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Ramasser

Définitions de « ramasser »

Trésor de la Langue Française informatisé

RAMASSER1, verbe trans.

I. − Resserrer en une masse.
A. − [Le compl. désigne une chose] Une rigole coulait de l'autre côté. Elle ramassa tous les plis de sa jupe, et se tenait au bord, indécise: − « Voulez-vous mon aide? − Inutile (...) » (Flaub., Bouvard,t. 2, 1880, p. 11).Je la vis ramasser d'un geste ses beaux cheveux, qu'elle tordit en un nœud fait à la hâte (Bourget, Disciple,1889, p. 199).
MAR. Ramasser les voiles. ,,Abattre, déverguer et ranger les voiles dans leurs sacs respectifs`` (Barber. 1969). Mais le baromètre baisse rapidement, nous « ramassons » les voiles hautes dans la soirée et cette précaution n'est pas inutile car vers 10 heures nous essuyons un formidable coup de vent (Charcot, Expéd. antarct. fr.,1906, p. 5).
B. − [Le compl. désigne une pers. ou une partie de son corps] Synon. replier.Son voisin, un gaillard des compagnons, ramassa ses longues jambes pour que Juliette pût poser sa petite valise [dans l'autocar] (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 26).
Empl. pronom. réfl. Se ramasser sur.Se pelotonner, se mettre en boule, dans une attitude de repli physique et moral. Synon. se blottir, se recroqueviller; anton. s'étendre, s'étirer, s'étaler.Dans une maison (...), tout espace réduit où l'on aime à se blottir, à se ramasser sur soi-même, est, pour l'imagination une solitude (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 130).Au fig. Se replier sur. Un premier degré de faiblesse provoque devant l'insuccès un repli affectif de l'acteur malheureux: il se ramasse sur son passé, sur son enfance (Mounier, Traité caract.,1946, p. 452).
Se mettre en boule afin de concentrer ses forces pour l'effort ou l'attaque. Tout à coup, il se ramassa, se lança comme un loup. Avant que l'autre eût seulement bougé, il tombait sur les épaules d'un homme allongé là (Pourrat, Gaspard,1922, p. 234).Jos-Mari se ramassa, et, d'une dernière pesée, il balança la masse comme l'aurait fait son frère Peter (Peyré, Matterhorn,1939, p. 31).
Fréq. au part. passé. Assis ou accroupis, pelotonnés, ramassés, genoux serrés, coudes au corps, comme s'ils voulaient retenir leur tiédeur qui s'en va, ils [les hommes dans la tranchée] se pressent contre le voisin, d'une épaule qui mendie (Benjamin, Gaspard,1915, p. 141).
Au fig. Formuler avec concision. Synon. condenser.Le savant arrive à ramasser dans un petit nombre de formules, qu'il appelle lois, d'innombrables files de phénomènes (Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 101).
Empl. pronom. [Suarès] ne fait point effort pour (...) se réduire et se ramasser; la moindre pensée s'amplifie de tous les échos qu'elle éveille en sa grande âme (Gide, Journal,Feuillets, 1911, p. 350).
II. − Réunir, rassembler ce qui est dispersé. Synon. regrouper.
A. − [Le compl. désigne une chose] Ramasser des cartes, des feuilles mortes, des ordures. Elle ouvrit son tiroir jusqu'au fond et commença à ramasser des timbres éparpillés (Chardonne, Épithal.,1921, p. 256).Juliette ramassa ses affaires, les rangea dans la petite valise (Triolet, Prem. accroc,1945p. 24).D'un geste nerveux Maria ramassa les papiers qui traînaient sur la table et les roula en boule (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 324).
En partic. Ramasser de l'argent. Accumuler petit à petit, à force de travail. Synon. amasser.Ma marchandise et mes écus ramassés à la sueur de mon front servent à donner vos bals (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 350).
B. − [Le compl. désigne une pers. (souvent dans un cont. milit.)] Ils arrivaient suivis de huit cents hommes (...). C'était tout ce qu'on avait pu ramasser pour le moment de seigneurs et de routiers (A. France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 149).Bohémond, en dépit des périls qu'il courait lui-même (...), ramassa 300 chevaliers, quelque 400 piétons et partit pour Édesse (Grousset, Croisades,1939, p. 79).
Empl. pronom., au fig. Dans tous les climats, les notables, les féodaux, les chefs de clientèle tendent naturellement à réclamer le parlementarisme, tandis que les petites gens se ramassent autour du pouvoir autoritaire (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 169).
C. − Au fig. Rassembler. J'essaye de ramasser quelques idées sur l'Italie d'aujourd'hui (Taine, Voy. Ital.,t. 1, 1866, p. 121).Alors, il ramassa ses forces, et d'une façon à faire trembler: « Ton temps viendra! hurla-t-il (...) » (Pourrat, Gaspard,1922p. 40).Dewrouckère ramasse son courage et regarde Brunet en face (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 271).
III. − Prendre à terre.
A. − [Le compl. désigne un fruit, un légume, un animal ou une chose qui y pousse, y vit ou s'y trouve naturellement] Ramasser des cornichons, des escargots, des pissenlits, des pommes de terre, des marrons, des coquillages, des noix. Il s'y perdait facilement [dans la forêt] avec Odette, quand ils allaient y chercher des champignons ou des fraises (Dieu, ce que j'aimais ramasser des champignons!) (Triolet, Prem. accroc,1945p. 294).Le petit se baissa, ramassa un caillou et le laissa tomber dans l'eau (Sartre, Mort ds âme,1949p. 119).P. ext. Cueillir. Les cosses de petits pois qu'elle avait « ramassés » tombèrent de son tablier (R. Boussinot, Vie et mort de Jean Chalosse moutonnier des Landes,1976, p. 114).
Loc. Ramasser (qqc.) à la pelle*.
B. −
1. [Le compl. désigne une chose qui est tombée] Ramasser une pièce de monnaie, un crayon, un torchon, un jouet, une balle de tennis, des feuilles mortes. L'album vola à travers la pièce et tomba aux pieds de Joseph qui le ramassa (Green, Moïra,1950, p. 80).Je m'étais baissé pour ramasser mon mouchoir que j'avais laissé tomber (Camus, Esprits,1953, ii, 2, p. 475).
Loc. fig. Ramasser le gant*.
2. [Le compl. désigne une personne qui est tombée et que l'on aide, le cas échéant, à se relever] L'aîné, glissant sur le toit d'ardoises (...) se cassait la clavicule et demeurait muet, courtois, en demi-syncope, au pied du mur, attendant qu'on vînt l'y ramasser (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 14).Elle oublie que son père était un ivrogne qu'on ramassait sur les trottoirs et que sa mère a fait des journées (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 76).
Empl. pronom. réfl. Se relever après être tombé. Ce costume de saltimbanque était le vrai costume de la danse d'Anatole, une danse folle (...) où le danseur (...) bondissait, tombait, se ramassait (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 230).Ils soulevèrent le banc, et le vieux culbuta, au milieu des éclats de rire. Christophe (...) vit le vieux, qui se ramassait péniblement, et, au lieu de se plaindre, se confondait en excuses (Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 615).
Au fig., pop., fam. Subir un échec. Synon. se planter.Foin de suspense. Je me suis ramassée. Ce premier échelon socialo-culturel, eh bien! je l'ai loupé (M. Michel-Bahsi, Poupoune,1975, p. 77 ds Cellard-Rey 1980).
Loc. fig.
Ramasser qqn dans la boue, dans le ruisseau, sur le trottoir, etc. Relever quelqu'un qui se trouvait dans une situation méprisable, indigne, l'en faire sortir. Il cherchait une position sociale. Et c'est alors que je l'ai ramassé presque sur le pavé. Vous m'entendez: sur le pavé! (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 19).Voir panné, ex. de Mirbeau.
Fam. Ramasser qqn à la (petite) cuiller*.
C. − P. ext. [Dans des loc. fam. et pop.] Ramasser une bûche (v. bûche2), une pelle*, un gadin*, une gamelle*. Tomber.
Au fig. Ramasser une bûche (v. bûche2), une veste*.
IV. − Récupérer, recueillir.
A. − [Le compl. désigne une chose]
1. [Le compl. désigne de l'argent] Synon. de gagner, récolter, se procurer.Il fallait donner nos représentations partout où nous avions chance de ramasser une recette (Malot, Sans fam.,1878, p. 105).Il s'agissait de ramasser de l'argent pour un home d'enfants, on ne pouvait pas refuser (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 263):
Si la sourde rumeur du quartier ne mentait pas, cet argent, ramassé dans quelque horrible cloaque sanglant, eût été la rançon d'un prince du Négoce parisien. Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 12.
2. En partic.
a) Vx. Ramasser l'émail. ,,Le prendre chaud et liquide dans la cuiller de fer où il a été mis en fusion avec du verre, pour en faire ces filets que les émailleurs appellent du canon`` (Havard 1890).
b) Ramasser le lait. Faire la collecte du lait. [Le] laitier en gros (...) se charge de faire ramasser le lait chez les cultivateurs (Pouriau, Laiterie,1895, p. 108).
3. Au fig. Il m'en aurait conté bien d'autres (...) de ces histoires qu'il a ramassées je ne sais où (Mérimée, Théâtre Cl. Gazul,1825, p. 386).J'espère qu'il donnera quelques bons coups aux Italiens et ramassera un peu de gloire pour la France (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 353).
Loc. verb., pop., fam.
Ramasser (une engueulade, une volée, etc.). Recevoir. Synon. fam. prendre (une volée, une fessée, etc.).Quand Dolci ramassait une querelle, il était entendu que don José lui devait servir de second (Feuillet, Onesta,1848, p. 309).Absol. Ça que nous allons ramasser [= être injuriés] moi et toi! (Musette, Cagayous chauffeur,1909, p. 144).
Ramasser (un rhume, la grippe, etc.) Attraper. Il faisait un temps à ramasser dix mille fluxions de poitrine (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1866, p. 87).
B. − [Le compl. désigne une pers.] Souvent péj. Récupérer, recueillir pour emmener avec soi. Tâche de me ramasser quelque chanteur et de me l'amener ici; plus il y aura de monde, moins on fera attention à nous (Dumas père, Chev. d'Harmental,1849, iii, 5, p. 254).Paulais promenait des femmes qu'il ramassait n'importe où, au gré de sa fantaisie pittoresque (Triolet, Prem. accroc,1945p. 188).
1.
a) [Le compl. désigne une pers. se trouvant dans un état qui nécessite des soins] [Le chevalier de Sévigné] l'avait emportée [une petite fille abandonnée] dans son manteau et en avait pris soin (...). Il avait été, pensait-il, ramassé lui-même un jour par le bon Pasteur comme il avait ramassé cet enfant (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 14, 1858, p. 160).Le lendemain, des agents cyclistes ramassèrent sur un banc des quais une pauvre folle endormie qui réussit, après quelques mois de traitement, à se faire rapatrier aux États-Unis (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 73).
b) Pop. [Le suj. désigne un agent de l'autorité, le compl. désigne une pers. se trouvant dans une situation irrégulière] Synon. de prendre, emmener.Ah! nom de Dieu... S'ils [des policiers] ne me ramassent pas, ce sera la veine (Carco, Homme traqué,1922, p. 244).
Se faire ramasser par (la police, les flics). L'Agent, à l'ouvrier: Vous voulez vous faire ramasser, vous? L'ouvrier disparaît (A. France, Crainquebille,1905, 1ertabl., 3).
2. En partic. Ramasser (des écoliers, des ouvriers). Effectuer le ramassage (des écoliers, des ouvriers). Déjà, souvent l'église de village est vide et l'on parle de plus en plus de fermer l'école et de ramasser les enfants en autobus pour les réunir au groupe scolaire du chef-lieu de canton (Traité sociol.,1967, p. 319).
REM.
Ramassure, subst. fém.,région. (Canada), péj. Personne sans domicile ni travail, que l'on veut bien recueillir chez soi. Pour comble de malchance, le Survenant, cette ramassure des routes, ce fend-le-vent, s'est arrêté au Chenal du Moine. Que ne passait-il son chemin! (Guèvremont, Survenant,1945, p. 158).
Prononc. et Orth.: [ʀamase], [-mɑ-], (il) ramasse [-mas], [-mɑ:s]. [-ɑ-] dans ce type de verbes p. anal. avec [-ɑ-] d'un mot base en -as (ici ramas*). Dep. le xixes., substitution de [-a-] à [-ɑ-] dans un certain nombre de mots en -as: bras, cadenas, fracas, etc., ainsi que dans des formes verbales fortes en -asse: embrasse, cadenasse, fracasse, etc., en partie sous l'infl. de l'[-a-] inaccentué des inf.: embrasser, cadenasser, fracasser, normalement ant. et bref (voir G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 215, 217). Pour ramasser, maintien de [-ɑ-] dans tout le xixes. et encore au xxes.: Littré distingue (il) ramasse (de ramasser1) avec [-ɑ:-] (comme dans le reste de la famille) et ramasse (traîneau) avec [-a-]; Warn. 1968, Pt Rob.: [-ɑ-]; Rob. 1985: [-ɑ-], [-a-]; mais Lar. Lang. fr. et Martinet-Walter 1973, s.v. ramassé (11/17) [-a-]. Homon. et homogr. ramasser2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Réunir en une masse, un tout 1. a) α) ca 1213 trans. « rassembler, regrouper des personnes » cont. milit. ramasser grant gent (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 72, 14); 1552 (Est., s.v. colligere, collectitius: ost ramassé de toutes sortes de gens); 1653 (Vaugelas, Quinte Curce, III, Paris, A. Courbet, p. 213: gens ramassez de toutes sortes); β) 1538 réfl. (Est., s.v. colligere); 1616 id. (D'Aubigné, Hist. univ., III, XIV, éd. A. de Ruble, t. 2, p. 112: dix à dix [...] se ramassoyent pour percer [vers l'ennemi]); b) 1785 fam. « appréhender (un coupable) » ramasser (des filles) (Mercier, Tabl. de Paris, CCCXXX ds Brunot t. 6, p. 1219); 1867 pop. se faire ramasser « se faire arrêter » (Delvau); 2. a) fin xiiies. [ms. déb. xives.] « rassembler, collecter ce qui est dispersé » en parlant des éléments d'une œuvre littéraire (Richier, Vie de St Remi, éd. P. Meyer, 270; 334 ds Notices et extr. des mss de la Bibl. nat., t. XXXV, 1, p. 127b et 128b); 1580 part. passé fém. plur. adj. (Montaigne, Essais, II, XXXVI, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 755); id. péj. (Id., ibid., II, X, p. 418: bruits qu'ils ramassent ès carrefours des villes); b) 1535 fin. ramasser les amendes (Coutume d'Ypres, § 155 ds Grand coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 1, p. 850); c) 1656 réfl. « (en parlant de choses) se réunir en un point central » phys. (Bossuet, Sermon sur la Providence ds Œuvres, éd. abbé Velat et Y. Champailler, p. 1046); 3. a) [1536 part. passé adj. fig. « solide, éprouvé(?) » (Jean Chaperon, Grans regretz de Mlledu Palais ds Anc. poés. fr., t. 5, p. 138: Ragot, preud'homme ramassé, Venez m'ayder à soullas ramasser)] 1580 id. « (d'un animé) aux formes épaisses et larges » la taille forte et ramassée (Montaigne, op. cit., II, XVII, p. 641); 1754 p. ext. objet ramassé (Condillac, Traité des sensations, III, 3 ds Littré); b) α) 1607 réfl. « (d'un animé) se pelotonner sur soi-même » (Oudin Esp.-fr. ds Gili, s.v. arrebajudura: en se ramassant pour se cacher); av. 1767 ramasser son corps en boule (Malfilâtre, Narcisse, II ds Littré); β) 1655 réfl. fig. se ramasser en soi-même (Molière, Étourdi, II, 11); c) 1723 « replier un objet sur lui-même afin de réduire la place qu'il occupe » techn. ramasser l'émail (Savary); 4. fig. a) « réunir, rassembler pour quelque effort » 1572 r'amasser son esprit a grand peine (Ronsard, Franciade, III, 854 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 16); 1638 ramasser un reste de vigueur (Rotrou, Antigone, III, 2 ds Œuvres, Paris, t. 4, 1820, p. 39); av. 1704 ramasser ses forces (Bossuet, 2eSermon Pass., 2 ds Littré); b) « concentrer, résumer » α) en parlant de personnes 1651-56 (Corneille, Imitation, III, 43 ds Œuvres, éd. A. Stegmann, Paris, Seuil, 1963, p. 1002a: J'enseigne à ramasser en moi tout son désir); av. 1704 ramasser en peu de mots (Bossuet, Réunion des Protestants..., I, I, 2 ds Littré); β) en parlant de choses 1675 trans. (Id., La Vallière, ibid.: [la passion des richesses] ramasse en elle-même toutes les autres); 1685 réfl. (Id., Oraison funèbre Palatine ds Œuvres, éd. abbé Velat et Y. Champailler, p. 159). B. Prendre par terre des choses dispersées pour les réunir 1. a) 1549 (Ronsard, Les Bacchanales, 104, t. 3, p. 190: Abel [...] qui ramasse les flaccons [de Silène] tombez à bas Et les fleurs); 1559 ramasser [un anneau tombé à terre] (Amyot, Hommes illustres, Artaxerce, XXX, éd. G. Walter, t. 2, p. 978), empl. condamné par Ménage (Obs. lang. fr., Paris, Cl. Barbin, 1672, p. 379) qui préfère amasser; b) 1574 « collecter (les fruits de la terre) » ici, p. image (Ronsard, Tombeau de Charles IX, 118, t. 17, p. 8: Une telle moisson abondante en vertu Se perdroit sans profit... Si la Muse ne l'eust quelque peu r'amassée Ainsi qu'un laboureur...); c) 1895 p. ext. fam. ramasser une bûche « tomber » (d'apr. Esn., s.v. bûche); 2. a) 1640 réfl. « se relever après être tombé » (Oudin Curiositez: Ramasse toy − releve toy, vulg.); 1920 p. ext. se ramasser « tomber à terre (d'une personne) » (Bauche); b) 1694 ramasser un homme « faire monter un piéton dans son carrosse » (Ac.); 1835 fig. où avez-vous ramassé cet homme-là? (Ac.). Dér. de amasser*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 2 494. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 977, b) 3 889; xxes.: a) 5 017, b) 3 815.
DÉR. 1.
Ramassement, subst. masc.a) Position ramassée, repliée. S'enfonçant dans son fauteuil avec le ramassement de l'homme qui se dispose à écouter, qui devient tout oreilles, il mit son menton dans sa main (A. Daudet, Nabab,1877, p. 143).Tout à coup, dans un ramassement de main, il attrapa une mouche (Goncourt, Journal,1891, p. 158).b) Sports (lutte). Ramassement de bras, d'épaule, de jambe. ,,Prise qui consiste à déséquilibrer l'adversaire en s'emparant d'un bras, d'une épaule ou d'une jambe`` (Petiot 1982). Dans la lutte à terre, c'est-à-dire lorsqu'un des adversaires se trouve à quatre pattes, si l'autre s'empare d'un de ses bras, c'est un ramassement de bras (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.,1954, p. 375). [ʀamasmɑ ̃], [-mɑ-]. 1resattest. a) α) 1558 fig. « action de rassembler, assemblage, amalgame » (Est. Perlin, Descr. des roy. d'Angl. et d'Escosse, fol. 8 r ods Gdf.: [langaige] ramassement de toutes langues), ex. isolé, 1910 id. le ramassement de ce triple faisceau [Le Cid, Horace, Cinna convergeant vers Polyeucte] (Péguy, V.-M., comte Hugo, p. 803), β) 1879 fourmillant ramassement d'individus (E. de Goncourt, Zemganno, p. 222), b) 1636 « action de ramasser, de recueillir » (Monet, p. 725a), très rare, 1913 (Péguy, Ève, p. 939: le ramassement des débiles glaneurs), c) 1877 « action de se ramasser sur soi-même » (A. Daudet, loc. cit.); de ramasser1, suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér.: 12.
2.
Ramassette, subst. fém.a) ,,Léger clayonnage dont on garnit la faux des moissonneurs afin de réunir en javelles les tiges de blé coupées`` (Fén. 1970; dict. xixeet xxes.). b) Région. (Belgique et Nord de la France). ,,Petite pelle pour ramasser les miettes, les cendres`` (Baet. 1971, p. 357). [ʀamasεt], [-mɑ-]. 1resattest. a) 1842 « clayonnage adapté à la faux » (Ac. Compl.), b) 1942 wall. « pelle à poussière » (d'apr. FEW t. 6, 1, p. 451a); terme wall., dér. de ramasser1, suff. -ette*; b semble à distinguer de l'helvétisme ramassette* « petit balai », qui, d'apr. FEW t. 10, p. 43a est dér. de ramasse* « balai ».
3.
Ramassoire, subst. fém.a) ,,Planchette pour nettoyer l'eau sur laquelle on pose les couleurs`` (Chesn. t. 2 1858; dict. xixes.). b) Région. (Suisse romande). ,,Pelle à balayures en fer`` (Pierreh. 1926). Il y a encore un balai, un seau et une ramassoire (Ramuz,Nouvelles,p. 35, ibid.). [ʀamaswa:ʀ], [-mɑ-]. 1reattest. terme de marbreur de papier a) 1765 « planchette servant à nettoyer l'eau où surnagent les couleurs » (Encyclop. t. 10, p. 73a, s.v. marbrer), b) id. « outil pour rassembler la couleur étendue sur la pierre » (ibid.); de ramasser1, suff. -oire*.
BBG.Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 535. − Dub. Dér. 1962, p. 31 (s.v. ramassement). − Gredig (S.). Essai sur la form. du vocab. du skieur fr. Davos, 1939, pp. 70-72. - Quem. DDL t. 5, 17.

RAMASSER2, verbe trans.

Région. (Alpes). Traîner dans une ramasse. Quand il fut sur la montagne, il se fit ramasser, on le ramassa (Ac.1835, 1878).
Prononc. et Orth.: [ʀamase], [-mɑ-], (il) ramasse [-mas], [-mɑ:s]. V. ramasse. Homon. et homogr. ramasser1. Att. ds Ac. 1718-1878. Étymol. et Hist. Ca 1518 Savoie « traîner sur une ramasse » (J. Le Saige, Gistes, repaistres et despens d'apr. E. Clouzot ds R. Ét. rab. t. 4 1906, p. 177). Terme originaire de la région alpine et relevé dans la partie est du domaine gallo-roman, dér. de ramasse*.
DÉR.
Ramasseur, subst. masc.Celui qui conduit une ramasse. (Dict. xixes.). [ʀamasœ:ʀ], [-mɑ-]. Att. ds Ac. 1835, 1878. 1reattest. ca 1518 Savoie « celui qui tire un traîneau » (J. Le Saige, loc. cit.); de ramasser2, suff. -eur2*.

Wiktionnaire

Verbe - français

ramasser \ʁa.ma.se\ ou \ʁa.mɑ.se\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se ramasser)

  1. Faire un amas, un assemblage, une collection de choses.
    • Le suc d’oignons de lis étoit tenace, gluant; il fallut pour en avoir un peu, le ramasser avec un couteau : il étoit couleur de café au lait; […]. — (Jean-Étienne Guettard, Mémoires sur différentes parties des sciences et arts, Paris : Laurent Prault, 1770, tome 2, page L)
    • Pour faire sécher le foin, l'herbe coupée est étendue puis retournée dans la journée avant d’être ramassée en andains le soir venu. — (Sébastien Lay, Maitrise, non-maîtrise de l'herbage : approche ethnologique des savoirs, dans Prés et pâtures dans l'Europe occidentale, Presses Universitaires du Mirail, 2008, p.231)
    • Il a ramassé tout ce qui lui était dû en plusieurs endroits, et il a fait une somme importante.
    • Il s’applique à ramasser tout ce que les anciens ont dit de plus
    • J’ai ramassé tout ce que j’ai pu trouver de médailles de tel empereur.
  2. Ramener en un endroit ou vers soi.
    • […]; elle ramassa ses robes sur son giron et sa voix trembla. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  3. Réunir ou rassembler ce qui est épars.
    • On a ramassé tout ce qu’on a pu trouver de soldats.
    • à l’aspect de l’orage, la poule ramasse ses poussins sous ses ailes.
    • Ils s’étaient ramassés en grand nombre sur la place publique.
    • Ramasser les cartes, ses cartes, les réunir, les rassembler.
    • Ramasser ses forces, recueillir, réunir toutes ses forces pour quelque effort extraordinaire.
  4. (En particulier) Collecter.
    • Le premier qui a voulu me ravoir, c'est le cosson qui vient ramasser les œufs du village toutes les semaines, vous savez, le Basile, le gros rouge cayatte-là, celui qui a une vieille auto en fer-blanc […]. — (George Chepfer, « La Pétronille se remarie », dans Le Pays lorrain, 23e année, Nancy, 1931, p. 393)
  5. Prendre, relever ce qui est à terre.
    Incitation à ramasser les crottes de son chien sur le trottoir.
    • Le vieux marquis tolérait que les pauvres vinssent ramasser les branches mortes, […]. — (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée, 1918)
    • Je me baissai pour ramasser le portefeuille et les cartes de visite qui s’étaient envolées dans le ruisseau. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
    • Puis, apercevant, sur le sentier du bas-côté, un caillou dont l’aspect lui convint, il le ramassa et le mit dans sa poche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 381 de l’édition de 1921)
    • Ramasser une personne, relever une personne qui est par terre.
  6. (Figuré) Emmener avec soi une personne, se charger d’une personne qu’on a trouvée dans l’embarras, dans la misère.
    • Heureusement pour le philosophe qui commençait à claquer des dents, un autre charretier vint me ramasser. — (Ivan Tourgueniev, Un incendie en mer, juin 1883, dans L’Exécution de Troppmann et autres récits, Stock, 2000, p.178)
    • Cette femme est si charitable qu’elle ramasse tous les pauvres qu’elle rencontre.
    • Être ramassé par la police se dit de malfaiteurs pris dans une rafle.
  7. (Familier) Régler son compte à quelqu’un, lui dire son fait sans douceur.
    • Il s’est fait sérieusement ramasser.
  8. Rafler, emporter la mise.
    • Ramasser le pactole : gagner une mise, rafler la mise, emporter l’argent.
  9. (Vieilli) Guider ou porter sur une chaise, dans la montagne → voir marron et ramasse.
    • Ramasser, se dit encore en parlant de ceux qu’on fait descendre sur les neiges dans des espèces de traîneaux le long des montagnes. Les Voyageurs se font ramasser, quand ils courent en hiver par les Alpes. Ceux qui ramassent s’appellent dans le pays marrons.
  10. (Pronominal) Se replier sur soi-même, se pelotonner.
    • Le hérisson, la chenille se ramassent dès qu’on les touche.
    • C’est encore une finesse que cet habit-là ; on dirait qu’une femme qui le met ne se soucie pas de paraître, mais à d’autre ! on s’y ramasse dans un corset appétissant, on y montre sa bonne façon naturelle […]. — (Marivaux, L’Île des esclaves, 1725)
  11. (Pronominal) (Québec) Se retrouver, être rendu à cet endroit.
    • Je me suis ramassé à l’autre bout du monde en manquant ma sortie.
  12. (Pronominal) Tomber.
    • Il s’est ramassé dans les grandes largeurs.
  13. (Pronominal) (Figuré) (Familier) Faillir, échouer.
    • En dépit d’une terminale brillante, il s’est ramassé au bac.
  14. (Pronominal) Se relever après une chute.
    • S’il tombe, il se ramassera.
  15. (Désuet) Fouetter, corriger avec une ramasse.
    • Si, en face des iniquités d’une époque comme la nôtre, il n’y aurait pas quelque part un fouet et une verge à ramasser, surtout quand on sait si bien s’en servir pour confondre des ennemis personnels. — (George Sand, Sainte-Beuve à l’Académie française, 2 mars 1845)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RAMASSER. v. tr.
Faire un amas, un assemblage, une collection de choses. Il a ramassé tout ce qui lui était dû en plusieurs endroits, et il a fait une somme importante. Il s'applique à ramasser tout ce que les anciens ont dit de plus curieux sur cette matière. J'ai ramassé tout ce que j'ai pu trouver de médailles de tel empereur. Il signifie aussi Réunir, rassembler ce qui est épars. On a ramassé tout ce qu'on a pu trouver de soldats. À l'aspect de l'orage, la poule ramasse ses poussins sous ses ailes. Ils s'étaient ramassés en grand nombre sur la place publique. Au Jeu, Ramasser les cartes, ses cartes, Les réunir, les rassembler. Fig., Ramasser ses forces, Recueillir, réunir toutes ses forces pour quelque effort extraordinaire.

RAMASSER signifie encore Prendre, relever ce qui est à terre. Ramasser ses gants, son chapeau, des papiers, un livre. Les glaneurs vont ramasser les épis dans les champs. Fam., Ramasser une personne, Relever une personne qui est par terre. Il signifie aussi Emmener avec soi une personne, se charger d'une personne qu'on a trouvée dans l'embarras, dans la misère. Où avez-vous ramassé cet homme-là? Cette femme est si charitable qu'elle ramasse tous les pauvres qu'elle rencontre. Être ramassé par la police se dit de Malfaiteurs pris dans une rafle. Pop., Se ramasser, Se relever après une chute. S'il tombe, il se ramassera. Pop., Ramasser une pelle, Tomber. Pop., Ramasser quelqu'un, Lui régler son compte, lui dire son fait sans douceur. Il s'est fait sérieusement ramasser.

SE RAMASSER signifie Se replier sur soi-même, se pelotonner. Ce lutteur s'est ramassé et a repris l'avantage. Le hérisson, la chenille se ramassent dès qu'on les touche. Le participe passé

RAMASSÉ s'emploie adjectivement et signifie Qui est épais, trapu, vigoureux. Cet homme est ramassé. Un cheval trop ramassé. On dit de même : Avoir la taille ramassée.

Littré (1872-1877)

RAMASSER (ra-mâ-sé) v. a.
  • 1Amasser en y mettant soin et peine (seule nuance que mette la particule re entre amasser et ramasser). Ramasser du bois. Ramasser les épis. Et que plus je parcours Paris, plus il me semble Que l'on a ramassé trente villes ensemble, Hauteroche, Espr. foll. I, 1. À ses mânes errants je rendis le repos ; Je fis seul son bûcher, et ramassai sa cendre, Quinault, Agrippa, I, 5. Les voyageurs ne manquèrent pas de ramasser l'or, les rubis et les émeraudes, Voltaire, Cand. 17.

    Terme de jeu. Ramasser les cartes, les rassembler.

    Ramasser l'émail, le prendre chaud et liquide, dans la cuiller de fer, pour en faire des filets appelés canons.

  • 2Prendre, relever ce qui est à terre (amasser ayant eu le sens de relever de terre, sens qui a passé à ramasser). Mon gant vient à tomber, et pour le ramasser…, Rotrou, Bélis. IV, 2. Quand j'avais tué quelque oiseau pour ma nourriture, il fallait que je me traînasse contre terre avec douleur pour aller ramasser ma proie, Fénelon, Tél. X. Votre passion pour elle, dit la marquise, a commencé en ramassant son mouchoir ; je veux que vous ramassiez ma jarretière. De tout mon cœur, dit Candide, et il la ramassa, Voltaire, Cand. 22. Le peuple, en ramassant un écu qu'on lui jette, Delavigne, Louis XI, III, 5.

    Absolument. Il y a dans les remarques [d'une édition d'Olympie] une faute impardonnable : on a mis Jeanne Gray pour Marie Stuart ; ramasse, Fréron, Voltaire, Lett. d'Argental, 21 mai 1763.

    On ne ramasserait pas cela, se dit d'une chose qui n'a aucune valeur. On ne ramasserait pas les hardes qu'elle a, Marivaux, Marianne, 9e part.

    Cette chose ne vaut pas le ramasser, elle ne mérite pas qu'on y songe (ramasser est pris ici substantivement).

    Ramasser une personne, relever une personne qui est à terre. Il tomba lourdement, il fallut le ramasser.

    Familièrement. Ramasser son paquet, ses hardes, etc. s'enfuir.

  • 3Mettre ensemble ce qui est épars. Si Crassus est défait, Rome n'est pas détruite ; D'autres ont ramassé les débris de sa fuite, Corneille, Sur. IV, 3. M. de la Feuillade est allé ramasser les débris de l'armée du maréchal de Créquy [qui avait été battu], Sévigné, 16 août 1675. Elle ramasse quelques vaisseaux qu'elle charge d'officiers et de munitions, et repasse enfin en Angleterre, Bossuet, Reine d'Angleterre. Il [Constantin] se fait reconnaître empereur au fond de l'Angleterre… quelque temps après, il vient en Gaule, et ramasse des soldats chrétiens attachés à son père, Voltaire, Philos. Ex. Bolingbr. XXVIII.

    Rechercher pour mettre ensemble. Il est souvent défendu aux clercs d'assister aux spectacles, aux pompes, aux chants, aux réjouissances publiques ; et il serait inutile d'en ramasser les règlements qui sont infinis, Bossuet, Coméd. 13. On ne peut trop ramasser, trop comparer de journaux de pilotes et de routiers, Fontenelle, De Lisle.

    Ramasser de l'argent, gagner de l'argent et le mettre en réserve. Tu n'auras pas plutôt ramassé un écu, que tu ne pourras t'empêcher de vouloir le reste, Marivaux, Surpr. de l'amour, I, 2.

    Recueillir des idées, des passages, des citations. Lisez saint Augustin… lisez l'Abbadie… ramassez donc toutes ces idées, et ne jugez point si frivolement [le manége d'un conclave], Sévigné, à Coulanges, 26 juill. 1691. Ramassera-t-on tous les passages qui sont pour et contre ? Malebranche, Rech. vér. éclairc. liv. VI, t. IV, p. 299, dans POUGENS. Le savant Gassendi a ramassé avec beaucoup d'exactitude tout ce qui se trouve sur la doctrine et sur la personne d'Épicure dans les anciens livres, Rollin, Hist. anc. liv. XXVI, 1re part. ch. III, II, 4.

    En un sens péjoratif, faire un ramas de ce qui se dit. Ramasser une méchanceté qui traîne dans les rues. Il vous mande les nouvelles qu'il ramasse dans les antichambres.

  • 4Réduire le volume. Ramassant son corps en boule. Elle… En écartant le feuillage mobile… Ne peut qu'à peine en ce petit asile Trouver sa place, et craint de se montrer, Ne se meut pas et n'ose respirer, Sait ramasser son corps souple et facile, Malfilâtre, Narcisse, II.

    Fig. Concentrer, résumer. J'enseigne [moi Dieu] à me chérir d'une ardeur sans égale, J'enseigne à ramasser en moi tout son désir, Corneille, Imit. II, 43. Et je mérite enfin, pour punir cette audace, Que contre moi votre haine ramasse Tous les traits les plus furieux ; Mais mon cœur vous demande grâce, Molière, Amph. II, 6. M. l'abbé Molanus reconnaît que ces choses sont contenues dans les écrits authentiques du luthéranisme ; et, pour les ramasser en peu de mots…, Bossuet, Réunion des protest. Réfl. écrit Molanus, I, I, 2. Il ne faut pas s'étonner si la passion des richesses est si violente, puisqu'elle ramasse en elle toutes les autres, Bossuet, la Vallière.

  • 5 Fig. Réunir, rassembler pour quelque effort ou action. Ramassant un reste de vigueur, Rotrou, Antig. III, 2. Jésus ramasse ses forces épuisées, Bossuet, 2e sermon, Pass. 2. Quand il ne faut être grand que certains moments, la nature ramasse toutes ses forces, Massillon, Pet. carême, Triomphe. Votre camarade le quinze-vingt, madame, ramasse le peu de force qui lui reste pour vous écrire, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 11 févr. 1771.
  • 6S'est dit au commencement du XVIIIe siècle pour faire monter dans son carrosse une personne que l'on rencontre à pied.
  • 7Se charger d'une personne qu'on a trouvée dans l'embarras, dans la misère. Elle a ramassé cet enfant, je ne sais où. Où avez-vous ramassé cet homme-là ?
  • 8 Fig. et populairement. Ramasser quelqu'un, le maltraiter de coups ou de paroles. Qu'il prenne garde à lui ; s'il continue à tenir ces propos, on le ramassera de la belle façon.
  • 9Se ramasser, v. réfl. Former groupe, réunion, rassemblement. Ils se ramassèrent en grand nombre sur la place publique.

    Être réuni, rassemblé. Dans ces lieux [hôpitaux] où se ramassent toutes les infirmités de la vie humaine, Fléchier, Aiguillon.

  • 10Se replier sur soi-même, se pelotonner. Le hérisson se ramasse en boule. Il se ramassa sous son bouclier.
  • 11 Populairement. Se ramasser, se relever après une chute.
  • 12Être réuni en un point central. Aussitôt que celui qui sait le secret vous le fait considérer [un jeu d'optique] par le point de vue, aussitôt, les lignes se ramassant, la confusion se démêle, Bossuet, Sermons, Providence, I.

    Fig. Se concentrer, en parlant des personnes. Lorsque, me ramassant tout entier en moi-même, J'ai conçu, digéré, produit un stratagème Devant qui tous les tiens, dont tu fais tant de cas, Doivent sans contredit, mettre pavillon bas, Molière, l'Ét. II, 14. Je prie Dieu, lorsque je sens que je m'engage dans ces prévoyances, de me renfermer dans mes limites ; je me ramasse dans moi-même…, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 7. Il ne faut pas nous imaginer que nous avons évité cette maladie, quand nous avons méprisé l'estime des hommes ; car c'est alors que, nous renfermant et nous ramassant en nous-mêmes, nous sommes ordinairement encore plus livrés à notre amour-propre, Bossuet, Serm. pour la prof. d'une demois. que la reine aimait, II. C'est alors que, se ramassant en soi-même, on apprend à se soumettre à Dieu tout entier et à pleurer ses égarements, Bossuet, Lett. au mar. de Bellefond, 29 sept. 1674.

    Il se dit aussi des choses. Toutes les vertus que la princesse palatine a pratiquées se ramassent dans cette dernière parole et dans le dernier acte de sa vie, Bossuet, Anne de Gonz. Son activité principale se ramassera vers l'odorat ; il aura presque toute son âme dans le nez, Diderot, Sur le liv. de l'Esprit.

REMARQUE

On dit aujourd'hui ramasser dans le sens où l'on disait au XVIIe siècle amasser : " On se sert mal de ce mot. Une dame de la ville, ayant laissé tomber sa coiffe ou son masque, ne manquera jamais de dire à son laquais : Ramassez ma coiffe, ramassez mon masque ; au lieu qu'une dame de la cour dira : amassez ma coiffe, amassez mon masque, " MÉNAGE.

HISTORIQUE

XVe s. Si ardirent la bastille et tous ceux qui dedans estoient, sans nul prendre à merci : oncques depuis nul ne s'y osa ramasser, Froissart, II, III, 7.

XVIe s. Une taille forte et ramassée, Mony. III, 43. Ils r'amassent tout ce qui vient à leur notice, ID. II, 110. Les bruits qu'ils ramassent, ID. II, 111. Ismenias laissa cheoir son anneau à ses pieds, et se baissa pour le ramasser, ce que l'on estima qu'il feist pour s'incliner devant le roy, Amyot, Artax. 30. Lors ils furent mis en pieces de tous costez ; encores dix à dix et six à six ils se r'amassoient pour percer vers leur avant-garde, D'Aubigné, Hist. I, 168. Il vint au pas ramasser son infanterie, tout le bagage et toute sa grosse artillerie, D'Aubigné, ib. I, 169. Ah ! compagnon, ramasse ton courage ; La raison soit maistresse de ta rage, Ronsard, 953.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

RAMASSER, v. act. (Gram.) ce verbe a plusieurs acceptions. Or dit ramasser une pierre, son chapeau, ses gants, lorsqu’ils sont tombés ; & ramasser, c’est relever de terre. On dit ramasser des tableaux, des coquilles, des médailles ; & ramasser signifie recueillir, rassembler. On dit ramasser des soldats dans toutes les contrées ; & ramasser est synonyme à rassembler. On dit cet homme ramasse toutes les choses qui peuvent m’affliger ; où avez-vousramassé cet homme là, &c ?

Ramasser, (Hydr.) Voyez Amasser.

Ramasser l’émail, terme d’Emailleur, qui signifie le prendre encore chaud & liquide dans la cuillier où il a été fondu avec du verre, pour en tirer du canon, c’est-à-dire des bâtons ou filets de grosseurs différentes, dont on se sert pour travailler les ouvrages à la lampe.

Pour cet effet on prend deux bouts de tuyaux de pipes à fumer, qu’on enfonce ensemble dans la matiere qui est en fusion, & comme on les tient avec les deux mains, on les éloigne tant qu’on veut. Si on veut avoir des filets plus longs que le bras d’un homme, un compagnon en tire un des bouts toujours attaché au tuyau de pipe ; c’est ce qu’on appelle tirer l’émail à la course. Voyez Émail.

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Étymologie de « ramasser »

Re…, et amasser.

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De amasser avec le préfixe augmentatif re-.
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Phonétique du mot « ramasser »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
ramasser ramase

Citations contenant le mot « ramasser »

  • « C'est presque rien. J'ai même pas avoué un viol ou un attouchement. Et je me fais ramasser sur mon humour, ma voix et mon intégrité », écrit-elle sur son profil.  , Julien Lacroix : Rosalie Vaillancourt dit se faire ramasser depuis la controverse - Narcity
  • On peut toujours se baisser pour ne rien ramasser. De Charlie Chaplin / Ma vie , 
  • Se faire aimer, c'est ramasser des trésors de bonheur pour l'hiver. De Droz , 
  • La véritable discipline, c'est de ramasser des fraises sans en manger une seule. De Doug Larson , 
  • Toute vie qui n'a pour but que de ramasser de l'argent est une piètre vie. De Andrew Carnegie , 
  • Le bilan est ce qu'on dépose, en affaires, quand il n'y a plus rien à ramasser. De Noctuel , 
  • Ce n'est pas fair-play de ramasser les balles de golf perdues pendant qu'elles roulent encore. De Mark Twain , 
  • Il vaut mieux insulter les morts qu'insulter les vivants, on ne risque pas de se ramasser une baffe. De Guy Foissy , 
  • Il y a des jours où, pour juste se laisser vivre, il faut ramasser son courage à la petite cuillère.
  • Sachez écouter. Malheur à celui qui, sans la ramasser, laisse tomber une parole d'or de la bouche d'autrui. De Jules Renard / Journal 1893 - 1898 , 
  • Il y a beaucoup de choses que nous aimerions jeter si nous n'avions pas peur que d'autres puissent les ramasser. De Oscar Wilde / Le portrait de Dorian Gray , 
  • Le jeu de mots, méprisable en soi, peut être, au service d'une intention artistique, le plus noble des instruments quand il représente une idée spirituelle en raccourci. Il peut ramasser en une épigramme toute une critique de la société. De Karl Kraus / Aphorismes , 
  • Les agents de la Ville de Cayeux-sur-Mer se retrouvent à ramasser les phoques morts, très nombreux en cette période estivale. La mairie dénonce cette situation. Courrier picard, Les agents de la Ville de Cayeux-sur-Mer lassés de ramasser les phoques morts
  • Quelques jours avant, on passe une déterreuse afin de casser les buttes et de mettre sur terre les pommes de terre. Cela permet aux personnes de les ramasser plus facilement. » , Près d'Argueil, venez ramasser vous-même vos pommes de terre ! | L'Éclaireur - La Dépêche
  • « Sur les réseaux sociaux, certaines personnes ont commenté en expliquant qu’ils allaient transformer un gobelet en cendrier, assure le gérant. Ce n’est pas l’esprit de l’opération. Je me disais que quelqu’un pouvait faire cette bonne action. Aller dans la rue, ramasser et remplir un gobelet de 25 centilitres de mégots trouvés par terre et qu’il aurait en récompense une bière. » , Ramasser des mégots contre une bière gratuite, c'est possible à Dieppe | Les Informations Dieppoises
  • Le but : ramasser les déchets visibles sur leur trajet : masques, mégots, bouteilles… Pour Dayan et Brandon, les deux collecteurs du jour : , Mauron : les enfants se retroussent les manches pour ramasser les déchets | Le Ploërmelais
  • « C'est presque rien. J'ai même pas avoué un viol ou un attouchement. Et je me fais ramasser sur mon humour, ma voix et mon intégrité », écrit-elle sur son profil.  , Julien Lacroix : Rosalie Vaillancourt dit se faire ramasser depuis la controverse - Narcity
  • On peut toujours se baisser pour ne rien ramasser. De Charlie Chaplin / Ma vie , 
  • Se faire aimer, c'est ramasser des trésors de bonheur pour l'hiver. De Droz , 
  • La véritable discipline, c'est de ramasser des fraises sans en manger une seule. De Doug Larson , 
  • Toute vie qui n'a pour but que de ramasser de l'argent est une piètre vie. De Andrew Carnegie , 

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Traductions du mot « ramasser »

Langue Traduction
Anglais to pick up
Espagnol recoger
Italien raccogliere
Allemand abholen
Chinois 捡起
Arabe للالتقاط
Portugais pegar
Russe подобрать
Japonais 拾う
Basque hartu
Corse à coglie
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Synonymes de « ramasser »

Source : synonymes de ramasser sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « ramasser »

Combien de points fait le mot ramasser au Scrabble ?

Nombre de points du mot ramasser au scrabble : 10 points

Ramasser

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