La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « propre »

Propre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin propre propres

Définitions de « propre »

Trésor de la Langue Française informatisé

PROPRE1, adj. et subst.

I. − Adjectif
A. − Qui appartient exclusivement ou en particulier à (une personne ou une chose).
1. [L'adj. est gén. postposé]
a) [En parlant d'une pers., de l'un de ses attributs ou d'une chose rel. à la pers.] Synon. intrinsèque, original, personnel.Beauté, caractère, destinée, énergie, être, grandeur, idée, identité, individualité, langue, oeuvre, perfection, qualité, rythme, tempérament, valeur, vie, volonté propre. La femme apporte sa nature propre, et son rôle reste très spécial, très différent de celui de l'homme (Durkheim, Divis. trav., 1893, p.23).Le génie propre de La Fontaine fut sans doute en ceci qu'il était comme absent de lui-même, et sans aucun mélange de sa pensée avec ses actions (Alain, Propos, 1921, p.253):
1. N'avoir pas d'intérêt propre en dehors de sa patrie, de son parti, de son idéologie, réduire peu à peu sa vie individuelle jusqu'à ne plus exister qu'en fonction de la chose publique, ce n'est la vocation que d'un très petit nombre d'hommes. Mauriac, Journal occup., 1944, p.319.
En partic.
Amour-propre*.
Loc. En main(s) propre(s). V. main 1reSection I D 1 b α.
b) [En parlant de caractéristiques d'une collectivité, d'un groupe organisé] Fête, gouvernement, loi propre. Chaque espèce de gouvernement a son caractère propre. Le caractère de la démocratie est une mobilité continuelle (Lamennais, Religion, 1825, p.34).La plèbe se donnait des institutions propres. La dualité de la population romaine devenait de jour en jour plus manifeste (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p.387):
2. ... l'école est une société d'un certain genre, bien distincte de la famille, bien distincte aussi de la société des hommes, et qui a ses conditions propres et son organisation propre, comme aussi son culte et ses passions propres. Alain, Propos, 1925, p.664.
Budget propre, crédits propres. Budget, crédits spécialement affecté(s) à un service. Les unités d'enseignement et de recherche non dotées de la personnalité juridique disposent d'un budget propre intégré dans le budget de l'établissement dont elles font partie (Loi orient. enseign. sup., 1968, p.17).
c) [En parlant de caractéristiques de choses] Le pouce a deux extenseurs propres. Le long (cubito sus-phalangien) (...). Le court (cubito sus-onguien) (Cuvier, Anat. comp., t.1, 1805, p.322).L'arc-en-ciel est un objet matériel, teint de couleurs propres, occupant dans le ciel une place déterminée (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.10).
d) Empl. techn.
α) ASTRON. Mouvement propre à un astre. Mouvement particulier à un astre indépendamment des mouvements réels ou apparents des autres astres ou corps célestes. Les étoiles ont des mouvements propres individuels. Un catalogue d'étoiles fondamentales contient les positions et les mouvements propres (c'est-à-dire les coordonnées équatoriales et leurs variations annuelles) d'un petit nombre d'étoiles brillantes (Hist. gén. sc., t.3, vol. 1, 1961, p.133).
β) DR. Biens propres. Biens personnels apportés par la femme ou le mari et n'entrant pas dans la communauté. Corneille avec ses biens propres, ses gratifications, les revenus de ses pièces, menait une vie fort honorable et pourvut sans peine à l'entretien de ses quatre fils et de ses trois filles (Brasillach, Corneille, 1938, p.395).
γ) LINGUISTIQUE
GRAMM. Nom propre (p.oppos. à nom commun). V. nom III.Syntaxiquement, les noms propres présentent des propriétés particulières; ils sont autodéterminés, ce qui entraîne souvent l'absence d'article défini dans l'emploi courant (Jean, Dupont, Paris) ou bien la présence obligatoire du seul article défini (Le Brésil, la France) (Ling.1972).
SÉM. Sens propre. Sens ou signification qui constitue la propriété fondamentale du mot en se référant à la nature de l'objet auquel le mot s'applique. Synon. sens littéral*, p.oppos. à sens figuré, sens dérivé.Expressions qui, passant ensuite d'un sens propre à un sens général, d'un sens physique à un sens moral, causèrent, par leurs équivoques et leurs synonymes, une foule de méprises (Volney, Ruines, 1791, p.240).L'intelligence n'est point faite pour penser l'évolution, au sens propre du mot, c'est-à-dire la continuité d'un changement qui serait mobilité pure (Bergson, Évol. créatr., 1907, p.164).
δ) LITURG. CATH. Préface propre. V. préface B.
ε) MATH. [En algèbre linéaire et en calcul matriciel] Vecteur propre. On appelle vecteur propre de A un vecteur V non nul dont l'homologue dans l'application linéaire de matrice A est de la forme λV; le nombre λcorrespondant est appelé valeur propre (ou valeur caractéristique) (J. Bouteloup, Calcul matriciel élém., 1978, p.118).
2. [Suivi de la prép. à] Particulier à, spécifique de.
a) Propre à + nom de pers. (ou animal) ou coll.Il n'y a pas qu'un langage propre à une époque. Il y a un langage propre à chaque écrivain de génie (A. France, Vie littér., 1888, p.253).La suite ne fit que les confirmer en me révélant, en outre, l'éloquence propre à M. Churchill et l'usage qu'il savait en faire (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.47):
3. ... les espèces, leur origine, leur nombre, leur nature sont des données irréductibles. Les caractères qui leur sont communs ne suppriment pas ceux qui leur sont propres, et les uns ne sont pas plus que les autres explicables par des causes étrangères. Ce sont les formes primitives de l'unité variée, ou de la variété unie. Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p.144.
b) Propre à + nom de chose.Pour bien rendre le portrait de M. Granet, il [M. L. Cogniet] a imaginé d'employer la couleur propre aux tableaux de M. Granet, −laquelle est généralement noire, comme chacun sait depuis longtemps (Baudel., Salon, 1846, p.163).Un de ces escaliers naturels propres aux falaises de granit, dont les marches peu commodes exigent quelquefois des enjambées de géants ou des sauts de clowns (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.174).
3. [Avec une valeur affaiblie, précédé de]
a) [un adj. poss., avec effet de redondance, pour renforcer l'idée de possession; propre est antéposé]
α) [L'adj. propre peut être supprimé] Elle prit soin d'elle comme de sa propre fille (Barante, Hist. ducs Bourg., t.1, 1821-24, p.304).Chaque rédacteur ne lisait que ses propres articles, et le public n'en lisait aucun (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p.683).Voici ce que j'ai entendu de mes propres oreilles et vu de ma propre vue (A. France, Pt Pierre, 1918, p.146):
4. Un autre signe caractéristique du généralat de Napoléon, c'est l'habileté, l'énergie, la pureté de son administration; sa haine constante pour les dilapidations, le mépris absolu de ses propres intérêts. Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.105.
SYNT. et LOC. (Ma, mon...) propre chair, famille, fils, maison; (mon, mes...) propre(s) bien(s); (mon, mes...) propre(s) enfant(s); (ma, mon, mes...) propre bouche, coeur, main, yeux; (ma, mon, mes...) propre bonheur, expérience, génie, idée(s), intérêt(s), pensée(s), sentiment(s); travailler pour son propre compte; se prendre à (être pris à) son propre jeu; être entraîné par son propre poids.
[Dans une phrase répétitive] J'avais vu Larsan, de mes propres yeux, oui, oui, de mes propres yeux vu (G. Leroux, Parfum, 1908, p.31).Mordre dans mon coeur, mon propre coeur, le coeur, ce fruit rouge de ma vie (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p.236).
Ce sont ses propres mots (termes, paroles). Ce sont les mots qu'il (elle) a prononcés exactement. Synon. textuel.Mais oui, Honoré, mais oui! Ce sont les propres mots que tu as dits tout à l'heure. Tu as dit: «Je m'en fous complètement» (Pagnol, Fanny, 1932, i, 1ertabl., 9, p.33).
β) [L'adj. propre ne peut être supprimé] De ma (ta, sa...) propre autorité (v. autorité A 1 c); de ma (ta, sa...) propre initiative; de son propre mouvement; de son propre aveu; se laisser prendre à son propre piège. Le malade a choisi infirmière et médecin, il a donc fait un acte essentiellement personnel, individuel, il n'a agi que de sa propre autorité et sous sa seule responsabilité (Biot, Pol. santé publ., 1933, p.11).Je partirai très loin... Je m'en irai tout seul... par mes propres moyens!... Tu verras! (Céline, Mort à crédit, 1936, p.408).
Voler de ses propres ailes. V. aile III B 1 c.
b) [un pron. poss., propre est postposé] Il se promet d'aimer l'enfant comme il aimerait le sien propre (Gide, Faux-monn., 1925, p.1201).
4. [Avec une valeur adv.] Fam. Synon. proprement.Le vrai bout [de la route], hé Madame, ça doit être une chose qu'on peut vous dire à vous, à parler propre, c'est la mort (Giono, Bout route, 1937, i, 3, p.28).
B. − [En parlant des choses] Qui convient particulièrement à.
1. [Sans compl.] Synon. approprié, adéquat.Moyen(s) propre(s); remède(s) propre(s).
Employer le mot, le terme propre. Employer le mot qui convient à l'usage ou à l'expression de l'idée que l'on veut développer. Synon. juste; anton. impropre.Ne vaut-il pas mieux: clouant les gueules du canon, ou fermant les gueules, ou étouffant les voix du canon? Mais gueule est le mot propre, et le mot propre est toujours le plus fort (Lamart., Corresp., 1830, p.74).
En propres termes. Dans un langage approprié. N'ayez pas peur, dit mon père, ce genre de moteur s'appelle, en propres termes, moteur à explosions. S'il pète, c'est qu'il va marcher (Duhamel, Terre promise, 1934, p.84).
2. Propre à.Adapté à un certain usage.
a) Propre à + subst.C'est de la Louisiane qu'ils [les Espagnols] tirent les bois propres à la construction (Baudry Des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p.220).Six cents hectares de terre, dont une moitié labourable, et l'autre propre à la culture de la vigne et de l'olivier (Tharaud, An prochain, 1924, p.244).
Propre pour (vieilli). Cette toile, qui réunit la souplesse et la solidité des nôtres, est très-propre pour les voiles de leurs pirogues (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.229).
Rendre propre à. Rendre une chose apte à un usage précis. Pour faire du chocolat, c'est-à-dire pour le rendre propre à la consommation immédiate, on en prend environ une once et demie pour une tasse (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p.121).
b) Propre à + inf.
[En parlant d'une chose concr.] Apte à, bon(ne) pour. Un couteau propre à couper une tête d'homme (Nodier, J. Sbogar, 1818, p.87).Outil propre à percer le bois (Nosban, Manuel menuisier, t.2, 1857, p.270).Eau (...) propre à être bue (Claudel, Cantate, 1913, p.338).
[En parlant de choses abstr.] Les humanités classiques sont-elles seules propres à former l'élite directrice d'un pays moderne? (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p.250).Je cherchais des sujets de conversation propres à la distraire (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p.146):
5. Parmi les conditions que Bismarck avait posées, il en était une qui était grave (...). Il avait exigé pour les troupes allemandes une entrée solennelle dans Paris. Rien n'était plus propre à surexciter les Parisiens, après les souffrances et l'énervement du siège... Bainville, Hist. Fr., t.2, 1924, p.223.
[L'inf. qui suit n'a pas pour suj. le subst. qualifié par propre] Je vis beaucoup d'ombrages (...) et (...) un rempart de montagnes toujours couvertes de neiges. J'en conclus que c'était là un lieu très propre à passer le mois d'août (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1809, p.797).
C. − [En parlant d'une pers.] Apte à, fait pour.
1. Propre à + subst.L'oisif studieux sait qu'il vieillit, mais le sent peu; il est toujours également propre à ses études (Joubert, Pensées, t.1, 1824, p.218).Il me faut faire cent choses auxquelles je ne suis guère propre (Mérimée, Lettres Antiq. Ouest, 1870, p.208):
6. [La duchesse Josiane à Barkilphedro]: −Ne rien faire. C'est en effet la place qu'il te faut. Tu es bon à cela. −Vous voyez que je suis propre à quelque chose. −Ah çà! tu bouffonnes. Hugo, Homme qui rit, t.2, 1869, p.18.
En partic. Propre à rien. Qui n'est bon à rien (v. propre(-)à(-)rien). Maman, elle se demandait tout de même, si ça se voyait pas sur mon nez, que j'étais (...) un garnement propre à rien (Céline, Mort à crédit, 1936, p.186).
Proverbes. Bon à tout, propre à rien; qui est bon (propre) à tout n'est propre (bon) à rien. Le comte Maxime de Trailles est un être singulier, bon à tout et propre à rien (Balzac, Gobseck, 1830, p.406).
2. Propre à + inf.Il était plus propre à porter l'épée qu'à bêcher la terre (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.4, 1859, p.107).Un homme peu propre à donner de la douceur et des manières à M. votre fils (Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p.144).
II. − Substantif
A. − Ce qui appartient exclusivement ou en particulier (à). Le propre de
1. Le propre de + subst. désignant un ou plusieurs animés.Ce qui caractérise exclusivement ou principalement un être vivant, une personne, un groupe de personnes ou une espèce et permet de la (le) distinguer d'un(e) autre. Le propre de l'adolescence est (...) la force illimitée, et l'ardeur sans bornes (Amiel, Journal, 1866, p.221).Cette étonnante économie des moyens de l'art qui est le propre de Racine (Valéry, Variété IV, 1938, p.42):
7. Il y a une belle vengeance dans le rire, contre le respect qui n'était pas dû. C'est le plus bel accord du jugement et de la vie. Rien ne réconcilie mieux l'esprit et le corps; car, dans les mouvements du sublime, le corps est toujours timide un peu. C'est pourquoi il est profondément vrai que le rire est le propre de l'homme, car l'esprit s'y délivre des apparences. Alain, Beaux-arts, 1920, p.156.
2. Le propre de + inanimé
a) abstr. C'est le propre du génie de découvrir les rapports lointains des choses, et d'opérer une synthèse plus simple (...) avec plus d'éléments disséminés (Blondel, Action, 1893, p.236):
8. ... c'est le propre de l'éducation de développer les facultés, le propre de l'esclavage c'est de les étouffer; c'est le propre de l'éducation de diriger les facultés développées vers l'utilité sociale, le propre de l'esclavage est de rendre l'esclave ennemi de la société. Laclos, Éduc. femmes, 1803, p.429.
b) concr. Propriété exclusive ou particulière d'une chose. Le propre du poumon est de constituer une masse spongieuse particulière, composée de cellules plus ou moins nombreuses (Lamarck, Philos. zool., t.1, 1809, p.168).
B. − Empl. techn.
1. DR., gén. au plur. Biens qu'un des deux époux possède à titre personnel avant le mariage ou qu'il a acquis par succession ou donation pendant le mariage et qui ne font pas partie des acquets (v. supra I A 1 d β). Aujourd'hui, qu'est-ce que la banque quand on la commence? C'est la licence de se ruiner. Une femme qui se couche millionnaire peut se réveiller réduite à ses propres (Balzac, Cous. Pons, 1847, p.96).
[Au Moy. Âge] ,,Domaines héréditaires appartenant en toute propriété et sans bien de vassalité, à un maître de la terre`` (Fén. 1970). Des privilèges particuliers se trouvant attachés aux concessions du prince, les leudes imaginèrent de changer leurs propres ou leurs alleux en bénéfice, c'est-à-dire, de donner leur propriété au roi, pour la recevoir ensuite de sa main (Chateaubr., Disc. et opin., 1826, pp.37-38).
2. LING. Le propre. Le sens propre.
Au propre. Au sens propre. Anton. au figuré.Nous avons le coeur faible, dans notre famille. (Je parle au propre, naturellement) (Arland, Ordre, 1929, p.57).Le Figaro devait perdre, au propre et au figuré, de nombreuses plumes dans l'affaire Dreyfus (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p.22).
3. LITURG. CATH. Le propre. Ensemble des offices spécifiques au temps de l'année liturgique où l'on se trouve (propre du temps), aux fêtes des saints (propre des Saints) ou au calendrier particulier à un lieu (propre d'un lieu, d'un diocèse), p.oppos. à l'ordinaire* et le commun*. Nous possédons aussi un propre des saints spécial; nous célébrons la commémoration de bienheureux de notre ordre qui ne figurent pas dans vos livres (Huysmans, En route, t.2, 1895, p.131).L'allégresse ou la douleur (...) sont, en somme, les deux sujets dont traitent les services de l'Église, selon le propre du temps (Huysmans, Oblat, t.2, 1903, p.40).
4. PHILOS. SCOLAST. Qualité de ce qui appartient à une espèce définie, mais qui n'est un trait ni essentiel, ni permanent; il se distingue ainsi du genre, de l'espèce, de la différence et de l'accident qui constituent avec lui les cinq universaux. L'énumération des propres et des accidents ne constitue pas une définition, dans le vrai sens du mot, mais une description; en sorte que les individus peuvent être décrits, mais non définis (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.339).
C. − Loc. adv. En propre. À titre personnel. Appartenir, avoir, posséder (qqc.) en propre
1. [La possession est d'ordre matériel] Vous avez un oncle puissant et riche; vous possédez en propre une fortune considérable (...) vous ferez un beau mariage (Mérimée, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p.33).Le bois de la Gélise était le dernier lopin qui appartînt en propre à tante Sophie (Vogüé, Morts, 1899, p.96).
2. [La possession est d'ordre intellectuel ou moral] Comme il n'a point d'idées en propre, il s'arrange de celles des autres (Marat, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p.291).Je fis le bilan très-clair de mon savoir (...) et de mes dons (...) je pesai ce qui appartenait à tout le monde et le peu que j'avais en propre (Fromentin, Dominique, 1863, p.248).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔpʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1694.

PROPRE2, adj.

[L'adj. est toujours post-posé]
A. − Qui est bien lavé, bien tenu.
1. [En parlant d'une pers.] Qui a fait une toilette minutieuse, dont l'aspect extérieur est soigné, net. Synon. convenable; anton. sale, négligé.Son salaire (...) lui permettait (...) de tenir ses petits frères plus propres et mieux vêtus et de les envoyer à l'école (Lamart., Confid., Graziella, 1849, p.222).Il se négligeait, lui qui était toujours propre sur soi comme un marin (Pourrat, Gaspard, 1930, p.228):
1. De partout, on voyait sortir les matelots, bien propres dans leur tenue des dimanches, s'époussetant d'une main empressée, s'arrangeant les uns aux autres leur grand col bleu, et vite, d'un pas alerte, gagnant les portes, s'élançant dans Brest. Loti, Mon frère Yves, 1883, p.261.
[En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui a des habitudes de propreté naturelles ou instinctives; en partic., qui tient sa maison avec beaucoup de soin. Une bête si propre [la chatte], délicate au point de ne pas sortir par un temps humide, et qui se vautrait quatre fois l'an dans la boue de tous les ruisseaux (Zola, Joie de vivre, 1884, p.1119).Êtes-vous très propre?... Moi, je suis exigeante sur la propreté... Je passe sur bien des choses... Mais sur la propreté, je suis intraitable (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.28).
[En parlant d'une partie du corps] Qui est bien lavé, bien entretenu. Avoir les mains (les pieds) (bien, très) propres. Le visage brun et ridé, sous des cheveux blancs très propres (Camus, Peste, 1947, p.1383).
En partic. [En parlant d'un jeune enfant] Qui a acquis le contrôle de ses fonctions naturelles. Un enfant propre avant ce stade [la marche] ne l'est que par réflexe conditionné (Lar. Méd.t.31972).
2. [En parlant d'un vêtement, d'une pièce de linge ou de vaisselle] Qui a subi un nettoyage rigoureux, qui ne présente aucune tache ou trace de poussière. Assiette, mouchoir, pyjama, veste, vêtement propre. Il la respira toute, elle et son parfum de beurre frais, de petite très bien lavée, en linge propre et tiède encore du repassage (Adam, Enf. Aust., 1902, p.282).Sa chemise était propre, mais pas repassée, avec un col qui, n'étant pas un «col tenant», ne tenait pas (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.187):
2. Un interne disait que dans les hôpitaux, pour les malades misérables, le bain, la chemise blanche, les draps propres, le seul passage de la saleté à la propreté amenait une amélioration médicalement constatée. Goncourt, Journal, 1872, p.864.
P. ext. Convenable, correct. Une paire de gants: cinq francs. Une cravate: cinq francs (et qu'est-ce que je trouverai de propre pour ce prix-là?) (Gide, Caves, 1914, p.725).
Empl. subst. (p.ell. du subst.). Le propre. Ce qui est propre. Séparer le propre du sale.
3. [En parlant d'un lieu] Qui est bien tenu, rangé, nettoyé rigoureusement. Synon. soigné, entretenu.Pièce, rue propre. [Valladolid] est une ville propre, calme, élégante, et se ressentant déjà des approches de l'Orient (Gautier, Tra los montes, 1843, p.62).Le jardin très propre, avec ses petites allées, ses carrés de fleurs et de légumes entourés de buis, se reflétait dans une grosse boule de verre étamé (Zola, L'OEuvre, 1886, p.348):
3. La blonde du 36 m'a encore fichu des cochonneries dans le trou, grogne-t-elle. Jamais, elle n'aura le courage de descendre ses ordures aux poubelles, celle-là! Tant qu'on aura des ménages au troisième, on ne tiendra jamais la maison propre. Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.118.
Empl. subst. à valeur de coll. La propreté, tout ce qui est propre. Comment la vieille s'y était-elle prise pour avoir tout remis en ordre, tout lavé, après les allées et venues de ces messieurs? La maison sentait le propre, le savon (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.128).
4. P. anal.
a) Ciel propre. Ciel clair, net, débarrassé de tout nuage. Il y avait du bel air dans cette matinée: un air jaune tout doré, à moitié chaud, à moitié froid (...) le ciel était bien propre (Giono, Gd troupeau, 1931, p.127).
b) Travail propre
Travail fait correctement. Synon. soigné. (Dict. xixeet xxes.).
P. méton. Travail qui permet de rester propre (Dict. xixeet xxes.).
Au fig. Travail net, sans bavure, qui ne laisse pas de traces ou de preuves compromettantes. Assassin perfide et tenace! Oh! Rien à dire, c'est du travail très propre. Pas de sang versé, rien de compromettant (Montherl., J. filles, 1936, p.1024).
5. Locutions
a) Propre comme un sou (neuf)
[En parlant d'une pers. ou de sa toilette] Bravida (...) un tout petit homme, propre comme un sou (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p.133).
[En parlant d'un lieu] Ni dans le laboratoire, ni dans le vestibule qu'étaient propres comme un sou neuf, on n'a retrouvé ses pas (G. Leroux, Myst. ch. jaune, 1907, p.31).
Var. Propre comme un louis neuf (About, Nez notaire, 1862, p.9).Propre comme un ducat neuf (Balzac, Gobseck, 1830, p.396).
b) Empl. subst. Mettre, recopier au propre. Recopier d'une manière soignée un texte dans sa version définitive. Je prépare longuement le discours où j'intercale à propos quelques citations latines. Sans fausse modestie, j'en suis satisfait. Je le recopie au propre sur une grande feuille de papier (Renard, Poil Carotte, 1894, p.166).
6. Empl. techn. mod.
a) PHYS. NUCL. Énergie propre; bombe propre. Dont les retombées radio-actives sont faibles. On trouvera bientôt une source d'énergie «propre» (au sens nucléaire du mot, c'est-à-dire ne laissant pas traîner de résidus radioactifs (...)) (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p.183).
b) TECHNOL. Non polluant. Automobile, industrie, moteur propre. L'usine propre analyse ses procédés de fabrication, traque le gaspillage, observe son environnement (Le Monde, 20 déc. 1975ds Gilb. 1980).
B. − Au fig.
1. [En parlant d'une chose] Convenable, conforme aux règles de la morale ou de la bienséance. C'est drôle, murmura-t-elle enfin, j'ai certainement vu cette tête-là quelque part. Où? je ne sais plus. Mais ça ne devait pas être dans un endroit propre (Zola, Nana, 1880, p.1299).
2. [En parlant d'une pers.] Qui jouit d'une bonne réputation, dont la conduite est irréprochable. Synon. intègre, honnête, probe.Agir en homme propre. Ah! que les gens nés légitimement, les gens à la vie pure, au passé sans tache, les gens propres, respectables, dont il n'y a rien à dire depuis la naissance, ne rencontrent jamais cette fortune! (Goncourt, Journal, 1874, p.965).L'homme marié était tabou, une femme propre ne couche pas avec un homme marié (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.163).
[En parlant d'un acte ou de paroles] Comme il avait une si drôle de tête et qu'on me rapportait des choses pas propres, je mettais davantage mon nez dans ses registres, j'épluchais ses écritures (Zola, Cap. Burle, 1883, p.12).
Loc. Avoir, garder les mains propres. Rester pur et honnête en toutes circonstances ou dans une circonstance particulière. Ils n'étaient pas [les nobles], en principe, hostiles aux bourgeois, fussent-ils républicains, pourvu qu'ils eussent les mains propres et allassent à la messe (Proust, Guermantes 1, 1920, p.100).
C. − P. antiphr. et iron.
1. [P. antiphr. du sens propre, en parlant d'une pers., d'un animal, d'une tenue, d'un intérieur, d'un objet, pour exprimer le contraire] Synon. sale, malpropre, mal tenu.En le voyant si minable, si fini, elle éprouva un dernier apitoiement. −Eh bien! Tu es propre, mon pauvre chien! (Zola, Nana, 1880, p.1283).
2. [P. antiphr. du sens fig.] Le premier goujat venu pouvait les insulter? Merci, il était propre, lui aussi; c'était complet (Zola, Nana, 1880, p.1252).
3. Expr. fam.
a) Me (te, nous...) voilà propre(s), on est propre(s). Être dans une situation difficile et embarrassante. Synon. être frais, dans de beaux draps.Va te faire fiche, on est propre! Si les hommes savaient, on serait perdue avant qu'ils ne croient que c'est possible! (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.156):
4. Ne t'ai-je pas assez prévenue? Qu'elles nous foutront sur la paille! Toutes tes ouvrières!... Ah! Suppose que moi, tiens, je fasse seulement le quart d'une erreur à la «coccinelle»!... Ah! Je me vois propre au bureau! L'hypothèse était si horrible qu'il se sentait déjà perdu!... Céline, Mort à crédit, 1936, p.155.
Arg. Être bon pour la prison. Si on m'entoile, y a pas d'erreur, je suis propre (Bruant1901, p.131).
b) Empl. subst. C'est du propre !
[P. antiphr. du sens propre] De fameux galopins! Tenez, regardez Giraudat. Il a mis les oisillons dans sa chemise. Ils ont fait là-dedans ce qu'ils ont voulu. C'est du propre! (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p.189).
[P. antiphr. du sens fig.] C'est une chose inadmissible, qui mérite réprobation. Synon. c'est du beau, c'est du joli!Ah! c'est du joli! c'est du propre! Toi, la fille d'un roi! Donnez-vous du mal, donnez-vous du mal pour les élever! Elles sont toutes les mêmes (Anouilh, Antig., 1946, p.140).
Prononc. et Orth. V. propre1. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. a) 1130 «qui appartient à quelqu'un» (Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 17: en soun propre chastel); b) 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 79: Silvius fu si propre nuns); c) 1549 nom propre (Est.); 2. ca 1265 «qui convient» (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, III, 44, p.355: mos propres, biaus et acoustumés); 3. a) ca 1280 «net, soigné» (Clef d'amour, 322 ds T.-L.), att. seulement épisodiquement jusqu'au xviies.; b) 1640 «bien lavé, bien entretenu» (Oudin: propre comme une escuelle à chat); 4. ca 1280 marque expressément qu'il s'agit bien de la chose en question (Clef d'amour, 867); 5. a) 1370 «qui est apte à, capable de» (Oresme, Ethiques, I, 3, note 5, éd. A. D. Menut, t.1, p.107: propre auditeur de politiques); b) ca 1485 propre à, propre pour (Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 48486, 11892). B. Subst. 1. a) 1213 «bien propre» (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 728, 27); b) ca 1350 vivre sans propre «vivre sans rien posséder» (Gilles Le Muisit, Poésies, I, 143 ds T.-L.); 2. 1534 «caractère essentiel de (quelqu'un, quelque chose)» (Rabelais, Gargantua, Aux lecteurs, éd. M.-A. Screech, p.7: Pource que rire est le propre de l'homme); 3. 1718 relig. Propre des Saints (Ac.); 4. 1791 p.antiphr. ce sera du propre! (Le Véritable P. Duchesne, Conseil pacifique du Père Duchesne, p.4 ds Quem. DDL t.19). Empr. au lat. proprius «qui appartient en propre» et «spécial, caractéristique»; le sens 3 est une ext. du fr., prob. à partir du sens de «qui convient bien, convenable», et se répand au xviies. parallèlement à malpropre* (v. FEW t.9, p.458 et p.461, note 7).
STAT.Propre1 et 2. Fréq. abs. littér.: 20570. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 30657, b) 22537; xxes.: a) 21642, b) 36234.
BBG.Chautard Vie étrange Argot 1931, p.583. _ Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p.228, 236. _ Lalande (J.-N.). Ét. lexico-sém. du mot propriété ds les principaux dict. ... Grammatica. 1979, no7, pp.19-20; p.27. _ Quem. DDL t.18, 19.

Wiktionnaire

Nom commun 1 - français

propre \pʁɔpʁ\ masculin

  1. Qualité particulière qui désigne un sujet et qui le distingue de tous les autres.
    • On me signale de toutes parts les maux qu'engendrent ces mariages d'argent par quoi s'opère entre les sexes une sélection à rebours substituant de hideux calculs à cet enthousiasme courageux qui est le propre des jeunes amours. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Le propre de la culture antique est sa tournure foncièrement laïque. — (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1966)
  2. Ce qui convient particulièrement à chaque profession, à chaque caractère, à chaque âge, etc.
    • Le propre de l’esprit scientifique est la curiosité et l’amour du vrai.
    • C’est le propre des jeunes gens d’être entiers dans leurs jugements.
  3. Ce qui appartient en particulier à quelqu’un.
    • Posséder un bien en propre.
    • Les religieux n’ont rien en propre.
  4. (Droit) Par élision de bien propre. Se dit par rapport à la communauté conjugale, des biens du mari ou de la femme qui n’entrent pas dans la communauté de biens.
    • Quant à ma personne, et quant à mes propres, comme disent les Normands, rassurez-vous, je suis au moins aussi belle que la petite personne (heureuse sans le savoir) sur qui vos regards se sont arrêtés, et je ne crois pas être une pauvresse,….
  5. (Liturgie catholique) Série des offices spéciaux.
    • Propre des saints, série des offices spéciaux pour les différentes fêtes.
    • Propre de certains diocèses, série des offices spéciaux pour certains lieux.
  6. (Grammaire) Par élision de sens propre. Se dit par rapport au sens figuré → voir au propre.
    • Le propre et le figuré.
    • Au propre, cette expression signifie que…

Adjectif - français

propre \pʁɔpʁ\ masculin et féminin identiques singulier

  1. Qui est particulier à une personne ou à une chose (exclusivement ou non).
    • RueduCommerce lance ses propres tablettes tactiles sous la marque Clust. Le site de commerce électronique veut profiter de l’engouement pour les tablettes. Il propose désormais sa propre ligne de produits dans la catégorie « moyen de gamme ». — (Gérard Clech , ITespresso.fr, 18 septembre 2013)
    • Une fois qu’ils eurent perdu leur force militaire propre […], la nature de leur système politique se transforma, au point de devenir méconnaissable. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.42)
    • Les magistrats acquirent bientôt la conviction que l’empoisonneur était... une empoisonneuse : la propre mère du petit Henri, Charlotte Lamarche, […]. — (Jules Mary, Les filles de la Pocharde, 1897-1898)
    • Fille d’Hécube et de Priam, respectivement reine et roi de Troie, Polyxène interroge Achille, le colérique guerrier grec, au sujet du sacrifice de sa propre personne. — (Cajetan Larochelle, « Le Sacrifice de Polyxène », dans L’Autre Visage de la guerre de Troie, Presses de l’Université Laval, Québec (QC), 2006, page 23)
  2. Réel par opposition à figuré ou apparent.
    • Le sens, la signification propre d’un mot.
    • Le mouvement propre d’un astre, le mouvement réel d’un astre, par opposition au mouvement apparent.
  3. Exact.
    • Le mot, l’expression, le terme propre, le mot, l’expression, le terme qui seul rend exactement l’idée.
    • Cette langue n’a pas de mot propre, de terme propre pour désigner telle chose, elle n’a pas de mot qui soit particulièrement destiné à désigner telle chose.
    • Le lendemain était le propre jour de la Toussaint ; je n'ai pas manqué cette occasion de distraction et d'étude. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
  4. Même ; semblable.
    • Il a dit cela en ces propres termes.
    • C’est, en propres termes, ce qu’il a répondu.
    • Je vous rapporte ses propres paroles.
  5. Apte ; bon.
    • Si l’on admet que, pour végéter, la plante doive retirer du sol les principes minéraux qui lui sont nécessaires, il n’y a plus d’espèces préférantes ni indifférentes, mais uniquement des espèces propres à tel ou tel sol. — (Bulletin de la Société Botanique de France, vol.5, page 73, 1858)
    • Avant, comme après la teinture, on opère plusieurs trancanages ou dévidages afin d'émonder la soie et de la rendre propre aux diverses opérations de la fabrication. — (Louis Strauss, La Chine, son histoire, ses ressources, Bruxelles : Office de publicité & Paris : chez Auguste Ghio, 1874, p. 326)
  6. Convenable à quelqu’un ou à quelque chose.
    • Il n’a aucune des qualités propres au commandement.
    • Ce bois est propre à la construction.
    • Le calme de la campagne est propre à calmer les nerveux.
    1. Avec la négation : fâcheux, nuisible.
      • Ce remède n’est propre qu’à le rendre encore plus malade.
  7. Nettoyé ; lavé ; bien tenu.
    • Émile vit dans une ville, petite, quiète, une ville aux rues propres, aux trottoirs nets et les façades des maisons rénovées, excepté quelques-unes dans les ruelles au nord. Le balayeur n'oublie pas la plus minime impasse, […]. — (Marcelle Gay, Profil perdu, L'Âge d'Homme, 1984, page 38)
    • Cette chambre, cet escalier n’est pas propre.
  8. Se dit d’un enfant qui contrôle ses fonctions naturelles.
    • Après quelques mois, les nouveau-nés marchaient tout seuls. Ils devenaient propres, au grand soulagement de leurs mamans. — (Paul Guimard, L’Age de Pierre, page 98)
  9. (Figuré) Clair.
    • Cette affaire n’est pas propre.
  10. (Mathématiques, Topologie) Se dit d’une application entre espaces topologiques telle que la préimage de toute partie compacte soit compacte.
  11. (Mathématiques) (Théorie des ensembles) Se dit d'un sous-ensemble différent de l'ensemble dans lequel il est inclus.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PROPRE. adj. des deux genres
. Qui appartient exclusivement à une personne ou à une chose. C'est son propre fils. Il y a mis son propre bien. Ses propres amis étaient contre lui. Il n'entend pas ses propres affaires, ses propres intérêts. Je l'ai vu de mes propres yeux. Je l'ai entendu de mes propres oreilles. Je le sais par ma propre expérience. Écrire de sa propre main. Remettre quelque chose à quelqu'un en mains propres. Il a fait cela de son propre mouvement. On ne peut être juge dans sa propre cause. La poésie a son charme propre. La prose a une cadence qui lui est propre. J'en fais mon affaire propre. Dans cette dernière phrase, il est employé par une sorte de redondance pour donner plus d'énergie à la phrase. En termes de Grammaire, Nom propre, Nom qui ne convient qu'à une seule personne ou à une seule chose; il est opposé à Nom commun. Les noms de famille, de pays, de fleuves, de montagnes, etc., comme Buffon, Paris, la Seine, les Alpes, etc., sont des noms propres. Le sens, la signification propre d'un mot, Le sens réel d'un mot, à la différence du Sens figuré, Celui qu'un mot ne reçoit que par métaphore. Dans le sens propre, ce mot signifie telle chose et dans le sens figuré telle autre. On dit aussi absolument et substantivement : Le propre. Le propre et le figuré. Prendre un mot au propre. Le mot, l'expression, le terme propre, Le mot, l'expression, le terme qui seul rend exactement l'idée. Il s'est servi du mot propre. Trouver l'expression propre, le mot propre. Cette langue n'a pas de mot propre, de terme propre pour désigner telle chose, Elle n'a pas de mot qui soit particulièrement destiné à désigner telle chose. En termes d'Astronomie, Le mouvement propre d'un astre, Le mouvement réel d'un astre, par opposition au Mouvement apparent. Amour-propre. Voyez ce mot à son rang alphabétique.

PROPRE signifie encore Même, exactement semblable. Il a dit cela en ces propres termes. C'est, en propres termes, ce qu'il a répondu. Je vous rapporte ses propres paroles.

PROPRE se dit des Personnes et signifie Qui a l'aptitude, les qualités, les talents nécessaires pour réussir en quelque chose. Propre à la guerre. Substantivement et familièrement, Un propre à rien. Prov., Quand on est propre à tout, on n'est propre à rien ou, simplement, Propre à tout, propre à rien.

PROPRE se dit aussi des Choses et signifie Qui est convenable à quelqu'un ou à quelque chose. Rien n'est plus propre à les réunir que votre présence. Il n'a aucune des qualités propres au commandement. Il signifie spécialement Qui peut servir, qui est d'usage à certaines choses. Ce bois est propre à la construction. Cette herbe est propre aux usages médicinaux. Le calme de la campagne est propre à calmer les nerveux. Il s'emploie encore en parlant de Ce qui peut produire un effet fâcheux, nuisible. Ce remède n'est propre qu'à le rendre encore plus malade. Il signifie quelquefois non seulement Convenable, mais encore Seul convenable. Le sable est le terrain propre de cette plante.

PROPRE signifie aussi Qui est bien nettoyé, bien lavé, bien tenu. Cet enfant est très propre, n'est pas propre. Avoir les mains propres. Mettre une chemise propre. Être propre sur soi. Cette chambre, cet escalier n'est pas propre. Fig., Cette affaire n'est pas propre.

PROPRE s'emploie encore comme nom masculin et se dit de la Qualité particulière qui désigne un sujet et qui le distingue de tous les autres. C'est le propre de notre espèce de penser et de parler. Rire est le propre de l'homme. Il se dit aussi de Ce qui convient particulièrement à chaque profession, à chaque caractère, à chaque âge, etc. Le propre de l'esprit scientifique est la curiosité et l'amour du vrai. C'est le propre des jeunes gens d'être entiers dans leurs jugements. Il se dit encore de Ce qui appartient en particulier à quelqu'un. Posséder un bien en propre. Les religieux n'ont rien en propre. Il se dit, en termes de Jurisprudence, des Biens qu'une personne tient de ses parents. Les propres paternels et maternels. Les propres du côté du père, du côté de la mère. Propres anciens, Les biens immeubles qui étaient déjà des propres dans la main de celui à qui on succède. Propre naissant, Bien qui faisait partie des acquêts de celui dont on hérite.

PROPRE se dit également, par rapport à la communauté conjugale, des Biens du mari ou de la femme qui n'entrent pas en communauté. Cette femme demande le remplacement de ses propres, que son mari a aliénés. En termes de Liturgie catholique, Propre du temps, Série des offices spéciaux pour les différents temps de l'année. Propre des saints, Série des offices spéciaux pour les différentes fêtes. Propre de certains diocèses, Série des offices spéciaux pour certains lieux. Le propre du diocèse.

PROPRE s'emploie encore comme nom masculin dans l'expression ironique et familière : C'est du propre, dont on se sert pour donner son sentiment sur une chose malpropre matériellement ou figurément.

Littré (1872-1877)

PROPRE (pro-pr') adj.
  • 1Qui appartient exclusivement à une personne, à une chose (en ce sens il se met d'ordinaire avant son substantif). Et de quel front, seigneur, prend-il une couronne, S'il ne peut disposer de sa propre personne ? Corneille, Sophon. V, 7. Sganarelle : Je veux savoir de vous si je ferai bien de me marier. - Géronimo : Qui, vous ? - Sganarelle : Oui, moi-même en propre personne, Molière, Mar. forcé, 2. Mais enfin je veux songer pour la première fois de ma vie à mes propres intérêts, Sévigné, 410. Les Juifs vivent en paix et en liberté sous la puissance des rois de Syrie, et ils n'avaient guère goûté une telle tranquillité sous leurs propres rois, Bossuet, Hist. II, 5. Vous allez voir une reine qui, à l'exemple de David, attaque sa propre grandeur, Bossuet, Mar.-Thér. Le meurtre de Virginie, que son père aima mieux tuer de sa propre main que de la laisser abandonnée à la passion d'Appius, Bossuet, Hist. I, 8. Tellement qu'elle a perdu pour son propre bien cette puissance qu'elle avait pour le bien des autres, Bossuet, Reine d'Anglet. Une reine fugitive à qui sa propre patrie n'est plus qu'un triste lieu d'exil, Bossuet, ib. Et qui vont tous les jours, d'une importune voix, T'ennuyer du récit de tes propres exploits, Boileau, Disc. au roi. Je prétends vous traiter comme mon propre fils, Racine, Athal. II, 7. Notre raison est ce qui nous est le moins propre, et ce qu'on doit croire le plus emprunté, Fénelon, Exist. 56. Crispin : Est-ce là M. Oronte, mon illustre beau-père ? - La Branche : Oui, vous le voyez en propre original, Lesage, Crispin rival, 8. Préparez-vous à voir ces oppresseurs Dans les accès de leur rage ennemie Vous barbouiller de leur propre infamie, Rousseau J.-B. Ép. I, 6. Quand on a bien cherché le bonheur, on ne le trouve jamais que dans sa propre maison, Voltaire, Lett. Elie de Beaumont, 7 juin 1771. On ne voit dans le Nord aucune femme régner de son chef jusqu'à Marguerite de Valdemar, qui gouverna quelques mois en son propre nom, vers l'an 1377, Voltaire, Dict. phil. Loi salique. Un de ces vaisseaux avait été construit de ses propres mains [le czar Pierre], Voltaire, Charles XII, 7.

    Il se met aussi quelquefois après son substantif. Soyez tranquille sur le succès de votre demande, j'en fais mon affaire propre. Les deux lettres que j'aurai soin de rendre en main propre, Bossuet, Lett. abb. 8. Dieu demande-t-il de vous que vous commenciez par corriger les passions d'autrui, ou par pleurer vos passions propres ? Massillon, Carême, Pâques. Un zèle qui cherche les périls n'est pas un zèle du salut d'autrui, mais une indifférence criminelle pour son salut propre, Massillon, ib. Les rois de France avaient alors pour revenus leurs biens propres et non ceux des peuples, Voltaire, Mœurs, 58.

    On dit aussi : le caractère propre, la valeur propre, les qualités propres, le mérite propre, etc. d'une chose. On remarque, dans l'Écriture sainte, que Dieu donne aux maisons royales certains caractères propres, Bossuet, Mar.-Thér.

    Se rendre propre, s'approprier une chose. Plusieurs écrivains qui ne sont plus, ou qui se distinguent parmi les modernes, ont chacun un caractère que notre langue s'est peu à peu rendu propre, Condillac, Conn. hum. II, I, 15.

    Amour-propre, voy. AMOUR.

  • 2Nom propre, voy. NOM, n° 16.
  • 3Le sens, la signification propre d'un mot, le sens naturel et primitif d'un mot, par opposition à sens figuré.
  • 4 Terme d'astronomie. Le mouvement propre d'un astre, le mouvement réel d'un astre, par opposition à son mouvement apparent.

    Terme de géographie ancienne. La Grèce propre, la partie de la Grèce, dite par les Romains Achaïe, et qui comprenait l'Attique, la Béotie, la Phocide, la Locride, l'Étolie et l'Acarnanie.

    La Grèce propre signifie aussi la Grèce proprement dite, par opposition à la Grande Grèce et aux autres colonies grecques situées hors de la mère patrie.

  • 5Exactement semblable, même ; en ce sens, il s'emploie par énergie, et se met avant le substantif. Vous demeurez dans la propre maison où il logeait. Avant ce jour fini, ces mains, ces propres mains Laveront dans mon sang la honte des Romains, Corneille, Hor. III, 6. Ce sont ses propres mots, Molière, Éc. des mar. II, 11. Voilà l'aventure de mon pauvre fils [danger couru à la bataille de Senef, livrée lorsque la paix était déjà faite] ; et c'est ainsi que l'on en usa le propre jour que la paix commença, Sévigné, 23 août 1678. C'était un samedi, c'était le propre jour de la disgrâce de ce pauvre homme, Sévigné, 29 nov. 1679. Le pape [Grégoire VII] était alors dans la forteresse de Canosse sur l'Apennin avec la comtesse Mathilde, propre cousine de l'empereur, Voltaire, Ann. Emp. Henri IV, 1077. Cet ancien auteur phénicien avoue en propres mots qu'il a tiré une partie de son histoire des écrits de Thaut, Voltaire, Déf. de mon oncle, 21.
  • 6Particulier. La poésie et la prose ont chacune une harmonie qui leur est propre. Nous y trouvons des choses que l'esprit propre qui nous fait agir n'y a pas formées, Pascal, dans COUSIN. Autant admirateur du mérite, que s'il lui eût été moins propre et moins familier, La Bruyère, II. Les passions, qui d'ordinaire sont la source des dégoûts de la vertu, ont cela de propre que plus on les réprime, plus elles deviennent dociles, Massillon, Carême, Dégoûts.

    Sucs propres, sucs colorés qui appartiennent à certains végétaux seulement, et vaisseaux propres, les espaces qui les renferment.

    Pédoncules, pétioles propres, dernières divisions d'un pédoncule et d'un pétiole communs, formant le support immédiat de la fleur et de la feuille.

  • 7Convenable à quelqu'un ou à quelque chose. Les qualités propres au commandement. Cela est propre à toutes sortes de gens. Quand on songe que c'est une affaire qui dépend de M. Colbert, on tremble, en sorte que, si je trouvais un autre hasard qui nous fût propre, je le prendrais, Sévigné, 14 juill. 1677. Aimez-moi tous deux, car votre amitié est pour moi une chose admirable ; je vous renvoie vos mêmes paroles, je les ai trouvées très propres pour ce que je pense, Sévigné, à M. et Mme de Guitaut, 21 sept. 1675. Elle [la fille aînée de Mme de Grignan] serait abbesse ; cette place est toute propre aux vocations un peu équivoques : on accorde la gloire et les plaisirs, Sévigné, 9 juin 1680. Ce texte [tout est vanité], qui convient à tous les états et à tous les événements de la vie, par une raison particulière devient propre à mon lamentable sujet, Bossuet, Duch. d'Orl. Quelle autre créature fut jamais plus propre à être l'idole du monde ! Bossuet, ib. Les hommes, par leurs soins et par de bonnes lois, ont rendu la terre plus propre à être leur demeure, Montesquieu, Esp. XVIII, 6. Si on avait eu un théâtre libre, propre pour l'action, tel qu'il est chez toutes les autres nations de l'Europe, Voltaire, Sémiram. Dissert. sur la tragéd. part. 2.

    Seul convenable à, réservé à. Le midi est l'exposition propre de cet arbuste. Le sable est le terrain propre de cette plante.

  • 8En parlant des personnes, qui a l'aptitude, les qualités nécessaires pour quelque chose. Un homme de votre âge, de votre humeur, si propre à la société et à rendre une femme heureuse, Sévigné, 25 sept. 1689. Je ne songe point encore au voyage de Nantes ; j'y fais exécuter des gens qui me doivent : je serais peu propre à ces sortes de choses, Sévigné, 26 juin 1689. Je vous écris peu de nouvelles… d'ailleurs je n'en sais point ; je serais toute propre à vous dire que M. le chancelier a pris un lavement [Séguier, qui n'allait jamais au conseil sans avoir pris un lavement], Sévigné, 13 mars 1671. Durant douze ans qu'elle fut dans le monastère, on lui voyait tant de modestie et tant de sagesse, qu'on ne savait à quoi elle était le plus propre, ou à commander, ou à obéir, Bossuet, Anne de Gonz. Un enfant est peu propre à trahir sa pensée, Racine, Ath. II, 6. Descartes les jugeait [les femmes] plus propres que nous à la philosophie, et une princesse malheureuse a été son plus illustre disciple, D'Alembert, Lett. à J. J. Rouss. Œuv. t. v, p. 351, dans POUGENS. On pensa à moi pour une place ; mais par malheur j'y étais propre, Beaumarchais, Mar. de Fig. v, 3.

    PROVERBE

    Qui est propre à tout n'est propre à rien, ou, simplement, propre à tout, propre à rien.
    Il est propre à tout, disent ses amis ; ce qui signifie toujours qu'il n'a pas plus de talent pour une chose que pour une autre, ou, en d'autres termes, qu'il n'est propre à rien, La Bruyère, II. Un de ces esprits indéterminés qui ne sont propres à tout que parce qu'ils ne sont propres à rien, Dubos, Réfl. poés. et peint. II, 6. Quand on veut tout savoir, que peut-on savoir bien ? Qui se croit propre à tout, souvent n'est propre à rien, Picard, Entrée dans le monde, I, 2.

    S. m. Populairement. Un propre à rien, un homme qui n'a d'aptitude ni de goût pour aucune sorte de travail.

  • 9Qui peut servir à. Ce bois est propre à bâtir. Ce remède est propre à telle maladie. C'est [Port Royal des Champs] un vallon affreux, tout propre à faire son salut, Sévigné, 26 janv. 1674. Les Rochers sont tranquilles et tout propres à vous conserver votre chère mère pour vous revoir, Sévigné, 24 juill. 1689. La presse n'est pas grande à soupirer pour elle [la charge de Ch. de Sévigné], quoiqu'elle soit propre à faire soupirer, Sévigné, 12 avr. 1680. Vous aurez M. de Coulanges… Grignan est tout propre pour le charmer, Sévigné, 15 juin 1680. Le bec de la frégate, très propre à la proie, puisqu'il est terminé par une pointe perçante et recourbée, Buffon, Ois. t. XVI, p. 160.

    Propre à, suivi d'un verbe actif avec le sens passif. Cet avis est plus propre à donner à la reine, Corneille, Nicom. III, 3.

    Il se dit aussi, en mauvaise part, de ce qui peut produire un effet fâcheux. La conduite de son fils est propre à lui causer un violent chagrin. Ce remède est propre à augmenter la maladie.

  • 10Mal propre, qui n'est pas propre à, qui ne convient pas (locution tombée en désuétude à cause de la confusion de sens, mal propre signifiant sale aussi). Et nous parlons peut-être avec trop d'imprudence Dans un lieu si mal propre à notre confidence, Corneille, Cinna, II, 2. Monsieur, je suis mal propre à décider la chose, Molière, Mis. I, 2. Je me sens mal propre à bien exécuter ce que vous souhaitez de moi, Molière, Am. magn. I, 2.
  • 11Le mot propre, l'expression propre, le mot, l'expression qui seule convient et rend précisément la pensée. L'on doit avoir une diction pure, et user de termes qui soient propres, il est vrai ; mais il faut que ces termes si propres expriment des pensées nobles, vives, solides, La Bruyère, I. Le grand malheur de tant d'auteurs est de n'employer presque jamais le mot propre ; ils sont contents pourvu qu'ils riment ; mais les connaisseurs ne sont pas contents, Voltaire, Pauvre diab. note. Que le mot propre est rare, mais qu'il est nécessaire ! Voltaire, Comm. Corn. Rem. Héraclius, II, 6. Les mots propres, répondit Euclide, forment le langage de la raison ; les expressions figurées, celui de la passion, Barthélemy, Anach. ch. 58. D'où vient que les malheureux trouvent avec tant de facilité le secret d'attendrir et de déchirer nos âmes ? c'est que leurs accents et leurs cris sont le mot propre de la douleur, Barthélemy, ib. ch. 27.

    Cette langue n'a point de mot propre, de terme propre, pour désigner telle chose, elle n'a point de mot, de terme qui soit particulièrement destiné à désigner telle chose.

  • 12Bien soigné, bienséant, bien arrangé (par une extension facile à concevoir du sens de convenable). Comment, monsieur Jourdain, vous voilà le plus propre du monde ! Molière, Bourg. gent. III, 4.

    Populairement. Il est propre, il est dans de mauvaises affaires.

    Il se dit aussi des choses. Ses habits sont toujours fort propres. Je fis mon lundi gras avec la princesse : un petit dîner aussi bon, aussi délicat, aussi propre qu'il est possible, Sévigné, 7 mars 1685.

    On dit de même : Son écriture est propre et bien rangée.

    Par dénigrement. C'est quelque chose de propre que vous m'offrez là.

    Substantivement et dans le même sens de dénigrement, le peuple dit : C'est du propre ! En voilà du propre !

  • 13Net, par une extension facile du sens de bien rangé, de soigné ; il est opposé à sale. Cet escalier n'est pas propre.

    Propre sur soi, dont la personne est très nette ainsi que le vêtement. Quoique très pauvre, il [Socrate] se piquait d'être propre sur soi et dans sa maison, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IV, p. 355, dans POUGENS.

  • 14 S. m. Qualité distinctive. Le propre des os est de tenir le corps en état, et de lui servir d'appui, Bossuet, Conn. II, 7. Le propre de ce spectacle [l'opéra] est de tenir les esprits, les yeux et les oreilles dans un égal enchantement, La Bruyère, I. C'est le propre des grands hommes d'avoir de méprisables ennemis, Voltaire, Louis XIV, écrivains, Fontenelle. Si le propre du génie est de créer en grand, celui de l'esprit dans les petits ouvrages est d'imaginer, celui du talent est de mettre en œuvre, et celui du goût de mettre en place, D'Alembert, Éloges, Saint-Aulaire. Les définitions et les analyses sont proprement des périphrases dont le propre est d'expliquer une chose, Condillac, Art d'écr. II, 3. Le propre des hommes est de s'instruire beaucoup plus par l'épreuve des maux que par la jouissance des biens, Raynal, dans GIRAULT-DUVIVIER.

    Ce qui appartient particulièrement à… Le propre des jeunes gens est d'être légers. Si c'est le propre des rois de juger les peuples, il n'est pas moins vrai que c'est le propre de Dieu de juger les rois, Bourdaloue, Jugem. dern. 1er avent, p. 49. Le propre de la justice est de conformer le châtiment à l'offense, Bourdaloue, Serm. 19e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. IV, p. 164.

  • 15Le propre, le sens primitif, naturel d'un mot. Prendre un mot au propre. Le propre et le figuré. Il parle ordinairement au propre et seulement pour être entendu, Rousseau, Ém. IV.
  • 16 Terme de jurisprudence. Immeuble qui appartient à une personne par succession. Ce bien était un propre. Clagny, bâti par Mme de Montespan en son propre, passa à M. le duc du Maine, Saint-Simon, 410, 151. Ainsi s'établit, malgré la disposition du droit romain et de la loi salique, cette règle du droit français : propres ne remontent point, Montesquieu, Esp. XXXI, 34. Dans un pays où une coutume locale a disposé des propres, Bodin dit très bien qu'il ne faudrait confisquer que les acquêts, Montesquieu, ib. V, 15.

    Fig. Ma nièce, monsieur, ne peut s'aliéner ; C'est comme un propre ; enfin on va vous chicaner, Dufrény, Réconc. norm. IV, 5.

    Propre ancien, bien immeuble qui vient de l'aïeul ou au-dessus.

    Propre naissant, bien immeuble qui faisait partie des acquêts de celui dont on hérite.

    Il se dit aussi des biens du mari ou de la femme qui n'entrent pas en communauté. Il serait bon que les femmes sussent ce que c'est que propre, ce que c'est que communauté, Fénelon, t. XVII, p. 99.

    Propres par stipulation, se dit, par exemple, d'une dot qui consiste en argent, ce qui se nomme aussi propre fictif.

  • 17Dans le langage général, ce qui appartient à quelqu'un. Qu'ils ont comme leur propre en leur grange entassé ! Régnier, Sat. III. Ils ne possèdent point de biens en propre, Bossuet, Var. 11. Gnathon… oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre de chaque service, La Bruyère, XI. Le roi… lui conta que l'extrême besoin de ses affaires l'avait forcé à de furieux impôts… qu'à la fin il s'en était ouvert au P. Tellier, qui lui avait demandé quelques jours pour y penser, et qu'il était revenu avec une consultation des plus habiles docteurs de Sorbonne qui décidait nettement que tous les biens de ses sujets étaient à lui en propre, Saint-Simon, 284, 110. Sans compter la jument Borac sur laquelle il [Mahomet] monta au ciel ; mais il ne l'avait que par emprunt, elle appartenait en propre à l'ange Gabriel, Voltaire, Dict. phil. Alcoran. La première idée qu'il faut lui donner [à l'enfant] est moins celle de la liberté que de la propriété ; et, pour qu'il puisse avoir cette idée, il faut qu'il ait quelque chose en propre, Rousseau, Ém. II.

    Fig. Cette louange [du courage, en Louis XIV, vieux et malheureux] eut du moins le mérite que n'avaient pas eu tant d'autres ; elle appartenait en propre au monarque, et n'était ni basse, ni exagérée, D'Alembert, Éloges, Saint-Aulaire.

    Fig. De son propre, de son propre fond, de sa propre intelligence, connaissance, etc. Je n'entreprendrais pas de vous porter ce secours [consolations] de mon propre, Pascal, Lett. sur la mort de son père.

  • 18 Terme de liturgie catholique. Le propre du temps et le propre des saints forment la division des fêtes de l'année liturgique de l'Église romaine. Le propre du temps est l'ensemble des offices qui se font conformément à l'esprit du temps où l'on se trouve. Le propre du temps se divise en cinq grandes époques appelées : le temps de l'Avent, le temps de Noël et de l'Épiphanie, le temps de la Septuagésime et du Carême, le temps pascal et les dimanches après la Pentecôte. Le propre des saints est l'ensemble des offices qui se font conformément à l'esprit des fêtes que l'Église a instituées en l'honneur des mystères de la sainte Vierge et des saints ; on le divise en trois classes de fêtes : les fêtes de la sainte Vierge ; les fêtes des anges ; les fêtes des saints.

    Propre de certaines églises, ce qui ne se dit qu'en certains lieux.

  • 19Dans la scolastique, le propre ou la propriété était un des cinq universaux.
  • 20Propres s'est dit au pluriel, au sens de proches, de parents. M. Vautier qui n'a jamais fait de bien à personne, pas même à ses propres, Patin, Lett. t. II, p. 603.

REMARQUE

1. Les propres termes sont les mêmes mots sans y rien changer. Des termes propres sont des mots qui expriment bien et selon l'usage de la langue ce que l'on veut dire.

2. Il a été dit que, dans le sens du 1°, propre se met d'ordinaire avant son substantif. Le fait est que jadis il n'y avait point d'usage à cet égard, et que propre se mettait, suivant l'oreille, tantôt avant, tantôt après. Mais à mesure que le sens de net s'est davantage attaché à propre, l'usage a montré de la tendance à le mettre avant son substantif, au sens du 1°. Cependant l'on doit dire qu'on peut user de l'ancienne liberté, toutes les fois qu'il n'y aura pas lieu à une confusion ridicule avec le sens de net.

3. Dans le sens de net, propre suit le substantif : un habit propre, une femme propre.

HISTORIQUE

XIe s. Li burgeis qui ad en soun propre chatel [un bien, un avoir] demi marc vailant, Lois de Guill. 18.

XIIIe s. Et sor tout ce doit li parleres [l'orateur] user moz propres biaus et acostumez, Latini, Trésor, p. 521. Trestuit pareil [égaux] estre soloient, Ne riens propre avoir ne voloient, la Rose, 8486. C'est la coutume au roi de France que, s'il va en ost sour aucun baron, çou qu'il conquest par force li demeure propre à tous jors, Chr. de Rains, 195.

XIVe s. Il dit en aucuns textes que le jeune de aage ou de meurs n'est pas propre auditeur de polithiques, Oresme, Eth. 1111.

XVe s. Malgré le proprel roi et tous ses aidans, Froissart, I, I, 22. Les fruits et feuilles et fleurs furent si proprement faitz, qu'ils sembloient proprement arbres et propres fruits, et les faisoit très beau voir, De la Marche, Mém. II, p. 583, dans LACURNE. Comme luy mesmes propre m'a compté, Commines, III, 5.

XVIe s. Si je me veux monstrer innocent, ma bouche propre me condamnera, Calvin, Instit. 596. Voire contre sa propre creance, Montaigne, I, 21. L'argument le plus propre au temps et au lieu, Montaigne, I, 41. Elle estoit cousue à un ruban propre à rattacher soubs le menton, Montaigne, I, 95. Le propre jour que le roy mourut…, Montaigne, I, 202. Le roy François fut au propre [à même] d'eslire, ou de… ou de…, Montaigne, I, 235. Que ne plaist il un jour à nature nous faire veoir au propre ses moyens ? Montaigne, II, 279. Le mari ne pouvant directement ou indirectement obliger les propres de sa femme, Loysel, 114. Le premier des noms que portoient les Romains, comme Caius, estoit leur propre : le second, comme Martius, estoit le nom de la famille et maison, Amyot, Cor. 15.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

PROPRE, adj (Logiq.) quand nous avons trouvé la différence qui constitue une espece, c’est-à-dire, son principal attribut essentiel qui la distingue de toutes les autres especes, si considérant plus particulierement sa nature, nous y trouvons encore quelque attribut qui soit nécessairement lié avec ce premier attribut, & qui par conséquent convienne à toute cette espece & à cette seule espece, omni & soli, nous l’appelons propriété ; & étant signifié par un terme adjectif, nous l’attribuons à l’espece comme son propre ; & parce qu’il convient aussi à tous les inférieurs de l’espece, & que la seule idée que nous en avons une fois formée peut représenter cette propriété, par-tout où elle se trouve, on en a fait le quatrieme des termes communs & universaux.

Exemple. Avoir un angle droit est la différence essentielle du triangle rectangle ; & parce que c’est une dépendance nécessaire de l’angle droit, que le quarré du côté qui le soutient soit égal aux quarrés des deux côtés qui le comprennent, l'’égalité de ces quarrés est considérée comme la propriété du triangle rectangle, qui convient à tous les triangles rectangles, & ne convient qu’à eux seuls.

Propre, s. & adj. m. & f. (Lang. franc.) lorsque propre signifie l’aptus des Latins, il se met avec à ou avec pour ; comme, un homme propre à la guerre, propre pour la guerre ; une herbe propre à guérir les plaies. Quand il suit un verbe actif qui a une signification passive, il faut toujours mettre à ; une vérité propre à prêcher ; des fruits propres à confire.

Propre, dans la signification de proprius, veut avoir de après soi. On dit en parlant des femmes, la peur est une vertu propre de leur sexe ; & en parlant des princes, la magnanimité est une vertu propre des héros. Bouh.

Se rendre propre, veut dire s’approprier, sibi vindicare ; le dictionnaire de Trevoux en cite l’exemple suivant : « les rois, sans avoir le détail de toutes les qualités des particuliers, se rendent propre à eux tout ce que les particuliers ont de bon ».

On se sert quelquefois de l’adverbe proprement, pour dire avec justesse & de bonne grace ; comme, il chante proprement, il dans proprement, &c. (D. J.)

Propre, Voyez Propreté.

Propre, adj. (Mathémat.) une fraction propre ou proprement dite, est celle dont le numérateur est moindre que le dénominateur. Voyez Impropre. Tel est ou , qui est réellement moindre que l’unité, & qui est, à proprement parler, une fraction. Voyez Fraction. (E)

Propre, (Jurisprud.) on entend par ce terme un bien qui est affecté à la famille en général, ou à une ligne par préférence à l’autre.

On dit quelquefois un bien ou un héritage propre ; quelquefois on dit un propre simplement.

Dans quelques coutumes, au lieu de propre on dit héritage ou ancien, biens avitins, &c.

Les Romains n’ong pas connu les propres tels qu’ils sont en usage parmi nous : ils en ont pourtant eu quelque idée ; & il n’y a guere de nation qui n’ait établi quelques regles pour la conservation des biens de patrimoine dans les familles.

En effet quelque étendue que dût chez les Romains la liberté de disposer de ses biens, soit entre vifs ou par testament, il y avoit dans les successions ab intestat quelque préférence accordée aux parens d’un côté ou d’une ligne, sur l’autre côté ou sur une autre ligne.

Aussi plusieurs tiennent-ils que le regle paterna paternis, materna maternis, que l’on applique aux propres, tire son origine du droit civil.

M. Cujas, sur la novelle 84, pense quelle vient de la loi de emancipatis. cod. de leg. hæred. qui défere aux freres du côté du pere les biens qui procedent de son côté, & aux freres du côté de la mere, ceux qui procedent du côté de la mere seulement ; & telle est l’opinion la plus commune de ceux qui ont écrit sur cette regle.

M. Jacques Godefroi en tire l’origine de plus loin, elle descend, selon lui, du code Théodosien, sous le titre de maternis bonis & materni generis, & cretione sublatâ. Par la loi 4 de ce titre, l’empereur établit (contre la disposition de l’ancien droit) que si l’enfant qui a succédé à sa mere ou à ses autres parens maternels, vient à décéder, son pere, quoique cet enfant fût en sa puissance, ne lui succede pas en ce genre de biens, la loi les défere ad proximos ; ce qui marque que ce n’est pas seulement aux freres, suivant la loi de emancipatis, mais que cela comprend aussi les collatéraux plus éloignés.

Dans le cas où l’enfant auroit succédé à son pere & à ses autres parens du côté paternel, la loi ordonne la même chose en faveur des plus proches du côté du pere.

Ces dispositions établissent bien la distinction des lignes ; & ce qui peut encore faire adopter cette origine pour les propres, c’est qu’il est certain que le code Théodosien a été pendant plusieurs siecles le droit commun observé en France.

Pontanus, sur la coutume de Blois, ad tit. de success. croit que cette maniere de partage qui défere les heritages propres aux collatéraux des enfans à l’exclusion de leurs peres, s’est introduite parmi nous à l’exemple de ce qui se pratiquoit pour les fiefs. Il est constant que l’ancienne formule des investitures étoit qu’on donnoit le fief au vassal pour lui & ses descendans, au moyen de quoi le pere en étoit exclus, & à défaut d’enfans du vassal, le fief passoit aux collatéraux ; & comme dans le pays coutumier la plûpart des héritages sont possédés en fief, il ne seroit pas étonnant que le même ordre de succéder qui étoit établi pour les fiefs eût été étendu à tous les propres en général, soit féodaux ou roturiers.

M. Charles Dumolin au contraire tient que l’usage des propres est venu des Francs & des Bourguignons, & qu’il fut établi pareillement chez les Saxons par une loi de Charlemagne.

Il est certain en effet que l’héritage appellé alode ou aleu dans la loi salique, n’étoit autre chose qu’un ancien bien de famille, alode signifiant en cette occasion hereditas aviatica.

Dans la loi des Frisons, l’aleu est nommé proprium, tit. viij. liv. II.

Les anciennes constitutions de Sicile distinguent les propres des fiefs.

Les établissemens de S. Louis en 1270, & les anciennes coutumes de Beauvoisis, rédigées en 1283, font mention des propres sous le nom d’héritages. On voit que dès-lors la disposition de ces sortes de biens étoit gênée. Au commencement on ne pouvoit pas les vendre sans le consentement de l’héritier apparent, si ce n’étoit par nécessité jurée ; dans la suite, celui qui vouloit les vendre, après être convenu du prix avec l’acheteur, devoit les offrir à ses proches parens, lesquels pouvoient les prendre pour le prix convenu, mais le vendeur n’étoit pas obligé de faire ces offres aux absens.

On reconnoît dans cet ancien droit le germe de nos propres, des réserves coutumieres, du retrait lignager, sur lesquels la plûpart de nos coutumes contiennent diverses dispositions.

La qualité de propre procede de la loi ou de la convention & disposition de l’homme ; elle peut être imprimée à toutes sortes de biens, meubles & immeubles, avec cette différence que les immeubles sont les seuls biens qui deviennent propres réels, auxquels la loi imprime cette qualité ; au lieu que les meubles ne deviennent propres que par fiction, & seulement par convention ou disposition, & cette fiction n’a pas un effet aussi étendu que la qualité de propre réel.

Ce ne sont pas seulement les maisons, terres, prés, vignes & bois qui sont susceptibles de la qualité de propres réels, mais aussi tous les immeubles incorporels, tels que les rentes foncieres, les offices, les rentes constituées. Dans les coutumes où elles sont réputées immeubles, tous ces biens peuvent être réputés propres réels comme les héritages.

La qualité de propre est opposée à celle d’acquêts ou de conquéts.

Lorsque la qualité d’un bien est incertaine, dans le doute on doit le présumer acquêt, parce que la disposition de ces sortes de biens est plus libre.

Les biens sont acquêts avant de devenir propres.

Les acquêts immeubles, qu’ailleurs on appelle conquêts, deviennent propres réels en plusieurs manieres ; savoir par succession directe ou collatérale, tant en ligne ascendante que descendante, par donation en ligne directe descendante, par subrogation & par accession ou consolidation.

Tout héritage qui échet par succession directe ou collatérale, ou par donation en ligne, devient propre naissant, & lorsque de celui qui l’a ainsi recueillie elle passe par succession à un autre, c’est ce que l’on appelle faire souche ; & alors ce propre acquiert la qualité d’ancien propre.

Dans quelques coutumes on ne distingue point les propres anciens des propres naissans ; il y a même des coutumes où les biens ne deviennent propres que quand ils ont fait souche.

Il y a plusieurs cas dans lesquels des acquêts deviennent propres par subrogation, c’est-à-dire lorsqu’ils prennent la place d’un propre.

Pa exemple, lorsqu’on échange un propre contre un acquêt, cet acquêt devient propre. Cout. de Paris, article 143.

De même, suivant l’article 94, les deniers provenans du remboursement d’une rente constituée qui appartenoit à des mineurs, conserve la même nature qu’avoit la rente, & ce jusqu’à la majorité des mineurs.

Dans les partages, un bien paternel mis dans un lot au lieu d’un bien maternel, devient propre maternel. Il en est de même lorsque l’héritier des propres a pris dans son lot un propre d’une autre ligne.

Un héritage propre échu à un cohéritier par licitation ou à la charge d’une soute & retour de partage, lui est propre pour le tout.

Quand on donne à rente un héritage propre, la rente est de même nature.

Les deniers provenans du réméré d’un propre, appartiennent à l’héritier qui avoit recueilli ce propre.

Enfin, il y a subrogation quand un propre est vendu pour le remplacer par un autre bien, & qu’il en est fait mention dans le contrat de vente & dans celui de la nouvelle acquisition, que ces deux contrats se sont suivis de fort près, & qu’il est bien constant que la nouvelle acquisition a été faite des deniers provenans du prix du propre vendu.

Un acquêt est fait propre par accession & consolidation, lorsque sur un héritage propre on a construit une maison ou fait quelques augmentations, réparations, embellissemens & autres impenses ; de même lorsqu’une portion d’héritage est accrûe par alluvion au corps de l’héritage, elle devient de même nature.

Quand un fief servant est réuni au fief dominant suivant la condition de l’inféodation ; ou que l’héritage qui avoit été donné à titre d’emphytéose revient en la main du bailleur, soit par l’expiration du bail, soit par la résolution de ce bail faute de payement, l’héritage reprend la même nature qu’il avoit au tems de la concession.

Mais dans le cas de la confiscation pour cause de désaveu, ou félonie, ou pour autre crime, ou dans le cas ou de succession par deshérence ou bâtardise, l’héritage échet au seigneur comme un acquêt. Il en est de même quand le seigneur achete le fief de son vassal, ou qu’il le retire par retrait féodal.

L’héritage propre retiré par retrait lignager, est propre au retrayant ; mais dans sa succession l’héritier des propres doit dans l’an & jour du décès rendre le prix de ce propre à l’héritier des acquêts. Coutume de Paris, article 139.

Dans les successions ab intestat, les propres appartiennent à l’héritier des propres à l’exclusion de l’héritier des meubles & acquêts, quoique celui-ci fût plus proche en degré que l’héritier des propres.

En ligne directe, les propres ne remontent point, c’est-à-dire que les enfans & petits-enfans du défunt, & même les collatéraux, sont préférés à ses pere & mere ; ceux-ci succedent seulement par droit de retour aux choses par eux données.

En ligne directe descendante, les enfans ou petits-enfans par représentation de leurs peres ou meres, succedent à tous les propres de quelque côté & ligne qu’ils viennent. Ainsi la regle paterna paternis, materna maternis, n’est d’aucun usage pour la ligne directe.

Il n’en est pas de même en collatérale ; pour succéder au propre, il faut être le plus proche parent du côté & ligne d’où le propre lui est advenu & échu.

Dans les coutumes soucheres il faut de plus être descendu du premier acquéreur ; au lieu que dans les coutumes de simple côté, il suffit d’être le plus proche du côté paternel ou maternel, selon la qualité du propre ; mais dans les coutumes de côté & ligne, il ne suffit pas d’être le plus proche du côté paternel ou maternel en général, car chaque côté se subdivise en plusieurs lignes ; & pour succéder au propre, il faut dans ces coutumes être le plus proche parent du côté & ligne de celui qui a mis l’héritage dans la famille.

La disposition des propres est bien moins libre que celle des acquêts ; il n’y a guere de coutumes qui ne contiennent quelque limitation sur la disposition des propres.

La plûpart permettent bien de disposer entre-vifs de ses propres, mais par testament elles ne permettent d’en donner que le quint ; d’autres ne permettent d’en donner que le quart, d’autres le tiers, d’autres la moitié.

Quelques-unes défendent toute disposition des propres par testament, & ne permettent d’en donner entre-vifs que le tiers.

On ne peut même dans quelques coutumes disposer de ses propres sans le consentement de son héritier apparent, ou sans une nécessité jurée.

Nous avons aussi des coutumes qui subrogent les acquêts aux propres, & les meubles aux acquêts, c’est-à-dire qu’au défaut de propres elles défendent de disposer des acquêts au-delà de ce qu’il est permis de faire pour les propres, & de même pour les meubles au défaut d’acquêts.

La portion des propres que les coutumes défendent de donner, soit entre-vifs ou par testament, est ce que l’on appelle la reserve coutumiere des propres ; c’est une espece de légitime coutumiere qui a lieu non seulement en faveur des enfans, mais aussi en faveur des collatéraux.

On peut pourtant vendre ses propres au préjudice de cette légitime, à-moins que la coutume ne le défende.

Comme les propres sont les biens qui ont le plus mérité l’attention des coutumes, elles ont aussi exigé un âge plus avancé pour disposer des propres que pour disposer de ses meubles & acquêts ; car pour les biens de cette espece, il suffit communément d’avoir 20 ans, au lieu que pour tester de ses propres, il faut avoir 25 ans.

Les dispositions des coutumes qui limitent le pouvoir de disposer les propres, sont des statuts prohibitifs, négatifs, qu’il n’est pas permis d’éluder.

La quotité des propres que les coutumes ordonnent de reserver, doit être laissée en nature, tant en propriété qu’en usufruit ; il ne suffit pas de laisser l’équivalent en autres biens.

Pour fixer la quotité des propres dont on peut disposer par testament, on considere les biens en l’état qu’ils étoient au jour du décès du testateur.

Tous héritiers peuvent demander la réduction du legs ou de la donation des propres, lorsque la disposition excede ce que la coutume permet de donner ou léguer, encore que l’héritier ne fût pas du côté ou de la ligne d’où procede le propre.

Les héritiers des propres, même ceux qui n’ont que les reserves coutumieres, contribuent aux dettes commes les autres héritiers & successeurs à titre universel, à proportion de l’émolument.

Outre les propres réels & ceux qui sont réputés tels, il y a encore une autre sorte de propres qu’on appelle propres fictifs ou conventionnels ; on les appelle aussi quelquefois propres de communauté, lorsque la convention par laquelle on les stipule propres, a pour objet de les exclure de la communauté.

Ces stipulations de propre ont différens degres, savoir propre au conjoint, propre à lui & aux siens, propre à lui & aux siens de son côté & ligne. La premiere clause n’a d’autre effet que d’exclure les biens de la communauté ; la seconde opere de plus que les enfans se succedent les uns aux autres à ces sortes de biens ; la troisieme opere que les biens sont réputés propres jusqu’à ce qu’ils soient parvenus aux collatéraux.

Ces stipulations de propres n’empêchent pas les conjoints & autres qui recueillent ces propres fictifs, d’en disposer selon qu’il est permis par la coutume, à-moins que l’on n’eût stipulé que la qualité de propre aura son effet, même pour les donations & dispositions.

Toutes ces stipulations sont des fictions qu’il faut renfermer dans leurs termes ; elles ne peuvent être étendues d’une personne à une autre, ni d’un cas à un autre, ni d’une chose à une autre.

On ne peut faire de telles stipulations de propres que par contrat de mariage, par donation entre-vifs ou testamentaire, ou par quelqu’autre acte de libéralité.

Les conjoints ou leurs pere & mere peuvent faire ces sortes de stipulations par contrat de mariage.

Les stipulations ordinaires sont suppléées en faveur des mineurs, lesquelles ont été omises dans leur contrat de mariage, & qu’ils en souffrent un préjudice notable.

Les effets de la stipulation de propres cessent, 1°. par le payement de la somme stipulée propre, fait au conjoint, ou à ses enfans majeurs ; 2°. par la confusion qui arrive par le concours de deux hérédités dans une même personne majeure ; 3°. par la cession ou transport de la somme ou de la chose stipulée propre, faite au profit d’une tierce personne, car la fiction cesse à son égard ; enfin elle cesse par l’accomplissement de divers degrés de stipulation, lorsque la fiction a produit tout l’effet pour lequel elle avoit été admise.

Les propres reçoivent encore différentes qualifications, que l’on va expliquer dans les subdivisions suivantes.

Sur la matiere des propres en général, il faut voir l’explication de la loi des propres, & le traité des propres de Renusson ; le traité de la représentation de Guiné ; le Brun, des successions, & le traité de la communauté ; Ricard, des donations ; les commentateurs des coutumes sur la disposition des propres ; les arrêtés de M. de Lamoignon. Voyez aussi les mots Acquêts, Côté, Estoc, Héritier, Immeubles, Ligne, Retrait, Succession. (A)

Propre ameubli, est celui que l’on répute meuble par fiction, pour le faire entrer en la communauté. Voyez Ameublissement & Communauté.

Propre ancien, est un immeuble qui nous vient de nos ancêtres, & qui a déjà fait souche dans la famille, c’est-à-dire qui avoit déjà la qualité de propre avant qu’il échût à celui qui recueille en cette qualité ; le propre ancien est opposé au propre naissant. Voyez ci-après Propre naissant.

Propre avitin, est la même chose que propre ancien.

Propre de communauté, est tout bien mobilier ou immobilier qui appartient à l’un des conjoints, & qui n’entre pas dans la communauté de biens ; on l’appelle propre, parce que relativement à la communauté cette fiction opere le même effet que si le bien étoit véritablement propre ; tous les biens que l’on stipule, qui n’entrent point en communauté, ou qui sont donnés aux conjoints à cette condition, sont propres de communauté, c’est-à-dire que la communauté n’y a aucun droit, mais ils ne deviennent pas pour cela de véritables propres de succession & de disposition. Voyez Propres de disposition & de succession.

Propre contractuel, est celui qui tire cette qualité d’un contrat. Voyez ci-après Propre conventionnel.

Propre conventionnel, est un bien mobilier ou immobilier que les futurs conjoints stipulent propre par leur contrat de mariage, quoiqu’il ne le soit pas en effet ; les propres conventionnels ne sont donc que des propres fictifs & des propres de communauté, c’est-à-dire que relativement à la communauté.

Propre de côté et ligne, est un propre réel de succession & de disposition qui est affecté à toute une famille, comme du côté & ligne maternelle, ou du côté paternel.

On stipule aussi quelquefois par contrat de mariage, qu’un bien qui n’est pas réellement propre sera & demeurera propre au conjoint, & même quelquefois à lui & aux siens de son côté & ligne. Cette stipulation de propre renferme trois degrés, le premier propre à lui n’a d’autre effet que d’exclure le bien de la communauté ; le second degré propre aux siens a deux effets, l’un d’exclure le bien de la communauté, l’autre est que le bien est tellement affecté & destiné aux enfans & autres descendans du conjoint qui a fait la stipulation de propre, qu’arrivant le décès de quelques-uns des enfans & autres descendans, ils se succedent les uns autres en ces sortes de propres, à l’exclusion de l’autre conjoint leur pere, mere, ayeul ou ayeule, &c. de maniere que ceux-ci n’y peuvent rien prétendre tant qu’il y reste un seul enfant ou autre descendant.

Le troisieme degré de stipulation de propre qui est à lui, aux siens de son côté & ligne, outre les deux effets dont on vient de parler en produit encore un troisieme, qui est qu’au défaut des enfans & autres descendans du conjoint qui a fait la stipulation, le bien est affecté aux héritiers collatéraux du même conjoint, à l’exclusion de l’autre conjoint & de ses héritiers ; mais ces propres fictifs ne deviennent pas pour cela de vrais propres de succession ni de disposition, de maniere que le conjoint qui a fait la stipulation peut en disposer comme d’un acquêt, & que dans sa succession ils ne sont pas affectés aux héritiers des propres, mais au plus proche parent, comme sont les meubles & acquêts. Voyez l’Institution au Droit françois ; d’Argou, liv. III. c. viij. & ici les mots Propre de communauté, Propre fictif.

Propre de disposition, est celui dont on ne peut disposer que suivant qu’il est permis par la coutume ; c’est une qualification que l’on donne aux propres réels pour les distinguer des propres fictifs, lesquels sont réputés propres à l’effet d’y faire succéder certaines personnes, mais ne sont pas propres de disposition.

Propre d’estoc et ligne, sont ceux qui sont venus à quelqu’un de l’estoc ou souche dont il est issu ; dans les coutumes soucheres on distingue les propres d’estoc des propres de ligne ; dans les autres coutumes ces termes sont synonymes. Voyez Côté & Ligne, Coutumes soucheres & Estoc.

Propre fictif, est un bien meuble ou immeuble qui n’est propre que par fiction & seulement pour empêcher qu’il n’entre dans la communauté de biens, & que l’un des conjoints ou ses héritiers ne puissent en profiter, soit pour moitié ni pour le tout. Voyez Propre de communauté.

Propre de ligne, est celui qui est affecté à une certaine ligne d’héritiers, comme à la ligne paternelle ou à la ligne maternelle, ou à ceux qui sont parens du défunt du côté & ligne du premier acquéreur de ce bien devenu propre. Voyez Côté & Ligne.

Propre sans ligne, est un bien qui vient d’une succession collatérale, ou qui est donné par quelqu’un autre qu’un ascendant, à condition qu’il sera propre au donataire ; un tel bien ne peut devenir propre de ligne qu’après avoir fait souche en directe. Voyez le Commentaire de M. Valin, sur la coutume de la Rochelle, article 50. pag. 26.

Propre a lui, cela se dit en parlant d’un bien qui est stipulé propre pour le conjoint ; on ajoute quelquefois ces mots, & aux siens de son côté & ligne, dont on a donné l’explication au mot Propre de communauté.

Propre maternel, est celui qui vient du côté de la mere de celui de cujus ; dans les coutumes de simple côté, on ne distingue les propres qu’en paternels & maternels ; dans les coutumes de côté & ligne il ne suffit pas d’être parent du côté d’où vient le propre, il faut aussi être parent du côté & ligne du premier acquéreur.

Propre naissant, est celui qui est possédé pour la premere fois comme propre ; le bien qui étoit acquêt en la personne du défunt, devient propre naissant en la personne de l’héritier. Voyez Propre ancien.

Propre naturel, est un immeuble qui acquiert naturellement la qualité de propre, à la différence de celui qui ne l’est que par fiction & par convention.

Propre originaire, est celui qui tire cette qualité de son origine, & non de la convention des parties.

Propre paternel, est celui qui vient du côté du pere. Voyez ci-devant Propre maternel.

Propre papoal ou de Papoage, est la même chose que patrimoine, le bien qui vient de nos peres. Voyez Brodeau sur M. Louet, let. P. n. 47. & les coutumes d’Acqs, Saint-Sever, & Solle.

Propre réel ; est un immeuble qui a acquis par succession ou par donation le caractere de propre.

Propre de retrait, est un immeuble qui est propre à tous égards, & même sujet au retrait lignager en cas de vente : on appelle ainsi ces sortes de propres pour les distinguer de certains immeubles qui sont susceptibles de la qualité de propres de succession & de disposition sans être propres de retrait, comme sont les offices & les rentes constituées.

Propre aux siens, c’est un bien que l’un des conjoints exclud de la communauté de biens, & qu’il stipule propre, de maniere que ses enfans & descendans doivent se succeder les uns aux autres à ce bien, à l’exclusion de l’autre conjoint. Voyez Propre de l’autre conjoint & Propre de communauté.

Propre de succession, est celui qui dans la succession de quelqu’un, doit passer comme propre à certaines personnes ; ces sortes de propres ont trois caracteres distinctifs ; le premier, d’être affectés à la ligne dont ils procedent ; le second, qu’il n’est permis d’en disposer qu’avec certaines limitations reglées par les coutumes ; le troisieme, d’être sujet au retrait lignager : les propres réels ou réputés tels sont propres de succession ; ces propres fictifs sont aussi en quelque maniere propres de succession, en ce que la qualité de propre que l’on y a imprimée, y fait succéder certaines personnes, qui cessant cette qualité, n’y auroient pas succédé ; mais ils ne sont pas vraiment propres, n’étant pas affectés aux héritiers des propres, plutôt qu’aux héritiers des acquêts.

Propre de succession et de disposition, est un propre réel dont on ne peut disposer que suivant qu’il est permis par la coutume, & qui dans la succession de celui auquel il appartient se regle comme propre.

Propre a tous égards, est un immeuble qui a tous les caracteres de propre réel, c’est-à-dire qui est considéré comme propre, tant pour le retrait qu’en fait de disposition & de succession. (A)

Propre, s. f. (Sucrerie.) on nomme ainsi dans les sucreries des îles françoises de l’Amérique, la seconde des six chaudieres dans lesquelles on cuit le suc des cannes à sucre ; on l’appelle de la sorte, parce que le vesou ou suc qu’on y met au sortir de la premiere chaudiere est déjà purgé de ses plus grosses écumes ; outre que quand on travaille en sucre blanc, on y passe ce suc dans des blanchets, ou morceaux de draps blancs & propres. Savary. (D. J.)

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « propre »

Bourg. prôpe ; provenç. propri ; espagn. propio ; ital. proprio ; du lat. proprius, qui se rattache à prope : ce qui approche, ce qui touche. Propre a passé de son sens primitif à celui de con venable, puis, devenant tout à fait spécial. À celui de net ; cette dernière acception ne paraît pas ancienne ; on en trouvera un exemple du XVIe siècle à l'historique de proprement.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du latin proprius (« personnel, particulier ») composé de pro- (« pour ») et de privus (« particulier », « individuel », « propre à chacun », « chaque », « chacun »). Est dit propre ce qui relève d'une appartenance particulière, d'un bien « pour chacun », contrairement au bien public ou aux biens familiaux.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « propre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
propre prɔpr

Citations contenant le mot « propre »

  • L'homme n'est pas son propre présent. Il est son propre avenir. De Constantin Noica / De Caelo , 
  • Chaque homme est sa propre île déserte. De Brigitte Aubert / La Rose de fer , 
  • Un vrai homme est son propre père. De Jean Anouilh / La foire d'empoigne , 
  • Qui est propre à tout n'est propre à rien. De Proverbe français , 
  • Confiez au passé sa propre défense, à l'avenir son propre accomplissement. De Benjamin Constant , 
  • Le monde est sa propre magie. De Seijun Suzuki , 
  • Chacun est tourmenté par sa propre malhonnêteté. De Cicéron , 
  • Soyez à vous-même votre propre flambeau. De Bouddha , 
  • Une cravate propre attire inévitablement les aliments. De Loi de Murphy , 
  • L’homme est son propre démon. De Proverbe indien , 
  • Le crime comporte son propre châtiment. De Richard Brinsley Sheridan / L'École de la médisance , 
  • L’esprit cultivé est son propre paradis, l’esprit ignorant son propre enfer. De Proverbe chinois , 
  • La langue propre à chaque peuple peut devenir un grand pont pour son propre avenir. De Petar Preradovic / La langue Yougoslave , 
  • Soyez à vous-mêmes votre propre refuge. Soyez à vous-mêmes votre propre lumière. De Bouddha / Dhammapada , 
  • Qu'est-ce qu'un suicidé ? Son propre bourreau ou sa propre victime ? De Valeriu Butulescu / Aphorismes , 
  • N’est-il pas temps, dans ce contexte, de repenser à une énergie discrète et propre qui apporte une réponse idéale aux deux nécessités de réindustrialiser et d’encadrer la dépense ? Cette énergie, c’est l’hydroélectricité. Source renouvelable et pilotable, elle sécurise le réseau alimenté par une part croissante de renouvelables aux productions intermittentes. Avec une empreinte environnementale des plus limitées, elle n’émet pas de gaz à effet de serre. Le Monde.fr, « L’hydroélectricité, énergie discrète et propre, apporte une réponse idéale aux deux nécessités de réindustrialiser et d’encadrer la dépense »
  • Auditionné ce mardi 28 juillet avec sa ministre déléguée Marlène Schiappa par Commission des lois de l’Assemblée, Gérald Darmanin a été confronté aux remarques cinglantes de deux parlementaires... de sa propre majorité, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête cet article. C’est Sacha Houlié qui a ouvert le bal des critiques.“Il n’y a pas de sauvages en France, il n’y a que des citoyens”, a asséné le député LREM de la Vienne. L’ancien membre du PS reproche au ministre “une sémantique qui écarte de la promesse de réconciliation faite aux Français”. Et d’enfoncer le clou : “Nous devons nous prémunir des outrances qui deviennent des outrages”, a-t-il mis en garde avant d’appeler  ”à la mesure et au discernement” dans l’expression publique des deux hauts représentants du ministère de l’Intérieur. Le HuffPost, "Ensauvagement"? Darmanin sermonné par sa propre majorité | Le HuffPost
  • Quand on arrive à la plage du Grau du Roi, avec les serviettes, avec le parasol, on est content parce que tout est propre, nickel.   France Bleu, Une plage propre
  • Depuis maintenant plusieurs mois, le 1er régiment d'artillerie produit son propre miel. Les deux ruches, qui abritent une centaine de milliers d'abeilles, sont entretenues par un club. Les nouvelles recrues ont été bien accueillies. France Bleu, 1er RA de Bourogne : les militaires produisent leur propre miel
  • Comme certains l’avaient précédemment exprimé et évoqué lors de la réunion de la "commission extra-municipale", une opération "village propre" a été initiée par les nouveaux élus. Une trentaine de personnes ont répondu à l’appel de la municipalité, toutes générations confondues. Ainsi, les deux cimetières ont pu être désherbés dans une ambiance conviviale. ladepeche.fr, Esparros. Opération "village propre" - ladepeche.fr
  • La feuille de route d’Aymeric Robin pour ce nouveau mandat qui débute est très verte. Cadre de vie, environnement et propreté urbaine sont des thématiques chères au cœur du premier édile, qui a d’ailleurs bâti le « plan ville propre », pour lutter contre toutes formes de laisser-aller, quelle qu’elle soit. Ce plan comprend d’abord un volet verbalisation, en cas de non-respect des règles. Ainsi, l’absence de tri sélectif dans les salles municipales est passible d’une amende de 50€. De même, les poubelles laissées désinvoltement sur les trottoirs constituent désormais une infraction, verbalisée à hauteur de 45€ par la police municipale et le service d’intervention quotidien (Siq). Les dépôts sauvages, quant à eux, sont sévèrement punis. L’amende varie en fonction du tonnage et de la nature du déchet. A Raismes, les agents municipaux collectent 72 tonnes de dépôts sauvages par an. Pour la commune, ces incivilités répétées représentent du temps et de l’argent, puisque les services municipaux y consacrent plusieurs heures de leur temps de travail, au détriment d’autres travaux plus agréables, et le ramassage représente un coût de 70 000€ pour la commune. Pourtant, les déchetteries ne manquent pas aux alentours et le Siaved propose de se déplacer à domicile, sur rendez-vous, pour prendre en charge les encombrants et même l’amiante. Plus aucune excuse n’est donc valable. , Raismes reçoit le label « ville éco-propre », qui récompense ses nombreuses initiatives en la matière | L'Observateur
  • L'homme n'est pas son propre présent. Il est son propre avenir. De Constantin Noica / De Caelo , 
  • Chaque homme est sa propre île déserte. De Brigitte Aubert / La Rose de fer , 
  • Un vrai homme est son propre père. De Jean Anouilh / La foire d'empoigne , 
  • Qui est propre à tout n'est propre à rien. De Proverbe français , 
  • Confiez au passé sa propre défense, à l'avenir son propre accomplissement. De Benjamin Constant , 

Images d'illustration du mot « propre »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « propre »

Langue Traduction
Anglais clean
Espagnol limpiar
Italien pulito
Allemand reinigen
Chinois 清洁
Arabe نظيف
Portugais limpar \ limpo
Russe чистый
Japonais 掃除
Basque garbi
Corse pulita
Source : Google Translate API

Synonymes de « propre »

Source : synonymes de propre sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « propre »

Combien de points fait le mot propre au Scrabble ?

Nombre de points du mot propre au scrabble : 10 points

Propre

Retour au sommaire ➦

Partager