pas trop vite! (Nerval, Filles feu,Sylvie, 1854, p.610).J'aime cette fille. Sachez, l'abbé, que je l'emmène en poste avec nous (A. France, Rôtisserie,1893, p.255).
Loc. adv., p.anal., vx. (Aller) (d')un train de poste. Très vite. Tous des braves gens, qui eux aussi pensent à réveillonner, ne sont pas fâchés que la messe aille ce train de poste (A. Daudet, Lettres moulin,1869, p.174).Elle prend le volume et lit en écolière, en pensionnaire, sans nuance et d'un train de poste (Labiche, Cigale chez fourmis,1876, viii, p.229).
c) Courrier qui porte les lettres. La poste va partir. Lisez ma lettre à M. de Ch... Je ne puis lui écrire parce que la poste part (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres,1847, p.222).L'aubergiste (...) perd la tête comme si, tous les jours à la même heure, la poste ne passait pas (A. Daudet, Tartarin Alpes,1885, p.117).
2. Vx ou littér. Courir la poste. V. courir II A 2 a.
B. − En partic.
1.
a) HIST. DES POSTES. Poste (aux lettres). Service d'acheminement du courrier avant la IIIeRépublique. Le sultan Nour-Eddin créa, en 1167, un service de poste par pigeons-voyageurs, reliant Bagdad à toutes les villes principales de l'empire de Syrie (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1899, p.444).La poste aux lettres, perfectionnée par Richelieu, devient rapidement une source de revenu appréciable pour le roi qui en confie l'exploitation à un fermier général en 1672 (Admin. P. et T.,1964, p.4).
b) Au plur. Administration publique dont le service principal est l'acheminement et la distribution du courrier, des télégrammes et mandats, de la tenue de comptes d'épargne. Administration des Postes, Télégraphes, Téléphones (vieilli), des Postes, Télégraphes et Télécommunications (vieilli), des Postes et Télécommunications (vieilli), des Postes, Télécommunications et Télédiffusion (abrév. P.T.T.).
P. ell.
Les Postes ou fam. la poste. Administration de ce service. Bureau de poste; aller à la poste; agent, employé, dame, demoiselle des Postes, de la poste; facteur, receveur, almanach, calendrier des Postes. Il a retenu la receveuse des postes à l'extrême bord de l'adultère (Mauriac, Baiser Lépreux,1922, p.164).L'Administration des P.T.T. délivre des chèques postaux de voyage de sommes fixes, payables à vue dans les bureaux de poste (Le Figaro,19-20 janv. 1952, p.4, col. 8).
La Poste. Le service postal. Cachet, date de la poste; envoyer, expédier par la poste un colis, un mandat. Les frais de poste me sont payés (Prod'Homme, Symph. Beethoven,1921, p.285).
Mettre (une lettre) à la poste. Faire partir (du courrier) par ce service, envoyer, expédier, soit à un bureau de poste, soit dans une boîte aux lettres de la Poste. Synon. poster1.Retard du manuscrit. J'ai mis le gros paquet à la poste chargé le 29. Il est parti le 30 au matin. Il a dû arriver, sauf retard de mer, le 1erfévrier (Hugo, Corresp.,1862, p.372).J'ai écrit une petite carte pour ma soeur... Tu seras gentil de la mettre à la poste (Simenon, Vac. Maigret,1948, p.12).
Au fig. Passer comme une lettre à la poste. V. lettre III A 1 loc.
Poste aérienne. Service de l'Administration des Postes créé en 1918, chargé de la transmission du courrier par avion (d'apr. GDEL).
Absol., p.méton., rare. En 1926 (...) comme jeune pilote de ligne à la société Latécoère qui assura, avant l'aéropostale, puis Air France, la liaison Toulouse-Dakar. (...) je subissais le noviciat que les jeunes y subissaient avant d'avoir l'honneur de piloter la poste (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p.141).
Poste aux armées, Service de la poste aux armées. ,,Service chargé, en liaison avec les administrations postales civiles françaises et étrangères, et, le cas échéant, les organismes postaux militaires étrangers et internationaux, du dépôt, de l'acheminement et de la distribution du courrier à destination ou en provenance des armées, des opérations postales télégraphiques, financières et d'épargne autorisées en faveur des armées, des opérations de trésorerie dans les territoires ou garnisons dépourvus de payeurs aux armées, de la desserte postale des militaires à l'étranger, dans le cadre des accords internationaux`` (GDEL).
Poste navale (hist.). ,,Service qui était chargé de l'exécution du service postal de la marine et de toutes autres opérations postales courantes`` (GDEL).
2. P. méton.
a) La poste aux lettres (vx), bureau de poste et p.ell. la poste. Bureau de l'administration des Postes d'une commune ou d'un quartier, ouvert au public pour les différents services qu'il offre. Aller à la poste; jours et heures d'ouverture de la poste. La poste aux lettres n'est qu'à dix minutes (A. Daudet, Tartarin Alpes,1885, p.148).La lettre écrite, je m'habillai en hâte et courus d'un trait à la poste (Verlaine, OEuvres compl.,t.5, Confess., 1895, p.124).V. infra ex. 2.
La grande poste (fam.). Le bureau central d'une agglomération ou d'une commune. C'est pourquoi le matin, avant même d'aller au siège central de chez Scabelli, vous êtes passé à la grande poste envoyer un télégramme (Butor, Modif.,1957, p.100).
b) Poste restante. Service d'un bureau de poste permettant à un particulier de retirer son courrier à un guichet en dehors de son domicile; p.méton., guichet où a lieu ce service; suscription sur le courrier. Écrire à qqn dans telle ville poste restante; se faire adresser, retirer du courrier dans telle ville poste restante; passer, se présenter à la poste restante (pour qqn); employé de la poste restante. Je retournai le papier après l'avoir lu, et je vis sur l'adresse: «À M. Henri Smith, à N., poste restante (Musset, Confess. enf. s.,1836, p.372).Voulez-vous prendre mon passeport et aller demander à la poste restante s'il y a des lettres pour moi? Mon père et ma soeur ont dû m'écrire à Paris (Dumas fils, Dame Cam.,1848, p.52):
2. Il lui arrivait de porter des lettres à divers bureaux de poste éloignés, ou de s'en faire adresser, sous initiales, poste restante, pour déjouer un contrôle possible. Romains, Hommes bonne vol.,1932, p.83.
c) En compos. Mandat-poste. V. mandat.
C. − ARCHIT., surtout au plur. Ornements, moulures en volutes rappelant des vagues déferlantes. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [pɔst]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. [1298 poste de chevaus expr. trad. de l'ital., cf. FEW t.9, p.168a, note 44 (Marco Polo, éd. L. F. Benedetto, chap.99, p.95, 9)] 1480 «ensemble des coursiers à cheval chargés du transport des lettres» (Louis XI, lettre 29 oct., éd. J. Vaesen et E. Charavay, t.8, p.291; cf. E. Vaillé, Hist. gén. des postes fr., t.2, 1949, pp.24-25); id. «chacun des relais de chevaux et de coursiers à cheval établis sur le parcours de ceux qui transportaient les lettres» (doc. 29 oct. ds E. Vaillé, op. cit., pp.25-26); 1495-96 chevaulx de poste (A. N. KK., fo52 vods Gdf. Compl.); 1497-98 au fig. en poste «très vite» [c'est-à-dire à l'allure des chevaucheurs de la poste] (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, t.3, p.36); 1522 id. courir la poste «aller très vite» (Briçonnet, lettre à Marguerite d'Angoulême, 6 mars, éd. Chr. Martineau et M. Veissière, t.1, p.191); av. 1559 prendre la poste(M. du Bellay, Mém., éd. 1572, l. VIII, fo272 vods Gdf. Compl.); 2. 1655 «local, bureau où se font les opérations postales» (Molière, L'Estourdy, III, 2, éd. R. Bray, p.97); 1793 poste restante (Mmede Staël, Corresp. gén., t.2, p.524 ds Quem. DDL t.12); 1869 «administration publique pour le transport des lettres» (Littré]; 3. 1676 archit. au plur. (Félibien, p.38). Empr. à l'ital. posta «place destinée à chaque cheval dans l'écurie» (dep. le xves.), puis «relais de chevaux pour voitures et courriers» (xvies. d'apr. DEI; le mot devait cependant être beaucoup plus anc. en ital., cf. Marco Polo supra et citat. lat. du Milanais F. M. Visconti ds FEW t.9, p.168, note 44), part. fém. subst. de porre «placer, poser», du lat. ponere «id.». Bbg. Quem. DDL t.10.

POSTE2, subst. masc.

I.
A. − Place, position assignée à une ou plusieurs personnes.
1.
a) DÉF. Position assignée à un militaire en vue d'une mission précise, par ordre supérieur. Occuper, garder, quitter, abandonner, défendre, déserter son poste; poste avancé, dangereux, périlleux; poste de combat, de commandement, d'écoute, de garde, d'honneur, d'observation, de surveillance. Un de ces hommes droits (...) bons à mourir l'arme au bras dans le poste qui leur serait assigné (Balzac, Lys,1836, p.50).
b) Lieu aménagé pour qu'un militaire ou une unité y soit placé(e). Poste de commandement (abrév. P.C.), de commande*, d'écoute*, d'observation; poste central (mar. milit.); à vos postes (mar. milit.); poste avancé. Les colonies romaines ne sont que des postes militaires (Taine, Philos. art,t.2, 1865, p.113).La sèche Marsal, jadis poste romain et hier poste français, peut être dite une guérite militaire (Barrès, Serv. All.,1905, p.10).
Loc. verb.
Être, rester à son poste (au fig.). Se trouver où le devoir l'exige; p.ext., se trouver là où l'on a été placé:
1. Les domestiques étaient à leurs postes; le père Jacques à la grille d'entrée, Mattoni à la poterne du jardinier et les Bernier dans la tour carrée, devant la porte de l'appartement de M. et de MmeDarzac. G. Leroux, Parfum,1908, p.74.
Fam. Être fidèle, solide au poste. V. fidèle I A 2 b γ.Pop. Être solide au poste. Être vigoureux, robuste. P. métaph. Allons, je sais que vous avez L'égoïsme solide au poste (Laforgue, Poés.,1887, p.38).
Déserter son poste. V. déserter A 2.
P. anal.
Endroit où le(s) chasseur(s) se place(nt) pour guetter le gibier. Depuis l'aube, les chiens donnaient sur un solitaire; lui-même, voilà une heure qu'il était à son troisième poste, sous les hêtres (Toulet, J. fille verte,1918, p.195).
Poste d'observation. Lieu qui permet à quelqu'un d'observer sans être vu. Il vit (...) dans le cadre de la fenêtre voisine (...) qu'un grand remue-ménage se faisait dans l'appartement (...) Remi (...) ne quitta pas son poste d'observation et surveilla (A. France, Chat maigre,1879, p.267).
2. P. méton. Ensemble des militaires, corps de troupes placé en ce lieu. Installer des postes; doubler, relever un poste; chef de poste. Les postes étaient doublés dans tout le château fort (Hugo, Han d'Isl.,1823, p.524).Tous les postes de la garde nationale ont été relevés, ceux des Tuileries par des Suisses, ceux de l'intérieur de la ville par de la gendarmerie (Delécluze, Journal,1827, p.449).
3. Poste (de police, de garde). Corps de garde placé à l'entrée d'une caserne, d'un camp. La première chose qui me frappa fut la contenance calme de nos vieux grenadiers de la garde, placés au poste d'entrée (Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p.115).Si tous les citoyens valides devaient à la fonction de police seulement le quart du temps qu'ils sacrifient à la défense nationale, il y aurait partout des postes de vigilance, aussitôt triplés à la première alerte par les hommes de réserve (Alain, Propos,1921, p.272).
P. anal. Corps de garde quelconque. Poste de gardiens de la paix, de douaniers; poste d'un ministère, d'une mairie. [Il laisse tomber son portefeuille dans la fosse commune] Il courut au poste des pompiers, et revint avec un sapeur qui plongea, et, dans l'abîme, alla repêcher la serviette (Vallès, Réfract., 1865, p.75).Après quoi, il [l'officier] s'en retourna déjeuner sur sa frégate, laissant un poste en armes pour garder le Gouverneur (A. Daudet, Port-Tarascon,1890, p.221).
B. − Poste (de police). Corps de garde d'un commissariat de police dans une ville; p.méton., local, bâtiment où il est installé et où il assure une permanence. Poste central, postes d'une circonscription; conduire qqn au poste; passer la nuit au poste. Le mari ne veut pas que sa femme aille là-bas (...) si on ne la laisse pas entrer, elle va crier, tempêter, qui sait? peut-être se faire mettre au poste (A. Daudet, Jack,t.2, 1876, p.355).Le compositeur Palestrier blafard, le nez mauve, joue le poivrot qu'on a oublié la nuit au poste (Colette, Music-hall,1913, p.22).
II.
A. −
1. Fonction précise, emploi professionnel qu'occupe une personne dans une administration, une entreprise. Synon. charge, emploi, fonction, place.Poste administratif, ministériel; poste de responsabilité, de terrain; poste clef; poste élevé, évolutif, subalterne; poste budgétaire, fixe, vacant, à mi-temps, à plein temps; poste d'instituteur, de professeur; être installé, nommé sur le poste de...; obtenir, occuper un poste; rejoindre, quitter, abandonner, changer de poste; être titulaire d'un poste; vacance de poste; compression de postes. Un colonel de la Garde impériale, poste qui comportait le grade de général de brigade, était certes un des plus beaux partis de l'armée (Balzac, Paix mén.,1830, p.338):
2. Afin d'augmenter nos revenus, j'interromps mes chers travaux scientifiques et je pose ma candidature à un poste de magistrat, soit à Angers, soit à Laval, soit à Segré... H. Bazin, Vipère,1948, p.270.
Poste de confiance. V. confiance A 1.
Poste (de travail). ,,Centre d'activités ou ensemble de tâches et de responsabilités qui, lorsqu'y sont adjoints les moyens adéquats, constitue le travail régulier d'un emploi. Poste fonctionnel (...) Poste opérationnel`` (Tézenas 1972); p.méton., espace aménagé à cet effet; en partic., chacun de ces ,,espaces aménagés rationnellement à la suite d'expérimentations, en vue d'éliminer les gestes inutiles ou fatigants dans un travail répété`` (cida 1973).
2. P. méton. Lieu (ville, établissement) où s'exerce cette fonction. Changer de poste. La date de mon mariage était fixée au 15 mai et il ne devait rejoindre son poste que dans les premiers jours de juin (A. France, Balth.,Fille Lil., 1889, p.86).Le diplomate était mobilisé à Paris, à son poste du quai d'Orsay (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p.769).
B. − Division de la journée du travail dans une usine, dans une mine. Poste du matin, du soir, de nuit; postes de huit heures. [Les mineurs] sont dans l'eau (...) par moments jusqu'à la ceinture. Ces passeurs de niveau font des postes de quatre heures (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p.809).
Travail par poste. ,,Synonyme de travail par équipe. Dans un travail en trois équipes (3 x 8), la durée de chaque poste est de 8 heures`` (Ging.-Lauret1982).Synon. travail posté (v. poster2C).
III.
A. − Emplacement affecté à un usage professionnel particulier. Poste de (contrôle à la) douane; poste de garde (dans un établissement); poste de secours*. Le train (...) s'arrêtait à toutes les haltes, parfois même aux postes des gardes-barrières (Benjamin, Gaspard,1915, p.80).Même les bâtiments de la gare, le poste d'aiguillage, les citernes empruntaient à l'aurore de la nouveauté, de l'audace (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p.66).
MAR., AÉRON.
Partie d'un bâtiment affecté à un usage particulier. Poste de tir, de commande*, d'appareillage, d'équipage, de manoeuvre, de mouillage, d'observation, des seconds-maîtres, des malades; poste central. Les boeufs destinés à la boucherie, groupés sur le pont, entre les cuisines et le poste d'équipage, dressaient leur tête obtuse (Mille, Barnavaux,1908, p.270).
Poste (à quai). Emplacement aménagé le long d'un quai pour l'amarrage d'un bâtiment. Navire amarré au poste no3 de tel quai (d'apr. Le clère1960).Déjà les amarres de poste avaient été larguées (Maupass., Sur l'eau,1888, p.242).V. aussi poste (à) pour étymologie.
B. −
1. Emplacement, local aménagé pour recevoir des installations complexes destinées à un usage particulier. Poste d'aiguillage, de pilotage; poste de conduite (d'un engin); poste de contrôle (d'un poste d'essence). [On établit des locomotives] dissymétriques avec le poste de wattman à un bout, avec ou sans cabine (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905p.778).On avait garé le train pour deux heures devant un dépôt de machines, et les hommes (...) bâillaient, les yeux fixés sur les lumières des disques et d'un poste d'aiguilleur (Benjamin, Gaspard,1915, p.84).
2. Dispositif, station de ravitaillement de certaines substances. Poste à/d'essence; poste d'eau. Pacages où l'on s'attend à voir des troupeaux. Arrêt devant un poste à bois (Gide, Voy. congo,1927, p. 698).
3. P. méton. Ensemble de ces appareillages. Poste d'incendie; poste de projection, de prise de vue(s) (cin.). En bas [étaient] le magasin des accessoires [du théâtre] et le poste des pompiers (Zola, Nana,1880, p.1262).Il avait eu à déménager en vitesse son poste de secours, sous un violent bombardement (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p.832).
4. En partic. Appareil, dispositif.
a) RADIO, TÉLÉCOMM. Poste de T.S.F., radiophonique, de radio, de téléphone, de télévision; poste récepteur. Dans chaque circonscription radiophonique doit fonctionner, sur la longueur d'onde résultant des accords internationaux, un poste émetteur régional du réseau d'intérêt national (Annuaire radio,1933, p.24).
Poste récepteur, vieilli et p.ell., poste, dans la lang. usuelle. Appareil récepteur accessible dans le commerce. Poste à galène, à transistors, à modulation de fréquence, de télévision; poste autoradio; poste brouillé; ouvrir, fermer, éteindre le poste; tourner le bouton du poste. Il (...) faisait fonctionner le «poste» afin que les locataires eussent leur concert (Dabit, Hôtel Nord,1929, p.212).Le poste récepteur de T.S.F. si modeste soit-il est devenu le compagnon coutumier d'un très grand nombre de foyers (Vocab. radioph.,1933-52).
Poste émetteur, vieilli et p.ell., absol. ,,Station de radiodiffusion`` (Presse 1981).
b) TÉLÉPH., TÉLÉCOMM. Appareil, prise d'écoute intérieure d'une ligne, d'une installation intérieure (à l'exception des cabines téléphoniques publiques). Poste libre, occupé, parallèle; poste téléphonique; poste numéro x. Un coup de téléphone (le poste de l'hôpital fonctionne encore) avertit les Ragu que MmeSparrow ne pourra venir (Gide, Journal,1943, p.161).
Poste de télégraphie* sans fil.
c) INFORMAT. Poste terminal*; poste d'interrogation.
IV.
A. − COMPTAB. Chapitre d'un compte; chacune des opérations inscrite dans un livre de comptabilité. (Dict. xxes.).
B. − DR. FINANCIER. Poste budgétaire. Article du budget consacré à une catégorie spécifique de dépenses (Dict. xxes.).
Prononc. et Orth.: [pɔst]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1636 «endroit où est placé un militaire ou une petite unité pour y exercer une mission de surveillance, de renseignement ou de combat» (Monet); id. p.ext. «ensemble des soldats qui occupent ce lieu et remplissent cette mission» (ibid.: Trois Postes, chacun de cinquante hommes, logés sur le passage, ont arreté vint mille hommes de l'ennemi); 2. 1778 p.anal. «endroit où l'on se place pour attendre le gibier» (Le Verrier de La Couterie, Venerie Normande, p.483); 1879 poste d'observation (France, Chat maigre, p.267). B. 1. a) Ca 1663 «emploi professionnel assigné à quelqu'un dans un lieu donné» (Scarron, Le Roman comique, 3epart. [rédigée apr. la mort de Scarron], éd. E. Magne, p.306); b) 1889 «lieu où s'exerce une activité professionnelle» (France, Balth., Fille Lil., p.86); 2. 1812 «division des vingt-quatre heures d'une journée en périodes de travail» (Mozin-Biber). C. 1. 1812 comptab. «chapitre d'un compte» (ibid.); 2. 1962 dr. financier «grande division du budget» (Rob.). D. 1. «lieu, local où se rassemblent des personnes chargées d'une mission de protection ou de surveillance» a) 1863 poste de douane (Renan, Vie Jésus, p.371); b) 1865 poste de pompiers (Vallès, Réfract., p.75); c) id. poste désigne le poste de police (Id., ibid., p.48); 2. 1903 mar. poste d'amarrage (Nouv. Lar. ill.); 3. 1923 «lieu où se trouve l'installation nécessaire à l'exécution d'une technique particulière» (Saillard, Betterave, t.2, p.307). E. 1. 1890 «dispositif, installation distributrice» (Ser, Phys. industr., p.509); 2. 1902 poste de télégraphie sans fil (Turpain, Applic. prat. ondes électr., p.147). Empr. à l'ital. posto, att. au sens A 1 dep. la 2emoitié du xvies. (B. Davanzati), également «lieu, endroit en général» (fin xvies., C. Bartoli ds Tomm.-Bell.), part. passé subst. de porre «placer» (cf. poste (à)). Bbg. Quem. DDL t.8, 9.

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

poste \pɔst\ masculin

  1. Appareil utilisé dans la radio-transmission.
    • L’installation de bord était sensiblement la même, avec cette différence, toutefois, que le poste émetteur et récepteur de T.S.F. sur 600 à 800 mètres de longueur d’onde, avait été changé […]. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Or c’était la station la plus militante, elle ne masquait pas ses sympathies, et c’est pourquoi le fait de répandre industriellement les postes de radio à transistors releva, de la part du gouvernement, du pur suicide. — (Dmitrii Savitsii, Les hommes doubles : la vie quotidienne en Union soviétique, page 253, J.-C. Lattès, 1980)
    • Parfois, « dans le poste », comme disait ma mère, ils passent un match de boxe, mais c’est sans intérêt. — (Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, 2018, page 166)
  2. (Téléphonie) Poste téléphonique desservi par un autocommutateur privé.
  3. (Par métonymie) Numéro d’un tel poste.
  4. (Québec) Station de radio ou de télévision.
    • C’est à quel poste, le débat Trump-Biden, à’soir ?

Nom commun 2 - français

poste \pɔst\ masculin

  1. Place, emplacement.
    • De demi-heure en demi-heure, nous recevions les sondages des postes météorologiques situés entre Le Havre, Paris et Calais. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Un poste d’observation.
    • Avec les années de pratique, le pêcheur de carnassiers apprend à discerner les meilleurs postes parmi ceux qu’offre un cours d’eau. — (Carnassiers en rivière : les postes-aimants à poissons, in Le Chasseur français, juillet 2015)
  2. (Histoire) Dispositif planté dans le sol et amovible servant à protéger contre les archers des soldats chargés du travail du terrain.
    • Les postes, reprit Cabusse, ce sont des boucliers d’osier que Sénarpont avait fait fabriquer, et qui se fixaient dans la fange par des pieux pointus. Le bon de l’affaire, c’est qu’on pouvait les bouger, et les avancer en avançant la tranchée. — (Merle, Robert, Fortune de France, IV., 1977)
  3. (En particulier) Lieu même où l’on travaille.
    • Le déplacement des poches à fonte entre les divers postes de travail situés à des niveaux différents et les mouvements de versage sont effectués par un pont roulant. — (Revue de métallurgie, vol. 61, part. 1, p. 166, 1964)
    • Et il y avait du travail pour tous : bonnetiers, mécaniciens, rebrousseurs, formeuses, remailleuses, visiteuses, chacun, homme ou femme, pouvant y trouver un poste correspondant à sa condition et à ses capacités. — (René Barral, L’Été des enfants rois, Éditions De Borée , 2015, chap. 1)
  4. (Par extension) Fonctions occupées sur ce poste.
    • 299. pourvoir un poste loc. v.
      Synonyme :
           pourvoir à un poste loc. v.
      Quasi-synonyme :
           doter un poste loc. v.
      Terme à éviter :
           combler un poste
      fill a position, to
      Synonymes :
           
      fill a vacancy, to
           fill a job, to
      Quasi-synonyme :
           
      staff a position, to
      Désigner quelqu’un pour occuper un poste vacant.
      Notes. – 1. Le terme
      doter un poste est moins fréquent dans l’usage ; il est surtout employé dans l’administration fédérale [du Canada].
      2. C’est une impropriété d’employer le verbe
      combler, à la place de pourvoir, en parlant d’un poste. Au sens propre, on peut combler un puits, un fossé, une tranchée ou une brèche. Dans des emplois au sens figuré, on peut combler une lacune, un déficit, un besoin, des vœux ou des aspirations, mais on ne saurait combler un poste. — (Micheline Lapointe-Giguère, Vocabulaire des relations professionnelles français-anglais, ‎Office québécois de la langue française, Presses internationales Polytechnique, 2009, ISBN 978-2-553-01429-1, page 111)
    • Ce poste était particulièrement pénible.
  5. (Par ellipse) (Familier) Poste de police.
    • Il fut surpris de se réveiller le lendemain au poste. — (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877)
    • Ici aussi tout est en règle. Les bourres les conduiront au poste : du poste, elles iront à Saint-Lazare pour quatre jours. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Sur une invitation du commissaire, ils s’étaient présentés au poste de la rue de la Gaîté où on les avait longuement interrogés. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)

Nom commun 1 - français

poste \pɔst\ féminin

  1. (Histoire) Établissement de chevaux qui était autrefois placé de distance en distance, pour le service des voyageurs.
    • En quittant le dôme vert des noyers sous lesquels se cachait la poste de la Frillière, cette voiture fut entraînée avec une telle rapidité qu’en un moment elle arriva au pont bâti sur la Cise, […]. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Mon courrier est arrivé d’Orléans il y a une heure, et, grâce à la poste, a fait trente-deux lieues dans la journée. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
  2. (Désuet) Manière de voyager avec des chevaux de poste.
    • Ils allèrent droit à Compiègne, où le cheval d’Angélique de Longueval fut vendu 40 écus. Puis ils prirent la poste, et arrivèrent le soir à Charenton. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
    • Aller en poste.
    • Voyager en poste.
    • Atteler en poste.
    • Chaise de poste.
  3. (Par extension) Maison où étaient les chevaux de poste.
    • S’arrêter à la première poste.
  4. (Par extension) Mesure de chemin fixée communément à deux lieues.
    • Il y a six postes, poste et demie, double poste, tant de postes de telle ville à telle autre.
    • Courir quatre postes sur le même cheval.
  5. (Aujourd’hui) Administration publique qui assure le transport des correspondances.
    • Tout ce que Modeste exigea de sa complice, consistait à mettre des lettres à la poste et à en retirer qui seraient adressées à Françoise Cochet. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Dès la veille de la mobilisation; à Perros et à Trégastel, on ne trouvait plus de numéraire : la poste elle-même ne payait plus les mandats ; toutes les disponibilités avaient été épuisées par les retraits des caisses d’épargne. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1915, page 28)
    • le général Sarrail […] interdit aux militaires sous ses ordres d’envoyer leurs lettres par la poste. Toutes les correspondances doivent être remises au vaguemestre. La surveillance est ainsi plus facile. — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, page 93)
    • Depuis une dizaine d’années, à mesure que je les reçois par la poste, j’ai pour habitude de compiler les lettres de refus des maisons d’édition dans un élégant classeur couleur banane. — (Fabrice Lehman, La pétulante ascension de Benjamin Fabre, éd. J.-C. Lattès, 2014)
  6. (Par extension) Le courrier qui porte les lettres.
    • La poste va partir.
    • Portez cette lettre avant que la poste soit partie.
    • La poste vient d’arriver, ne fait que d’arriver.
  7. (Par extension) (Courant) Maison, bureau où se font les diverses opérations postales.
    • La poste est dans telle rue.
    • Porter ses lettres à la poste.
    • La poste ouvre à telle heure, ferme à telle heure.
    • Entrons, s’il vous plaît, à la poste, pour voir s’il n’y a pas de lettres de France ; cette occupation de lettres est vraiment maladive ; soyez sûrs qu’en arrivant dans une ville, le premier monument que va visiter un voyageur, c’est l’hôtel des postes. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
  8. (Au pluriel) (Architecture) Ornement composé de motifs d’enroulements et de volutes, formant une moulure qu’on place ordinairement sur les plinthes.
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Littré (1872-1877)

POSTE (po-st') s. f.
  • 1Établissement de chevaux, placé de distance en distance pour le service des voyageurs. Chevaux de poste. Chaise de poste. Afin que les ordres du prince pussent être portés avec plus de diligence, Cyrus établit d'espace en espace des postes où des courriers qui marchaient jour et nuit trouvaient des chevaux tout prêts et, par ce moyen, faisaient une diligence incroyable, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 274, dans POUGENS. L'établissement des postes en France date du mois de juin 1474, sous le règne de Louis XI ; le gouvernement profita des relais et messagers qu'avait établis l'université de Paris dans toutes les provinces du royaume, au moyen desquels elle entretenait des correspondances avec les familles qui y envoyaient leurs enfants, Gouin, Ess. hist. sur les postes, p. 1, 1823.

    Maître de poste, celui qui, moyennant certains avantages, fournit des relais aux voitures de l'administration des postes. Jusqu'au moment de la Révolution, les maîtres de poste ont joui des priviléges qui leur avaient été accordés par nos rois ; ils consistaient dans l'exemption de la taille sur cent arpents de terre qu'ils faisaient valoir comme propriétaires ou comme locataires ; exemption de logements de guerre, de milice pour l'aîné de leurs enfants et le premier de leurs postillons, ID. ib. p. 6.

  • 2La manière de voyager avec des chevaux de poste. La poste fatigue beaucoup. Il est venu de son armée en poste répondre lui-même, Sévigné, 134. M. de la Feuillade a pris la poste, et s'en est venu droit à Versailles, Sévigné, 206.

    Fig. En poste, avec une extrême rapidité. Ils vont bizarrement en poste à l'hôpital, Régnier, Sat. IV.

    On dit dans le même sens : prendre la poste. Voilà donc le bon homme enfin à sa seconde [femme], C'est-à-dire qu'il prend la poste à l'autre monde ; Un peu moins de deux mois le met dans le cercueil, Corneille, Suite du Ment. I, 1.

    Courir la poste, courir sur des chevaux de poste, ou en chaise avec des chevaux de poste. Laquelle est de toutes ces choses qui se pourra faire en courant la poste, Malherbe, Sénèque, X.

    Fig. Courir la poste, aller un train de poste, marcher précipitamment, et, en général, faire trop vite. L'un va en tortue et l'autre court la poste, Molière, l'Am méd. II, 5.

    On dit aussi : faire tout en courant la poste, faire tout à la hâte.

    Ce n'est pas une chose qui se fasse en courant la poste, c'est une chose qui demande du temps et du soin.

  • 3La maison où sont les chevaux de poste. Il n'a pu se procurer des chevaux à la poste.
  • 4Mesure de chemin ordinairement de deux lieues. Il y a six postes de telle ville à telle autre. Ne me retarde point de grâce ; Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer, La Fontaine, Fabl. II, 15. Vous venez de courir quarante postes sans vous arrêter, Campistron, l'Amante amant. Poste trois quarts, huit francs soixante-quinze centimes ; tiens, voilà dix francs, Scribe, le Tête à tête ou Trente lieues en poste, dans les Historiettes et proverbes.

    Fig. et dans le langage libre de la Fontaine. Plaisirs amoureux. Gaillardement six postes se sont faites, La Fontaine, Berc.

    Poste royale, poste qui se payait double à l'entrée et à la sortie de certaines villes et des lieux où est la cour.

  • 5Administration publique pour le transport des lettres. Vous jugez bien que je ne suis point en colère contre la poste, Sévigné, 104. Votre lettre est venue par la poste, Bossuet, Lett. abb. 50. Les conspirations dans l'État sont devenues difficiles, parce que, depuis l'invention des postes, tous les secrets des particuliers sont dans le pouvoir du public, Montesquieu, Rom. 21. La poste est le lien de toutes les affaires, de toutes les négociations ; les absents deviennent par elle présents ; elle est la consolation de la vie, Voltaire, Dict. phil. Poste. Jamais le ministère qui a eu le département des postes n'a ouvert les lettres d'aucun particulier, excepté quand il a eu besoin de savoir ce qu'elles contenaient, Voltaire, ib. Je suis sûr que, si j'étais plus jeune, je verrais le temps où l'on pourrait écrire de Paris à Pékin par la poste, et recevoir réponse au bout de sept ou huit mois, Voltaire, Lett. Richelieu, 16 déc. 1771. Voyons un peu sui le livre de poste où nous pourrons nous arrêter pour déjeuner, Scribe, le Tête à tête ou Trente lieues en poste.

    Malle-poste, voy. MALLE.

    Grande poste, celle qui porte les lettres dans les provinces et dans les pays étrangers.

    Petite poste, poste pour la distribution des lettres dans la ville et la banlieue ; elle fut établie en 1759, sous le ministère de M. de Silhouette. On paye au bureau de la petite poste pour faire faire des visites de bonne année, à deux sous la pièce ; le député est habillé de noir, l'épée au côté, Lemierre, Fastes. (XVIIIe siècle, cela ne se fait plus).

    Poste restante, suscription qui indique qu'une lettre doit rester au bureau jusqu'à ce qu'on la réclame.

  • 6Le courrier qui porte les lettres. La poste vient d'arriver. Je ne comprends rien aux postes, elles sont déréglées, et ces gens si obligeants qui partent à minuit pour porter mes lettres, n'ont point assez de soin de me rapporter vos réponses, Sévigné, 28. Je n'ai point de nouvelles de la Russie, vous pensez bien, Monseigneur, qu'on ne m'écrit pas toutes les postes, Voltaire, Lett. Richelieu, 8 juin 1772.
  • 7La maison, le bureau où l'on porte les lettres. Porter une lettre à la poste. Vendredi j'arrive à Laval, j'arrête à la poste ; je vois arriver justement cet honnête homme, cet homme si obligeant [l'employé]… qui m'apportait votre lettre, Sévigné, 104.
  • 8Train-poste, voy. TRAIN.

    Le bâtiment-poste, bâtiment destiné à faire le service de la correspondance et du transport des voyageurs entre deux ou plusieurs ports de mer.

    La poste aux choux, se dit, par plaisanterie, du petit canot qui va chercher les provisions, pendant le séjour en rade.

  • 9À sa poste, à sa disposition, à sa convenance (locution vieillie). J'avais songé en moi-même que ç'aurait été une bonne affaire de pouvoir introduire ici un médecin à notre poste, pour le dégoûter de son monsieur Purgon, Molière, Mal. imag. III, 2. Dieu fasse paix au gentil Arioste, Et daigne aussi mettre en lieu de repos Jean la Fontaine auteur fait à la poste Du Ferrarois, adoptant ses bons mots, Senecé, Camille.

    À poste, c'est-à-dire à certains termes différents dont on est convenu (locution vieillie). Payer à poste. Acheter à poste.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et quant l'en se part de Cambalue, par laquele voie que l'en veult, et l'en a alé XXV milles, si treuvent les messages du seigneur une poeste [var. poste] que il appellent iamb, et que nous disons poeste de chevaux, Marc Pol, p. 335. Et à chascune journée a une poste là ou les mesajes qe vont por la contrée herbergient, Marc Pol, p. 751.

XIVe s. Nous avons ordené et ordenons que nul ne fasse fausse poste [passe-volant, soldat qui n'existe pas], sur peine de perdre chevaux et hernois, Du Cange, posta.

XVe s. Item, tout ce temps durant, y avoit au royaume de France doubles officiers ; car chacune partie contendoit de les faire à sa poste, Fenin, 1414. Le roy, estant à Ansenis, sceut incontinent par le moyen des postes les nouvelles de cette prise, Jaligny, Hist. de Ch. VIII, p. 30, dans LACURNE. Là un courier envoyé exprès et venu en poste lui apporta les bonnes et agreables nouvelles de la reduction de plusieurs places à son obeissance, André de la Vigne, Voy. de Naples de Ch. VIII, p. 128, dans LACURNE.

XVIe s. La derniere poste par moi expediée, Lett. de Louis XII, t. II, p. 168, dans LACURNE. Il [l'empereur, en 1510] dit qu'il n'a oncques accoutumé de tenir postes, mais qu'il depeche tousjours ces couriers qui font autant de diligence comme les postes, ID. ib. t. I, p. 277. Ung jour après nous arriva un poste [courrier], Très bien parlant, et devisant à poste…, Marot, J. v, 212. J'escris tousjours en poste [à la hâte], Montaigne, I, 293. Qu'il [Dieu] chevauche sur les ailes des vens, que tant les vens que les esclairs sont ses postes, Calvin, Inst. 13. Il n'y a que vingt et quatre postes de Paris à Metz, Carloix, v, 31. Il attiltra un certain orateur faict à sa poste nommé Hippon, qui…, Amyot, Dion, 48. La petite verolle et rougeolle sont comme les postes, herauts et messagers de la peste, Paré, XXII, 1. Une poste volante [courrier dépêché en toute diligence], Villeroy, Mém. t. VII, p. 349, dans LACURNE. À chaque bout de champ les uns et les autres faisoient des chevaliers à leur poste [à leur gré], Pasquier, Recherches, II, 17.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

POSTE. s. m. dans l’Art militaire, c’est un lieu propre à camper des soldats. Ce mot vient du latin positus, placé ; d’autres le dérivent de potestas, puissance.

Un poste signifie un terrein fortifié ou non, où l’on place un corps d’hommes pour y rester & se fortifier, afin de combattre l’ennemi. Ainsi l’on dit, le poste fut relevé, le poste fut abandonné, le poste fut pris ou emporté l’épée à la main.

Un terrein occupé par un parti, afin de protéger le front d’une armée & découvrir les postes qui sont derriere s’appelle un poste avancé. Chambers.

Poste d’honneur à la guerre, c’est celui qui est jugé le plus périlleux. On donne les postes d’honneur aux plus anciens ou aux premiers régimens. Les flancs des lignes dans la formation de l’armée étant les endroits les plus exposés & les plus dangereux, sont les postes d’honneur de l’armée.

Il y a dans l’infanterie quatre postes d’honneur.

Le premier est la droite de la premiere ligne ; le second est la gauche de cette même ligne ; le troisieme, la droite de la seconde ligne ; & le quatrieme, la gauche de cette ligne. Cependant, par un ancien usage, le régiment des gardes, qui est le premier régiment de France, se place toujours au centre de la premiere ligne.

A l’égard de la cavalerie, comme elle est divisée en deux corps, savoir de la droite & de la gauche, elle a huit postes d’honneur, dont les quatre premiers sont les mêmes que ceux de l’infanterie ; le cinquieme est la gauche de la premiere ligne de l’aîle droite ; le sixieme est la droite de la premiere ligne de l’aîle gauche ; le septieme, la gauche de la seconde ligne de l’aîle droite ; & le huitieme est la droite de la seconde ligne de l’aîle gauche.

Dans les différentes brigades de l’armée, les régimens suivent la même regle entr’eux, c’est-à-dire que le premier ou le plus ancien se met à la droite de la brigade ; le deuxieme à la gauche, le troisieme & le quatrieme, s’il y en a un quatrieme, se mettent au centre.

Dans les brigades qui ferment la gauche des lignes, la gauche est alors le poste d’honneur ; ainsi le premier régiment occupe cette place, & le second la droite, &c. (Q)

Poste, s. f. (Hist. anc. & mod.) les postes sont des relais de chevaux établis de distance en distance, à l’usage des couriers chargés de porter les missives, tant du souverain que des particuliers ; ces relais servent aussi à tous les voyageurs qui veulent en user, en payant toutefois le prix réglé par le gouvernement.

La nécessité de correspondre les uns avec les autres, & particulierement avec les nations étrangeres, a fait inventer les postes. Si l’on en croit plusieurs historiens, les hirondelles, les pigeons & les chiens ont été les messagers de quelques nations, avant que l’on eût trouvé des moyens plus sûrs pour aller promptement d’un lieu dans un autre.

Hérodote nous apprend que les courses publiques, que nous appellons postes, furent inventées par les Perses ; il dit que de la mer greque qui est la mer Egée, & la Propontide jusqu’à la ville de Suze, capitale du royaume des Perses, il y avoit pour cent onze gîtes ou mansions de distance. Il appelle ces mansions basilicos stathmos, id est mansiones regias, sive diversoria pulcherrima : il y avoit une journée de chemin de l’un à l’autre gîte ou mansion.

Xénophon nous enseigne que ce fut Cyrus même qui, pour en rendre l’usage facile, établit des stations ou lieux de retraite sur les grands chemins, somptueusement bâties, assez vastes pour contenir un nombre d’hommes & de chevaux, pour faire en peu de tems beaucoup de chemin ; & ordonna aux porteurs de ses ordres qu’à leur arrivée à l’une des postes ou stations, ils eussent à déclarer le sujet de leur course à ceux qui y étoient préposés, afin que des uns aux autres les nouvelles parvinssent jusques au roi. Ce fut dans l’expédition de Cyrus contre les Scythes que ce prince établit les postes de son royaume environ 500 ans avant la naissance de Jesus-Christ.

On prenoit aussi quelquefois les chevaux & les navires par force. Comme les chevaux destinés aux courses publiques étoient ordinairement poussés à grands coups d’éperons, & forcés de courir malgré qu’ils en eussent ; on donna le nom de cette servitude forcée aux chevaux de poste & aux postillons, lorsque les postes s’établirent chez les Romains. Les Perses appelloient angaries toutes les actions que l’on faisoit par contrainte & avec peine. Les Latins adopterent ce terme angaria, pour signifier une charge personnelle, une corvée & un cheval de poste. Les Romains appelloient la poste cursus publicus ou cursus clavicularis.

Il n’est pas facile de fixer l’époque, ni de citer les personnes qui instituerent l’usage des postes chez les Romains. Selon quelques-uns, lors de l’état populaire, il y avoit des postes sur les grands chemins que l’on appelloit stationes, & les porteurs de paquets en poste statores ; dès-lors ceux qui couroient étoient obligés d’avoir leurs lettres de postes, que l’on appelloit diplomata, sive evectiones, qui leur servoient de passeport pour aller avec les chevaux publics. On trouve dans quelques passages de Cicéron, qu’il donne le nom de stator à ceux qui portoient des paquets en diligence : mais les savans qui sont opposés au sentiment qui fixe dès-lors l’institution des postes romaines, remarquent que Cicéron n’a entendu parler que des messagers qu’il avoit envoyés, parce qu’il a dit statores meos, & non pas statores reipublicæ ; ce qui semble prouver que les couriers, dont parle Cicéron, étoient ses gens gagés par lui, & que ce n’étoient point des hommes au service de la république.

Il est à présumer que comme Auguste fut le principal auteur des grands chemins des provinces, c’est aussi lui qui a donné commencement aux postes romaines, & qui les a affermies. Suétone, en parlant de ce prince, dit que pour faire recevoir plus promptement des nouvelles des différens endroits de son empire, il fit établir des logemens sur les grands chemins, où l’on trouvoit de jeunes hommes destinés aux postes qui n’étoient pas éloignés les uns des autres. Ces jeunes gens couroient à pié avec les paquets de l’empereur qu’ils portoient de l’une des stations à la poste prochaine, où ils en trouvoient d’autres tous prêts à courir, & de mains en mains les paquets arrivoient à leurs adresses.

Peu de tems après, le même Auguste établit des chevaux & des chariots pour faciliter les expéditions. Ses successeurs continuerent le même établissement. Chaque particulier contribuoit aux frais des réparations des grands chemins & de l’entretien des postes, sans qu’aucun s’en pût dispenser, non pas même les vétérans ; les seuls officiers de la chambre du prince appellés præpositi sacri cubiculi, en furent exemtés.

Au reste, on ne pouvoit prendre des chevaux dans les postes publiques sans avoir une permission authentique que l’on appella d’abord diploma, & dans la suite littera evectionum, qui signifie la même chose que nos billets de postes, que l’on est obligé de prendre des commandans dans les grandes villes & dans les places de guerre pour avoir des chevaux ; cet usage s’observoit si exactement qu’au rapport de Capitolin, Pertinax allant en Syrie pour exercer la charge de préfet de cohorte, ayant négligé de prendre des billets de poste, il fut arrêté & condamné par le président de la province à faire le chemin à pié, depuis Antioche jusque au lieu où il devoit exercer sa charge.

Les empereurs, dit Procope, avoient établi des postes sur les grands chemins, afin d’être servis plus promptement, & d’être avertis à tems de tout ce qui se passoit dans l’empire. Il n’y avoit pas moins de cinq postes par journée, & quelquefois huit. On entretenoit quarante chevaux dans chaque poste, & autant de postillons & de palfreniers qu’il étoit nécessaire. Justinien cassa les postes en plusieurs endroits, & sur-tout celles par où l’on alloit de Chalcédoine à Diacibiza, qui est l’ancienne ville de Lybissa, fameuse par le tombeau d’Annibal, & située dans le golfe de Nicomédie. Le même auteur, pour donner plus de ridicule à Justinien, avance qu’il établit la poste aux ânes en plusieurs endroits du Levant. C’en est assez sur les postes anciennes.

Quant aux postes modernes, je ne m’arrêterai qu’à celles de France, & je remarquerai d’abord qu’elles étoient bien peu de chose avant le regne de Louis XI. L’an 807 de Jesus-Christ, Charlemagne ayant réduit sous son empire l’Italie, l’Allemagne & partie des Espagnes, établit trois postes publiques pour aller & venir dans ces trois provinces. Les frais étoient aux dépens des peuples. Julianus Taboetius jurisconsulte en parle ainsi : Carolus magnus populorum expensis, tres viatorias stationes in Galliâ constituit, anno Christi octingentesimo septimo primam propter Italiam à se devictam, alteram propter Germaniam sub jugum missam ; tertiam propter Hispanias. Mais il y a toute apparence que les postes furent abandonnées sous le regne de Lothaire, Louis, & Charles le Chauve, fils de Louis le Débonnaire & petit-fils de Charlemagne, parce que de leur tems les terres dudit Charlemagne furent divisées en trois, & l’Italie & l’Allemagne séparées de la France.

C’est de Louis XI. que vient proprement l’établissement des postes en France, & non tel qu’il est aujourd’hui en Europe. Il ne fit que rétablir les veredarii de Charlemagne & de l’ancien empire romain. Il fixa en divers endroits des stations des gîtes où les chevaux de poste étoient entretenus. Deux cens trente couriers à ses gages portoient ses ordres incessamment. Les particuliers pouvoient courir avec les chevaux destinés à ces couriers, en payant 10 sols par cheval pour chaque traite de quatre lieues. Les lettres étoient rendues de ville en ville par les couriers du roi. Cette police ne fut long tems connue qu’en France. Philippe de Commines, qui a écrit l’histoire de Louis XI. dit qu’auparavant il n’y avoit jamais eu de postes dans son royaume. Du Tillet, in chronico reg. Franc. en parle de même, & fixe l’institution des postes à l’an de Jesus-Christ 1477 : il écrit que stathmi & diversoria cursoriis equis à rege Ludovico XI. primum in Galliis constituta, ce qui s’entend des postes de France seulement ; car quant à celles instituées par Charlemagne, ce fut en qualité d’empereur qu’il les établit pour l’Occident, & non pour la France.

Pour ce qui est du nom de poste que l’on donne aux couriers publics, Dutillet assûre que Louis XI. voulut qu’on les appellât ainsi, comme pour dire disposés à bien courir, stationarios cursores idiomate gallico postas, quasi bene dispositos ad cursum appellari voluit à græcis ἄγγαροι, cursores regii. Le nom de poste pourroit aussi venir, à positione, sive dispositione equorum cursui publico deputatorum.

L’histoire de Chalcondy le nous apprend que la poste chez les Turcs consiste à expédier des hommes dressés à la course qu’ils envoient à pié, lesquels ont le privilege de faire descendre de cheval ceux qu’ils trouvent sur la route, & personne n’oseroit désobéir s’agissant des affaires du grand-seigneur. Etant ainsi montés sur ces chevaux de hazard, ils les poussent à toute bride jusqu’à ce qu’ils en rencontrent d’autres ; ils font à ceux-ci pareil commandement, & leur laissent leurs chevaux fatigués ; c’est de cette maniere que montés aux dépens d’autrui, ils arrivent au lieu de leur destination, mais cet usage ne se pratique plus, le grand-seigneur a ses chevaux & ses couriers.

Les postes sont établies au Japon & à la Chine. Voyez Postes de la Chine, & Postes du Japon.

Quand les Espagnols découvrirent le Pérou en 1527, ils trouverent un grand chemin de 500 lieues de Cusco jusqu’à Quito, avec des relais d’hommes fixés de lieue en lieue, pour porter les ordres de l’Inca dans tout son empire. (D. J.)

Postes de la Chine, (Hist. de la Chine.) les postes sont réglées dans tout l’empire de la Chine, l’empereur seul en fait la dépense, & il entretient pour cela une infinité de chevaux. Les couriers partent de Péking pour les capitales des provinces. Le viceroi qui reçoit les dépêches de la cour, les communique incontinent par d’autres couriers aux villes du premier ordre ; celles-ci les envoyent aux villes du second ordre qui sont de leur dépendance ; & de celles du second ordre aux villes du troisieme ; ainsi toutes les provinces & toutes les villes ont communication les unes avec les autres. Quoique ces postes ne soient pas établies pour les particuliers, on ne laisse pas de s’en servir en donnant quelque chose au maître du bureau, & tous les missionnaires en usent avec autant de sûreté, & avec beaucoup moins de dépense qu’ils ne font en Europe.

Comme il est d’une extrème importance que les couriers arrivent à tems, les mandarins ont soin de tenir tous les chemins en état ; & l’empereur, pour les y obliger plus efficacement, fait quelquefois courir le bruit qu’il doit lui-même visiter certaines provinces. Alors les gouverneurs n’épargnent rien pour en réparer les chemins ; parce qu’il y va ordinairement de leur fortune, & quelquefois de leur vie, s’ils se négligeoient sur ce point. Mais quelque soin que les Chinois se donnent pour diminuer la peine des voyageurs, on y souffre néanmoins presque toujours une incommodité très-considérable, à laquelle ils ne peuvent remédier.

Les terres qui sont très-légeres & toujours battues par une infinité de gens qui vont & viennent à pié, & à cheval, sur des chameaux, dans des litieres & sur des chariots, deviennent en été un amas prodigieux de poussiere très-fine, qui étant élevée par les passans & poussée par le vent seroit quelquefois capable d’aveugler, si on ne prenoit des masques ou des voiles. Ce sont des nuages épais, au-travers desquels il faut continuellement marcher, & qu’on respire au lieu d’air pendant des journées entieres. Quand la chaleur est grande & le vent contraire, il n’y a que les gens du pays qui puissent y résister. (D. J.)

Postes du Japon, (Hist. du Japon.) pour la commodité des voyageurs, il y a dans tous les principaux villages & hameaux du Japon une poste qui appartient au seigneur du lieu où l’on peut trouver en tout tems, à de certains prix réglés, un nombre suffisant de chevaux, de porteurs, de valets, &, en un mot, de tout ce dont on peut avoir besoin pour poursuivre son voyage en diligence. L’on y change aussi de chevaux & de valets, quand ils se trouvent harrassés du chemin, ou qu’on ne les a pas loués pour aller plus loin. Les voyageurs de tout rang & de toute condition se rendent à ces postes, appellés par les Japonois sinku, à cause de la commodité qu’ils ont d’y trouver prêt tout ce dont ils peuvent avoir besoin. Elles sont à la distance les unes des autres d’un mille & demi, & au-dessus, jusqu’à quatre milles. Ces maisons ne sont pas proprement bâties pour loger du monde, mais simplement pour établir les chevaux & pour empêcher qu’en les changeant ils n’embarrassent les rues, il y a une cour spacieuse pour chacune. Le prix de tout ce qu’on peut louer à ces postes est réglé par tout l’empire, non-seulement suivant la distance des lieux, mais encore suivant que les chemins sont bons ou mauvais, que les vivres ou le fourrage sont plus ou moins chers, & autres choses semblables.

A toutes les postes il y a jour & nuit des messagers établis pour porter les lettres, les édits, les déclarations, &c. de l’empereur & des princes de l’empire, qu’ils prennent au moment qu’on les a délivrées, & qu’ils portent en diligence à la poste prochaine. Ces lettres, &c. sont renfermées dans une petite boîte vernie de noir, sur laquelle il y a les armes de l’empereur, & le messager la porte sur ses épaules attachée à un petit bâton. Il y a toujours deux de ces messagers qui courent ensemble, afin qu’au cas qu’il arrivât quelque accident à celui qui porte la boîte, l’autre pût prendre sa place & remettre le paquet au prochain sinku. Tous les voyageurs de quelque rang qu’ils soient, même les princes de l’empire & leur suite, doivent sortir du chemin & laisser un passage libre à ces messagers, qui prennent soin de les en avertir à une distance convenable, par le moyen d’une petite cloche qu’ils sonnent & qu’ils portent pour cet effet toujours avec eux. (D. J.)

Postes, s. m. pl. (Architect.) ornemens de sculpture, plats, en maniere d’enroulemens, répétés & ainsi nommés, parce qu’ils semblent courir l’un après l’autre. Il y en a de simples & de fleuronnés, avec des rosettes. On en fait aussi de fer pour les ouvrages de serrurerie. (D. J.)

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Étymologie de « poste »

Wall. posse ; bas-lat. posta, station ; ital. posta ; du participe latin positus, placé, de ponere, placer (voy. PONDRE).

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(Nom 1) (fin XIIIe siècle) De l’italien posta (« place destinée à chaque cheval dans l'écurie », puis « relais de chevaux pour voitures et courriers »).
(Nom 2 & 3) (fin XVIIe siècle) De l’italien posto (« position, place, endroit où est placé un militaire ou une petite unité pour y exercer une mission de surveillance, de renseignement ou de combat »).
Dans les deux cas, du latin positus (« posé »).
(Nom 4) Ainsi dites peut-être parce qu’elles vont comme la poste[1].
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Phonétique du mot « poste »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
poste pɔst

Citations contenant le mot « poste »

  • Mieux vaut aller à la poste hériter qu’à la postérité. De Alexandre Breffort , 
  • L'art de gouverner consiste à ne pas laisser vieillir les hommes dans leur poste. De Napoléon Bonaparte , 
  • Moins le poste que vous occupez sera élevé, plus votre absence sera remarquée. De Georges Courteline , 
  • Un amour idéal, c'est celui qui est mené par la poste. De George Bernard Shaw , 
  • Il est très difficile de combattre un ennemi installé en avant-poste dans sa propre tête. De Sally Kempton , 
  • Réussite : accession au dernier poste, c’est-à-dire au niveau d’incompétence. De André Malraux , 
  • Dès le lundi matin, comme je me déplace difficilement, une âme compatissante se rend au bureau de poste avec le papier, et là, surprise ! On lui remet bien le colis mais en lui précisant que le facteur n’est pas tenu de livrer à domicile un gros colis comme ça ! Hallucinant ! M. Macron, il faut acheter des camions pouvant transporter 20 kg, et favoriser la musculation des préposés, ils n’arrivent plus à faire leur travail ! petitbleu.fr, La Poste et ses mystères... - petitbleu.fr
  • J'aimerais mieux aller hériter à la poste que d'aller à la postérité. De Louis Auguste Commerson / Pensées d’un emballeur , 
  • Quelque grand que soit le poste, celui qui le tient doit se montrer encore plus grand. De Baltasar Gracian y Morales , 
  • Chaque poste où un homme peut servir son pays est honorable. De George Washington / Lettre à Benedict Arnold, 1775 , 
  • La télévision, c'est comme la poste, ça transmet. De Jean-Luc Godard / L'Hebdo - 17 Mai 1996 , 
  • Avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d'en assumer la responsabilité. De Laurence Peter / Le principe de Peter , 
  • Une dictature est un pays dans lequel on a pas besoin de passer toute une nuit devant son poste pour apprendre le résultat des élections. De Georges Clemenceau , 
  • Je crois pouvoir dire d'un poste éminent et délicat qu'on y monte plus aisément qu'on ne s'y conserve. De Jean de La Bruyère / Caractères , 
  • Le vrai patriote s'inquiète, non du poste qu'il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations. De Jules-Paul Tardivel / Pour la patrie , 
  • La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. De Françoise Giroud / Le Monde - 11 Mars 1983 , 
  • Le bureau de poste de Langeac est en cours de désinfection et n’accueille donc pas de public www.lamontagne.fr, Le bureau de Poste de Langeac (Haute-Loire) fermé en raison d'une suspicion de cas de COVID-19 - Langeac (43300)
  • Le bureau de poste de Roche-la-Molière (Loire) a été la cible d'un vol à main armée ce mardi matin. Le montant du préjudice n'est pas connu. France Bleu, Roche-La-Molière : un bureau de poste braqué, les malfaiteurs en fuite
  • RELIGION - Le 22 juillet dernier, Sylvaine Landrivon et six autres femmes se sont présentées à des postes interdits aux femmes au sein de l’Église. Une démarche forte, présentée au nonce de Paris (ambassadeur du Vatican, NDLR), mais pas sans répercussions. Le Huffington Post, Candidate au poste d'évêque, Sylvaine Landrivon a reçu des menaces de mort | Le Huffington Post LIFE
  • « C’est un moyen d’avoir une connaissance en temps réel de la pollution de l’air en Ile-de-France grâce à 100 capteurs fixes sur les bâtiments de la poste et 500 mobiles déployés sur les véhicules qui tournent quasi quotidiennement », détaille-t-il auprès de 20 Minutes. Plus précisément sur les véhicules des facteurs, les vélos des coursiers Stuart, ainsi que des utilitaires et poids lourds. Et de préciser : « On va avoir ainsi heure par heure et sur tous les axes, le niveau de polluants. Nous allons chercher les particules fines, l’oxyde d’azote et l’ammoniac. C’est une véritable cartographie en temps réel ». Les données produites toutes les 10 secondes seront en effet traitées et analysées en vue d’être intégrées par Airparif à ses cartographies, en temps réel. , Ile-de-France : Des véhicules et des bâtiments de la Poste équipés de capteurs pour mesurer la pollution
  • Avec ce système de drive, la personne qui a un retrait à effectuer n’a pas à se rendre dans un bureau de poste. Et « quand elle arrive sur l’emplacement drive, elle ne fait que toucher des objets qui lui appartiennent », précise Jean-Marc Étienne, qui met aussi en avant « un gain de temps » pour les clients. www.lamontagne.fr, Pourquoi La Poste a décidé de mettre en place un drive sur sa plateforme courrier de Montluçon ? - Montluçon (03100)
  • Mieux vaut aller à la poste hériter qu’à la postérité. De Alexandre Breffort , 
  • L'art de gouverner consiste à ne pas laisser vieillir les hommes dans leur poste. De Napoléon Bonaparte , 
  • Moins le poste que vous occupez sera élevé, plus votre absence sera remarquée. De Georges Courteline , 
  • Un amour idéal, c'est celui qui est mené par la poste. De George Bernard Shaw , 
  • Il est très difficile de combattre un ennemi installé en avant-poste dans sa propre tête. De Sally Kempton , 

Images d'illustration du mot « poste »

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Traductions du mot « poste »

Langue Traduction
Anglais post
Espagnol enviar
Italien inviare
Allemand post
Chinois 发布
Arabe بريد
Portugais postar
Russe почта
Japonais 役職
Basque post
Corse postu
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Synonymes de « poste »

Source : synonymes de poste sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot poste au scrabble : 7 points

Poste

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